~ seth & monroe, lundi, vingt-et-une heures trente
Ils en ont rêvés, je l’ai fait. Je sais, je sais, je suis trop mignonne mais après tout, c’est mon boulot, organiser des évènements en tout genre et surtout, quand on sous-entend, même avec humour, une soirée où un moment à plusieurs, je ne peux m’empêcher de lui donner vie. Cela fait donc quelques jours, maintenant, que Seth, Monroe et moi avons ce que nous pourrions appeler un petit trip personnel. Sujet de la chose : les masques de peau dont Seth a eu peur, au départ mais dont il s’est laissé tenté ensuite pour finir par presque apprécier. Il n’en fallait pas moins pour que Monroe et moi-même eurent l’idée saugrenue d’une petite sauterie entre filles, chose qui étrangement excita tout autant Seth qui, soyons honnêtes, n’a rien à voir avec une fille. Pas grave, nous ne sommes pas si sélectives et surtout, ce pourrait être un moment agréable que de faire découvrir notre monde à un Seth qui a certainement tout à apprendre. C’est pourquoi, dès le lundi soir, je me suis appliquée à réserver la salle de détente et à y transférer tout ce dont nous aurons besoin. Maquillage, fer à lisser, masques relaxant, tonifiant, douceur… Tout est ici avec, également, des pots de glaces Ben & Jerry’s camouflés par mes soins durant le week-end à la demande express de Monroe alias miss petite culotte plein de sable qui fait des strip-teases aux ronchons. Le tout prêt, je suis donc allé chercher mes deux camarades pour la soirée et alors que Monroe arrive, je lui glisse quelques mots en murmurant. « J’ai ramené de la cire, j'ai pensé que ça pourrait être drôle. » Le pauvre n’est pas au bout de ses peines même si, non non, je ne le forcerais pas. Pas mon genre…

Les soirées filles c'est trop cool. Non mais vraiment. J'ai toujours adoré ça. J'ai un côté girly insoupçonné, je sais, pourtant je le suis. Et d'ailleurs je suis certaine que cette soirée ne va pas vraiment ressembler aux soirées pyjamas que j'organise, non mais j'ai comme un doute, vous voyez, mais c'est pour ça que j'suis super emballée par l'idée. Je ne me suis pas fait belle, même que c'est un peu le but de la soirée file. Se faire belle, se faire pomponner, tout ça. Alors bon, hein. Ouais bah je suis entrain de me fumer ce qui sera sans doute la dernière clope de la soirée quand Odessa débarque. Allez hop c'est parti pour une soirée endiablée, entre filles et Seth. Seth, le seul mec que je connaisse - même si c'est un peu étrange d'employer ce mot parce que clairement, on ne se connait pas non - qui soit aussi enthousiaste à l'idée de se faire des masques à l'abricots quand même. Bon j'ai rapporté le truc parce qu'il voulait y goûter. Enfin avec sa bouche, sauf que c'est pas super digeste quand même faut faire gaffe. Quand j'arrive dans la salle de détente, je peux remarqué qu'elle n'a pas fait les choses à moitié la belle Odessa à qui j'aurais définitivement dû ... ouais non finalement c'est peut être mieux comme ça. En tout cas, elle vient me murmurer des choses. « J’ai ramené de la cire, j'ai pensé que ça pourrait être drôle. » Je soupire. Oh oui ça peut être drôle. « On va peut être commencer doucement, avec un peu de chance c'est lui qui lancera l'idée... » Ou pas, mais bon j'suis super douée pour lancer des trucs, en plus un mec avec des poils c'est pas sexy. Enfin si mais, bon, pas ce soir. Je souris. « Bon avant tout chose, il nous fait de la bonne musique de fond. » Comme la musique c'est un peu mon rayon, j'y vais. Je cherche un cd en particulier. Cyndi Lauper. et hop ça peut commencer. « On se fait un masque histoire d'abord ? » Je dépose ma veste sur l'un des canapés et m'attache les cheveux un peu négligemment.

Les filles m'avaient toujours fait l'effet d'être ces drôles de créatures fantastiques et incompréhensibles, mystérieuses et indomptables, dont on ne peut jamais être franchement sûr de comprendre les motivations et les gestes ; l'esprit féminin, aux yeux des mecs comme moi, c'était un peu la face cachée de la lune. Et je me disais que là était sans doute le charme de la gente féminine. On avait beau râler, ça nous déplaisait pas complètement qu'elles soient imprévisibles et parfois capricieuses. On les aimait sans doute mieux comme ça, finalement. Néanmoins, dès que l'opportunité se présente pour moi d'avoir un aperçu, petit ou grand, de cette face cachée, je saute forcément dessus. C'est que je me définirais assez comme une espèce d'explorateur aventurier, qui, de, hum, surcroit, aime expérimenter de nouvelles choses. Et les soins de beauté que les filles appréciaient tant (généralement) faisaient partie de ces nouvelles choses un peu étranges qui avaient le don de piquer ma curiosité. Aussi j'avais été très enthousiaste dès qu'il avait été question de se faire une soirée entre filles. Je sais que pas mal de mecs, à ma place, auraient tout fait pour éviter ça, probablement parce qu'ils ont si peu confiance en leur taux de testostérone qu'ils veillent soigneusement à ne participer à aucune activité qui mettrait en péril la question de leur virilité, mais en ce qui me concerne j'étais on-ne-peut-plus ravi de faire part de ce petit délire collectif, et de cette occasion en or de voir des filles dans leur, hum, milieu naturel etc. Y'a tellement de mythes qui courent sur les soirées filles, ça ne peut être que, euh, psychologiquement intéressant, de prendre part à l'une d'entre elles. J'arrive au lieu de rendez-vous, Odessa et Monroe sont déjà là, y'a même une petite musique d'ambiance que je ne reconnais pas. « Hey. » je lâche nonchalamment en observant tous les trucs posés par-ci par-là. Mon regard est attiré par une machine étrange, je crois que j'en ai déjà vu mais je ne sais absolument pas à quoi ça sert. « C'est quoi ça ? » je demande, curieux (et vaguement inquiet) en saisissant précautionneusement ce qui en réalité est un lisseur.

Tout est prêt, tout est parfait, tout est génial et ce n'est pas tellement étonnant vu que c'est à ça que j'occupe ma vie : être une fille. L'organisation de soirées, c'est accessoire on va dire, c'est un détail même si au fond, il est vrai que j'ai mis le temps avant d'apprécier ce genre de soirées. En réalité, et comme je l'ai dit dans mon casting, j'ai mis le temps avant de connaître l'existence des lisseurs, du mascara et de la crème dépilatoire, pour une raison encore inconnue d'ailleurs et si personne ne pouvait reparler de cette époque, ça m'arrangerait bien. J'ai cependant rattrapé mon retard depuis et je défie Monroe et Seth de trouver quelque chose à redire sur notre super soirée de filles et ce même si elle n'a pas encore commencé. Il faut dire que de toute manière, c'est un exploit, pour moi en tout cas, d'avoir réussi à récupérer un mec. Je n'ai jamais fait de soirée filles avec un mec et je suis toute excitée de lui faire découvrir tout ça, vous comprenez bien. Monroe arrive alors et je lui parle d'une idée que j'ai eu. Bon, soyons sérieux, ce n'est pas vraiment mon kiffe et je ne suis même pas sûre de le faire ce qui tombe bien car Monroe semble assez peu apprécier l'idée vu son soupir. Pas grave, et donc oui, commençons doucement. « Je ne suis pas persuadée qu'il décide de le demander mais hum, pas grave, il nous restera toujours d'autres choses à faire... » Elle sourit cependant, tout n'est pas perdu et propose même de mettre de la musique. Bonne idée et surtout qu'elle s'en charge également car la musique et moi, et bien... voilà. Puis elle propose de commencer par un masque et j’acquiesce. C'est pour ça que je n'ai pas de maquillage en fait, pas pour faire joli. « Je veux bien tester le tien d'ailleurs, à l'abricot, c'est ça ? » C'est alors à ce moment que Seth arrive, vraisemblablement enthousiaste même si le lisseur semble lui faire peur. « Ça s'appelle un lisseur et si ça peut te rassurer, on ne pourra pas tellement l'utiliser sur toi. Par contre, tu peux venir nous rejoindre pour un masque ! Je sais que ça te fait plaisir, ne le nie pas ! » Je lui souris, mutine, après tout, c'est quand même une découverte pour lui, certainement la découverte de toute son aventure d'ailleurs. Rien que ça. « Et y'a de la glace au fait, je savais que ça ferait plaisir à Monroe. Chocolat cookie, vanille noix de macadamia... Les petites cuillères sont là ! » dis-je, enjouée, en attrapant les petites cuillères et les pots avant de les poser sur l'une des petites tables de la salle, face à nous.

Spoiler:

Moi non plus je n'ai pas toujours été une fille qui aime les soirées filles, le maquillage, les produits de beautés. Enfin si, le maquillage j'adorais ça, mais c'était plus une version Courtney Love du maquillage qu'une version Marilyn en fait. Ou alors Manson et pas Monroe. J'ai eu une période sombre, plus dark que girly même si au fond j'ai encore quelques penchant, je fais des mélanges tout ça. Bref, je suis particulièrement enthousiaste à cette idée de soirée, surtout que Seth y participe et qu'il le fait de manière volontaire. Parce que j'en ai déjà traîné des mecs à ce genre de soirée mais en moyennant quelques indemnités compensatoires, et évidemment ça passait par des épilations quelques peu douloureuse mais drôle. C'est d'ailleurs l'idée de base d'Odessa, et si je soupire ce n'est pas d'agacement, non c'est plutôt parce que c'est préférable de ne pas le dégoûter avant l'heure. « Je ne suis pas persuadée qu'il décide de le demander mais hum, pas grave, il nous restera toujours d'autres choses à faire... » Bon sur ce coup elle marque un point mais sait-on jamais. « Sauf si on vente les mérite des torses imberbes et des jambes douces et délicates. Et puis qui sait, il a bien réclamé les masques... » J'ai bien des amis gay que ça branche les masques mais je doute que Seth soit gay, donc non c'est simplement pas un spécimen comme les autres. Un mec cool en somme, un mec qui aime les nouvelles expériences et qui ne peut mériter que mon respect. Il est question de masque. « Je veux bien tester le tien d'ailleurs, à l'abricot, c'est ça ? » Je hoche la tête et le récupère parmi tous les masques. « Oui, à l'abricot, je l'ai trouvé dans une boutique un peu craignos de L.A, ambiance pot pourrie et bougie aromatisée mais je n'arrive plus à m'en passer. » D'ailleurs le tube est un peu psychédélique, c'est drôle. Oh bah tiens, entre temps Seth arrive, et il est déjà perturbé à cause du lisseur. L'homme de ma vie. Le lisseur, pas Seth, on ne se connait pas encore assez. Je ne peux que sourire face à la remarque de la jolie rousse, oh bah oui qu'il en rêve du masque. « Et y'a de la glace au fait, je savais que ça ferait plaisir à Monroe. Chocolat cookie, vanille noix de macadamia... Les petites cuillères sont là ! » Super, encore plus de glace que je pensais, mais une vrai soirée réussi, une soirée fille surtout et bien contient de la glace. « Je mets une option sur vanille macadamia. Et j'ai rapporté de quoi faire des cosmos, parce qu'une soirée sans vodka c'est pas vraiment une soirée réussi. » Et oui je sais que Seth la préfère en digestif mais vu l'heure c'est nickel, en plus avec la glace ça passe tout seul. Non mais vraiment. Et bien, la soirée peut vraiment commencer là non ? « Dernière petite chose, l'abricot ne se mange pas... » Je lance amusé en rapport avec le commentaire sur le blog.

« Ça s'appelle un lisseur et si ça peut te rassurer, on ne pourra pas tellement l'utiliser sur toi. Par contre, tu peux venir nous rejoindre pour un masque ! Je sais que ça te fait plaisir, ne le nie pas ! » Un lisseur, effectivement, j'avais déjà entendu ce terme technique quelque part, je crois que je ne l'avais juste pas associé avec cet étrange objet, tout simplement. Le monde féminin me fait d'autant plus l'impression d'un vaste territoire inconnu et mystérieux. « Huum, ok, ça m'arrange, je ne crois pas être… prêt pour ce genre d'expérience. » je fais en reposant l'intrigant accessoire. Par contre, pour le masque, c'est autre chose – j'étais toujours partant pour me coller d'étranges substances rigolotes sur le visage, de toute façon. « Oh, tu me connais si bien… » je renchéris avec un demi-sourire, joignant mes deux mains devant moi et les tapotant l'une contre l'autre façon cheerleader toute excitée. Et puis Odessa nous introduit aux pots de glace et je dois avouer que là ça fait rudement envie. « Je mets une option sur vanille macadamia. Et j'ai rapporté de quoi faire des cosmos, parce qu'une soirée sans vodka c'est pas vraiment une soirée réussie. » J'acquiesce d'un signe de tête, entièrement d'accord, évidemment – j'avais toujours été plus un gars à vodka qu'un gars à rhum, et j'avais rien contre les cocktails, même si je me rendais bien compte que j'étais très certainement un tantinet ironique quand j'en buvais, mais j'aimais juste l'idée des contrastes, et je trouvais toujours ça amusant de voir un homme buvant dans un verre rempli d'un liquide rose et garni de parasol et de brochette de bonbon. En fait, je crois même que j'estimais ces mecs-là plus que ceux qui passaient leur temps à la muscu ou sauvaient des gens de la noyade ou des trucs bien cools comme ça. « Chocolat cookie ça me tente bien, perso. » Je m'empare avidement du pot, tandis que Monroe m'avise du fait que le masque à l'abricot ne se mange pas. Oh mais moi je suis sûr qu'il se mange – il se digère juste peut-être un peu mal, c'est tout. Globalement je n'accordais pas trop de crédits aux gens qui me disaient ce qui était mangeable ou non, buvable ou non, même si je devais bien admettre que ce scepticisme entêté m'avait fait traversé de drôles d'aventures pas si drôles que ça. « Huuum je prends bonne note ! Mais tu es sûre ? » Ce que l'on peut traduire par : je goûterai quand même quand tu regarderas pas et tu pourras pas m'en empêcher. J'aimais penser que j'étais ce genre de gars qui avait gardé son âme d'enfant et tout. Je commence à m'affairer autour de la boisson afin de nous préparer ces cosmos. « Bon je nous concocte nos petits breuvages, je, huum, ma gorge est un peu sèche, et ça nous fera du bien. C'est là qu'on est supposés se raconter des potins ? » je demande, un peu incertain quant à la marche à suivre, en tenant un verre à Monroe puis à Odessa.

Oui, cette idée de cire n'est peut-être pas très adaptée mais pourtant, je pense que ça pourrait être très drôle, surtout s'il le faisait de plein gré. Parce que le forcer, ce n'est pas tellement amusant et je ne suis pas adepte de la torture, pas le moins du monde. Seth a cependant l'air d'aimer la découverte alors pourquoi pas. Et puis, Monroe n'a pas tort, si on finit par lui vanter les bienfaits de la peau sans poil, peut-être se laissera-t-il tenter. Pas que ce soit une obligation pour moi mais... il y a poils et poils, si vous voyez ce que je veux dire et je n'ai pas vu Seth torse nu mais comme ça, je ne l'imagine pas tellement en mode bête velue. Je souris donc à la réponse de Monroe, aquiescant, le regard enthousiaste et nous reprenons sur les masques, demandant la permission à la brune d'essayer le sien. « Hum, je vois, style hippie/bio ? Ou alors... ésotérique ? J'imagine que non, je ne les vois pas vendre des masques visage quand même... » Je suis pensive, je réfléchis, essayant de visualiser le truc avant de me rendre compte que ça ne sert strictement à rien. Seth arrive ensuite et je lui explique l'utilité du lisseur tout en le rassurant. Vraiment, ses exs devaient être étranges. Entre la mayonnaise et l'absence de lisseur, je commence à me poser des questions. Bref. Je sors la glace, la propose à mes camarades qui rapidement font leur choix. Monroe a apporté la boisson, c'est donc parfait. « Très bonne idée ! Rien de mieux qu'un joli cocktail ! » Joli oui, et bon, c'est bien. Seth choisit son parfum de glace, mince, je me suis faite avoir. « Tu m'en passeras un peu quand même Seth ?! » Oh il peut bien faire ça, j'ai ramené les pots après tout. Quant au masque de Monroe, elle nous informe qu'il ne se mange pas... Hum, quelle drôle d'idée. J'ouvre alors le pot, découvrant l'odeur fruité du produit cosmétique, assez surprise du parfum vraiment très agréable de ce dernier. « Je comprends pourquoi tu nous mets en garde, il sent vraiment très bon ! » Et donc, on en mangerait bien mais si ce n'est pas comestible... Seth se propose ensuite de faire les cocktails et je souris, je ne sais pas faire ça alors ce ne serait pas de refus. Puis il parle de potins et pour ça, j'ai déjà un sujet en tête. « Oui, parlons potins... Monroe donc... Je vois que tu as su faire 'réagir' ce cher Sandra dis-moi... » Je fais les guillemets au moment du 'réagir' vu que bon, c'était assez flagrant, surtout quand il s'est retrouvé les fesses à l'air. « Ne me dis pas que tu es partie en le laissant tout nu, tout seul face à une...barre. » Sous-entendus, bonsoir...

« Hum, je vois, style hippie/bio ? Ou alors... ésotérique ? J'imagine que non, je ne les vois pas vendre des masques visage quand même... » Je fais une grimace. Parce qu'en fait, c'est tellement bizarre que bon. « Hippie/bio/latinos/toxico encore que hippie et toxico ça va souvent ensemble, c'est un peu là où j'achète ma... Enfin, j'suis sûr qu'il y a que des trucs naturels là dedans... » En fait j'en sais rien mais j'ai la peau incroyablement douce après alors à la limite je m'en fous un peu, je ne suis pas une militante bobo alors bon. Au pire peut être qu'elle oui alors c'est mieux de prévenir quand même. Seth arrive et visiblement mon idée de cocktail lui plait plutôt. D'ailleurs je les mets en garde de la non-comestibilité du produit parce qu'il sent tellement bon que bon ça pourrait porter à confusion d'ailleurs la réponse de Seth m'amuse. « Oui j'suis sûre, et vu la tronche de la vendeuse je suis sûr qu'elle en mange, et franchement je ne te conseille pas. » Enfin après il fait comme il veut, moi je m'en fiche, mais ce serait quand même mieux qu'il ne soit pas malade ou qu'il ne meurt pas empoisonné à cause de moi. Seth se charge des cocktails. Tant mieux. J'allais le faire s'il ne s'en était pas chargé. D'ailleurs il évoque l'éventualité de parler potin et Odessa saute sur l'occasion pour m'interroger sur ... Johnny. Evidemment. Je lève les yeux au ciel, non mais je vous jure. « J'y suis pour rien moi. C'est eux... » Je montre ma poitrine, j'suis sûr que c'est pour ça. Et puis bon j'avoue qu'il a bien réagis. « Et bien figure toi que j'y ai pensé, mais non. Je ne l'ai pas laissé nu contre cette barre. Il embrasse divinement bien en fait et.... C'est moi qui ai fini contre cette barre si tu vois ce que j'veux dire... » Oh oui, j'pense qu'elle voit très bien, c'était pas du temps perdu selon moi. « A vous, qui vous fait craquer ? » Enfin ça ne sous entend pas que.. Bon peut être un peu, mais en fait, bref. Chacun ses petites confidences. Je jette un coup d'oeil à Seth, il est super bon son cocktail.

« Tu m'en passeras un peu quand même Seth ?! » Le pot à la main, la cuillère en suspens dans les airs tandis que je fais mine de réfléchir (ceux qui me connaissent savent que c'est pas pour de vrai, parce que JAMAIS je réfléchirais, c'est mauvais pour la santé) j'attends quelques fractions de secondes avant de rendre mon verdict. « Hum, si t'es sage, oui. Pour l'instant, c'est en bonne voie. Puis t'as de la chance, je suis quand même un chic type partageur et tout. » Parce que tant qu'à faire, si j'ai une occasion de me lancer des camions de fleurs, j'en profite, normal. Puis bon, faut quand même admettre qu'Odessa a organisé tout ça pour nous, et que c'est elle qui a ramené les pots de glace, donc ça serait assez légitime qu'elle ait le droit à sa part. Odessa sniffe ensuite le truc à l'abricot, et du coup je l'imite, intrigué – on m'en avait tellement parlé de ce truc à l'abricot. Monroe me répond qu'elle est sûre et faut avouer qu'elle argumente plutôt bien (même si du coup je veux voir cette vendeuse aussi, maintenant) et je dois avoir l'air un peu dépité pendant quelques secondes, comme un gamin qu'on vient de priver de son jouet favori. Heureusement, j'ai un autre jouet en réserve, un jouet nommé alcool (est-ce un jouet ou un ami ? un peu des deux sans doute) et je me change l'esprit, que j'avais jusque-là mélancolique, en nous préparant des cosmopolitans. C'est bon, la séance potins peut commencer ! Odessa ouvre les hostilités avec cette histoire Monroe/Sandro. On a le droit au petit récit. Trop court le récit, et pas assez détaillé à mon goût (puis trop métaphorique, quoique j'imagine que ça doit être typiquement féminin ?). « Des détails croustillants à nous mettre sous la dent ? » je demande avec deux haussements de sourcils très suggestifs et le sourire qui allait de pair avec. « C’est-à-dire, il était comment ? » j'ajoute, en prenant une cuillerée de glace, avant de tendre le pot à Odessa, qui l'avait mérité après tout. « A vous, qui vous fait craquer ? » J'suis bien trop obtus d'esprit pour tilter que ça peut signifier que Monroe craque sur Sandro, et très franchement mon esprit vole plutôt dans une autre direction. Je prends mon verre de cocktail et m'affale dans le canapé tel un gros pacha. « Moi je suis désespérément amoureux de Sydney, la présentatrice. » j'avoue avec un air dramatique et torturé peut-être un tantinet exagéré – même si après tout c'était un peu une sorte de Roméo et Juliette des temps modernes notre histoire, vu qu'elle faisait partie de la prod' et moi des candidats et tout et tout. Notre relation connaissait également certains obstacles, dont le fait qu'elle n'éprouvait pas même un semblant d'intérêt pour ma petite personne mais, hum, l'amour peut triompher de toutes sortes de difficultés après tout, alors pourquoi pas ?