Au bout d'une heure et demi d'attente, c'est le moment où tu commences à rôder, à détailler les murs et à apprendre par cœur le nombre de carreaux sur le sol. hé, je vais devenir fou mais tout va bien, sérieux. La prochaine fois, je viendrais pille cinq minutes avant le début de ma session. comme ça, bam, c'est moi qu'on attendra. Je n'ai même pas le droit de traîner ma carcasse dans la salle d'attente. Trop de mondes, pas mon tour. Alors entre temps, j'ai eu l'occasion de m'approprier les lieux. le parking, la salle d'eau, le couloir, l'autre couloir, surtout les couloirs, parce qu'il y a un tas de couloirs. Et a présent, dans ma vie futur, je vais pouvoir retrouver la teinte exacte des murs dans le brico d'à côté, conseiller les futurs candidats sur la meilleure façon d'ouvrir une porte et connaitre trente façons différente de fusiller une machine à café du regard. Parfait. Toutes cette connaissance pour une heure et demi d'attente. Ça mérite d'être vu dans un CV tout ça. Je m'étire un petit peu et me relève du coin de mur contre lequel je me suis posé un instant. Je suis passé devant la salle de détente tout à l'heure sans oser y entrer vraiment. je ne sais pas si on a le droit d'y aller maintenant où s'il y a un timing précis pour se détendre. Dans le genre, tu flippes ta race et une fois que c'est passé, tu peux enfin respirer et y aller. Pourtant, il parait qu'elle est confortable cette salle. Et avec un peu de chance, je pourrais même y trouver un canapé et pourquoi pas de quoi bouquiner. Car si je reste en mouvement, je vais finir par avoir besoin de m'occuper absolument l'esprit. Le soucis, c'est que le seul truc qu'on l'on puisse faire dans le coin, c'est à la limite trouver un moyen de démonter le distributeur. Alors bon, c'est alléchant, mais non, ça ira merci bien. Du coup je me jette à l'eau. Je ne vais pas passer tout mon temps à traîner dans le couloir. C'est ridicule. Je pousse la porte et passe ma tête dans l’entrebâillement. C'est joli et plus calme que je ne l'aurais pensé. Alors j'entre, je regarde le plafond, les murs, les canapés, le distributeur et....Je fronce les sourcils. Qu'est-ce qu'elle a la fille à dégainer son mouchoir pour une pauvre bouteille d'eau ? J'inspire doucement. Ok, et là, si je me met à rire. J'ai combien de chances pour me faire jeter ? soyons courtois. ....salut ? Mais elle se retourne, m'ignore totalement et reprend sa route. Et mon bonjour alors ? on en fait quoi ? personne ne l'a éduqué ? ne l'a privé de dessert jusqu'à ce qu'elle dise merci ? Je m'assois juste en face d'elle et observe avec attention la couverture, les bras croisé contre mon torse. j'ai dis salut. soupire. bon....tu sais qu'avec ses pommettes, la fille en couv de ton magazine à un petit air de jocker ? c'est...charmant.