« Eh, tu peux venir m'aider ? Je crois que je me suis salement ouvert le bras ... » Il s’est ouvert le bras ? Le garçon par terre, à quelques mètres d’elle, s’est ouvert le bras ? Eh merde. Elle aurait mieux fait de prendre l’ascenseur la petite brune. Elle a horreur du sang. Elle en a une peur bleu. Même lorsqu’elle le voit à la télévision elle cache ses adorables petits yeux bleus pour ne rien voir qui puisse lui faire tourner de l’œil. Là, elle n’a pas le choix. Elle va devoir venir en aide à son camarade si elle ne veut pas que la police du coin vienne lui passe les menottes pour non-assistance en personne en danger et fuite. Elle ne s’y connait pas trop en arrestation, mais elle ne veut pas se retrouver derrière les barreaux. Ça doit faire bien trois bonnes minutes qu’elle le regarde sans savoir quoi faire. Tifenn se pince les lèvres avant de prendre son courage à deux mains et de descendre les escaliers pour s’approcher du blessé. Il y en a de partout. C’est horrible. La gamine est toute blanche. Ses pupilles se balancent entre le visage de son camarade et le sang qu’il y a sur son bras. Il y en a même par terre. « Tu t’es fait ça y’a longtemps ? » Elle tente d’engager la conversation pour ne pas se focaliser uniquement sur toute cette mare rouge qu’elle peut voir non loin d’elle. L’allemande pousse un soupir, comme pour puiser le peu du courage qu’il reste en elle, et lève la tête, brièvement, vers le plafond. Que faire ? Très bonne question. Sans vraiment réfléchir, elle ôte son haut pour serrer la plaie du garçon avec. C’est que c’est vraiment un cas d’extrêmes urgence parce que sinon jamais elle n’oserait faire ça. « J-je … Tu crois qu’il y a une infirmerie ici ? » Parce que vu la quantité de sang, il a vraiment besoin de voir un médecin le garçon. Décidément cette aventure lui aura fait faire tout un tas de trucs improbable à la brunette.

« Non, je viens à l'instant de rater cette marche » Le pauvre. C’est qu’on dirait qu’il ne s’est pas raté. Tifenn est un petit peu réticente au début, mais elle ne peut pas rester là sans rien faire pendant que l’un de ses camarades est en train de souffrir. Alors elle prend son courage à deux mains et s’approche lui pour faire de son mieux afin de le soulager un petit peu. Il y a du sang partout et elle a horreur de ça. Si ça se trouve elle va tourner de l’œil la gamine. Elle essaye de se concentrer sur tout autre chose. Elle ne veut pas trop regarder. Sa respiration est l’une des choses qu’elle essaye de contrôler pour ne pas paniquer. L’allemande n’est pas super forte en premier secours alors elle se contente de faire ce que sa mère lui a toujours dit d’exécuter comme geste si jamais elle venait à tomber sur ce genre de situation. Il faut serrer la plaie avec un bout de tissus pour créer un point de compression. Elle le fait avec la première chose qui lui tombe sous la main, son haut. Tant pis pour sa timidité, la brunette ne peut pas laisser son camarade dans un état aussi critique. Il n’y a plus qu’à prier pour qu’une infirmière soit sur le domaine. Dans tous les cas la production devait avoir engagé un docteur au cas où il se passe quoi que ce soit. Tifenn se souvient que dans les papiers qu’elle a signés avant d’entrer ici il y avait une clause mentionnant les maladies et bobos plus ou moins graves. « La question est plutôt : penses-tu que Cupidon gagnerait à nous garder en bonne santé ? Dans la mesure où ici c'est avant tout une compétition, et où je l'imagine bien faire bouffer les blessés à son élevage de hyènes, je dirais non, bizarrement. » Euh … L’allemande le regarde en fronçant brièvement les sourcils. Sa chute a dû lui renverser le cerveau. Le pauvre ne semble plus avoir toute sa tête. Il reprend. « Mais tu sais, ça va bien finir par s'arrêter de saigner. Je crois que dans ces cas-là, le mieux c'est de mettre du poivre sur la plaie. T'en aurais pas sur toi, par hasard ? » Du poivre, vraiment ? Tout cela n’a pas de sens. Gardant le bras de son camarade entre ses mains, elle vient s’accroupir devant lui. Elle fait tout doucement pour ne pas le blesser encore plus. Elle ne veut pas non plus lui faire mal. « Je pense sincèrement que si Cupidon ne veux pas se retrouver face à un juge il a plutôt intèrêt à tous nous garder en bonne santé et à prendre soin de nous si tu veux mon avis. » Elle lui adresse un petit sourire plein de compassion. « Tu devrais tenir ce pansement de fortune le temps qu’on aille prévenir quelqu’un de la production. » Parce qu’il est hors de question qu’elle le laisse avec une plaie sanguinolente sur le bras. Tifenn se lève pour faire quelques pas. Son colocataire ne la suit pas. Elle veut bien l’accompagner, mais il faut qu’il bouge pour ça. « Tu ne viens pas ? » qu’elle demande d’une voix maternelle et douce à la fois.

Elle a peut-être la trouille du sang la petite allemande, mais elle ne supporte pas lorsque quelqu’un souffre et là, il a l’air de vachement souffrir le garçon qui vient de s’étaler dans les escaliers. Son bras semble le faire souffrir. Tifenn est un brin réticente au début, mais n’hésite pas à prendre son courage à deux mains pour lui venir en aide. Elle prend la chose à cœur et enlève carrément son haut pour faire un pansement de fortune à son colocataire. Ce n’est rien de bien fantastique, mais c’est déjà ça. En plus ça lui permet de ne plus voir la tonne de sang qui s’échappe de la plaie du jeune homme. Il doit absolument voir un docteur. Ce serait bien mieux. Surtout qu’il doit avoir besoin de points ou d’un truc dans l’genre pour ne pas que ça s’infecte dans les prochains jours. Il ne semble pas vraiment avoir envie d’aller faire appel à un spécialiste. Il se trouve tout un tas d’excuse pour ne pas bouger d’ici. Il a peut-être peur. « Ouais enfin, ça m'étonnerait pas qu'il ait d'un ange que le nom, le Cupidon. D'autant que le juge, il peut le faire tomber amoureux de lui, alors hein. » C’est certains qu’il n’est pas très sympathique le petit bébé aux cheveux frisés, mais Tifenn ne pense pas qu’il soit capable de laisser agoniser l’un de ses candidats. Elle hausse les épaules. « Mais non. Il n’est pas si méchant que ça. Il aimerait bien lui que quelqu’un vienne à son secours si jamais il lui arrivait quoi que ce soit, alors il s’arrange pour être sympathique juste ce qu’il faut pour que les autres soient gentils avec lui si un jour il en a besoin. » Ca commence à partir un petit peu dans tous les sens cette conversation. Elle a l’impression de raconter n’importe quoi la demoiselle. En tout cas il est hors de question qu’elle le laisse ici tout seul. Il doit voir un docteur et elle ne va pas en démordre. Alors qu’elle s’en va, il ne la suit pas. Elle se demande bien pourquoi. « J'ai peur de tourner de l’œil, si je me lève » Le pauvre. Il a perdu tellement de sang que c’est compréhensible. « Je suis une petite nature, moi. En plus, je suis hémophile. Et du groupe AB-. Ça veut dire que tu peux déjà plus rien pour moi » Elle ne marche pas la dinde, elle court. Elle l’observe avec de grands yeux ronds. Elle semble affolée. Que doit-elle faire ? Elle n’en a pas la moindre idée. D’autant plus qu’il continue dans son monologue plutôt flippant. « Continue ta route, va, je vais te ralentir. J'imaginais juste pas finir mes jours dans des escaliers, m'enfin, ça a le mérite d'être original comme fin. » Elle ne peut pas le laisse tout seul. Il en rajoute des tonnes certainement, mais le fait est qu’il a quand même une vilaine balafre sur l’avant-bras. Elle fait demi-tour et viens s’asseoir à côté de lui. « Montre-moi ça. » qu’elle dit avec une extrême douceur tout en attrapant son bras. Elle pousse un soupir, comme pour se donner une forte dose de courage et pose le bras plein de sang de son colocataire sur ses genoux. C’est bizarre, on dirait que ça ne saigne pas tant que ça en fait. Elle fronce les sourcils et l’observe un instant. « Tu coagules plutôt vite d’habitude ? » Parce qu’il n’y a quand même pas une seule goutte de sang ailleurs que là où il y a la plaie. C’est étrange. Tout doucement elle tire le tissu pour jeter un petit coup d’œil à la blessure du garçon. Blessure qui … a disparue. C’est quoi ce bordel ? Elle l’observe un instant puis vient nettoyer le bras de son colocataire avec son propre tee-shirt, qui servait de pansement quelques minutes plus tôt. Il n’a strictement rien au bras. « T-tu … Y’en plus rien. » Elle ne comprend pas tout de suite. Elle se demande bien ce qui est en train de se passer. Elle pose sur le garçon un regard plutôt froid. Tout s’éclaire dans la tête de la brunette. Une blague. « Ce n’est absolument pas drôle. » Son ton est aussi froid que son regard. Elle pivote légèrement et croise ses bras sous sa poitrine. « J’ai une peur bleu de toute ces choses et toi tu en profite pour m’effrayer encore plus. » Elle n’est plus aussi commode que d’habitude la berlinoise. Il ne faut pas lui faire une crasse. « Ce n’est franchement pas intelligent du tout » Elle est tombé les deux pieds dans le plat. Machinalement elle se recroqueville sur elle-même pour essayer de cacher son buste, presque nu, de la vue du garçon et des caméras. « Je dois passer pour une idiote. » Sa voix est bien plus basse que précédemment. Elle a honte.

Une blague. Tifenn était la victime d’une mauvaise blague faite par un gars d’une trentaine d’année. C’est dingue comme ce n’était franchement pas très mature de la part du garçon. Surtout en sachant que la demoiselle était plutôt du genre à aider son prochain dans n’importe quelle situation et à avoir peur de tout, de rien. Du sang. Elle avait très peur du sang et en voyant son camarade tout couvert de rouge, la pauvre avait failli faire une syncope. Ce n’était pas drôle du tout et la jeune femme ne se gênait pas une seconde pour le lui faire remarquer. Il avait joué au mec surpris un instant avant de finalement tout avouer. C’était ce qu’elle voulait qu’il avoue lui avoir fait une blague. Une très mauvaise blague même. On ne joue pas avec ce genre de chose. La prochaine fois, elle ne lui viendra pas en aide. Enfin, c’est ce qu’elle pense là, maintenant, tout de suite, mais elle ne pourra pas s’empêcher de venir à son secours si jamais un jour elle voit qu’il ne va pas bien. « Tu te rends compte que si tu fais souvent ce genre de chose les gens ne te prendront plus jamais au sérieux. » Et ce serait bien dommage. « C’est un peu comme l’histoire du petit garçon qui crie au loup alors qu’il n’y a jamais et qui un joue va se faire bouffer à cause de ça. » Bon d’accord c’est peut-être un peu excessif, mais elle n’a pas forcément tort la belle. « Si ça peut te soulager de m'en mettre une, vas-y, je peux même tendre la joue. » Pourquoi elle viendrait le gifler ? Elle ne lui en veut pas tant que ça. C’était une blague de mauvais goût, voilà tout. Elle secoue sa petite tête de gauche à droite. Elle est juste gênée d’être tombé dans le piège et de se retrouver à moitié nue pour rien du tout. D’ailleurs on dirait qu’il le comprend qu’elle soit gêné vu qu’il lui propose de lui laver son tee-shirt et de lui passe le sien le temps qu’elle puisse aller se changer. Il ne tarde pas à lui tendre le vêtement qu’elle attrape pour l’enfiler. C’est un peu trop grand pour elle, mais au moins plus personne ne peut se rincer l’œil devant son corps de gamine. « Merci. » qu’elle chuchote sans pour autant oser le regarder dans les yeux. Il y a tout un tas de question qui se bousculent dans la tête de la petite brune. Elle se demande pourquoi il a fait ça ? Pourquoi il a fait durer le jeu aussi longtemps alors qu’il a vu qu’elle était en train de tomber dans son panneau ? Peut-être qu’il aime bien ça faire des blagues, mais il ne faut pas qu’il en fasse des aussi grosses. Tifenn encercle ses genoux de ses bras. Elle vient se mordre tout doucement la lèvre inférieure. « J’aurais jamais pensé être capable de faire tout ça en tout cas. » Finalement, elle est plutôt courageuse. « En temps normal, je serais tombée dans les pommes. » Une courte pause plus tard, elle reprends : « Même avec du faux sang. » Elle n’est pas en train de le remercier pour l’avoir fait un tout petit peu sortir de son cocoon. Elle est juste en train de lui signaler que s’il s’était réellement fait mal et qu’elle avait fait un malaise, ils auraient tous les deux étaient dans le caca. Même s’il ne s’était pas fait mal pour de vrai et qu’elle avait quand même fait un malaise. « En tout cas la prochaine fois, trouve une victime moins facile à avoir. » C’est préférable pour la santé de tout le monde. Elle lui adresse un petit sourire timide.

« Je sais, c'est pour ça que ce genre de farces restent assez rares. Pour ça et parce qu'une fois j'ai eu le malheur de le faire à une ex et que j'ai bien cru qu'elle me ferait saigner pour de vrai ! » Tant mieux. Enfin, tant mieux que ce genre de farces restent assez rares parce que ce n’est franchement pas très amusant. Même si c’est certains que Tifenn ne trouve pas ça amusant parce que c’était elle la victime de la mauvaise blague du garçon aujourd’hui. En tout cas elle se demande bien ce qu’il a pu faire à son ex pour qu’elle ait eu envie de le faire saigner pour de vrai. Elle est peut-être un petit peu trop curieuse la demoiselle, mais ce n’est pas de sa faute si elle ne peut s’empêcher de mettre son nez là où elle ne le devrait pas. « Tu lui a fait quoi à ton ex ? » Parce que si c’est un coup du style je fais semblant de me casser la figure dans les escaliers et je me verse du faux sang partout pour faire croire que j’ai des plaies sur tout le corps, c’est normal qu’elle ait eu envie de lui faire mal. Il essaye de se faire pardonner comme il peut le blagueur. Il lui propose qu’elle lui mette une gifle. Non, ce n’est pas son style. Il enlève son haut pour le lui tendre vu qu’elle se retrouve uniquement en soutien-gorge à cause de sa stupide farce. Elle attrape le vêtement tout en le remerciant avant de l’enfiler. Elle se sent un petit peu moins gênée maintenant. Disons qu’elle a quelque chose sur le dos et qu’elle n’a plus l’impression d’être toute nue devant un inconnu. La conversation entre les deux candidats prend une toute autre dimension. Finalement elle y voit du bon la petite dans cette farce et elle n’hésite pas à le lui faire savoir. « Tu as fait preuve de beaucoup de sang-froid, c'est vrai, j'en connais qui n'auraient pas été capables d'autant » C’est flatteur. La petite allemande baisse la tête brièvement et devient un petit peu rouge. « Et si j'avais été réellement mal en point, j'aurais été rassuré d'être en de si bonnes mains. » C’est vraiment très flatteur. Elle est aussi rouge qu’une tomate à présent. « Pourtant j’étais à deux doigts de faire un arrêt cardiaque si tu veux tout savoir. » Elle n’aime pas le sang la gamine. Elle a horreur de ça. Puis vient le temps des demandes. Tifenn ne veut plus être la victime des blagues de son camarade. Il est d’accord. « Ne t'inquiète pas, tu seras exemptée de farces vaseuses à l'avenir, je te dois bien ça. Soit dit en passant, si t'as une idée de potentielle future victime, je suis preneur. J'avais prévu de m'assagir, mais comme on est jamais sûrs de rien avec moi … » Un petit sourire vient s’installer sur les lèvres de la jeune femme. Devenir la complice d’un grand farceur, c’est alléchant comme proposition. « Pourquoi pas quelqu’un qui se prend un petit peu trop au sérieux et qui aurait bien besoin d’un bon coup de pied dans les fesses ? » Elle marque une pause durant laquelle elle fait mine de réfléchir. « Par exemple, …. Silas ? » Il n’avait qu’à pas traumatiser la petite crevette en lui demande de se déshabiller devant lui la semaine dernière. Voilà le revers de la médaille.