Je pouvais bien dire ce que je voulais, le fait est que je n’étais pas un bon professeur, je n’avais pas ce truc en plus qui fait qu’on sait transmettre son savoir et pourtant j’avais envie de lui apprendre. J’avais eu droit au meilleur professeur de piano après mes années à l’académie, pour me perfectionner. Encore avant d’entrer dans le jeu je l’avais vue pour une leçon, un morceau particulièrement difficile et long que je n’arrivais pas encore à bien jouer. On arrête jamais d’apprendre après tout. « Pourtant, tu as des arguments indiscutables pour captiver tes élèves » Dit-elle, malicieuse. Je lâchai un rire et haussai un sourcil. « Mes ? » Voulait-elle insinuer par là que je pourrais utiliser mes arguments indiscutables (et j’avais bien compris ce qu’elle voulait dire par-là, hein) sur plusieurs personnes ? Qui seraient donc mes élèves. « Ça dépend. Tu penses que je vais tenir combien de temps avant de m'endormir ? » Dit-elle ensuite alors que j’avais parlé de solfège, je lâche a nouveau un rire, hausse les épaules, fait mine de réfléchir et finalement je lâche. « 10 secondes. » Et à nouveau, je ris. Le solfège est incroyablement barbant, si je le connaissais bien ce n’était pas grâce a mon cours de formation musicale, c’était grâce a mon cours de piano. J’avais eu besoin du solfège pour déchiffrer mes partitions et en plus, comme j’étais en avance, j’ai souvent appris des notions de solfège en cours de piano avant même que mon prof de formation musicale n’en parle en cours. Mais ça, c’était pendant mes premières années, quand je bossais dur pour mon instrument, quand j’avais le réel désir d’être le meilleur. C’était avant d’avoir envie d’une vie sociale, d’amis, de filles… Hm dire que j’avais presque abandonné mon piano pour ça.

Okay, peut être bien que Finnick n'était pas destiné à enseigner à la Sorbonne, à Harvard ou dans toute autre université réputée. Peut être ne valait-il d'ailleurs pas un clou en tant que professeur, hm. Mais il fallait bien avouer que ce jeune homme avait des arguments très convaincants et pour le moins indiscutables. Par là, Tweedy faisait bien évidemment référence à son physique. Bon, peut être n'était-elle pas tellement objective sur ce coup-là, c'était même très probable, mais elle avait tout de même bien le droit de dire qu'elle trouvait le physique de l'homme qu'elle aimait plaisant, non ? Bien sûr que oui. Ainsi donc, c'est ce qu'elle ne manqua pas d'insinuer, toutefois sur un ton quelques peu plaisantin. Mais voilà que son camarade sembla s’étonner d'une telle remarque. Ah ouais, genre. « Ne me fais pas croire qu'il ne t'est jamais arrivé de tomber amoureux de ton reflet dans le miroir, hm » le taquina-t-elle alors gentiment. Naturellement, elle en rajoutait, parce qu'il n'était tout de même pas narcissique, ou en tout cas pas autant qu'un certain Andreas. Mais vous savez bien que Tweedy se plaisait à le titiller quelques peu, et ce, le plus souvent possible. Mais par la suite, Tweedy sembla doucement réaliser que l'idée d'un cours avec Finnick n'était peut être pas si ingénieuse que cela, non pas à cause de ses capacités limités à être un bon professeur, mais à cause du fait que ce cours de solfège risquait fort d'être plus ennuyeux que quatre heures de philosophie à la suite. Autant vous dire que cela la tentait déjà bien moins, hein. Elle plaisanta alors à ce sujet, et Finnick n'hésita pas à la suivre sur ce terrain. Bon. « Je propose qu'on abandonne cette histoire de cours » fit-elle alors, d'une petite voix amusée, avant d'approcher son visage de celui-ci de Finnick pour venir déposer un bref baiser sur ses lèvres, se reculant ensuite brusquement. « On peut très bien se contenter de jouer, de chanter ... Bon, la musique c'est ton truc, moi c'est plus le chant ... Je pense qu'on peut passer un bon moment sans avoir à parler de notes, hm ? » Non mais écoutez-la, un peu plus et Tweedy nous faisait croire qu'elle chantait bien. Comme si on allait y croire, hein.

« Ne me fais pas croire qu'il ne t'est jamais arrivé de tomber amoureux de ton reflet dans le miroir, hm » Je plisse les yeux et fait mine de réfléchir pendant quelques secondes avant de dire « Disons que je comprends pourquoi tu m’aimes, hein. » Dis-je en lui décochant un sourire colgate dont j’avais le secret. Mais rapidement je lâchai un rire, évidemment que je plaisantais hein, même si je ne m’étais jamais trouvé moche, je ne me pensais pas pour autant canon au point de tomber amoureux de moi-même. « Je propose qu'on abandonne cette histoire de cours » Dit-elle alors qu’on parlait de solfège et a quel point c’était ennuyeux. Je hochai doucement la tête mais elle posa un baiser sur mes lèvres, trop bref à mon gout, avant de s’éloigner. Je fronce les sourcils et passe une main dans sa nuque pour l’attirer contre moi et prendre le baiser donc j’ai envie, un vrai baiser, pas un espèce de smack comme elle venait de me faire. « N’hésite pas à ne pas faire semblant, hein. » Dis-je en riant quand je la libérai de mon emprise. « On peut très bien se contenter de jouer, de chanter ... Bon, la musique c'est ton truc, moi c'est plus le chant ... Je pense qu'on peut passer un bon moment sans avoir à parler de notes, hm ? » Je hoche la tête encore une fois. « Ok, on peut faire ça. Dis moi ce que tu veux chanter, je ne t’accompagnes qu’au piano bien sur. » J’aime l’écouter chanter en fait, elle est sans doute la candidate qui se prend le moins la tête pour ça, elle veut chanter, elle chante. Et j’aime bien la surprendre dans ces moments-là, du coup j’écoute.

Allez, il pouvait bien le lui avouer, le truc de Finnick c'était bien évidemment de passer son temps à admirer son reflet dans le miroir et à apprécier particulièrement ce qu'il y voyait, hein. Il faut dire qu'il devait être du genre à s'aimer, et d'ailleurs, comment pourrait-il en être autrement ? Dans un élan de modestie, il affirma carrément être en mesure de comprendre pourquoi Tweedy l'aimait. Alala, quel numéro ce Finnick. Un petit rire s'échappa alors des lèvres de la jeune femme, visiblement amusée par autant de prétention, qui se voulait probablement fausse. Mais alors que Tweedy prit la peine d'approcher son visage de celui de son camarade pour déposer sur ses lèvres un bref baiser, celui-ci ne fut visiblement pas satisfait de cet échange, puisqu'il se mit à froncer les sourcils - ah, curieux - puis à l'amener vers lui pour échanger avec elle un baiser plus prononcé. Oui bon, okay elle avait saisi, c'était ce genre de baisers qu'il appréciait, pas les petits smacks. Tss. Il y alla bien évidemment de son petit commentaire, ce qui ne manqua pas de faire doucement sourciller la jeune femme. « Monsieur n'est jamais content à ce que je vois » témoigna-t-elle alors, dans une moue faussement contrariée. Mais voilà que, par la suite, Tweedy proposa de laisser tomber cette histoire de cours de solfège probablement aussi soporifique que Voyage au bout de la nuit et ainsi de se contenter de jouer du piano et de chanter. Ce serait très plaisant, n'est-ce pas ? En tout cas, Finnick ne sembla pas contre. Ah, cependant, il imposa une petite condition. Il était prêt à jouer du piano, mais pas à chanter visiblement. « Roh, pourtant, je trouve que tu as très bien chanté, la dernière fois ... » fit-elle, faussement boudeuse, en référence à la fois où ils avaient tous deux chanté Broken Strings. Bon, il lui fallait visiblement faire un choix de chanson. Ainsi donc ... « Si tu me joues Goodbye Philadelphia, je t'accompagne avec les paroles » proposa-t-elle par la suite, posant une main sur le genou de Finnick. Au cas où, elle pensait à diverses autres chansons, hein.

« Monsieur n'est jamais content à ce que je vois » Dit-elle, l’air un peu contrariée. Je lâche un petit rire toute de même avant de répondre, du tac au tac. « Bah si, là, je suis content. » Bah tiens. Finalement la jeune femme proposa d’abandonner les leçons de piano, ce que j’acceptai sans opposer de résistance, de toute manière je n’avais pas très envie de lui parler de notes, d’altérations et tout ces trucs bien chiant que j’avais du apprendre pour maitriser au mieux le piano. « Roh, pourtant, je trouve que tu as très bien chanté, la dernière fois ... » dit-elle alors que j’avais déclaré ne l’accompagnée qu’au piano. Je lui coule un regard de coté avant de lâcher un petit rire. « Laisse-moi rire. » Fis-je en riant encore un peu, ouais moi bien chanté ? Mais oui, à d’autres hein. « Je préfère t’écouter. » Et pas de discussion, voilà. « Si tu me joues Goodbye Philadelphia, je t'accompagne avec les paroles » Je hoche la tête. Je réfléchis un instant, je la connais cette chanson mais honnêtement je ne me suis pas amusé à la jouer souvent, ou en tout cas ça fait longtemps. Finalement je commence à jouer la mélodie et peu après Tweedy joint sa voix à ma musique.

Alors comme ça, Finnick était motivé pour jouer du piano mais pas pour chanter, hm ? Le vilain. Et dire que Tweedy faisait tout cela expressément pour entendre sa voix si mélodieuse, en plus. Bon d'accord, ça n'est pas vrai du tout, mais quand même, il pourrait faire un petit effort, ne serait-ce que pour lui faire plaisir. Après tout, s'il était parvenu à chanter Broken Strings quelques semaines auparavant, il pouvait bien se mettre à chanter Goodbye Philadelphia, non ? Bah si, quand même. M'enfin, apparemment, il n'y avait rien à faire, il ne voulait pas chanter. Quel dommage. Le pire tout de même, c'est qu'il ne prenait pas le moins du monde Tweedy au sérieux lorsque celle-ci osait prétendre qu'il avait bien chanté la dernière fois. De vous à nous, il n'était peut être pas le futur Freddie Mercury, mais il se défendait. Et puis, de toute manière, Tweedy ne chantait pas extrêmement bien elle non plus, mais elle s'en fichait pas mal. Il disait donc préférer l'écouter. Bon. Du moment qu'elle pouvait chanter du Peter Cincotti, elle était prête à faire quelques concessions, hm. Elle attendit alors que son camarade se mette à jouer du piano, comme par hasard à la perfection - bah oui, c'aurait été trop beau qu'il se mette à jouer comme un pied au moment où Tweedy était censée l'accompagnée avec sa voix pourrie, hein - pour se mettre à chanter, accompagnant l'air qu'il jouait avec les paroles qu'elle avait en tête. « Just like Philadelphia, freedom means a lot to me, in between the place I’ve been, and where I’m goin’ ... I can see America, tryin’ not to show her age, Even thought the winds have changed, keep on blowin’ ... » Attention, elle s'apprêtait à attaquer le refrain. « And I would lay your body down and rock your tears away, but it’s much too late for now to be like yesterday, and the time is running out and we still have to say, goodbye. » Mais ne souhaitant pas attaquer le second couplet toute seule, Tweedy tenta le tout pour le tout auprès de Finnick. « Allez mon cœur, chante avec moi, je suis sûre que tu connais les paroles ... » Au pire, elle continuerait toute seule, comme une malheureuse, le moral à zéro, l'impression d'être mal aimée. Bref, il valait mieux qu'il chante, hm.

Quelques secondes après que j’eus commencé à jouer, la jeune femme me suivit avec les paroles de la chanson. Elle chantait parfaitement juste et sa voix était claire et douce, c’était très agréable à écouter et le fait de former un duo musical avec elle me faisait plus que plaisir. Unir ma passion à la femme que j’aime, je n’aurais probablement pas pu demander plus en entrant ici, je n’ai même jamais espéré autant. Mais évidemment, il y a des inconvénients, comme le fait qu’elle était très têtue. Elle s’arrêta de chanter quand j’arrivai au couple et j’arrêtai alors le piano. « Allez mon cœur, chante avec moi, je suis sûre que tu connais les paroles ... » Je lève les yeux au ciel mais son air est tellement implorant que je n’ai même pas le choix en fait. « D’accord, d’accord. Mais pas cette chanson, je la connais pas bien. » Déjà je la jouais, ce qui restais un exploit car j’avais du mal a me souvenir de toutes les notes. « Tu connais surement… I’ll be waiting, de Lenny Kravitz. » Qu’on lapide le premier qui ne connait pas, s’il vous plait, merci. Bon je suis un grand fan de la musique de Kravitz et I’ll be waiting est un peu le seul morceau jouable au piano ! Le reste c’est à la guitare. Bon comme je pars du principe qu’elle connait, je lui vole encore un baiser avant de commencer à jouer. Et à chanter. « He broke your heart, he took your soul… You’re hurt inside, ‘cause there’s a hole. You need some time to be alone, then you will find what you’ve always known… I’m the one who reallys loves you baby. I’ve been knockin’ at your door. As long as I’m living, I’ll be waiting. As long as I’m breathing I’ll be there. Whenever you call me, I’ll be waiting. Whenever you need me, I’ll be there. » Encore une fois la musique parle mieux encore que les mots. L’histoire de cette chanson c’est qu’un mec a blessé une femme, une femme qu’un autre homme aime. Cet homme chante alors cette chanson, il lui promet d’être là pour elle, de la guérir de ses peines… J’ai l’impression d’être les deux hommes pour cette femme, qui est Tweedy. Hm.

Avouez-le, vous êtes présentement en totale admiration devant Tweedy et sa voix enchanteresse. Après tout, ça n'était pas pour rien que la jeune femme était naturellement destinée à une brillante carrière dans la chanson, hein. Il n'y a qu'à voir comment elle s'y prenait pour réinterpréter un tube de Peter Cincotti, hm. Quelle assurance, quel talent. Non vraiment ... c'était n'importe quoi. Parce que non seulement Tweedy n'était pas tellement à l'aise, mais surtout, elle ne chantait que très passablement bien. Autant dire que son truc, c'était définitivement le journalisme. Sans aller jusqu'à dire que la petite brune chantait comme une casserole, l'on pouvait en tout cas assurer qu'elle était loin de faire de la concurrence à Mariah Carey. S'il ne pleuvait pas demain, c'est que les Dieux étaient vachement cléments. Quoi qu'il en soit, bonne chanteuse ou pas, la jeune femme ne désespérait pas de parvenir à faire chanter Finnick. Elle arrivait au deuxième couplet et espérait alors naïvement qu'il se mettrait à chanter avec elle. Peut être connaissait-il les paroles, hm ? Ou, si ça n'était pas le cas, peut être pouvait-il se fier à elle ? Sauf que monsieur disait ne pas vouloir chanter, ou du moins, pas cette chanson. Lui, c'est visiblement une autre chanson qu'il désirait interpréter. Ah vraiment ? Curieux. Oh attendez, il comptait vraiment chanter I'll be waiting, de Lenny Kravitz ? « Si je connais ? Je suis mordue de cette chanson ... et de ce chanteur. » Oui enfin on se foutait très légèrement de ce genre de détails, hein. L'important ici était que Finnick allait chanter. Allo les gens, il allait chanter. Donc pour ceux qui n'avaient pas encore eu l'occasion de l'entendre pousser la chansonnette, c'était le moment d'ouvrir bien grand les oreilles, hein. Le jeune homme embrassa Tweedy - hm, belle initiative, jeune homme - puis se mit à jouer et à chanter. Le regard de la jeune femme alterna alors entre les mains de son camarade et le visage de celui-ci. Non seulement il chantait bien, mais en plus ce qu'il chantait était beau. Et bon sang ce que cela lui parlait. Lorsqu'il eut terminé, la petite brune lui adressa un large sourire. « Qu'est-ce que cette chanson est belle ... et ta voix ... » constata-t-elle doucement, avant de reposer sa tête sur l'épaule de son camarade, comme elle l'avait fait quelques instants plus tôt. « Je t'aime, Finnick. » Tweedy, une grande sentimentale ? Oh non, du tout.

Tweedy est mademoiselle jamais contente. Vous ne connaissez pas ? Je vous explique, je lui joue un morceau au piano – que je ne connais pas forcément bien – pour qu’elle puisse chanter et elle n’est toujours pas contente. Non mais je vous jure. Du coup la brune à envie que je chante avec elle mais déjà que je lutte pour ne pas me tromper dans les ntoes au piano, alors les paroles, faudrait pas abuser hein. Je décide alors de changer de morceaux pour I’ll be waiting, du chanteur que tout le monde connait, j’ai nommé : Lenny Kravitz. « Si je connais ? Je suis mordue de cette chanson ... et de ce chanteur. » Je souris, tant mieux ! Je l’embrasse doucement avant de commencer à jouer et à chanter. Comme toute personne sur cette planète, je déteste ma voix. Il parait que c’est normal mais la première fois que je me suis entendu sur un enregistrement, j’ai vraiment détesté hein. J’ai la voix un peu cassée comme ça, du coup on dirait que je suis tout le temps malade ou que je viens de gueuler pendant des heures. Et non, c’est juste que ma voix est comme ça, alors je vous dis même pas quand elle est vraiment cassée hein, j’ai beau gueuler, y’a rien qui sort. Bref. Je termine la chanson, déçu de constater qu’elle n’a même pas chanter avec moi ! C’était pas ça le but, qu’on chante à deux ? « Qu'est-ce que cette chanson est belle ... et ta voix ... » dit-elle en posant sa tête sur mon épaule. Ok, elle est pardonnée à 50% pour ce compliment. « Hm, je suis d’accord pour la chanson. » Non mais cherchez pas, je n’aime pas ma voix hein. « Je croyais que t’allais chanter avec moi. » Je boude. Voilà. « Je t'aime, Finnick. » Y’a pas à dire, elle sait comment se faire pardonner, alors qu’elle sait même pas que je boudais raaah. Les femmes. Je souris quand même, parce que à chaque fois qu’elle me le dit ça me fait une sensation étrangement agréable dans l’estomac. Je ne réponds cependant pas, elle sait très bien que je l’aime tout autant de toute façon, c’est juste que je ne le dis pas aussi facilement qu’elle. Je prends doucement sa main alors que de l’autre j’improvise un petit air doux au piano. « On peut faire un truc à deux, si tu joues des notes blanches, que les blanches hein, pendant que je fais cet accord, ça va faire une mélodie. Normalement quoi que tu fasses ça devrait bien donner. » Parce que c’est la même gamme, ah la magie de la musique.

Le choix de chanson effectué par Finnick ne pouvait naturellement que plaire à Tweedy. Il faut dire qu'il s'agissait non seulement d'une chanson qu'elle appréciait beaucoup, mais aussi d'un chanteur qu'elle avait toujours affectionné. Et puis, il fallait bien avouer, tout de même, que les paroles de ladite chanson étaient très belles. Si longtemps elles avaient échappé à la jeune femme - qui n'avait pas toujours eu un excellent niveau en anglais - elles étaient devenues de plus en plus claires avec le temps, si bien qu'aujourd'hui, elle en comprenait tout le sens, toute l'émotion. Et entendre Finnick chanter de telles paroles ne pouvait que plus l'émouvoir encore. Bien sûr, ça ne valait peut être pas - en toute objectivité - la version originale, mais ça n'en était pas catastrophique pour autant. Comme Tweedy, Finnick ne semblait pas doté d'un fulgurant talent en matière de chant, mais qu'importe, il se débrouillait très bien malgré tout. Pour preuve, elle put fermer les yeux et se laisser porter par les paroles de la chanson, mais aussi par la voix de son camarade. Par contre, et alors que la petite brune se doutait bien que le jeune homme avait espéré qu'elle se joigne à lui pour chanter, elle n'en fit rien. A croire qu'elle préférait l'écouter chanter seul, puisqu'il se débrouillait vraiment bien. Après avoir posé la tête sur l'épaule de Finnick, puis lui avoir fait savoir qu'elle trouvait la chanson belle, tout comme sa voix, voilà que Finnick prenait à son tour la parole. Il semblait d'accord pour dire que cette chanson était belle, ce qui la fit sourire. Bien sûr, elle savait qu'il n'aimait pas tellement sa voix, et ne chercherait pas à en rajouter. Il sembla ensuite bouder, ce qui amusa clairement la jeune femme. « Pour une fois, tu pouvais bien faire un solo » déclara-t-elle alors, entre deux petits rires. Et puis, elle avait le droit de laisser reposer sa voix ou c'était formellement interdit, hm ? Mais voilà que Tweedy ressentit l'étrange envie d'avouer une fois de plus ses sentiments à son camarade. Heureusement, ils n'en étaient plus au stade où elle aimait sans être aimée en retour. Elle n'attendait évidemment pas de Finnick qu'il lui dise qu'il l'aimait aussi clairement, parce qu'elle le savait plutôt pudique dans ses sentiments. Un simple regard de lui pouvait suffire à la rassurer au sujet de ces derniers, de toute manière. C'est alors que Finnick prit sa main, l'incitant à jouer à deux. « Hm, d'accord ... » fit-elle, tandis qu'elle laissa ses doigts rencontrer quelques touches blanches. « Comme ça, c'est bien ? » demanda-t-elle doucement, continuant de jouer délicatement. Si ça se trouve, ça donnait un son tout pourri, hein.