Mon nom a donc été annoncé, ainsi que celui d'une Felice, qui, quant à elle, était déjà au courant de son sort depuis quelques jours. Etre annoncé en premier, c'est un peu la pression, mais j'ai les épaules pour, c'est bon. Cupidon a bien fait de me choisir pour inaugurer l'aventure. Je passe donc avec ma partenaire dans les coulisses. Même pas le temps de comprendre quoique ce soir, on est pressé, le timing se doit d'être parfait. En même temps, je ne me suis pas engagé dans n'importe quelle émission. C'était un peu LA télé-réalité du moment, je ne voyais donc pas les choses autrement, ni leur exigence. On arrive devant une grande porte, que je n'hésite pas une seconde à pousser après le signal. Le côté gentleman, on repassera. Je fonce, faisant mes premiers pas dans le jardin avec un sourire immense. L'Australie, c'est magnifique. Alors quand la production de Fake Lover sublime le tout à sa sauce, y a même plus de mot. « Ces vacances vont être terribles. » qu'il lâche à sa coéquipière, en levant la main pour qu'elle tape dedans. Je suis comme un gosse finalement, à regarder à droite à gauche... ou un chien fou, ça marche aussi. J'ai envie de courir. D'ailleurs je courre pour prendre mon élan et faire une pirouette. Ouais, une envie soudaine. Je me rends pas vraiment compte en réalité de ce qui va m'arriver, pour le moment je la prends à la cool, sans me poser de questions. Je prends un ballon, comme si mes enfantillages n'étaient pas assez pour illustrer mon côté grand enfant et je me dirige au buffet.

L'australie. Ça faisait longtemps que je n'étais pas passé par là, tiens. En tout cas, si j'avais su que je reviendrais ici pour participer à une émission de télé réalité, j'aurai sûrement ri en disant que c'était impossible, que j'avais mieux à faire. J'avais toujours mieux à faire, tout comme je n'avais rien de mieux à faire. C'était compliqué là dedans, oui, hm. Quoi qu'il en soit, tout s'était passé très vite, la loge de maquillage, les fringues, j'ai bien l'impression que tout le monde est stressé. Je ne comprends pas trop cette optique, ce n'est pas comme si c'était l'apocalypse, c'est juste une émission que des beaufs regarderont. Je m'admire finalement dans le miroir, et il faut dire que je suis plutôt pas mal. Ils ont fait du beau boulot. Enfin... Il fallait dire qu'il y avait pas grand chose à faire non plus pour me rendre parfait, hein, soyons honnête. Je fais finalement mon entrée sur le plateau, mais j'ai à peine eu le temps de dire ou de faire quoi que ce soit que mon prénom est annoncé. Ouh, Good Game mon petit Lou. De toute manière, ce n'était pas étonnant. Et puis il fallait voir la partenaire qu'on m'avait attribué, une canon. Enfin, en tout cas, elle ressortait bien en photo. Peut-être qu'en vrai, ce n'était pas la même chose, hm. Mais je finis par repérer cette fameuse Tilda et heureusement la photo n'est pas mensongère. Elle ressemblait effectivement à l'original, c'te chance. Je me dirige alors vers elle « Prête à tout massacrer ? » Je demande en souriant alors que nous nous dirigeons vers la sortie. Eh ouais, on pouvait rejoindre le groupe des sélectionnés. L'aventure commençait. Nous arrivons alors dans le jardin, et mon regard se perd sur le paysage. « Ah ouais... Quand même. » C'était... Spécial. Pas le paysage que j'avais l'habitude de côtoyer, on va dire. Mais bon, j'étais justement là pour le changement, n'est-ce pas ? « Tilda, c'est ça ? » je demande de mon accent espagnol en tournant la tête vers ma nouvelle partenaire, celle qui allait apparemment devoir me supporter pus que les autres pendant ces prochains mois.

Je n’ai jamais voyagé en dehors de mon continent, l’Amérique. Et qui puis est, je n’ai jamais pris l’avion. Tout ça c’est une grande première. J’aurai préféré un vol cours mais au final, ça s’est bien passé. J’ai même adoré la vue du ciel. Il faut dire que la hauteur ne me fait pas peur. Le funambulisme fait partit de mes domaines de compétences donc je ne suis absolument pas effrayé par le vide. Par contre, pour le premier prime, c’est autre chose. J’en tremble presque. Surtout l’attente qui est longue. Je ne sais absolument pas si j’ai été convainquant lors de mon casting. Ce n’est pas mon premier, certes, mais rien ne m’assure que j’ai réussi celui-ci. Puis si ça se trouve je suis trop vieux ou pas assez intéressant pour l’émission. Et puis.. quoi ?! Mon nom est cité par Cupidon en personne ! Je suis sélectionné en tant que candidat ! « Whaou. » Au moins, je n’aurai pas fait ce long périple pour rien.  Je respire un bon coup, attrape ma bouteille d’eau et boit une grosse gorgée histoire de reprendre des couleurs. L’excitation, le feu des projecteurs, c’est clair que là tout s’accélère et en particulier mon rythme cardiaque. Je sais même pas ce que je dois faire. Ma partenaire ! Où est-elle ? C’est elle qui me repère. Il faut dire qu’avec mon peu de cheveux sur le crâne, c’était pas bien dur. « Salut. Sacha, enchanté. » Je lui tends la main tel un gentleman histoire de l’escorter jusqu’à la grande porte du nid d’amour. « Prête ? » Je me tourne vers elle une dernière fois avant de franchir cette fameuse entrée et ainsi entamer cette nouvelle saison de Fake Lover où je suis candidat. Mes yeux dérivent des siens puis j’entame la marche pour retrouver les premiers candidats présents et sélectionnés. « Et c’est ainsi que la saison démarre. J’espère que tu n’es pas trop déçu de ton partenaire ? » Mes iris se plongent une nouvelle fois dans les siens tandis qu’un petit sourire s’affiche sur mon visage. Je suis aux anges, oui.

La vie est parfois pleine de surprises. Je me suis présenté aux castings de Fake Lover avec un objectif bien précis derrière la tête, inutile d’être hypocrite en prétendant n’avoir jamais espéré avoir ses chances, si nous sommes là c’est parce que nous avons eu envie de saisir cette opportunité après tout. Les castings se sont plus ou moins bien déroulés et le premier prime du jeu a été l’occasion pour moi d’apprendre que j’ai été sélectionné. Je ne me suis pas présenté en Australie avec la confiance habituelle, nous avons été tellement nombreux à tenter le coup qu’il y avait malgré tout d’énormes probabilités pour que cela ne fonctionne pas pour moi et pourtant… Je suis là, accompagné d’une personne dont j’ignore pour le moment tout excepté le prénom (Paloma). Je ne me suis pas trop concentré sur mon binôme, la faute à une excitation débordante et à l’adrénaline du moment, comment ne pas être excité lorsque vous êtes à une poignée de secondes de faire votre entrée dans une propriété formidable, quand vous êtes à une minute à peine du lancement de l’aventure la plus originale que vous ayez pu faire au monde ? Ce qui est certain c’est qu’il fait diablement chaud, je dirais même que ma chemise me donne l’impression de prendre feu et j’ai donc rabattu mes manches au niveau de mes coudes. « Tu es prête ? » Autant nouer de premiers liens avec cette personne qui, pour le restant de notre aventure en commun, aura un poids sur chaque petite évolution qui me concernera, notamment les nominations. Je ne bavarde pas trop, on ne va pas tarder à nous autoriser l’entrée et je suis clairement impatient, nous aurons un peu plus de temps une fois à l’intérieur pour apprendre à nous connaitre.

TENUE

Le regard accroché à l’écran, je suis beaucoup trop captiver par la présentation des nouveaux candidats pour me préoccuper sur ce qui se passe autour de moi. Comme si j’étais marquée d’un léger déficit de l’attention et que je ne pouvais me concentrer sur deux choses en même temps. C’était un problème. Je fais cependant un mouvement de recule, mes lèvres formant un o parfait sans m’en rendre, compte, l’élément de surprise me frappant en plein visage. Je suis sélectionnée. Je suis une candidate moi aussi. Je suis en Australie et je vais participer à une émission de télé-réalité. Si on m’avait dit cela il y a quelques mois, je ne l’aurais jamais cru. Jamais. J’ai envie de dire qu’il y a quelques mois, je ne savais même pas ce qu’était la télé-réalité, mais ça, c’est un détail. J’apprends aussi le nom de mon partenaire, plus vieux que moi, ce qui n’est pas bien difficile, je dois être la plus jeune ici. Sacha. Je retiens son prénom, mes yeux décrochant enfin de l’écran pour tenter un premier contact visuel avec l’homme. Impossible de le trouver… Je ne l’ai pas encore en face de moi que je suis déjà intimidée sans savoir pourquoi. Oh, finalement il est là, oui je le vois. Je finis par m’approcher, non sans difficulté à tenir en équilibre sur mes fabuleux talons-haut. Avec ceux-ci, j’arrive à sa hauteur, heureuse d’avoir une personne grande à mes côtés pour ne pas le dominer de la grandeur comme cela arrive souvent. Je sais pas trop comme aborder la situation et je suis plutôt satisfaite qu’il se présente le premier. Je saisi même la main qu’il me tend, non sans une première hésitation de ma part. « Salut… Zelda. Je… suis enchantée. » C’est la vérité, de suis enchantée de faire sa compagnie. Je crois qu’il semble gentil. C’est l’impression qu’il me donne. « T’es beau… » Ça, c’est sortie toute seule par contre. Je n’ai pas l’habitude d’avoir un filtre non plus. On mettra cela sur ma liste de défauts peut-être ? Je détourne le regard, me rendant compte que cela pouvait être étrange de dire cela à une personne qu’on vient de rencontrer. Si je suis prête ? « Je ne sais pas… j’imagine, oui. » Je ne serais pas ici sinon. Et puis, je ne suis pas particulièrement stressée. Je ne l’étais pas vraiment avant d’être sélectionné, je ne le serai pas plus maintenant. Et il est trop tard aussi de toute façon. Je tiens sa main plus par automatisme, entrant dans le jardin pour rejoindre les autres, la curiosité de découvrir les lieux faisant battre mon petit cœur un peu plus vite. J’arrive pas à le croire, dans un certain sens. C’est un peu irréaliste. « Et c’est ainsi que la saison démarre. J’espère que tu n’es pas trop déçu de ton partenaire ? » Déçu ? Pourquoi est-ce que je serais déçu ? Je n’avais pas vraiment le choix, bien que je ne vois pas comment j’aurais pu choisir de toute façon. Non, ça me va. Je ne suis pas à l’aise, mais ça arrivera. Je préfère me dire cela. « Oh non… Je vais apprendre à te connaître avant tout. Mais je ne vois pas pourquoi je serais déçue… Tu l’es toi ? » Je retourne la question, pensant que c’est la bonne chose à faire. « Je suis jeune… » j’ajoute finalement, comme constatation, alors qu’il avait du le remarquer. Malgré qu'une fille de dix-neuf ans ne se promène pas le dos complètement nue comme je le fais dans cette robe. Ou peut-être que si en fait... Je sais pas, je m'y connais pas au niveau pensées d'une jeune fille de dix-neuf ans normales... moi...

J'avais à peine eu le temps de rentrer sur le plateau que mon nom ainsi que celui de mon partenaire venait d'être annoncé. Un certain Aaron, encore un visage que je n'avais pas vu pendant le casting. J'avais été la première candidate annoncée et la première fille a intégré le nid, que de responsabilités pour quelqu'un qui n'aime pas être sous le feu des projecteurs. Immédiatement nous sommes dirigés dans une petite pièce où l'on procède à la pause des micros et à une toute dernière touche maquillage. Je me laisse faire sans protester cette fois ne voulant pas devenir l'ennemie attitrée des maquilleuses de Fake Lover. Tout va très vite, trop vite et déjà la porte s'ouvre sur un magnifique jardin. Ma bouche forme un rictus qui ressemble de très près à un sourire, une bonne humeur innhabituelle chez moi, j'espère que mon partenaire de jeu saura en profiter car ceci n'allait pas durer. « On va bien s'amuser crois-moi» lui dis-je amicalement tout en tapant dans la main qu'il m'offrait. Ce n'était pas un connard fini, c'était déjà ça. Après ce premier contact il se precipita dans le jardin, courant comme un gosse de dix ans. Je me lançai à sa poursuite alors qu'il était en train de faire une roulade. Il est sérieux ? J'explose de rire, nous avions ce jardin pour nous seuls après tout. Je me rua vers le buffet : la bouffe avant les mecs tel était ma devise. Commençons donc par un verre. Aaron me rejoint après sa course folle dans le jardin tel un Charles Ingalls des temps modernes. Tiens, prend ça et je te réserve le droit de me le balancer dans la tronche si c'est dégueulasse » . J'ai à peine le temps de lui tendre son verre que déjà d'autres candidats pénètrent dans le jardin.

Nous y sommes enfin et je ne saurais dire si je suis plus excité à l’idée de débuter une formidable aventure ou si je suis tout simplement remonté à bloc par simple satisfaction. J’ai été sélectionné et je n’ai pas eu énormément besoin de poireauter sur le prime, à voir un par un des candidats être sélectionnés pendant que moi, de mon côté je serais resté impassible sur le plateau. Mes doutes sur mes capacités à supporter une trentaine d’autres personnes en permanence ce sont pour le moment envolés pour laisser place à l’euphorie… Le début de l’aventure ne peut que nous rendre joyeux, tout est nouveau et le cadre, somptueux, est juste à tomber. Je peux également être très satisfait de la personne avec qui je vais être rattaché pour le restant de l’aventure, du moins jusqu’à ce qu’une élimination ne nous sépare. Paloma est divine, elle n’est pas excessivement grande mais c’est à mes yeux ce qui fait le charme d’une femme et que dire de ses yeux, ils sont ravissants. « Je t'offre un verre avant de rejoindre les autres ? » J’acquiesce en souriant. « Avec plaisir, Paloma c’est ça ? » J’ai de bonnes ondes la concernant, j’espère en tout cas que nous allons pouvoir nous entendre, le contraire serait plus embêtant puisque nous allons être liés devant les nominations et autres petites activités organisées par Cupidon. Je m’empare de l’une des deux flutes de champagne que Paloma vient d’attraper sur le buffet et nous trinquons. « A notre aventure. » Je porte la coupe de champagne à mes lèvres pour en aspirer une petite quantité de liquide puis mes yeux se perdent à nouveau sur ma camarade… Non je ne suis pas en train de mater, je m’habitue plutôt à sa présence. « Tu n’es pas trop stressée à l’idée de côtoyer une trentaine d’inconnus à chaque minute du jour et de la nuit ? »

Je n'en revenais pas. J'étais pris, et avec une super jolie blonde qui avait l'air aussi mal à l'aise que moi, en plus. Bon, non, d'accord, elle avait l'air tout de même bien plus dans son élément que je ne l'avais jamais été, et que je ne le serai probablement jamais. Enfin, c'était tout à mon avantage lorsqu'on y pensait, puisqu'au moins, je n'avais pas à me soucier de ne pas savoir quoi dire, elle le ferait très probablement à ma place. En tout cas, j'étais tout de même excité par toute cette histoire. Excité oui, mais également perdu, parce que là tout de suite, je devais avoir l'air particulièrement débile à me tenir droit comme un I en plein milieu du plateau, si bien que je m'étais finalement contenté de suivre boucle d'ors dont le nom ne s'était pas imprimé. De toute façon, je n'étais pas doué pour retenir les prénoms. Oui je sais, si on m'écoutait, je n'étais pas doué pour grand chose, mais je vous jure que je n'exagérais rien, c'était juste ainsi. « Moi c'est A... Adnan. » bafouillais-je à la jeune femme tandis que mes yeux noisettes se perdaient sur la grande porte qui s'imposait maintenant à nous. Rahlala, c'était stressant tout ça, on ne leur avait jamais dit ? J'étais certain que si. « Tu crois que... tu crois qu'on doit se tenir la main ? » Je ne savais pas trop ce qu'ils entendaient pas "jouer au couple", mais dans mon image du couple, les deux se tenaient toujours la main. Oui, comme dans ces films niais que je regardais la plupart du temps. « Enfin, on n'est pas obligé non plus (...) en plus, je crois que j'ai les mains moites, alors... » Ok, j'allais très certainement passer pour le pire des imbéciles à parler tout seul. « Allez ! » lâchais-je finalement avec plus d'entrain que prévu, tandis que je poussais la porte pour que le nid nous ouvre les bras. Y'en avait déjà, du monde, on était censé faire quoi ? « Je crois qu'il me faudrait de l'alcool. » repris-je finalement, telle une évidence « Beaucoup d'alcool. »