Fouinant dans les étagères, je bougeais les pots, les bouteilles, je cherchais à m'occuper tout simplement. Alors que Cassandre me racontait ses déboires amoureux je levais les yeux au cil, pas très enclin à l'entendre me dire ce qui se passait entre eux. Je ne répondis alors pas à sa première remarque, je n'avais pas envie de lui donner des conseils pour le conquérir et encore moins les jeter dans les bras l'un de l'autre, j'en avais fait assez. Cherchant lui aussi à changer de sujet, il me demandait alors ce que je cherchais, j'arrêtais mes mouvements pour me retourner vers lui, une main sur l'étagère, je marchais en sa direction, lentement « Je cherche à occuper mon esprit qu'autre chose que les images qui me reviennent dès que je te vois » J'avais un de ces regards noirs, que je déviais aussitôt de nouveau sur l'étagère. Je n'avais trouvé rien de mieux que la colère pour ne pas pleurer, une sorte d'auto-défense que ne pouvait pas comprendre Cassandre

Il détourna le regard, il restait silencieux, c'était surement mieux ainsi, je n'ouvris pas la bouche de suite, parce que plus que jalouse, j'étais déçue de leur comportement, ils m'avaient cachés ce qui se passaient entre eux, Austin était venu me voir dans la semaine, il m'avait avoué m'aimer mais étai parti dans les bras de Cassandre, je lui en voulais presque d'être là. Finalement, je rompis le silence, encore une fois « Ce que je déteste le plus, c'est d'être prise pour une conne » Lors du prime de la semaine d'avant, on nous avait annoncé qu'il s'agissait d'une mission, aujourd'hui, ils formaient un couple, s'en était navrant. Je m'approchais une nouvelle fois de Cassandre « Et je suis loin d'être une conne, parce que je suis plus forte que toi, bien plus forte que tu ne le pense » J'étais face à lui, dans un murmure presque inaudible je venais de lui déclarer ces propos, je caressais alors la joue de Cassandre, le regard vide, comme si j'étais entré une nouvelle fois dans une autre bulle.

J'écoutais les paroles de Cassandre d'une seule oreille, préférant imaginer toute autre image qui me tira même un sourire, sourire inopportun dans cette situation. Son monologue terminé, je fixais de nouveau les yeux du jeune homme, je soupirais « Je m'en fiche » Trois mots que j'avais prononcé d'un ton las, je tournais les talons une nouvelle fois, lâchant le jeune Cassandre « Rien ne sert d'être désolé, je sais que tu ne l'es pas et que tu as pris ton pied » Je marchais le long de l'allée, une main sur l'étagère, arrière au bout, je fis demi-tour et continuais mon chemin jusqu'à faire face à l'amnésique, lui posant une question « Parfois il m'arrive de devenir amnésique aussi ... C'est plaisant » Je riais, plongeant mes yeux bleus empli d'une toute autre folie dans les yeux de Cassandre

Il voulait me montrer qu'il état sincère, j'en avais rien à faire, je haussais les épaules pour toute réponse, me fichant sincèrement de ce qu'il pensait, il ne savait pas lire en moi, il ne me connaissait donc pas. Sarcastiquement, il parti dans une éloge de l'amnésie, je le regardais sans scier, croisant mes bras sur ma poitrine. « C'est bon, tu as fini de jouer les marthyr? » Je décroisais alors mes bras, prête à lui faire part de mon point de vue « Je n'ai pas besoin de passer sous une voiture pour faire fonctionner mon cerveau, je sais utiliser mon corps ... Je n'ai pas besoin de ça pour oublier ma famille, mes souvenirs et tout réapprendre ... Je n'ai pas besoin de passer sous une putain de voiture pour devoir réapprendre la vie chaque jour ... Alors arrête de faire le marthyr, un jour, tu seras guéris et tu t'en porteras mieux » J'étais exaspéré par sa réponse, je lui donnais là des clés de ma vie, il semblait encore vouloir prendre tout pour lui, c'était navrant. Je m'approchais de lui, glissais ma main derrière sa tête et la rapprocha de moi « Pourtant je suis sûre que tu n'as pas oublié comment c'est excitant de se faire embrasser et de se toucher » Je l'embrassais alors comme j'avais pu le faire lors de la soirée, glissant ma main en une caresse sur son torse, m'arrêtant sur son bas ventre

Il me repoussa violemment, je me mis à rire alors qu'il me demandait ce que je faisais, je haussais les épaules et lui répondis « Ca s'appelle un baiser » Je levais une nouvelle fois les yeux au ciel, virevoltant ensuite sur moi même pour lui faire face de nouveau « Je voulais voir jusqu'où on pouvait jouer avec toi, je suis contente que tu ai des limites, ça prouve que tu ai au moins un sens de toi même » Je me dirigeais ensuite vers le matelas pour y reposer mes fesses, soufflant d'ennui