Teresa n’arrivait pas à lâcher la main de sa cousine. Elle était si douce, si chaude, qu’elle n’osait même pas imaginer comment c’était dans sa culotte (a). Elle avait besoin plus que jamais de se sentir proche de Nicole, car petit à petit elle avait l’impression que cette dernière lui échapper de plus en plus. C’était simple, chacune des idées de la belle blonde semblait opposée à celle de Teresa la merveilleuse. Il n'u avait qu’à voir son avis sur la famille.

« Tu devrais pas dire ce genre de choses Nicole... J’ai parlé avec tes parents, et ils ne te veulent, ils se font simplement du soucis. Tu manques à ta mère, crois moi. » La belle recommença à sangloter, pour la dixième fois de la soirée. Les parents étaient toujours un sujet sensible chez la petite blonde, surtout depuis qu’elle était retournée au pays. « Tu devrais essayer de leur donner une chance de s’expliquer et de t’expliquer à ton tour, parce que tu t’es affichée ma chérie, CLAIREMENT. » Oui, Teresa était venue pour mettre les point sur le I ce soir et, que Nicole le veuille ou non, c’est ce qu’elle comptait faire. D’ailleurs, elle avait du mal à rire à la petite blague de sa cousine, qui était hilarante doit dit en passant (a). Un sourire crispé s’afficha sur son visage de poupée, avec le pressentiment qu’elles allaient toutes deux arriver à un point de non retour. Dans un sens, Teresa avait l’impression que toutes deux avaient grandi dans des directions totalement opposées. Alors que Terezyzy voulait donner une nouvelle chance à sa famille, nicole, quant à elle, préférait s’en éloigner encore plus pour s’ouvrir à de nouvelles personnes. Dans un sens, elle avait raison mais, elle même le savait, de cette façon elle allait plus s’éloigner de Teresa. Malheureusement pour miss Park ses doutes se confirmèrent lorsque sa cousine mentionna le nom de Malik dans leur futur projet. Comme un rèflexe, la belle posa sa main sur la bouche de Nicky, et dit, d’un ton sérieux qu’on ne lui connaissait pas:

« TAIS TOI. Ne dis plus RIEN. »

C’est alors qu’elle commença à vider son sac, qui semblait bien plein.

« Que ce soit bien clair Nicole, Malik ne vient pas avec nous, il n’est pas inclus dans nos sorties shopping, ni nos voyages et encore moins dans nos vies ! Bordel tu joues à quoi làààà? Tu nous la fait Hélène et les Garçons, mais où est la vraie Nicole? » Elle secoua sa cousine, tel un cocotier et reprit: « Nicole, pendant 15 ans je t’ai suivi, j’ai fait ce que tu m’as dit de faire, je me suis pliée à tes désirs pour qu’on puisse rester toutes les deux et j’ai pas fait tout ça pour que tu me laisses tomber pour un gars que tu fréquentes depuis un mois. » Les yeux de Teresa commençait à s’humidifier et ses mains à trembler. A chaque fois qu’elle essayait de se la jouer like a boss, elle finissait toujours par fondre en larmes, et apparemment, aujourd’hui n’allait pas faire exception. « C’est pas sympa de ta part Nicole, vraiment. » Elle sanglotait, tel un bébé. « Il suffit que j’te quitte pendant deux mois pour que tu veuilles transformer notre duo en trio, et POUR QUOI? » Elle cria exprès, histoire que Malik entende bien ; « POUR UN LOSER SANS PERSONNALITE ET AVEC UNE GUEULE DE ZOMBIE! » la belle blonde était rouge de colère. Elle pointa du doigt sa cousine, comme dans les séries américaines qu’elle regardait sur le câble et dit, d’une voix qui se voulait alarmante; « J’te dis Nicole, j’ai pas fait le trajet Busan jusqu’à.. Euh... Ici pour faire la joueuse de violon pendant que tu mange la saucisse cocktail de ton nouveau « petit ami ». T’es censée être dans MA team, pas la sienne, alors choisis ton camp grosse vache !»

Teresa lui tourna le dos, pour lui signifier clairement qu’elle était en mode « j’te boude ». Oui, elle avait conscience que ses paroles pouvaient être blessantes, mais Nicole avait clairement besoin d’un reality check qu’elle le veuille ou non. Elle était devenue faible et se laisser dicter sa conduite par un homme qui n’avait absolument rien pour lui, si ce n’est des papiers d’identité falsifiés. Il y a deux mois, c’était elle qui mener les hommes par le bout de la braguette, et voilà qu’elle se retrouvait à faire la conchita en robe ultra moulante. Parce que, mine de rien, Teresa souffrait de la situation, ça ne semblait pas grand chose vu comme ça, mais pour elle c’était une catastrophe. Le fait que Nicole ait ne serait-ce que mentionner le nom de Malik dans les plans du duo lui montrait que la belle blonde n’hésiterai pas à faire sa vie en fonction de lui et non Teresa.

Nous connaissions maintenant les noms des huit demi-finalistes de la saison, dont étrangement je faisais partie. Je faisais quand même un peu tâche, c'est en tout cas l'impression que j'eus en contemplant l'image apparaissant sur l'écran géant du plateau et mettant en scène les huit derniers candidats en jeu. Bon, je savais pertinemment que mon aventure prendrait fin la semaine prochaine, ici-même. Néanmoins j'étais apte à l'accepter car après tout, je n'avais jamais eu la prétention de m'imaginer, ne serait-ce qu'un instant, finaliste. Ce onzième prime touchait à sa fin et j'en étais presque soulagé car, premièrement, je ne tenais plus debout. Exténué comme rarement, je ne désirais plus désormais que rejoindre mon lit au plus vite. Aussi, je devais couver quelque chose car j'avais le nez pris et un sacré mal de tête. Néanmoins tandis que je n'avais pas bougé de mon siège depuis que j'y avais pris place en début de soirée, l'agitation non loin de moi était palpable. Teresa, visiblement remontée contre ma partenaire donnait de la voix et pas qu'un peu. Depuis son arrivée sur le plateau la jeune femme ne cessait de me dénigrer et à force, je ne m'en étonnais même plus. Seulement, au delà même du fait qu'elle semblait vouloir faire passer un message à sa cousine, elle leva bientôt considérablement la voix comme s'il elle souhaitait que je puisse ouïr ses prochains propos. Et je n'y manquais pas. « POUR QUOI? POUR UN LOSER SANS PERSONNALITE ET AVEC UNE GUEULE DE ZOMBIE! » De mieux en mieux, après le looser Pakistanais, le looser sans personnalité avec la tronche en biais. J'appréciais, vous vous en doutez. Pas du tout en fait. C'était terriblement blessant, je serrais les poings comme les dents comme pour laisser paraitre que tout ceci ne m'atteignait en rien, tentant de préserver une certaine dignité déjà bien amochée par la demoiselle ce soir... Elle souhaitait quoi, au juste, me faire du mal ? Me faire comprendre ce qui était déjà l'évidence-même à mes yeux, à savoir le fait que Nicole était trop bien pour moi, que je ne la méritais pas ? Soupirant longuement, et surtout les larmes me montant aux yeux, je préférais prendre la fuite. Encore. C'était lâche, c'était digne de moi. De l'image que j'avais véhiculée pendant onze semaines, en somme. Quittant donc mon siège, j'eus quand même quelques mots pour mon voisin, Raphaël, avec qui converser ce soir m'avait fait beaucoup de bien. « Il faut que je quitte ce plateau, excuse-moi Rapha... Bonne nuit. » Je ne pouvais clairement pas rester plus longtemps en ce lieu, alors mieux valait pour moi maintenant m'en éclipser. Ce n'était pas la première fois que je quittais ce plateau dans la précipitation, à vrai dire je maitrisais plutôt bien ce genre de sorties éclair. Maintenant Teresa pouvait dire tout le mal qu'elle voulait de moi, au moins celui-ci ne parviendrait plus jusqu'à mes oreilles. Elle n'avait donc plus à s’époumoner.

Je crois que je suis là sans être là un peu comme à chaque prime, mon corps est là mais mon esprit est ailleurs, ce quizz m'emmerde. Comme il doit emmerder la plupart des candidats vraisemblablement, parfois je lance des prénoms, et je gagne de l'argent. Ça me rempli de joie, ô douce ironie. Branca reste silencieuse et ça aussi ça m'emmerde, Callan aussi. Super soirée. Les résultats sont annoncés. Je reste. Callan part. Je ne réagis pas, ça m'est égal. De toute façon il va rester alors pour ce que ça change. Quoi que si finalement je me rappelle du fric qu'il a réussi à amasser et ça, ça a tendance à me faire chier ça par contre. Je croises néanmoins le regard de Raphaël qui me semble particulièrement heureux de me voir rester. Moi aussi, je suis contente qu'il soit content et qu'on soit réuni tous les deux jusqu'à cette demi-finale au moins. Joshua reste, William part. Aucune réaction non plus hormis un haussement d'épaule en direction du chanteur. J'adresse un clin d'oeil à mon amoureux secret, pas si secret que cela à vrai dire. Et là, c'est le drame, enfin ce serait le drame si je n'avais pas un coeur dur comme la pierre. Branca s'en va. « Attends... » Je sors mon rouge à lèvre carmin d'entre mes seins parce qu'il n'y a pas de stylos ici, j'en piquerais bien un à l'un des animateurs mais ils sont déjà loin. J'attrape son bras dénudé et y inscrit des chiffres énormes et rouge. « Appelle moi ! » Si ça sonne comme un ordre c'est parce que s'en est un. Je lui adresse un clin d'oeil complice alors qu'elle tourne les talons pour rejoindre Dagga. D'ailleurs William apparaît dans mon champs de vision. Je souris face à sa remarque. « Il ne pouvait en rester qu'un, et c'est moi... » Je ris aux éclats, personne ne résiste à mon charisme, pas même le public. C'est statistique, on ne pouvait pas aller en demi-finale à deux, il ne pouvait y en avoir qu'un parce que nos votes étaient partagés, Joshua allait passer quoi qu'il arrive. Et j'ai eu les faveurs du public. Trop cool. « Sèche tes larmes mon amour, on met les voiles, et vite, j'ai envie de toi... » Nouveau rire, même si je suis totalement sérieuse. Je l'attrape par le col de sa chemise et l'embrasse passionnément. Branca est partie, Dagga est seule, il est temps de partir. J'attrape la main de mon époux qui va rester là. « A plus tard mon chaton... » Ca c'est pour William, je lui fais un signe de la main. On part, enfin avant de partir je m'arrête devant Raphaël et le sers dans mes bras, sans un mot, j'embrasse sa joue et finalement on quitte les lieux. J'espère juste que Lulu ne lui en voudra pas comme Arès semble en vouloir à Elliot, ce ne sont que des mots, rien d'autre.

J’hallucinais. Qu’on me réveille s’il vous plait ! Depuis quand Térésa jouait les conciliantes dans les réunions de famille ? Depuis quand prenait-elle leur parti et surtout… depuis quand mes parents avaient quitté New-York ? Je n’étais même pas au courant ! Bon du coup ça excuse l’absence de Térésa, la petite province coréenne n’est clairement pas la porte d’à côté mais j’avais du mal à croire qu’elle ait pu jouer la carte de la fille de bonne famille de retour au bercail. Elle avait été la première de nous deux à se rebeller ! Impossible de l’imaginer de retour dans la petite maison familiale –si c’est toujours la même en fait, j’en sais rien ! Je me sentais limite exclue là- avec ses valises Louis Vuitton nécessitant quatre larbins minimum pour tout transporter. Elle m’avait attendue là-bas alors ? Franchement j’avais du mal à y croire, tout comme lorsqu’elle me signala que je manquais à ma mère. Depuis quand je lui manquais à celle-là ? Qu’on se le dise j’en avais rien à foutre, et encore plus de m’être affichée. Puis comme s’ils avaient regardé l’émission de là-bas, on y croit. Oh god vision d’horreur ! Je voyais d’ici Térésa rameuter toute la famille devant son Mac à l’heure de la quotidienne. Faite que les montages n’aient pas joué dans le voyeurisme ! « L’affiche c’est de retourner chez les parents après des années de liberté. » Je croisais mes bras sous ma poitrine et l’accusait du regard. Je la flinguais limite, mais je l’aimais trop pour qu’elle meurt ; surtout dans ce genre de circonstance, grooos gâchis. Breeeeef Térésa tournait tout à son avantage. Dommage pour elle je connaissais toutes les clés de cette technique. Sa main venant se plaquer sur ma bouche afin de taire mes paroles, pas étonnant puisqu’elles concernaient Malik, elle m’ordonna de me taire. Bon je le fis puisque de toute évidence elle n’avait pas fini de faire sa drama queen. Elle se mit à parler de lui tel un animal de compagnie, un petit chihuahua ; et là, la question fatale. « mais où est la vraie Nicole? » Elle me secouait et je ne réagissais même pas tellement cette question me désespérait. Comment avais-je pu en arriver là ? Si faible, perdue, alors qu’à la base je n’étais pas de ces filles débiles et sans personnalité. Térésa continuait à parler tandis que mon regard restait lointain, j’étais complètement ridicule en fait. Sa voix commençant à trembloter, mon cerveau sortit illico de son état second, venant se concentrer sur elle. Voir Térézyzy pleurer c’était insupportable. Primo parce qu’elle était bruyante, et deuxio parce que c’était comme si je pleurais aussi de l’intérieur. « C’est pas sympa de ta part Nicole, vraiment. » Oui ça je le savais, mais qui a dit que j’étais sympa à part moi ? PEEERSONNE. « Mais je ne te laisse en rien tomber big boobs…» Oui allez sortons les vieux surnoms, ça la réconfortera peut-être dans l’idée que je ne l’oubliais pas du tout. Si elle m’avait suivi avec attention elle aurait pu clairement remarquer que je parlais d’elle H24 et que j’allais chialer trois soirs par semaines dans les toilettes en son honneur. Glam. Je l’aurais bien serré dans mes bras pour la réconforter mais elle allait péter un câble je le sentais, la fin de sa phrase venait de doubler de volume. Ok j’avais complètement raison, en fait je me doutais qu’elle allait encore relancer un pic à la gueule de Malik. « T’étais pas obligée de le dire » soupirais-je tout en levant les yeux au ciel. J’étais étrangement calme. Ou pas, en général dans nos disputes l’une pétait un câble et l’autre la canalisait. En y pensant on ne s’était jamais réellement fâchées sérieusement. J’ai peur que la première fois nous soit fatale… en fait je craignais carrément que sa tête ne finisse par exploser tellement elle se rougissait de rage ; issue fatale, donc. Waw waw waw je ne l’avais jamais vue dans un état pareil, surtout pas envers moi. Ok, ayant panorama sur son laaarge dos c’était le moment d’apaiser les tensions. Lire en Térésa était méééga facile, il suffisait de lui sortir quelque chose la flattant ou de la rassurer et c’était reparti. Admettons que ça marche, le problème serait toujours là, lui. « Non mais Térésa il est pas question de trio, tu sais bien que je ne peux pas remplacer la number one. » Ca va c’était assez flatteur ça ? Mais en plus c’est vrai. Elle était nulle à croire que je souhaitais faire de Malik notre troisième copine. Ce que je me retenais de lui dire c’était que c’est MOI qui faisait MA team et que dans la mienne ils étaient deux. Mais bon, j’ai pas envie de parler de tout ça sur le plateau, c’est trop le bouhaha, y a du monde partout et je veux me retrouver avec elle. Rien qu’elle ! Ca faisait teeeellement longtemps que ça ne nous était pas arrivé. Et là je me souviens du premier soir, l’après-prime où nous nous étions retrouvées sous la couette de son lit à critiquer mon partenaire. Hm. Je venais l’étreindre par derrière, hinhiiiin, ce n’était clairement pas dans mes habitudes mais là la situation était critique. « Viens on va s’isoler comme avant. » Oui mes phrases étaient pleines de malice, je tentais de tourner les choses afin qu’elle arrête de penser que j’avais complètement changé et que je m’en foutais d’elle afin qu’elle s’apaise.