mon regard suit celui de mon partenaire lorsqu'il m'annonce qu'il devrait être capable de me trouver un truc à boire. Tout comme lui, je regarde quelques instant le buffet et constate le chahut qu'il y a autour de celui-ci. Je suis l'une des plus jeunes mais les autres semblent se comporter comme des gosses. «Ecoute, te sens pas obligé d'y aller maintenant ... J'voudrais pas que tu meures dans une guerre dès le premier soir. » Je grimace et reporte toute mon attention sur l'homme à qui je viens de dire qu'il est hors de question de l'appeler papa. Déjà, un papa j'en ai un et de deux, je n'ai pas envie qu'il me couve comme une gosse. Je sais me débrouiller, je le fais très bien depuis des années. «Oh tu sais ... mon père n'est pas comme ça» soufflais-je bruyamment, un peu désespérée. J'aurais aimé qu'il soit jaloux et protecteur mais il avait arrêté de l'être un jour. Le jour où je l'avais déçu, le jour où il avait apprit qu'il allait devenir grand-père. Il avait mit de la distance entre-nous, trop de distance et encore aujourd'hui, notre relation n'était pas des plus facile. «On va pas s'arrêter à une histoire de chiffres quand même ! » un large sourire s'étire sur mes lèvres «Et pour la boisson, je te laisse le droit de m'épater par tes connaissances. Un indice pour vous qui êtes chez vous ... » Façon julien lepers vous savez, je donne un indice aux téléspectateur mais surtout à Errol pour lui éviter de faire une erreur «J'aime le sucre. » En résumé, je ne veux pas d'un truc amer ou acide ou ... bref. J'écoute la bonne nouvelle, il me file déjà la moitié de sa cagnotte «En parlant de chiffre, t'es généreux toi. La moitié de ta cagnotte, je suis chanceuse. Et riche maintenant.» C'est pas souvent que je peux le dire ça, je suis rarement voir jamais, riche.

Il apprécie son esprit de déduction, véritablement incroyable. Il n’est pas drôle. Il ne s’en serait pas douté, mais alors pas du tout. Il lui fait une réflexion à propos de ça, il tique à la réponse de sa partenaire. « Bien-sûr. » Il grommelle dans sa barbe inexistante, quelque peu blasé. L’école du Cirque, c’est exactement où est sa place à lui, évidemment. Taylor se montre trop entreprenante à son goût quand elle décide de déposer sa tête sur son bras, il lui fait rapidement comprendre qu’elle doit s’en empêcher. Entreprenante, et curieuse de surcroit. « Aucun des trois. » Et tous à la fois, en fait. Quoi que, les microbes, il s’en fiche un peu. Les filles, ça le dérange pas, les gens relous non plus, sa partenaire ne l’est que légèrement. C’est juste… C’est juste qu’il n’aime pas ça, du moins, pas avant d’être réellement en confiance avec quelqu’un, et encore. Il se défait de son étreinte – si l’on peut appeler ça ainsi – et il est satisfait de constater qu’elle n’en profite pas pour recommencer. Aurait-elle compris le message ? Il l’espère. Il écoute d’une oreille la discussion entre Taylor et la rousse maladroite, sans s’en mêler, parce qu’il n’a pas envie. Il retient juste les informations qui l’intéressent, du style que le chien s’appelle Milou et qu’elle est ravie de faire sa connaissance. « De même. » Il répond simplement par politesse, mais sa voix est masquée par Taylor, décidément bien trop bavard à son goût. Par réflexe, il la regarde de travers, sursaute légèrement quand elle s’approche d’un peu trop près, mais constate qu’elle a compris que c’était à éviter. « Exactement, ma biche. » Il se force à dire, c’est pas son truc de jouer à ça, ça lui plait pas du tout, mais il fait du mieux qu’il peut pour ne pas paraître plus froid qu’il ne l’est déjà. Et peut-être que s’il fait l’effort d’entrer un minimum dans le jeu de sa partenaire, elle se montrera moins désagréable.  

Il attendait, doucement, sans trop se poser de questions, de savoir si son tour viendrait ou non. Il voyait défiler les uns après les autres des candidats dont il se souvenait vaguement depuis le jour des castings, ou de parfaits inconnus, certains plus faciles à retenir pour lui que d'autres de par un prénom qui attirait son attention, un visage qui l'inspirait, une anecdote de nature à marquer un tant soi peu son esprit. Il avait cru entendre un aboiement l'espace d'un instant, mais après avoir tourné sa tête à droite et à gauche il en conclu qu'il avait probablement rêvé ... Il ne voyait pas ce qu'un chien viendrait foutre sur un plateau de télévision, hm. Le nombre de candidats appelés augmentait quand celui des candidats encore présents sur le plateau baissait doucement mais sûrement, et les minutes s'écoulant Andreja en arrivait peu à peu à la conclusion que c'était rappé pour lui. Pas qu'il ne soit véritablement déçu, quoi que si forcément un peu, mais il ne jouait pas non plus sa vie dans cette histoire et si le destin le voulait alors il reprendrait dès demain sa petite vie habituelle. Pourtant, alors qu'il n'y croyait plus il avait cru entendre un truc qui ressemblait vaguement à son prénom, et relevant les yeux vers l'écran il avait pu voir sa photo en grand - en trop grand, bweh, quel horrible sensation que de voir sa face en si grand - à côté de celle d'une rouquine, qui se leva justement en même temps que lui pour rejoindre le bout du plateau d'om disparaissait depuis tout à l'heure les candidats « Pia ? C'est joli. » avait-il d'ailleurs lancé à l'intention de la prénommée pour engager la conversation, lui tendant même la main d'un air engageant, pour la saluer comme il se devait. Il n'avait pas eu le temps de retenir quoi que ce soit d'autre que son prénom avant qu'ils ne soient forcés de s'éclipser du plateau, et tandis qu'ils arrivaient finalement dans un jardin, le brouhaha ambiant qui s'était peu à peu calmé sur le plateau lui revenait en pleine figure. C'est que y'en avait là, du monde ! Et ils étaient presque tous arrivés en plus de ça, du moins c'était ce qu'il semblait à Andreja. Alors qu'il s'apprêtait à dire à nouveau quelque chose à sa toute nouvelle partenaire, une tornade brune (Tilda) était arrivée dans leur direction et avait renversé le contenu du bol qu'elle tenait à la main sur le tee-shirt de cette brave Pia. Mais parait-il que le coupable n'était autre qu'un barbu dont Andreja n'avait pas retenu le nom « Ça pas être joli, de accuser inconnus ... » lui avait-il fait remarqué d'un ton amusé, un sourire assorti s'étirant sur son visage, avant qu'il ne reporte son attention sur le tee-shirt souillé de sa partenaire. « Tu veux que je aider ... pour nettoyer ? » Il ne savait pas si cela faisait partie des compétences de partenariat, mais il ne voulait pas non plus la laisser en plan ainsi, la pauvre ... C'était déjà moche, de commencer la soirée ainsi. Par curiosité d'ailleurs il avait attrapé un peu de sauce du bout d'un de ses doigts et l'avait portée à sa bouche « Hm, c'est bon. » Ouais  il ne savait pas trop ce que c'était, mais c'était pas mauvais.

Sur ma route, j’ai croisé une candidate criant quelque chose de bizarre. Je ne sais pas en quelle langue c’était mais la jeune femme semblait avoir un problème. Sauf que non, pas vraiment. « Ah. » Je me retrouve béat. Comment j’ai pu ne pas capter que Errol c’est un prénom ? Maintenant, ça me semble évident. « Ils devraient nous donner des pancartes comme dans les aéroports avec nos prénoms d’écrits en géant. » Ça serait plus simple pour se retrouver et se reconnaître les uns des autres, non ? En tout cas, je ne me fais pas tellement de soucis pour la jeune candidate. Elle va le retrouver son partenaire. « Je dois y aller. Si tu le retrouves pas, viens vers moi et on lance un avis de recherche pour ce fameux Errol. » Un clin d’œil se forme tout seul tandis que mes pieds s’agitent en direction de ma partenaire. Je me dois de la retrouver. Cela fait bien trop longtemps que je l’ai abandonné. Bon, visiblement, elle ne s’est pas trop ennuyée puisqu’elle se trouve maintenant accompagné d’autres individus dont je ne connais le nom ni l’existence. Je m’incruste donc en offrant le verre d’eau à Zelda et en faisant un léger commentaire sur la situation actuelle. Ambiance folklorique pour ce premier prime. « Je ne sais pas si c’est bon signe ou non mais j’ai l’impression qu’on ne risque pas de s’ennuyer. » Parfois, je fais des réflexions à la con ou du moins je dis des trucs bateaux. En même temps, quand tu connais pas trop quelqu’un, c’est souvent ça. Bref, la conversation revient sur la boisson. Est-ce que c’est fort du champagne ? Comme du vin ? « Je ne sais pas mais tu devrais tester mon cocktail. On ne sent même pas l’alcool. » Il faut dire que j’ai à peine trempé mes lèvres dans mon verre. Et puis, si ça se trouve c’est un cocktail sans alcool qui se tient entre mes mains. Je ne sais pas trop. En tout cas, ma partenaire semble appréciée le champagne. Quant aux chambres.. « Je ne crois pas. On est bien trop nombreux pour dormir dans une seule chambre donc je dirai qu’il va y avoir une répartition. » Si je me souviens bien des anciennes saisons, c’était tout le temps ça donc je ne vois pas pourquoi cette fois-ci cela changerait.