ENTRÉE ☞ premiers pas dans le nid d'amour de Cupidon, 21.09 - 19:30

Je le cherche du coin de l'oeil, me fiant à cette photo qui m'annonce un beau spectacle à regarder dormir. Je ne le trouve pas, ce serait quand même bête de faire tout ce chemin sans lui non ? Et puis finalement il arrive à ma hauteur, un large sourire se dessine sur mon visage. Élégant, charmant. C'est bien ma veine, au moins on se souviendra de moi pour avoir été associé à un Apollon, c'est déjà ça. Sa question m'arrache un léger rire. « Toujours prête pour ce genre de chose. » Je lui offre un clin d’œil complice et lui emboîte le pas, attrapant son bras. Je ne vais pas gêné, après tout il est à moi non ? C'est pas ça le contrat ? On arrive enfin à l'air libre. Je prends une grande inspiration de ce bol d'air australien. Mon regard se perds dans cette vue magnifique. Mon partenaire m'arrache les mots de la bouche, je connais pourtant l'Australie, c'est aussi magnifique et surprenant que dans mes souvenirs. Il n'y a que la voix de mon partenaire pour me faire quitter des yeux ce paysage et je dois dire que ce que je regarde maintenant est tout aussi voir plus plaisant encore. Je hoche la tête à la positive, il a bien retenu mon prénom. Et pour ma part, je crois pas me trompé sur le sien. Il est court,incisif et facile à retenir. Tant mieux, parce que je risque de ma noyer sous les trente et un prénom à retenir. Plus que trente donc à apprivoiser. « C'est bien ça et toi tu es le fameux Lou. » Je lui répond en le détaillant du regard. Je me souviens avoir gagné un dîner romantique avec une nana mais à vrais dire je pourrais me passer de cadeau celui-ci est déjà bien attrayant. « C'est qu'elles vont toutes être jalouses de moi. » J'ajoute un sourire entendue sur le visage. Je le quitte des yeux pour finalement regarder les autres candidats, ça s'annonce compliqué le concours du plus beau, plus musclé et séduisant. On se croirait en pleine session du calendrier des dieux du stade, avec plus de vêtements mais autant de sex apeal. Et quand aux nanas, elle ne sont pas en reste non plus. Des gravures de mode, à croire que c'est un critère. « Tu m'offres un verre ? » Je lui demande alors un sourire amusé sur le visage. Non je n'ai pas envie de me déplacer et puis il paraît que les hommes sont galants.

Je marche énormément à l'instinct vous savez, et j'ai un bon feeling avec ma partenaire. Déjà, j'ai retenu le fait qu'elle soit tatoueuse, c'est un bon point. Elle a une âme d'artiste, comme moi. Ça nous fait un premier point commun et pas des moindres, puisque l'art prend une grande place dans ma vie. Puis dans sa façon de s'exprimer, dans son sourire quand elle tape dans ma main et me balance : « On va bien s'amuser crois-moi ». Oh je ne me fais aucun soucis pour ça, je la crois sur parole. Hm vraiment, mon instinct me dit qu'elle et moi, on va bien s'entendre. « Tiens, prend ça et je te réserve le droit de me le balancer dans la tronche si c'est dégueulasse » Le petit sourire espiègle qui se voit comme le nez en plein milieu du visage ne présage rien de bon pour la demoiselle. Mais nooon, c'est pour la taquiner, jamais je n'oserais lui balancer le contenu de mon verre en pleine face, je reste gentleman. Je trempe le bout de mes lèvres et même si le gout ravit mes papilles, je suis juste obligé de lui balancer le liquide au visage, finissant par un rire joueur. Elle m'a tendu la perche, c'est de sa faute. « IN-FECTE. » Je lâche sans être crédible, surtout avec ce continuel sourire. De toute façon, je ne cherche pas à ce qu'elle me croit, mais plutôt qu'elle le voit comme une boutade. L'amorce d'une bataille de bouffe ? Non, quand même pas, c'était pas mon but. Des candidats nous rejoignent enfin, deux par deux à chaque fois et je dois dire que les femmes sont ravissantes, mais les hommes sont terriblement sexy. Je ne me sens absolument pas en compétition, menacé pour autant. Bien au contraire, je vois plutôt en eux de parfaits partenaires pour bai... mais si en fait, pour baiser.

Ce soir c’est enfin le grand soir, elle va savoir si elle a été prise ou non pour participer à l’émission. Il faut dire qu’elle n’en a pas dormi la nuit, trop excitée pour parvenir à trouver le sommeil. Comme résultat elle a fini par faire une sieste en début d’après-midi. Elle n’a pas besoin de beaucoup sommeil, mais ses dépenses d’énergie la fatiguent. Mais elle s’en veut d’avoir dormi, elle a peur d’avoir manqué quelque chose, que ça finisse par lui porter préjudice. Alors elle gesticule dans tous les sens, ne s’arrête plus de parler à tous les gens qu’elle croise, même lorsqu’elle se retrouve seule les mots continuent de sortir de sa bouche. Elle finit par se taire, pensant que si elle continue de cette manière elle n’aura plus rien à dire aux autres candidats si jamais elle est sélectionnée. Enfin elle a toujours quelque chose à dire en réalité. La blonde passe bien une heure à se coiffer à l’aide de ses doigts, décidant que la brosse à cheveux en face d’elle est obsolète. Elle s’ennuie, on ne lui propose pas d’activité satisfaisante pour la distraire, elle a horreur de rester sans rien faire, mais elle a l’impression qu’elle y est vouée jusqu’à ce que le prime démarre. Après ce qui lui semble être une éternité on lui apporte des robes pour la soirée, elle passe bien une heure à décider laquelle elle veut porter. Elle est difficile McKayla, elle veut quelque chose qui lui ressemble. Elle hésite entre une robe colorée et une robe qui brille. Les paillettes ça attire son regard, ça le fait presque briller. Finalement, elle enfile cette robe longue qui brille comme elle le souhaitait, à fines bretelles. Elle se regarde dans le miroir, tournant sur elle-même comme le ferait une princesse et retourne s’assoir, essayant d’attendre patiemment, comme elle sait si mal le faire. Ils finissent par tous arriver sur le plateau, ils sont beaucoup elle se dit. Est-ce qu’ils vont tous rentrer ? Elle ne sait pas, elle n’a pas prêté attention à tout ce qu’on lui disait. Pour tout dire elle est tellement obnubilée par le décor et la foule qu’elle en oublie de se présenter et de parler aux autres. Elle finit par sortir de sa rêverie lorsqu’elle entend son nom être prononcée. Cela fait bien une heure qu’elle est perdue dans son monde, c’est difficile de l’en déloger. Elle tourne la tête, un peu perdue, est-ce qu’elle a bien entendu, et que doit-elle faire maintenant ? Prendre un ascenseur apparemment, elle suit le jeune homme avec qui elle est doit rentrer, sans dire un mot, ce qui est assez inhabituel pour elle, mais encore trop occupée à penser à ce que va bien pouvoir être l’aventure. Elle finit par tourner la tête lorsqu’il lui donne son prénom. « Pourquoi tu bégaies ? T’es stressé ? Faut pas être stressé, ça va bien se passer. » Elle lui lance son plus beau sourire. Elle n’est pas toujours très délicate, mais elle imagine qu’il le prendra bien. « Ah et moi c’est McKayla, enchantée. » Elle bouge la tête de gauche à droite, comme si une mélodie s’était installée dans sa tête. Est-ce qu’ils doivent se prendre la main ? C’est marrant, parce que c’est ce qu’elle comptait faire, elle a pas envie de se perdre dès le premier soir. « Je m’en fiche si t’as les mains moites. J’ai pas envie de me perdre. » Quelle est la chance qu’elle se perde ici ? Elle n’en sait rien. Sur ce, elle attrape sa main sans la moindre gêne tandis que les portes finissent par s’ouvrir et ses yeux s’agrandissent lorsqu’elle aperçoit le nid. « Oh comme c’est joli ici. A ton avis c’est grand comment ? » Elle imagine déjà un lieu tellement grand qu’elle n’aura pas le temps d’en découvrir tous les recoins. Elle est un peu absorbée par tout ce qui se passe devant elle, et voilà qu’Adnan lui parle d’alcool. « T’as vraiment pas l’air dans ton assiette. On peut aller prendre un verre, mais si jamais tu vomis fais-le sur quelqu’un d’autre s’il te plaît. » Elle ne tient pas à sentir le vomi pour sa première soirée. Elle s’avance en sautillant vers les autres candidats tout en gardant la main du jeune homme dans la sienne, pas certaine qu’il suive sa cadence. « Tu penses qu’on sera combien ici ? » Elle se demande en s’arrêtant, tout en comptant les candidats qui se trouvent déjà là. Elle attrape un verre de champagne et le tend à Adnan. « Tiens, on va commencer doucement. » La soirée ne fait que commencer, il aura le temps de boire des choses plus fortes plus tard.

Je n’arrive pas à croire que mon voyage en Australie et le jet lag ne sont pas là pour rien, je suis sélectionnée pour vivre une aventure qui s’annonce passionnante. Je suis comme une gosse, je quitte le plateau en compagnie de mon binôme – un rouquin à qui je n’ai pas encore eut l’occasion de parler – et j’ai trop hâte de découvrir l’endroit dans lequel nous allons vivre. « Je suis pressée de découvrir la maison ! » Que je lance, tout sourire au jeune homme. Les flashs nous mitraillent, le public applaudit et des gens nous équipent et nous tripotent de tous les côtés. « Mon dieu ce que j’ai soif ! » Que j’ajoute quelques minutes après. Faut dire que l’émotion, ça donne soif n’est-ce pas ! Sans parler du fait que je dois me montrer sociable pour ne pas rester forever alone dans l’aventure hein. Tiens d’ailleurs, je vais retrouver les deux candidats qui m’ont abandonné du plateau, ça va être cool. Je marche, au bras du jeune homme et ouvre à nouveau la bouche. « Ça va être génial ! » Les portes s’ouvrent sur un jardin magnifique et je suis comme une gosse à Disneyland. Des étoiles dans les yeux, j’en perds mes mots. Si vous vouliez un moyen de me faire taire, le voici…

Je suis sélectionné. Je n'ai pas fais tout ce voyage pour rien. Pas de cruelle déception. Dieu merci. Comme quoi, j'ai une bonne étoile. Et je vais donc partager l'aventure avec une certaine Ana. « Ana ? Je crois que c’est toi l’heureuse élue qui va partager mon aventure. Je sais pas si t’es veinarde dans la vrai vie, mais clairement la chance vient de te sourire ! T’as quand même chopé le gros lot là. » Que je dis dans un grand sourire, en me montrant en entier. En toute modestie bien sur. Nan mais bon quand même, je pense qu’elle est plutôt bien tombée. De mon côté ? Bah j’en sais rien encore, et je m’en fou à vrai dire, je suis trop excité là pour penser à la suite. « Fake Lover ! Fake Lover ! Fake Lover ! » Je suis à deux doigts de rentrer. Sérieux on dirait un gosse dans un magasin de jouets. « Sérieux je sais pas comment tu fais pour rester en place toi. » Y a clairement un contraste entre mon enthousiasme et le sien. Bon allez moi faut que je me calme. Hop, c’est le moment de mettre les pieds dans le jardin. Nous y voilà. Yeaaaaah. Début de mon aventure. « Bonsoooooir ! » Je lève les mains en l’air. « Vous m’attendiez tous je sais, je sais, me voilà enfin ! Pas la peine de m’applaudir, ça ira. » Ils comptaient me faire une ovation et tout, je sais bien. Je me tourne vers ma partenaire. « Tu veux un verre ? Je sens que t’en as besoin. C’est moi qui offre. » Dans ma grande générosité.

C’est tout de même incroyable toutes les émotions qu’on peut ressentir lors d’un premier prime. Peur, angoisse, hésitation, déception, joie, euphorie, et j’en passe. Je dois dire que celles qui m’auront le plus marqué sont l’anxiété et la joie d’être sélectionné. Je n’en reviens toujours pas. Et ce, même si ce n’est pas la première fois que cela m’arrive puisqu’il y a un peu plus de deux ans, je vivais les mêmes émotions. Est-ce que ma partenaire est stressée ou se sent un peu perdu ? Peut-être bien. Elle n’a pas l’air du genre hyper extraverti et cela me rassure dans un sens. Je n’aurai pas besoin de la contenir. « Merci. » J’hésite un instant à lui retourner son compliment mais je ne le fais pas. Elle est jolie, ce n’est pas ça le problème mais j’ai envie qu’elle se sente en sécurité avec moi et pas qu’elle me voit comme un pervers voire un pédophile. Est-ce qu’elle est majeure au moins ? Pas la majorité américaine en tous les cas. Mais son âge ne me dérange pas. D’ailleurs, elle appuie sur cette différence d’années qui nous séparent une fois qu’on soit entré dans le jardin du nid d’amour. « Non. » Première réponse instantanée. Je ne suis pas déçu. Pourquoi je devrais l’être ? Elle me fait bonne impression et de toute façon, je suis pas bien difficile alors. « Et moi je suis vieux ? » Je lâche un léger rire histoire de la détendre. Non sérieusement, je m’en fiche de son âge. « En tout cas, je te donne mon feu vert pour l’alcool. » Comme si j’allais jouer au papa bien longtemps. Pas mon genre du tout. Et je pense à la limite qu’elle préférait que je la considère comme une petite sœur. Ou alors.. peut-être pas quelqu’un de sa famille. Elle m’a bien scruté et elle m’a dit que j’étais beau. Qui sait, elle va peut-être me sauter dessus la nuit prochaine ? « Tu veux boire quoi ? » Je me propose évidemment d’aller nous chercher de quoi boire. Et d’ailleurs, je tarde pas trop à me rendre au buffet. En passant, j’assiste de près à une scène entre un très beau jeune homme et une brune tatouée. Pas très gentleman le gars ! Il lui balance son verre de je-ne-sais-quoi au visage en disant que c’est infecte. La curiosité me pousse à poser un doigt sur le visage trempé de la demoiselle (FELICE) et à goûter. « Moi je trouve pas. » que je réponds d’un air presque insolant au jeune homme (AARON) tout en lui adressant un clin d’œil et en continuant ma route jusqu’au buffet. C’est que ma partenaire doit m’attendre à moins qu’elle se soit joins à un autre groupe pour converser en mon absence.

Paloma hoche délicatement la tête, sans ôter le brin de sourire qui arque ses lèvres pourpres. «Exact, Jaheim. Enchantée » Jaheim, c'est joli comme nom, un peu suave, du genre qui roule et fond sous la langue. Ca lui va bien, il a le physique qui répond à son nom et si cette réflexion pourrait paraître farfelue pour d'autres, elle fait sens en elle. C'est rassurant de vivre cette aventure à deux et Paloma est impatiente à l'idée de découvrir son partenaire, d'effeuiller ce qu'il dissimule et d'apprendre à le connaître. Voire à l'apprécier. Elle n'est pas ici pour se faire des ennemies, encore moins de l'homme censé partager son aventure. Alors bien sûr, elle peut pas s'entendre avec tout le monde mais à vue de nez le charmant Jaheim n'a pas l'air de correspondre au mec suffisant qui pourrait lui faire horreur ou au gros branleur pour qui se lever de son canapé est un miracle de la nature. Bons points, donc. Elle boit une gorgée de champagne, puis une seconde et soupire de contentement en sentant le liquide pétillant glisser dans sa gorge. Il est divin, il fait bon, la soirée s'annonce plaisante et tout est à sa place dans le meilleur des mondes... Néanmoins, la question de son partenaire remet vite les choses dans leur contexte et Paloma froisse son nez sous une moue contrariée. A vrai dire, elle n'y a pas pensé jusqu'à présent mais la promiscuité a quelque chose de troublant. « Je sais pas trop. » avoue-t-elle posément de sa voix caressante. « J'ai jamais connu la coloc mais je suis plutôt facile à vivre... » Et elle a déjà vécu avec un homme alors c'est à peu près la même chose le sexe en moins, non ? « Et toi, ça te gêne ? » Faut dire qu'elle aurait pas imaginé autant de candidats, ça fait beaucoup de monde. Beaucoup d'engueulades en perspectives, de baises et de bordel en perspectives. Mais beaucoup de rires et de complicité, aussi. Reportant son entière attention sur son partenaire, Paloma détaille son visage, laissant couler ses yeux noisettes sur ses traits bien dessinés, juste pour y lire quelque chose sur lui. Elle a besoin de faire ça, tout le temps. Dévisager les gens comme si leurs personnalités étaient écrites quelque part entre les regards voilés et les sourires qui en disent long. « On se mêle à nos futurs camarades ? » demande Paloma tout en lui adressant un sourire. Son regard intense embrasse la foule à la recherche des heureux gagnants mais elle est sympa, elle laissera à Jaheim le soin de les choisir. Avant de lui emboîter le pas, elle lui glisse dans un feulement : « On pourra se retrouver après la soirée tous les deux. Au calme... »

L'attente s'était faite longue, et ce défilé incessant de greluches en robes moulantes était à peine parvenu à distraire Percy. Fort heureusement, c'est son nom qui fut l'un des prochains à être annoncés, et alors qu'il aurait pu perdre dix petites secondes à mimer une surprise exagérée, il préférait s'abstenir, estimant qu'il était grand temps pour lui de s'éloigner un petit peu de cette horde d'angoissés et d'aller rejoindre un espace où l'air ne lui manquerait pas. C'est alors avec assurance qu'il se fraya un chemin à travers le plateau, zyeutant la nana qui l'accompagnait à ce moment-là avec une discrétion toute relative, car estimant qu'il pouvait bien examiner ce qu'on lui avait refilé. Là, en l'occurrence, ça lui paraissait pas mal, pas mal du tout même. Sauf qu'elle parlait déjà pour ne rien dire, et que ça lui plaisait pas des masses. « Raison de plus pour économiser ta salive » lâcha-t-il brièvement, tandis qu'ils marchèrent le long des coulisses, s'éloignant de plus en plus du brouhaha propre au plateau, non sans que cette idée ne satisfasse l'anglais. Et puis bientôt, c'est à une porte qu'il firent face, une porte derrière laquelle tout commencerait à l'instant où ils l'auraient franchie. Ce fut alors chose faite et c'est sur un jardin que sa vue s'échoua, tandis que déjà étaient apercevables les autres sélectionnés, ceux qu'on avait appelé un peu avant et qui étaient réunis un peu plus loin. Chaque pas le rapprocha du petit groupe, mais c'est à nouveau sa partenaire qui eut droit à un regard de sa part, censé sonder un petit peu son état actuel, la façon dont elle avait vécu les cinq dernières minutes, et dont elle risquait de vivre les prochaines. Apparemment, c'était à une excitée qu'il avait à faire, et ça le crispait d'avance. Se tournant vers elle, il entama en tous les cas les présentations, déjà amorcées il est vrai. « Percy, ou le partenaire dont tout le monde rêvait, mais dont toi seule a hérité, petite veinarde » lâcha-t-il avec conviction, adoptant un ton toutefois volontairement exagéré pour annoncer la couleur, des fois qu'elle ait pensé se coltiner un modeste qui resterait dans son ombre tout le long du jeu. Que nenni, il était là pour briller en tant que joueur, et non pas pour prendre le soleil sur un transat ou pour se cacher derrière quelqu'un lors de choix et décisions importantes. Sa partenaire, il ne lui offrirait a priori pas plus d'attention qu'elle n'en mériterait, toutefois il pourrait être tenté de faire preuve d'un tant soit peu de solidarité si toutefois elle lui en donnait envie. Autant dire qu'à cet instant, c'était pas très bien parti.

Sélectionné. C'est un adjectif qui me qualifie maintenant. Je suis un candidat, j'entre dans l'aventure, je participe officiellement à l'émission. C'est bien ma tête qui est apparue sur l'écran. Bien que je suis embarrassé par les images qui sont diffusées de mon casting, je suis tout de même content d'avoir gagné ma place. Je me lève d'une façon maladroite et peu assurée de mon siège et je me dirige à l'endroit qui m'est alors indiqué, bon pantin que je suis. Mon regard croise celui de ma partenaire. Je pense en rougir. N'ayant toujours pas retrouvé la parole (et ce n'est certainement pas la présence de ma partenaire qui changera cela) je reste dans mon silence. La première impression de ma personne n'est jamais bonne. Jamais. Je ne me risque même pas à ouvrir la bouche. L'adrénaline est telle que je me rappelle à peine par où je suis passé avant d'arriver devant cette porte, imposante, presque effrayante. Mon cœur en a de nouvelles palpitations. Je cherche un certain réconfort auprès de ma toute nouvelle partenaire, comme si son regard avait un effet apaisant. Erreur. C'est tout le contraire, je me dis qu'elle va bientôt regretter de m'avoir, moi, en tant que compagnon de lit. Je me permets de laisser entendre un léger soupir avant de retrouver la porte du regard. Ma main s'élance pour l'ouvrir, je peux alors découvrir le jardin ainsi que les candidats déjà présents. J'ose à peine m'avancer, de peur de troubler cette ambiance, cette atmosphère. Je laisse ma partenaire passer avant moi, autant par galanterie que par crainte de passer le premier. Peureux, muet, il va s'en dire des choses sur moi. Pour commencer, je m'imprègne du lieu. Je laisse mon regard explorer et découvrir. Les différentes couleurs me sautent aux yeux. Puis les odeurs se font un chemin jusqu'à mes narines. J'entends ensuite le brouhaha provoqué par les différentes voix. Le stress ne parvient pas à empêcher ce petit sourire d'éclairer mon visage. J'y suis. Je me fais la promesse de décrocher au moins un mot à ma partenaire avant la fin de la soirée.

J'étais quand même pas mal angoissé oui, et de toute évidence, ma partenaire n'avait pas mis longtemps avant de le remarquer puisqu'elle me le demandait et ce avant même que j'ai eu le temps de dire un mot de plus. « Oh je suis pas tout le temps comme ça c'est... Enfin c'est parce que j'imagine que y'a pas mal de monde qui est entrain de nous regarder. » Oui, c'était ça qui me faisait peur, je n'y avais jamais réfléchi jusqu'ici mais maintenant qu'on y pensait, nous allions tous être filmés sous la moindre couture, et je ne savais pas trop si j'étais prêt pour ça, n'étant de base pas quelqu'un de particulièrement à l'aise. Elle s'appelait donc McKayla. C'était étrange, mais de toute façon, tout ce qui commençait par Mc avait toujours tendance à m'impressionner un petit peu. Sauf McDonald, mais je n'étais pas bien sûr que ça pouvait rentrer dans la même catégorie. Toujours est-il qu'elle s'était éprise d'une de mes mains, et que j'étais déjà désolé pour elle du fait que ça ne soit pas particulièrement agréable. « D'habitude, j'ai pas les mains moites. » repris-je comme s'il s'agissait d'un point qu'il me semblait important de préciser. Sauf que bon, j'imagine qu'elle n'allait pas passer sa vie à me tenir la main, ou même à être autour de moi. Ça risquerait d'être compliqué, et ce pour n'importe qui. En tout cas, elle avait bien raison, c'était absolument sublime, bien plus grand que la villa de mon père, et ce même si c'était déjà plutôt pas mal au niveau de la superficie. « Difficile à dire, il fait presque déjà noir... Je dirais très, très grand. Enfin, j'imagine (...) je t'avoue que je serais un peu déçu si c'était en fait vraiment petit. » Il faut dire que je n'avais pas forcément l'habitude des petits espaces, mais ça, je préférais éviter de m'en vanter trop rapidement. Là, ce dont j'avais vraiment envie de parler, c'était d'alcool. Et évidemment, je ne voulais pas qu'en parler pour le coup. La jolie blonde me répondit donc qu'elle ne souhaitait pas que je vomisse sur sa robe, et je sentais mes joues rougir un instant. « Oh mais non ! (...) De toute façon t'as de bien trop jolis cheveux, j'oserais pas les salir. » J'avais toujours admiré les vraies blondes. Bon cela dit, elle ne l'était peut-être pas, je n'en savais rien. Elle me servait donc un verre de champagne, et j'hochais la tête pour la remercier. « T'es pas du tout stressée toi ? Je veux dire... Jamais ? » Déjà que le voleur de foudre semblait être plutôt du genre à ne paniquer en aucune occasion, si tous les autres étaient également taillés dans la pierre, j'avais des soucis à me faire, hm. « On devrait aller se présenter non ? Parce que je viens de me dire que... Enfin... Ça doit être étrange vu de l'extérieur, de voir des gens se jeter directement sur l'alcool. » Bon, cela dit, je n'avais jamais dit que j'étais particulièrement normal non plus, ahem.

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