Mini short, débardeur, lunettes de soleil sur le nez, je grimpe sur la terasse. Pour me griller une clope. Je n’ai toujours pas l’intention d’arrêter non. Peut être un jour. Plus tard. Quand j’aurais la motivation. Autrement dit ce n’est pas prêt d’arriver. J’allume ma clope, lorsque j’aperçois Jasmine, assise dans une auto tamponneuse. Je m’approche. « Promis je vais te rembourser ton string, pas besoin de me faire ton regard de tueuse. » Qu’elle commence. La vendale qui a bousillé un de mes strings lors du prime, en le tartinant de peinture. Bon à jeter. « Et le préjudice moral, qu’est ce que t’en fais ? C’était un string auquel je tenais particulièrement. » Elle va me la rembourser elle aussi ? Elle ne se rend pas compte de la valeur que ce string avait pour moi. « C’était ce que je portais lorsqu’un sombre inconnu m’a prise dans l’arrière salle d’un pub irlandais. » Que je dis le plus naturellement du monde. Et oui, c’est précieux un tel événement. Oui elle aura compris que je déconne. Enfin pour la partie valeur sentimentale…Parce que c’est réellement arrivé oui, m’enfin ça pourrait être prit comme une connerie aussi. « Et concernant le reste de mes affaires ? Si tu crois que je n’ai pas remarqué que tu me piquais mes fringues… » L’autre jour je l’ai vu se balader avec un de mes shorts. « Je suppose que je devrais me sentir flatée qu’une fille comme toi qui a un million de vêtements dans son dressing, décide de m’emprunter les miennes.  » Parce que bon, on ne peut pas dire qu’elle manque de fringues hein. Sa garde robe doit valoir plus cher que ma bagnole. Beaucoup, beaucoup plus cher. Vu que je roule dans une épave. C’est le seul bien que j’ai hm, ça en dit long. « Et sinon, qu’est ce que t’essaies de faire dans cette voiture ? Parce que t'es un peu au point mort depuis tout à l'heure. »

« Ah et j'ai touché ça. » Qu’elle dit dans une mine de dégout. Regardez moi sa tête, ça vaut son pesant d’or. Ce n’est pas comme si ça a été lavé, relavé, et rerelavé depuis. « A ta place, dès la sortie, je ferais des examens pour être sure de n’avoir rien chopé. » Hm peut être même qu’elle veut y aller maintenant ? En attendant, j’évoque le fait qu’elle me pique mes fringues. Que croyait-elle ? Que je ne l’avais pas remarqué ? Voyons… Pas à moi. Je n’ai pas énormément de vêtements, alors je reconnais quand quelqu’un porte les mêmes, ou qu’ils sont aux abonnés absent dans mon dressing.  « Oui voilà je savais pas comment te faire un compliment alors je me suis dis que j'allais te piquer des fringues, c'est le meilleur des compliments et puis c'est tout... » Mais bien sur, c’est cela. « Ou tu peux aussi dire que je suis canon, et laisser mes habits tranquilles. » Oui aussi. « Avec Titi on s'est dit que puisqu'on peut pas faire les boutiques ben... fallait se servir des fringues des autres c'est tout. Mais bon c'est juste un emprunt. » Parce qu’en plus Titi est de mèche, ah ouais. « J’espère bien que c’est un emprunt, j’ai pas un rond. Vous pouvez peut être vous permettre d’acheter dans un magasin sans même avoir à regarder les prix, mais ce n’est pas mon cas. » Je suis à sec. Que ça soit dans ma cagnotte virtuelle, ou mon compte en banque. Alors je ne peux pas me permettre de perdre des habits. J’ai pas de quoi aller faire du shopping. Bon justement, c’est le but de ma présence. J’espère bien que faire cette émission va m’aider financièrement, d’une manière ou d’une autre. Même si ce n’est pas en allant en finale ou gagnant, peut être en monneyant quelques trucs à la sortie…ça doit être possible. « En parlant de Titi… J’en déduis qu’elle t’a pardonné ? » Je la trouve bien gentille. D’ailleurs je n’ai jamais demandé d’explications, mais je ne suis pas certaine d’avoir tout compris de leur histoire. Bref, je la questionne sur ses activités actuelles. Elle se trouve dans l'auto-tamponneuse, sans bouger d’un pouce. On a vu plus excitant comme occupation. « Bien sur que j’ai le permis. Je ne suis pas une assistée. » Je ne sais pas ce que je ferais sans le permis. Je ne comprends pas ceux qui ne veulent pas le passer. C’est quand même un tournant dans ton indépendance. « Je suppose que tu ne l’as pas ? » Elle doit avoir des chauffeurs tout ça. J’hésite à la rejoindre. Ce n’est franchement pas mon truc. J’ai même horreur de ça. Je ne trouve pas ça drôle de s’amuser à se foncer dedans. Du tout. Mais bon là y a personne d’autres donc…ça serait juste tourner en rond. « Allez pousses ton gros cul. » Que je dis en m’installant. Ça va c’est pour la taquiner hein. « Regardes et apprends. Il faut appuyer sur l’accélérateur…et pour se diriger, attends, je vais t’en apprendre une belle, il faut tourner le volant ! » Pouah prends ça dans ta gueule, toutes ces connaissances, ça l’impressionne je suis sure. C’est juste lui faire remarquer que c’est simple comme bonjour. Après tout même des gosses savent très bien s’en servir, alors. On roule un peu.

« Je vais le faire... et toi tu devrais te faire dépister pour les MST . » Oh bah oui. « Je sors toujours couverte, mais je le ferais, rien que pour te rassurer. » Parce que ça l’inquiétait surement, hm. En attendant, il est vrai que j’ai tendance à mal choisir mes partenaires. M’étonnerait pas que Silas soit porteur de MST. Le type il était quand même prêt à coucher avec moi sans mettre de capote. Heureusement que je suis un minimum responsable. Concernant ce vol d’affaires…Il paraitrait que c’est pour me complimenter. L’explication la plus logique n’est ce pas. « Oui peut être mais ça n'aurait pas été à la hauteur de te personne si magnifique... » Rien que ça. « Bien sur, bien sur. » Je ne sais pas si ça marche sur d’autres perosnnes. M’enfin là clair que c’est cramé que rien de tout ça n’est vrai. « Oh c'est bon t'inquiète c'est qu'un emprunté et si jamais certains trucs finissent par aller dans ma valise sans que je me rende compte t'auras juste à me le dire et on s'arrangera. » On s’arrangera. Encore heureux, vu que ce sont mes habits. « On peut faire garde partagé de ton petit short en jean là avec des petites fleurs dessus ? » Garde partagée, comme c’est mignon. « Non mais je pourrais éventuellement faire un échange. Tu sais que j’ai toujours rêvé d’avoir un Louis Vuitton… » Que je lui dis dans un petit sourire. Malheureusement je ne peux pas dire ses Louboutins, elle doit faire du 38 quand moi je fais du 40. Or cela aurait été drôle qu’elle se sépare d’un de ses bébés. Même si elle ne l’aurait probablement pas fait. Puisque Titi est évoquée, j’en profite pour demander si la blonde l’a pardonné. « Ouais... et je sais je ne mérite pas son amitié. » Elle fait ses conclusions toute seule. « Je n’ai jamais dis ça. » Je doute que Titi soit blanche comme neige, qu’elle n’ait jamais rien fait de mal dans sa vie. « Mais je ne comprends pas…C’était quoi ton but ? J’ai jamais pigé en quoi faire semblant d’être son amie la ferait dégager. » J’essaie d’y voir une logique là dedans. Je comprendrais qu’on puisse vouloir la jouer stratégique, mais je ne vois pas bien la stratégie là dedans en fait. Il est question de permis de conduire. Elle a un chauffeur. « Pas étonnant. » C’est le contraire qui m’aurait étonné en fait. Bref, je monte dans la petite voiture, et lui apprends les bases, puisqu’elle n’a pas trop l’air de s’y connaitre. Alors que c’est la simplicité même. Elle veut pas que je lui parle comme à un gosse. Susceptible. Elle arrive à trouver que je conduis trop mal, alors qu’on tourne juste en rond. « Ce n’est pas beau la jalousie. » En attendant, quoi de beau ? « Pas grand-chose. Tu sais que la vie dans ce jeu est loin d’être palpitante. » Bah elle le sait, elle la vie aussi. « A part que Maxence m’a dépouillé de mon secret… » Et ça je m’en serais bien passé.