On en vient à évoquer notre futur ou non. Parce que c'est bientôt la fin du jeu, on sait simplement qu'on va rester une semaine supplémentaire ensemble mais après, le reste est encore bien vague et incertain or, j'aime contrôler un minimum quand même. Pourtant je suis la première à lui avoir dit qu'il fallait profiter du moment présent, mais pas si on sait qu'on risque de se casser la gueule, dans ce cas là, on tente de limiter la casse. Sa question m'agace parce que j'ai toujours l'impression de devoir lui dire que je suis très bien consciente de ce que je fais, et c'est presque un peu usant au final. Du coup, manifestant mon désaccord, je m'écarte un peu de lui, pour le lui faire comprendre. Il voulait me laisser le choix. « Ça, je le savais déjà » je réplique alors en roulant des billes. On ne m'a jamais obligé à me rapprocher de lui, à faire tout cela. « Et le jour où on me forcera tu sais ... » je laisse échapper, apparemment, il est de notoriété publique que j'ai ... mon petit caractère à moi, on va dire, pour rester polie alors je ne me serais pas gênée pour le lui dire. En plus, il le sait, je ne vois même pas pourquoi il éprouve le besoin de me montrer que j'ai toujours le choix. Je sens ses lèvres se poser sur mon épaule, puis sur son épaule, je croise enfin son regard qui pourrait vraiment presque me faire culpabiliser d'être un brin agacée, j'ai dis presque. Je ne lui fais absolument pas la tête. « Bon ... » je soupire alors en pinçant mes lèvres entre elles. Je lève mon index avant de l'agiter sous son nez pour capter son attention, une bonne fois pour toute. « La prochaine fois que tu me poses une question dans ce genre, ou que tu me fais part de tes doutes, je te préviens, je n'y répondrais plus, c'est fini » je réponds en fronçant les sourcils avant de faire une légère moue boudeuse. Je vous jure que je me tiendrais à ce que j'ai dis, je ne vais pas laisser Jorah me poser des questions chaque semaine, même s'il doute, ou je ne sais quoi. Je m'en moque. « Maintenant, on dort, et on ne fera que dormir cette fois» je lui dis avant de pivoter mon visage vers le sien, embrassant ses lèvres avec douceur, je glisse sous la couette et je l'oblige à s'allonger avec moi, sur le côté, pour que nous nous trouvions face à face. J'enroule l'une de mes jambes autour de son corps, une nouvelle fois, mes lèvres se posent longuement sur sa gorge avant que je décide qu'il soit vraiment temps d'arrêter toute tentative de discussion, parce qu'il est tard de toute façon. On en parlera à tête reposée si on doit encore évoquer ce sujet, mais j'espère que non.

Il y avait des moments comme celui-ci où régnait un défaut de compréhension entre Krisjana et lui, et dans ces cas-là il ne savait pas tellement si c'était lui qui avait tendance à très mal s'exprimer et à tourner ses questions d'une façon accusatrice, ou si la jolie brune avait tendance à faire preuve d'un peu trop de susceptibilité. Le fait est qu'il n'avait jamais voulu insinuer qu'elle n'assumerait absolument pas de vivre quelque chose d'officiel avec lui, il avait simplement préféré lui poser la question pour qu'elle sache qu'elle n'était pas forcée d'accepter cette situation si toutefois elle n'en avait pas envie. Était-ce si grave que ça qu'il veuille s'assurer qu'ils étaient en tous points sur la même longueur d'ondes l'un et l'autre ? Elle semblait oublier qu'ils partaient quand même de loin tous les deux, qu'ainsi il avait c'est vrai tendance à envisager qu'elle puisse ne pas avoir exactement les mêmes attentes que lui quant à ce genre de choses. A la voir réagir de cette façon, il était alors partagé entre la gêne que lui procurait un moment comme celui-ci, qui pourrait gâcher leur soirée s'il ne s'empressait pas de tempérer ses propos et de la rassurer, et la satisfaction d'avoir au moins directement confirmation qu'elle assumerait autant que lui cette relation. Il esquissa un sourire lorsqu'elle reprit la parole, avant de se rapprocher pour embrasser son épaule, et de lui demander de ne pas lui faire la tête, parce que vraiment il trouverait ça dommage. Ce serait donner beaucoup trop d'importance à une interrogation comme celle-ci que de la laisser détériorer pour de bon l'ambiance de la soirée qu'ils passaient, et dans l'hypothèse où elle serait définitivement vexée, ils se coucheraient l'un et l'autre avec le cœur lourd, et ça il ne le voulait pas, pas après ce délicieux moment qu'ils avaient passé. Krisjana le prévint alors que si l'envie lui reprenait de lui poser une question comme celle-ci, elle choisirait de ne plus y répondre, et qu'elle réserverait le même sort aux fois où il émettrait n'importe quels doutes. Après avoir soutenu son regard quelques secondes, les lèvres pincées, il baissa légèrement la tête. « Je vois bien que tu penses que je le fais exprès » qu'il souffla alors, en affichant une esquisse embarrassée. « C'est pas le cas pourtant. Mais je ferai en sorte qu'il n'y ait pas de prochaine fois, je te le promets. » Il haussa doucement les épaules, parce que même si tout ça ne résultait véritablement pas d'un trop plein de mauvaise volonté, il pourrait toujours garder ce genre de questions pour lui, même si pour le coup il n'avait pas imaginé un seul instant que Krisjana puisse réellement s'offenser de celle-ci. La brune laissa entendre qu'il leur fallait maintenant dormir, elle n'avait pas tort étant donné qu'il se faisait déjà tard. Sa petite précision le fit sourire, et il répondit tendrement à son baiser, un peu soulagé il est vrai qu'elle ne garde pas un peu de rancœur vis à vis de cette question qui lui avait tant déplu. Sa main caressa brièvement ses cheveux tandis qu'il ferma les yeux sous le contact de ses lèvres contre son cou, et qu'il passa son bras autour de sa taille pour rapprocher Krisjana de lui. Ils ne seraient véritablement seuls que pour quelques heures encore, et c'était par ailleurs la première nuit où ils dormaient ensemble, alors pour ces deux raisons, il la garderait tout contre lui jusqu'au petit matin.