sun-hi
Valeri venait de se réveiller. Jaileen dormait encore, il en concluait alors qu'il s'était réveillé bien plus tôt que d'habitude. Ces autres camarades de chambrée dormaient encore eux aussi. A croire, qu'il était le seul qui ne trouvait plus sommeil. Il tenta alors vainement de se rendormir, il finit alors par décider de se lever. Il ne savait pas vraiment l'heure qu'il pouvait être. Peut-être six ou sept heures. Il marcha en direction d'une fenêtre où il pouvait constater que le soleil s'était levé. Il devait être tôt alors. Il décida alors de profiter de cet instant matinal et calme pour se rendre dans la salle de bain. Enfin, il n'appelait pas vraiment cela. C'était ici qu'ils prenaient leurs douches, qu'ils faisaient leur toilette, etc. Il n'y avait pas foule dans la loge. Au moins, il n'aura pas à patienter pour attendre son tour dans la douche. A croire que se lever aux aurores était une bonne chose. Il ôta son tee-shirt qu'il jeta sur le carrelage, l'esprit encore un peu endormi. Il se débarrassa aussi de son boxer. Se retrouver nu face aux caméras n'était pas un problème pour le jeune garçon, puis il se doutait bien que les images devaient être floutées. Se retrouver nu face à l'un de ces camarades ne lui posait pas non plus un problème... enfin tout dépendait de la personne en question, certainement. L'eau chaude perla sur son corps dénudé. Il était seul, avec comme seule mélodie celle du jet d'eau. Il voulut alors profiter longuement de cette douche, tant qu'il était seul et qu'un élément perturbateur viendrait l'agacer. Il ne savait pas combien de temps, il était resté là. Sous cette douche. Il déposa du gel douche entre ses mains et se savonna longuement. Petit à petit, une pellicule de mousse se formait sur tout son corps. Ce fut à cet instant qu'un bruit perturbateur vint le sortir de ce moment de tranquillité. Tranquillité, oui. Il faut dire que quand tout le monde dormait, c'était bien plus calme. Il jeta un bref coup d’œil en dehors de la cabine et pouvait alors remarquer une jeune femme de loin. « Tu peux venir si tu veux, hein. ». Au cas où, elle attendait son tour pour prendre sa douche, elle n'avait qu'à venir. Après tout, il avait presque fini. Oui... enfin il ne lui restait plus qu'à se rincer à présent.

Je n’arrive plus à dormir. J’essaye pourtant de me prélasser un peu plus longtemps dans le lit, mais en vain. Morphée ne veut plus de moi, c’est comme ça. De toute façon, je ne suis pas de celles qui font la grasse matinée. 9h au plus tard je me lève. Ou alors il faut vraiment que je sois crevée et que je manque cruellement de sommeil pour dormir plus longtemps. Mon partenaire n’est plus là dans le lit. Cela ne m’étonne pas. Il a quelques troubles du sommeil. Il doit être en train de vadrouiller quelque part dans le nid. Je pousse un bâillement, vais aux toilettes, puis décide à me rendre à la salle de bain. Enfin ce qu’ils appellent loge maquillage, mais bon le but premier c’est de prendre sa douche. Sauf que sur le chemin, je me rappelle que je n’ai pas enfilé mon maillot de bain. Or, sans être excessivement pudique, je ne suis pas de celles qui se baladent à poil sous l’œil des caméras ou des autres candidats, non. Cela me gênerait. Alors même si c’est chiant de devoir se laver en maillot, je le fais quand même. Je retourne donc dans ma chambre, pour l’enfiler. Voilà, c’est bon, je suis prête pour me doucher. J’enfile par-dessus mon peignoir de bain, c’est que mine de rien il faut sortir pour s’y rendre. Une fois que j’arrive, je suis surprise d’y trouver déjà un candidat. Dans la cabine. Nu comme un vers en plus. Valeri. Du coup j’hésite. Il remarque alors ma présence. « Tu peux venir si tu veux, hein. » Je suppose oui… J’ôte finalement mon peignoir, et entre alors dans la cabine, en prenant soin de rester à une distance raisonnable de monsieur. Il faudrait éviter qu’il y ait des contacts malencontreux. « Personne n’est gêné par la nudité ici… » Petite remarque à voix haute. « T’es bien matinal en tout cas. » Je fais couler l’eau sur mon corps. « Aaaaaaargh ! » Je fais un bond sur le côté. L’eau est gelée. Du coup je la laisse couler, et attends que l’eau chaude arrive.

Il aurait très bien pu rester dans son lit, à patienter. A attendre que le sommeil revienne, mais il eut préférer trouver les forces suffisantes pour se lever et aller prendre sa douche. L'eau lui remettra les idées en place et le réveillera bien comme il se doit, au moins. Il n'y avait personne dans la loge, comme ils l'ont nommé (pourquoi d'ailleurs l'avoir appelait comme telle ? Salle de bain aurait très bien pu suffire. Tant d'artifices dans le nom de cette banale pièce), alors il profita de cette solitude matinale pour une douche. Après de longues minutes, passé seul, il eut pu remarquer la présence d'une personne dans la pièce. Attendant certainement son tour pour la douche... même si c'était assez étrange comme idée. Ils n'étaient que deux et il y avait bien assez de place dans les douches pour que deux personnes viennent se doucher. C'est alors qu'il reconnut Sun-Hi, en passant brièvement la tête en dehors de la douche. C'était cette asiatique dont il avait fait la connaissance lors de la première semaine, où il ne connaissait encore personne. Elle était gentille, et agréable, en soi, elle n'était pas détestable. Elle le rejoignit, peu après s'être dévêtit de ce peignoir qu'elle portait. Elle ne manqua de temps pour faire une réflexion au sujet de la nudité, sûrement faisait-elle référence au fait que Valeri avait décidé de prendre sa douche tenue d'Adam. « Il n'y a pas de raison de l'être... » souffla-t-il. Oui. Il n'y avait pas de raisons d'être gêné par la nudité. Après tout, au montage, toutes les parties intimes du corps seront cachées. Sun-Hi lui fait alors remarquer qu'il était aussi matinal. Ca changeait de d'habitude, cela. Lui qui était toujours le dernier debout. Il fallait croire qu'il était... malade. « Oui, en effet... Ça n'arrive pas souvent, d'ailleurs ! ». Oui, ça n'arrive pas souvent qu'il soit si matinal. Neuf heures debout, c'était déjà bien trop tôt pour lui. Et il peinait toujours à se réveiller le dimanche matin pour le prime. Quelle idée de l'avoir mis si tôt aussi. Promis, ce sera la dernière fois qu'il se plaindra de ce détail. Valeri laissa couler quelques secondes l'eau, avant de laisser le jet venir lui enlever le surplus de mousse qui ornait son corps dénudé. Son attention se reporta sur l'asiatique, qui elle était vêtue d'un maillot de bain, qui semblait grommeler dans son coin. « Un problème ? » demanda-t-il.

« Il n'y a pas de raison de l'être... » Oui bien sur. Et la marmotte elle met le chocolat dans le papier d’alu. « Pas de raisons ? Tu veux dire que si j’étais nue là moi aussi, ça ne te gênerais pas ? » Genre, lui, moi, nus, dans la même douche, normal quoi ? Bon finalement, peut être que ça ne le gênerais pas. Parce que s’il n’est pas du genre à l’être alors qu’il est nu comme un vers devant moi là…Et que si c’était moi sans vêtements…C’est un mec, il risquerait plus d’apprécier qu’autre chose. Fin bon je ne comprends pas le concept. A la limite juste des mecs ensemble, ou des filles…(encore que pour moi, ce n’est pas mieux), mais mixte ? Halala. M’étonnerait pas que tout ceci tôt ou tard tourne au dérapage entre certaines personnes. « Oui, en effet... Ça n'arrive pas souvent, d'ailleurs ! » Pas très matinal le Valeri d’habitude. Oui j’avais pu le remarquer, je ne le croise pas si tôt en temps normal. « Ce jour est à marquer d’une croix sur le calendrier » dis je en plaisantant. Alors que je fais une tentative d’entrer sous l’eau, mauvaise idée. Trop froide. Impatiente, je n’ai même pas testé la température de l’eau avant. Un problème ? « Non non, faut juste que j’attende quelque secondes l’eau ch… Ah merde. J’allais faire une connerie. » Bon sang je suis conne, je porte encore mes aides auditives. Heureusement que je n’ai pas mis la tête sous l’eau. Pas waterproof ces petits engins. « Faut croire que c’est toi qui me trouble, je ne sais plus ce que je fais… » J’ôte alors mes appareils, sors de la cabine de douche, pour les poser sur le lavabo. Je reviens ensuite dans la douche. Ou l’eau est chaude. Je peux m’y mettre dessous, ce que je fais. « Cela veut dire quoi Aequitas ? » Je parle de son tatouage. On dirait du latin. Mais je ne parle pas le latin, donc…

La nudité. A présent, c'était un sujet qui n'était plus tabou. Alors pourquoi une gêne persistante ? Lui, ça ne lui posait aucun problème. Il n'y avait pas de raison à être gêné vis à vis de ça. Cette remarque dictée par Valeri ne manqua pas à faire réagir la jeune asiatique. Cette dernière lui demanda alors si elle se mettait nue, elle aussi, si ça ne le gênerait pas. Il agita légèrement la tête. « Non... pourquoi ça devrait me gêner ? ». Après tout, il avait déjà vu des jeunes femmes nues, ce n'était pas cela qui le gênerait. « Ca te gênerait, toi ? » lui demanda-t-il en retour. Si elle évoquait cette gêne face à la nudité, c'était sûrement parce qu'elle l'était elle aussi, non ? Il ne savait pas vraiment, à vrai dire, il ne faisait que de supposer. Sun-Hi souleva le fait qu'il soit si matinal. C'est certain. Il était si rare de le voir se lever si tôt. Il n'était pas d'habitude si matinal. Parait-il que cette date était à marquer d'une croix sur le calendrier. Sûrement, oui. Quel jour était-il déjà ? Il ne savait plus vraiment, et l'heure... il savait juste qu'il était tôt, très tôt. C'était déjà un repère temporel bien suffisant pour le jeune homme. C'est alors qu'il entendit la jeune femme ronchonner dans son coin, aussitôt il ne put s'empêcher de lui demander si elle avait un problème. Apparemment non. Elle n'en avait pas. Elle attendait juste que l'eau ch... Il arqua un léger sourcil alors qu'il l'écouta jurer. Elle allait faire une connerie, selon ses dires. Le jeune biélorusse se tourna en sa direction, un peu intrigué par ses paroles. Elle ajouta qu'il troublait et qu'elle ne savait plus ce qu'elle faisait. Il l'observa se gratter l'oreille... non, en fait, elle ne faisait peut-être pas cela... Ah oui. Son appareil. C'est vrai qu'elle portait son appareil auditif. Ca ne devait pas aimer l'eau ces bêtes-là. Sans un mot, il la vit sortir de la cabine de douche, avant de revenir aussi vite qu'elle n'y était sortie. « Il t'en faut vraiment peu pour être troublée, dit donc. », dit-il, un petit air amusé. Après tout, il n'avait rien fait, rien dit, pour la troubler, n'est-ce pas ? Sur ces quelques mots, il se retourna afin de reprendre sa douche. Il n'allait quand même pas rester, sans bouger, sous l'eau, à regarder son interlocutrice. Certains pourraient mal interpréter cela. Et juger cela comme une forme de voyeurisme. Mais pas du tout. Valeri n'était pas comme cela. La voix de la jeune femme retentit une nouvelle fois dans la cabine de douche. La mélodie de l'eau avait trouvé un chœur pour lui répondre. Elle lui demandait ce que voulait dire aequitas. Elle devait certainement parler de son tatouage. « C'est du latin, ça signifie... hum... souffla-t-il, tentant alors vainement de trouver le mot. Elle aurait pu être française, il aurait eu moins de mal à s'exprimer et à trouver ces mots (Non, non, Valeri ne se plaignait jamais, voyons...). equality ? » souffla-t-il, un peu hésitant dans son anglais. S'il avait eu son mini-dictionnaire sous la main, il n'aurait pas eu de mal à trouver ce mot. Oui, ça devait être ça le mot. Equality. Egalité, équité. Un mot symbolique qu'aujourd'hui on écorchait tous. « Tu as un ou plusieurs tatouages, toi ? » lui demanda-t-elle. A première vue, il n'en avait pas vu, mais peut-être qu'elle en avait un ou plusieurs... il lui demandait cela comme ça, par curiosité certainement.

« Non... pourquoi ça devrait me gêner ? » Je suis perplexe par sa réponse. Non pas que ça ne le gêne pas, ça d’accord ok, chacun est comme il est. Mais plutôt qu’il ait l’air ne de pas comprendre en quoi ça pourrait gêner. Bah je ne sais pas quand même. Si ça me gênerait moi ? Bah la réponse semble plutôt évidente quand même. Et sur ce coup, je douterais être la seule dans mon cas. Se mettre à poil devant un mec qu’on connait à peine… Ce sont surtout les filles aux mœurs légères qui font ça quand même. « Evidemment… Tu connais la notion de pudeur ? » Que je demande en souriant. D’autant que moi, je suis du genre à penser, qu’il y a des parties du corps, qui ne devraient être reservées que pour la personne qui partage notre vie. Et pas exposés à n’importe qui. « En plus t’es un mec… Je suis une fille. Et quant on sait que vous pensez très souvent au sexe… » C’est scientifiquement prouvé je crois. Ils y pensent une dizaine de fois par jour. Je l’ai entendu l’autre jour à la radio. Enfin peut importe, pas besoin de stat pour savoir qu’ils ont souvent des pensées…impures. Encore plus avec une femme nue devant eux, normal. Donc ouais, ça me gênerait, c’est une évidence. Je m’apprêtais alors à me doucher avant de me rendre compte que j’ai oublié d’enlever mes appareils. Je prétexte qu’il me trouble. Je plaisante plus qu’autre chose, mais peut être qui sait. « Que veux tu, ta beauté me trouble » Ou pas. Quant on connait mes orientations sexuelles… Il n’en reste pas moins un beau jeune homme quant même. Mais bon de là à dire qu’il me trouble hein, même nu, peut être pas. J’ai fais un petit aller retour pour déposer mes appareils et les mettre à l’abri de l’eau. Quand je reviens je lui pose une question sur son tatouage, étant curieuse de la signification. Egalité. « Ah oui, comme dans liberté, égalité, fraternité » Je sais que c’est la devise de la France, enfin il me semble. Il veut alors savoir si j’ai un tatouage. « Un oui… On peut l’entrapercevoir, t’as un petit bout d’aile qui dépasse… » dis je en lui montrant la fameuse petit aile qui dépasse du bas de mon maillot de bain, sur le côté droit. A l’aine. Je baisse légèrement le maillot quelques secondes pour le lui monter, en faisant attention néanmoins de ne pas trop en dévoiler… C’est qu’il est situé à une zone délicate. « C’est un papillon. On a déjà fait plus original je sais. Mais il signifie beaucoup de choses pour moi… »

Apparemment, ça la gênait. Ca la gênait de devoir se mettre nue sous ses yeux. Elle évoqua alors la notion de pudeur. Il haussa les épaules, c'était bien un terme qui n'existait plus vraiment de nos jours. Si, il existait encore ? Bon d'accord, admettons que ce mot existe. Elle ajouta alors le fait qu'il était un garçon. Et elle une fille. Là, elle ne lui apprenait vraiment rien. Il savait qu'il était un garçon et elle, une fille. Selon elle, ils pensaient très souvent au sexe. Ils, les garçons. Pas les garçons et les filles. Il agita doucement la tête de gauche à droite. « Tu fais une généralité là, quand même. ». Il ne pensait pas à cela lui, ou … de temps en temps. Là, par exemple, il pensait plus à ce qu'il allait manger à son petit-déjeuner plus qu'à ça, à moins que Sun-Hi veuille être son petit-déjeuner (ceci n'était pas à prendre à la lettre près, c'était une boutade, une réflexion qui n'était pas sérieuse). Après cela, il entendit la jeune asiatique grommeler. Un premier temps à cause de l'eau qui devait être froide, puis une seconde fois parce qu'elle avait omis d'enlever son appareil auditif. Parait-il que c'était de sa faute, de sa faute à lui, parce qu'il l'avait troublé. Il n'avait pourtant rien dit, rien faire pour cela. Elle évoqua alors sa beauté. Sa beauté qui la troublait. Un sourire amusé se dessina sur les lèvres du jeune biélorusse. « Je fais souvent cet effet-là aux femmes... » souffla-t-il, d'un air faussement dédaigneux. Sur ces quelques mots, il se remit sous le jet afin de se rincer une bonne fois pour toute, et finir sa douche. Le connaissant, il pouvait rester là, à parler, en restant sous la douche, pendant un bon moment. C'est alors que la jeune asiatique lui demanda la signification du tatouage qu'il avait. Après un petit moment d'hésitation, le jeune garçon prononça le mot, incertain de son anglais. Elle ne lui facilitait vraiment pas l'affaire, quand même. Egalité. Equality, en anglais. C'est alors qu'elle lui cita la devise française. Liberté, égalité et fraternité. Il ne savait pas vraiment pourquoi lui avait-elle cité ceci, sûrement parce que ce mot lui rappelait cela. Il lui demanda alors si elle aussi en avait. Un ou plusieurs. Simple curiosité. Elle en avait un. On pouvait l’entrapercevoir. Bah, il doit quand même être bien caché parce qu'à première vue, il ne l'avait pas remarqué. Il se tourna en sa direction, observant alors la direction montrée par la jeune femme. Le bas du ventre, donc. Elle avait un tatouage ici, on pouvait apercevoir une aile. Le seul détail dessiné qu'il pouvait constater était une courbe. C'est alors qu'elle lui montra le tatouage en question, baissant légèrement son maillot de bain. Afin de mieux le voir, Valeri s'approcha sans complexe de la jeune femme, pouvant ainsi détailler de plus près ce fameux tatouage. C'était un papillon, lui dit-elle. Il signifiait beaucoup pour elle, c'était ce qu'elle lui expliqua. Le jeune homme le pointa du bout du doigt, effleurant légèrement la peau de l'asiatique. « Et que signifie-t-il pour toi ? » lui demanda-t-il alors, relevant la tête.

« Tu fais une généralité là, quand même. » Vraiment ? Un homme ne pense pas au sexe, s’il voit une fille nue devant lui ? A moins d’être homosexuel, honnêtement, j’aurais beaucoup de mal à le croire. Après quant on est tout habillé, certains y pensent plus que d’autres, c’est certain. Mais je ne connais pas assez monsieur pour savoir dans quelle catégorie il se situe. « Tu ne vas pas me faire croire que tu n’y penses pas quand tu es face à une femme nue. » Et de toute façon, ce n’est pas une critique. Cela serait même normal. Enfin bref, tout ça pour dire, qu’il n’y a pas moyen que personnellement je me mette à poil pour me doucher. Et pas seulement parce que des mecs pourraient avoir des pensées impures. En plus, je ne suis pas sure que ça ferait plaisir à mes parents de me voir agir ainsi. Concernant mon petit oublié d’ôter mes appareils auditifs, je raconte que c’est sa beauté qui me trouble. « Je fais souvent cet effet-là aux femmes... » Je ne sais pas si c’est la vérité, mais ça pourrait très bien l’être. Après tout lui aussi a été désigné candidat le plus séduisant du nid me semble t’il. Donc c’est qu’il doit plaire aux femmes. « Je n’en doute pas. » On en vient à parler tatouage. C’est moi qui ai initié la chose en voulant savoir ce que signifiait le sien. Je ne parle pas latin, donc forcément. Et comme c’est proche du français, et pas de l’anglais, ça m’est compliqué de le comprendre. Du coup évidemment, on en vient à mes éventuels tatouages. Je lui montre le mien. Par contre je n’avais pas prévu qu’il comptait s’approcher, pour carrément éfleurer du bout des doigts le dessin. C’est quand même un endroit assez intime, sans oublier qu’il est toujours nu. Je n’apprécie pas spécialement d’avoir son matos si près de moi. D’autant que je ne sais pas vous, mais je trouve que ces trucs qui pendouillent n’ont vraiment rien d’attirant. On a déjà vu plus sexy. En tout cas il est clairement sans gêne le jeune homme. Pour moins que ça, certains se seraient déjà prit une claque. Je remets l’élastique de mon maillot en place, suffit. « La liberté. Liberté sexuelle, mais ça évoque aussi une forme de renaissance. »

Elles sortent toutes le même disque, dans les situations quasi-similaires. A croire que toutes les femmes sont formatées de la même façon. Des espèces de robots venues leur compliquer leur quotidien. La jeune asiatique reprit alors la parole. Avoir eu ce genre de penser lorsqu'il se trouvait face à une jeune femme dénudée. Il fronça un instant les sourcils, faisant mine alors de réfléchir. « Si la fille ne me plaît pas, non... je n'aurais pas ce genre de pensées. ». A comprendre : si la jeune femme en question n'est pas jolie, selon lui. Si elle est moche, laide, tristement vilaine. Il n'était pourtant pas du genre difficile. Par exemple, ici, c'est certain qu'il y avait des filles qu'il ne voudrait sûrement pas voir dénudée. Sun-Hi, elle, peut se foutre à poil sans problème, ça ne le dérangerait pas cette vision. A moins que les asiatiques aient un physique atypique. Ils ont déjà les yeux bridés, n'allons pas leur ajouter d'autres tares physiques. Elle semblait d'ailleurs avoir omis quelque-chose. D'enlever son appareil, ça ne devait certainement pas apprécier l'eau ces machins là. Elle expliqua cet oubli par un trouble causé par la beauté du jeune homme. Ceci ne manqua pas de l'amuser d'avantage, et il ne put s'empêcher de lancer une remarque à ce sujet. Il faisait souvent cet effet-là aux femmes. Il avait lancé cela sur le ton de la plaisanterie, même si cela pouvait être pris assez au sérieux. Après tout, il y avait un sondage qui disait qu'il était l'un des plus attirants de cette saison. Allez savoir qui avait répondu à ce sondage. Les petites midinettes rêvant du prince charmant ou bien les grands-mères assoiffées par une jeunesse éternelle ? Hum, la question pouvait se poser. Elle disait qu'elle n'en doutait pas. Bien, très bien. Revenons-en à sa douche. Après tout, il était là pour cela, et pas pour longuement philosopher sur son physique. C'était d'ailleurs assez narcissique et prétentieux de parler de soi, non ? Oui, un peu quand même. Sun-Hi vint alors à l'interroger au sujet de la signification de son tatouage. Aequitas, du latin signifiant égalité, équité. Valeri n'avait jamais appris le latin, au cours de sa scolarisation. Ovide, Pétrone, Sénèque, Cicéron n'étaient que des noms d'inconnus pour lui. Quant à la jeune femme, elle en avait un, au bas ventre qu'elle n'hésita pas à lui montrer. Intrigué et curieux, il n'hésita pas à s'approcher de la jeune femme. Sans gêne. Ce n'était pas sa nudité qui le dérangeait. A croire, que dans une vie antérieure, il avait certainement été naturiste. Cette pensée lui rappela vaguement ce prospectus qu'il avait reçu dans sa boîte aux lettres pour des campings naturistes dans les pays Balkans... Il ne savait d'ailleurs même pourquoi il venait de repenser à ça. Il toucha du bout du doigt le tatouage, effleurant une petite parcelle de peau de la jeune femme. Ca ne le gênait pas lui, ce contact. Pourquoi être gêné ? Il reporta alors son attention sur Sun-Hi, se redressant légèrement et lui demandant la signification de ce tatouage. Liberté, liberté sexuelle, selon ses propos. Elle évoqua aussi une forme de renaissance. « Liberté sexuelle, hein hein... » souffla-t-il dans un petit murmure, dessinant une petite moue, l'air de dire : pas mal, pas mal. Il finit par faire demi-tour, retournant à sa place. « J'devrais peut-être m'en faire un moi aussi, un papillon ! Non ? Genre... hum, sur le pénis ? » lança-t-il à haute voix, comme pour lui demander son avis.

« Si la fille ne me plaît pas, non... je n'aurais pas ce genre de pensées. » Bah c’est évident quand même. Je me doute bien que si elle ne correspond pas à ses critères physiques, ça ne va pas lui inspirer des pensées salaces. Si par exemple on lui met une vieille de 60 ans à la peau flasque nue devant lui c’est sur. Mais si c’est moi ? On ne peut pas en dire autant. Non pas que j’ai la prétention de croire que je lui plais physiquement. Mais il paraîtrait que je plais aux hommes, c’est une constatation. Après il est peut être du genre discriminatoire, et être complètement réfractaire aux asiatiques. Enfin bref, je m’égare. « Oui bah c’est évident. » De toute façon, je ne compte pas me mettre à poil, donc le problème est réglé. C’est moi qui suis plus dans la norme que lui il me semble. On parle ensuite tatouage. Je lui montre le mien. Placé à un endroit assez intime. Même si bon ça va lui montrer ne dévoile pas grand-chose quand même. Sauf que bon, venir me toucher, ce n’était pas prévu au programme. D’autant que ce n’est pas un tatouage en relief hein, donc je ne vois pas bien à quoi ça sert. Je lui explique cependant la signification. Je reste toutefois assez vague. « Liberté sexuelle, hein hein... » Et oui. Je me doutais bien qu’il allait tilté à ça. Finalement il retourne à sa place, merci, je préfère. « J'devrais peut-être m'en faire un moi aussi, un papillon ! Non ? Genre... hum, sur le pénis ? » Qu’il est bête. « T’es sur que t’aurais la place ? Un petit papillon alors. » Quoi ça va, je plaisante. « Mais si tu veux souffrir hein, pourquoi pas. » Cela doit faire super mal, je suppose. En tout cas je n’ai jamais rencontré de mec qui s’était déjà fait tatoué le pénis. Faudrait être fou quand même.