Il était là. Là, dans cet hôpital abandonné. Ignorant les raisons de sa venue. Il était certain que ce n'était plus à cause d'une certaine curiosité crédule, ou une soif à satisfaire. C'était endroit à la fois sombre et plaisant. Sombre, le noir, l'odeur nauséabonde, les bruits et claquements peu rassurants, le vent qui venait s'engouffrer et venait vous gifler la joue. Plaisant, la peur des autres était toujours source d'amusement, ou tout du moins, il était plaisant d'observer ceux qui étaient les moins rassurer dans telle condition. Pourtant, les fantômes ça n'existe pas. Sigvard avait pourtant laisser sous-entendre, après leur excursion dans cet endroit, qu'un fantôme y abritait. Il était marrant lui. Avec lui, au moins, il pouvait s'amuser. S'amuser et rire. Ce n'était pas comme avec les autres... non. Valeri ignorait si des personnes avaient cru ou non à la machination du jeune garçon. Il ne serait guère étonné que quelques-uns y croient. Certains semblaient si candides, si chétifs, si fragiles. En ce début de soirée, Valeri avait décidé de venir s'aventurer une nouvelle fois, ici. Il fit alors quelques pas, s'avançant alors dans les allées sombres, bien trop sombres. Il plissa des yeux, et tenta de s'adapter à cette obscurité non sans difficulté. Il regrettait déjà de ne pas avoir pris sa lampe-torche comme la fois passée. Au moins, il n'aurait eu moins de mal à avancer dans ce noir opaque. Ainsi, il marcha à l'aveugle dans ces pièces dépourvues de lumière. Il ne savait pas où il allait, et encore moins si quelqu'un d'autre était ici. Peut-être. Peut-être pas. Tout ceci n'était que des interrogations qui venaient de se greffer à l'esprit du jeune biélorusse. Il arrêta tout mouvement lorsqu'il entendit une voix retentir non loin de lui. A quelques mètres de lui, quelque part entre ici et là-bas. Entre l'endroit où il se trouvait et la pièce d'à côté. C'était une voix féminine. Il ne comprenait pas véritablement ce qu'elle disait. Elle disait ne pas vouloir rester toute seule, ou quelque-chose du genre. Il avait du mal à l'entendre correctement... Valeri tenta alors de chercher la provenance de cette voix. Il s'avança, en tâtonnant tout autour de lui afin de ne pas se cogner contre un obstacle de tout genre. Alors qu'il avait parcouru quelques mètres de nouveau, la voix retentit une nouvelle fois. Cette fois-ci, il semblait l'entendre un peu mieux. Un peu plus correctement. Elle n'était donc pas loin, cette voix... Peut-être y avait-il quelqu'un. Elle annonça avoir peur du noir. Il s'approcha un peu plus, plissant encore un peu les yeux. Au loin, il réussit vainement à remarquer une silhouette figée. Il avança alors auprès d'elle, afin de tenter de la voir un peu mieux. Encore quelques pas, un, deux... et il remarqua alors la présence de Lena dans cette endroit lugubre. Un léger sourire se dessina alors sur les lèvres du jeune biélorusse. « Tu comptais trouver docteur Mamour, ici, dis ? » souffla-t-il. C'était une façon comme une autre de lui demander ce qu'elle faisait là. Il était évident qu'il était assez surpris de la trouver dans un tel endroit. Peut-être aimait-elle les endroits à forte sensation, ces endroits teintés d'histoires macabres imaginaires et sombres. Pourtant, elle avait dit elle-même avoir peur du noir, il y a quelques minutes plutôt.

Il fallait croire que cet endroit allait devenir son rendez-vous hebdomadaire. Un rendez-vous avec l'inconnu. Puisque personne n'était guère certain au sujet de la présence ou la non-présence d'individus mystiques entre ces murs lugubres. Pour Valeri, ce n'était qu'inventé de toute pièce par les employés de la production pour faire peur à leurs candidats préférés. Les fantômes, les zombies, ce n'était que des êtres imaginés de toute pièce, tout comme ces bruits que l'on pouvait entendre. Cela ne devait être que des bruits de synthèses, inventés par des génies linguistes de l'informatique. Ca ne pouvait être que cela. Tout du moins, c'était comme cela que Valeri imaginait les choses dans cet endroit qui restait malgré tout peu rassurant. C'est alors qu'il tomba sur Lena. Il ne savait pas vraiment ce qu'elle faisait et il était évident que ce n'était pas le genre d'endroit dont elle raffolait. Il lui demanda alors si elle y était docteur Mamour. Enfin, il se doutait bien qu'elle n'attendait pas ce personnage fictif. Ici, elle risquerait plus de rencontrer docteur Terreur, le frère jumeau de docteur Mamour. Elle lui expliqua alors qu'elle s'était égarée. Tout du moins, ce fut ce qu'elle croyait. Silencieusement, il l'écouta alors parler. Elle évoqua alors un étourdissement, puis qu'elle ait repris conscience dans cet endroit, et elle s'était avancée, s'éloignant par conséquence de l'entrée, à cause du noir opaque qui meublait cet endroit. Donc, elle était arrivée dans ce lieu, un peu hasardeusement. Tout du moins, ce fut ce qu'il en conclut. Ce n'était peut-être qu'au fond un soupçon de curiosité inconsciente qui l'avait guidé jusqu'à là. Il était certain que cet endroit devait en intriguer plus d'un, et éveiller la curiosité des plus téméraires. Valeri en faisait parti. Il faisait parti de ces curieux. De ces curieux intrépides et non de ces curieux candides. Lena reprit une nouvelle fois la parole. Elle lui interdisait de partir en courant et de l'abandonner ici, s'ils étaient encore dans le noir. Il faut dire que les néons n'étaient peu coopératifs dans les aventures téméraires de ses candidats. Oh ça non. Valeri fit un bref signe de la tête. Il n'allait pas la laisser là, toute seule. Elle était gentille après tout, il n'allait pas lui faire cela. Il n'était pas aussi fourbe et méchant que cela. « Tu sais ce que l'on va faire ? Je vais te prendre la main et dés que tu ne la sentiras plus... alors dans ce cas-là, tu pourras dire que j'ai été lâche et que j'ai pris mes jambes à mon cou. » souffla-t-il. C'était une manière comme une autre de vouloir la rassurer. En sachant Valeri à ses côtés, peut-être qu'elle n'aura pas peur, ou moins peur tout du moins. Alors après s'être tu, il lui attrapa doucement la main et l'enlaça ses doigts. « Et si tu entends un bruit ou que tu vois quelque-chose qui te fait peur, tu me le dis ou tu te colles à moi... c'est comme tu veux... ». La deuxième option n'était peut-être pas la meilleure, après tout, peut-être que ça la gênait déjà de devoir lui tenir la main. Ce n'était qu'une main après tout. Le jeune biélorusse reprit alors la marche vers ce qu'il semblait être une sortie. Peut-être n'en était-ce pas une, et était-ce juste une autre porte qui allait déboucher sur une autre grande pièce... Il ne savait pas vraiment. Il préférait admettre à lui-même que c'était une sortie. « Tu veux qu'on aille s'aventurer par-là ? » lui demanda-t-il alors, en ralentissant la marche. Par-là... ou par-là, Valeri ne savait pas vraiment où tout cela pouvait bien les mener.

Il avait trouvé sur son chemin Lena. Cette dernière ne semblait pas rassurée là où elle se trouvait. Il l'avait perçu à l'écoute de sa voix, lorsqu'elle dit à haute voix qu'elle avait peur du noir. Le jeune biélorusse l'avait rejoint en lui demandant alors les raisons de sa venue. Il n'y avait pas de rendez-vous improvisé avec un docteur Mamour imaginaire, c'était suite à un étourdissement qu'elle avait rejoint cet hopital abandonné. Très bien. A vrai dire, Valeri n'allait pas chercher plus loin. C'est alors qu'elle lui demanda de ne pas s'enfuir en courant s'ils restèrent dans le loin, dans les minutes à venir. Valeri lui proposa alors de lui tenir la main, ainsi lorsqu'elle ne sentira plus ce contact physique avec le jeune garçon, elle pourra alors soumettre l'hypothèse qu'il était parti, en prenant ses jambes à son cou. Mais, il n'était pas comme cela. Si ça avait été une autre personne, peut-être se serait-il amusé à le faire, juste histoire de foutre un peu les pétoches à son compagnon éphémère. Mais là, c'était Lena. La gentille Lena. La gentille et jolie Lena. Aussitôt dit, il lui attrapa la main. Un geste banal qui se voulait rassurant. Il lui proposa de se coller contre lui au cas où il y aurait quelque-chose qui lui ferait peur. Évidemment, il ne la forcerait pas à le faire. Se tenir la main suffirait alors, selon Lena. Peut-être avait-elle raison. Un léger sourire se dessina sur les lèvres de Valeri lorsqu'elle lui avoua qu'elle se sentait déjà mieux. D'ailleurs, il ne devait surtout pas lâcher. « Ne t'en fais pas, je ne te lâcherai pas... » souffla-t-il, en se voulant confiant. A comprendre : il n'allait pas lui lâcher la main. Il n'allait pas s'amuser de la peur de la jeune femme, il n'était pas aussi fourbe que cela. Après quoi, main dans la main, ils reprirent la marche en s'aventurant dans la pièce où ils trouvaient actuellement. Ils firent quelques pas, en marchant vers l'inconnu. A l'aide de son bras qui était libre, Valeri tenta vainement de tâtonner en face de lui afin de ne pas trébucher. C'est alors qu'en pleine marche, il décida de s'arrêter. Demandant alors à sa compagnonne d'aventure si elle voulait s'aventurer par-là. Il ne savait pas où tout cela allait les mener, mais ils y trouveraient peut-être une sortie. Après tout, ne dit-on pas : tous les chemins mènent à Rome ? Ainsi, toutes les portes menaient à la sortie. Lena lui dit alors qu'elle le suivait. Cependant, elle montra une légère crainte. En effet, elle évoqua la porte qui pourrait se refermer derrière eux et surtout qu'après cela, ladite porte ne pourrait plus se rouvrir et qu'ils ne pourraient alors plus sortir de là. « Je ne pense pas que cette porte soit aussi fourbe que cela, si ? » lança-t-il alors. La production n'avait quand même pas aussi vile que cela, si vile qu'ils auraient pu faire en sorte que les portes puissent bloquer leurs candidats. Il resserra un peu plus fort sa main, comme pour lui donner un peu plus de confiance. Finalement, Valeri décida de s'aventurer dans cette pièce inconnue. Lorsqu'ils passèrent le seuil de la porte, Valeri se retourna, et lança une petite remarque à Lena : « tu vois, elle ne s'est pas refermée... Il n'y a pas de crainte à avoir. » souffla-t-il, puis il reprit son avancée dans cette pièce. Peut-être avait-il parlé trop vite, à ce sujet. Oh non... cela, il ne l'espérait vraiment pas. Il aurait l'air fin si cette porte se referme derrière eux alors qu'il venait de prétendre le contraire. Mais non, cela n'allait pas arriver, n'est-ce pas ? Evidemment non.

Par moment, Valeri était un brin fourbe, un brin malin, un brin baratineur... il l'était souvent, à vrai dire. Bien trop souvent. Il pourrait s'en amuser de cette situation, comme il le faisait avec n'importe qui. Il pourrait s'amuser de sa peur, de sa crainte. Il pourrait, mais il ne le faisait pas. Il tenait fermement sa petite main dans la sienne, alors qu'ils s'aventurèrent finalement dans cet hôpital abandonné. Lieu de fascination et de curiosité de tous. Fascination, peut-être pas à vrai dire. Valeri ignorait où ils allaient. Sûrement dans une autre pièce tout autant peu saine que la première dans laquelle ils s'étaient trouvés. Lena lui fit remarquer alors qu'elle se contentait de le suivre. C'était la première fois qu'elle venait ici, tout du moins c'était ce que Valeri en avait déduit après ses explications vaseuses, alors elle devait tout autant que lui ignorait leur destinée. C'est ainsi qu'ils marchèrent vers l'inconnu, d'un pas certes hésitant. Lena ne semblait pas rassurée, lui faisant part d'un scénario où ils risqueraient de se retrouver en fermé dans cette fameuse pièce, et ne pouvant alors plus y ressortir. Le jeune biélorusse tenta alors de dédramatiser les dires de la jeune femme. Il ne pouvait rien leur arriver, cette porte n'était pas aussi fourbe que cela... tout du moins, il l'espérait. Ils entrèrent alors dans cette fameuse pièce, et ce sans que la porte ne se referme derrière eux. Valeri ne manqua pas de le faire remarquer à la jeune femme. En effet, ils ne s'étaient pas retrouvés enfermer à l'intérieur de la pièce. Lena lui avoua alors qu'elle avait tendance à devenir paranoïaque lorsqu'elle était éprise de peur. Cette imaginaire débordant était certainement légitime dans une telle situation, dans une situation de peur. Notre imagination réussissait toujours par nous rattraper... toujours. Alors qu'ils s'aventurèrent un peu plus profondément dans la pièce, un petit bruit sourd retentit dans l'obscurité. Un bruit dont il ne saurait décrire, ni reconnaître la source... Un léger frisson parcourut son échine. A croire que la peur était une maladie transmissible. Il agita légèrement la tête de gauche à droite lorsque la voix de la jeune femme retentit. Elle lui demandait ce que c'était. Qu'est-ce qu'était ce bruit... s'il le savait peut-être tenterait-il de la rassurer à ce sujet. De lui dire ce que c'était, de lui dire d'où ce bruit provenait. Oui, mais voilà, il ne savait pas. Il ne savait rien. Il ne savait même pas où il se trouvait exactement dans cet hôpital. « Je ne sais pas vraiment... » lui souffla-t-il alors. Certes ces quelques mots n'allaient sûrement pas rassurer Lena. Peut-être aurait-il mieux fait d'inventer une fabulation au sujet de l'origine de ce bruit. Elle reprit alors la parole. Evoquant à présent des scarabées, qui créchaient dans les murs et venaient s'introduire sous la peau des individus présents, allant jusqu'à les manger. Un petit rire amusé s'échappa furtivement de la bouche de Valeri. Il n'espérait pas qu'elle croyait ce qu'elle lui disait. Des scarabées dans des murs, ce n'était pas possible. Ca n'existait que dans des films cela. « J'espère que nous ne finirons pas comme ça, tous les deux, dans ce cas... » souffla-t-il, quelque peu amusé. Il était certain que le scénario conté par Lena ne se produira pas. Tout simplement parce que ce genre de choses n'existait que dans les films. « Tu as une imagination débordante en tout cas... » lui fit-il remarquer, avant de s'interrompre quelques secondes. « Tu veux que j'aille voir ce que c'est, et toi tu resteras là ? » lui demanda-t-il.

Main dans la main, Valeri les entraîna dans une pièce inconnue. Tous deux ignoraient où tout cela allait les mener, mais le jeune garçon s'y aventura malgré tout. Pensant certainement qu'une sortie se trouverait par là. Il l'espérait au fond. Il tenta alors de la rassurer, en lui disant qu'il ne pouvait rien leur arriver. Ou tout du moins que la porte ne pourrait pas se refermer derrière eux. Alors, ils entrèrent dans la pièce et rien ne leur était arrivée. Tout du moins pour le moment. Il y eut alors ce bruit sourd, dont il ignorait la source, tout comme Lena. Il aurait voulu la rassurer sur le moment, mais il avait parlé trop vite. Lui disant alors qu'il ne savait pas. Oui, il ne savait pas. Peut-être n'aurait-il pas dû lui dire cela, peut-être aurait-il dû la rassurer un peu plus pour ne pas qu'elle prenne d'avantage peur. Oui, voilà. C'était cela qu'il aurait dû faire... il s'en voulait presque d'avoir prononcé ces quelques-mots. Il aurait dû jouer son rôle de preux chevalier, d'aventurier téméraire jusqu'au bout. A croire qu'il avait des failles. Comme tout le monde, comme n'importe qui. La jeune fille vint alors à lui raconter une histoire, qui n'avait rien de bien réelle, une histoire imaginaire, une histoire imagée voilà tout. Une histoire avec des scarabées se nourrissants des hommes. Cela n'avait décidément rien de réel. Valeri s'en amusa, lui disant alors qu'il espérait qu'ils ne finiraient pas comme cela, tous les deux. Ce serait fort dommage de finir leur aventure de cette façon. Puis de toute façon, rien ne pouvait leur arriver ici. Rien. Rien du tout. Il ne pouvait pas manquer de lui faire une remarque sur son imagination débordante. Parait-il qu'on lui disait souvent cela. Eh bien. Il n'y avait pas de quoi s'ennuyer avec elle, dans ce cas. Valeri lui dit alors qu'il pouvait aller voir. Aller voir d'où venait ce bruit, ou inspecter que personne n'était là avec eux et qui avait décidé de leur faire une frayeur. Et pendant ce temps, elle resterait là, en sécurité... enfin plus ou moins en sécurité. Pourtant, elle ne semblait pas d'accord avec cette idée. Elle laissa s'échapper un fort « non » de sa petite bouche. Elle lui rappela alors sa promesse : ne pas lâcher sa main, en aucun cas. Valeri hocha alors la tête, sans un mot. Il pouvait sentir une légère pression un peu plus forte de la part de la jeune fille, comme pour lui faire comprendre certainement qu'il ne pourrait pas délier sa main aussi facilement que cela. On reste ensemble, lui souffla-t-elle. Ensemble. Il baissa la tête en direction de la jeune femme, restant le temps de quelques secondes sans mot. « [color=#6caf54]On reste ensemble... » reprit-il alors. Ils allaient donc rester ensemble. Valeri reprit alors la marche, entraina dans ses pas la jeune femme qui avait décidé qu'il ne lâcherait pas sa main de sitôt. Ils rebroussèrent chemin, tentant de trouver l'origine de ce bruit sourd et peu rassurant. « Ca venait de la droite le bruit, il me semble... » souffla-t-il alors. Ou peut-être de la gauche, il ne savait plus vraiment à cet instant. Il y avait comme un léger doute qui s'installa dans son esprit. Non. C'était bien vers la droite qu'il venait ce bruit. « Si tu aperçois quelque-chose de suspect, tu me le dis d'accord ? » reprit-il alors qu'il tenta vainement de voir quelque-chose à travers cette obscurité opaque.