ALICE

La maison se remplissait à nouveau, des anciens venaient ça et là a travers la maison qui avait subi un calme presque religieux depuis quelques temps. Leur arrivée ne me gênait pas, après tout ça remettrait peut être un peu d’ambiance, lors des primes aussi. Parce que franchement le dernier… Heureusement la soirée c’était bien terminée pour moi, c’est un sourire aux lèvres que je marchai seul dans la maison, errant comme une âme en peine, ce que je n’étais pas, ou plus. Je ne faisais pas attention a ou j’allai et aurait très bien pu me prendre quelqu’un en pleine face, j’étais complètement plongé dans mes pensées et le bonheur que je ressentais depuis quelques temps. J’avais décidé d’ignorer tout les doutes qui m’assaillaient, tant pis, je ferais avec, ça finirait bien par passé.
Je finis donc par me retrouver face à une porte que je connaissais mais que je n’avais plus franchi depuis le jour où Alice m’avait dit avoir couché avec Austin, je fronçai les sourcils en me rappelant cette soirée, ça c’était passé en pleine nuit, j’étais retourné furieux dans mon lit mais n’avait évidemment pas sur m’endormir. Aujourd’hui, ou plutôt ce soir, je me sentais bien, j’avais envie de me retrouver un peu seul et peut être même m’endormir ici, même si je n’avais pas non plus envie d’abandonner Alice cette nuit, elle me trouverait si elle en aurait envie. Je ne pouvais pas a être a quinze milles endroit différents la nuit de toute manière ! Enfin, il devait être maximum 21h ce soir, vraiment, il n’était pas tard du tout.
Je poussai donc la porte en bois et constatai avec un certain ravissement que personne ne s’y trouvait, j’entrai alors et refermai la porte derrière moi. Le grand feu était allumé et je vins m’asseoir devant, à même le sol, plongeant le regard dans les flammes qui dansaient, formaient un ballet magnifique sur lequel Arabesque de Debussy aurait sans douté été magnifique.

La maison vivait de part les cris des anciens candidats que je ne connaissais pas, j'avais changé, pour la semaine, mon style, j'avais arboré des cheveux plus raides et plus blonds encore, j'étais maquillée d'une nouvelle façon, Nolan m'avait demandé lors de la soirée si j'avais changé quelque chose, mais je ne lui avais pas répondu, préférant prendre peur de l'arrivée subite d'Alisk dont je savais proche de lui. Ce soir là, le lit était vide, il n'était pas tard, peut être batifolait-il avec Nolan, je laissais le temps couler, j'avais chopper un bouquin et puis je n'en pouvais plus, j'arpentais les couloirs de la maison, les pièces également mais il n'était nulle part, je le savais frileux, il ne pouvait pas être près de la cascade, c'était mon coin à moi, pourtant, j'allais à l'extérieur et puis à la vue de la chambre Aine, j'espérais qu'il y soit, seul de préférence. Je montais les escaliers, je me mordis la lèvre, plissant mon long pull en laine blanc et puis me ravisait, je descendais les marches, j'avais juste peur de le voir avec quelqu'un d'autre et puis cette chambre ... Je montais finalement les marches, à contre coeur et ouvrit la porte doucement, je passais la tête et le vis assis à même le sol près de la cheminée, je souris et me glissais à l'intérieur de la chambre, fermant la porte derrière moi avec délicatesse, je ne souhaitais pas faire de bruit. Je me collais tout contre la porte et restais à le regarder, en silence. Voulait-il me voir ou préférait-il rester seul? Je n'en savais rien finalement.

La scène était parfaite, j’étais plongé au cœur de mes pensées, au cœur des flammes, laissant mon regard suivre une voulûtes avant qu’elle ne s’échappa, inlassablement… Quand j’entendis un bruit, je tournai la tête et vit Alice, oui vraiment c’était une soirée parfaite. Je lui fis un sourire et me levai, je vins près d’elle et posai un petit baiser sur ses lèvres. « Bonsoir. » dis-je, content de la voir elle ici avec moi. JE la détaillais du regard, elle avait changer quelque chose depuis la soirée et j’avais enfin trouver quoi, avec un sourire triomphant je lui dis « C’est tes cheveux, c’est ça que t’as changé ! J’aime beaucoup… » dis-je en souriant, elle était déjà très belle avant évidemment mais je n’étais pas fan des petites boucles enfaite, je trouvais que ça lui faisait un visage moins beau que maintenant. Je levai la main et vint la glisser entre ses cheveux doux, avant de la relaisser tomber, j’étais parfaitement heureux en cet instant et j’espérais qu’elle l’était aussi, qu’elle ne viendrait pas m’annoncer qu’elle avait encore fait quelconque bêtises… Cette idée me traversai l’esprit et je reculai un peu pour m’asseoir sur le rebord du lit, je replongeai mes yeux dans le feu quelques instants avant de les lever a nouveau sur eux, attendant qu’elle réagisse.

Il semblait immergé dans ses pensées les plus profondes, je n'ouvris pas la bouche, ayant trop peur de le déranger, et puis il tournait les yeux vers moi, me sourit et se leva même pour venir m'embrasser. Ses lèvres étaient juste parfaites, ses baisers me donnaient envie de l'embrasser encore et toujours, son regard me félicitait chaque fois d'exister et me donner l'envie d'être moi, simplement. Je lui souris en toute réponse à son bonsoir, accompagnant à mon tour son baiser, laissant mon visage se fondre avec le sien et puis, triomphant, il m'annonça que c'était les cheveux qui avaient changé en moi, dieu qu'il était long à réagir. J'étais calme et douce, presque timide je lui dis finalement, en ayant plus qu'assez d'hocher la tête « Oui, ils sont bourrés de laque fixante ... C'est bien la première fois que j'arrive à un rendu ... Contente que tu aimes » Je portais un legging noir et des ballerines grises accompagnés d'un long pulll en laine blanc au col extra large super doux et envieux, oui, j'avais troqué pour la première fois de l'aventure mes fines robes pour une tenue plus dans l'air du vent, finalement j'étais devenue comme n'importe qui. Il se laissa transporter ailleurs, il se dirigeait vers le lit, s'y installant, le regard perdu dans les flammes, je l'accompagnais alors et souris alors qu'il replongeait dans mes yeux. « Je ne te dérange pas? Je peux admirer les flammes avec toi? » Je m'avançais, n'attendant pas réellement sa réponse.

Enfaite des produits qu’elle utilisait pour se coiffer… Je m’en fichais, c’était le rendu qui était intéressant, bien que finalement je l’aimais tout autant réveillée le main pas forcement maquillée et la tête dans le… Bref. Elle vont alors s’asseoir a coté de moi, son attitude était étrange, elle semblait toute timide et ça me fit sourire, je m’assis plus loin dans le lit pour pouvoir me mettre en tailleur. « Bien sur » dis-je en souriant, ne regardant plus du tout le feu mais la regardant elle, l’admirant plutôt. Elle qui avait été l’objet de tout mes sauts d’humeur dans cette maison, a part la fois ou Alisk était partie et que j’avais été triste un petit temps après. Elle s'était avancée près de moi et je la pris par la taille, posant un baiser sur ses lèvres, a nouveau.

Il se reculait et me permettait de venir le rejoindre, ajoutant le geste à la parole, il me laissa venir poser mes somptueuses fesses sur le matelas du lit, m'enlaçant ensuite avant de venir déposer ses superbes lèvres sur les miennes, dieu que c'était bon, je fermais les yeux, souriant un instant avant de plonger mon regard sur les flammes dansant devant nous, me plongeant dans mes souvenirs, non, il fallait que j'en sorte, je déprimais depuis la veille, il fallait que j'arrête, trop tard, mes yeux s’embuaient et je perdais le contrôle de mon corps, les larmes coulaient doucement, zigzaguant sur mes joues jusqu'à venir mourir sur le bout de mes lèvres. C'était sucré et délicieux, je clignais des yeux, un instant, et m'appuyais sur Nolan, attrapant ses bras pour les entourer autour de moi, les posant sur mon ventre, je tentais de repenser à des choses plus gaies. Je souris et regardais Nolan « Je t'aime » Ouais, ça me prenait comme ça, il fallait pas chercher, j'étais une déprimée de la vie qui voulait en changer d'ailleurs, devenir une nouvelle moi, une nouvelle Alice aimante, douce et ouverte ...

Elle plongeai ses yeux dans les flammes d'un air absent et quelques larmes commencèrent a couler le long de ses joues. Je fronçai les sourcils et la resserrai contre moi alors qu’elle prenait mes mais pour bouger mes bras, je blottissant un peu plus contre moi. Je séchai ses larmes de mes doigts, délicatement quand elle m’avoua encore une fois m’aimer. Je lui fis un sourire et me penchai sur elle pour lui donner un tendre baiser. « Qu’est ce qui ne vas pas ? » demandais-je, inquiet. Ce moment était parfait, avant que je ne remarque par ses larmes que quelque chose n’allait pas. J’avais déjà constater qu’elle paraissait… Eteinte, mais je me demandais pourquoi, me disant qu’elle viendrait se confier a moi d’une manière ou d’une autre, moi j’avais trop peur de remuer le couteau dans la plaie.

Il s'évertuait à sécher mes larmes du bout des doigts, il me fit un sourire alors que je le regardais pour lui avouer que je l'aimais, il me serrait dans ses bras dans une étreinte des plus tendre, une étreinte dont j'avais finalement besoin, en cet instant, juste lui et moi, la tendresse, l'affection et l'amour, j'avais besoin de sa présence à lui, de le sentir près de moi, de le sentir m'aimer simplement. Mais doucement, il me demandait ce qui n'allait pas, forcément, les larmes ne seraient que trop visible, je tournais le visage ailleurs, regardait un tableau et lui avouais « Je n'aime pas le mois de février Je haussais les épaules pour lui signifier qu'il ne devait pas s'inquiéter, je le serrais plus encore contre moi, fermant les yeux, j'avais juste besoin de sa présence.

Certes, il y avait toujours des mois que l’on aimait pas, personnellement je n’aimais pas le mois de mars… Pourquoi ? Franchement, c’était inexplicable parce que je n’avais jamais rien eu de spécialement déprimant en mars, c’était surtout a cause du temps si changeant enfin bref, c‘était surement pas le temps qui mettait Alice dans cet état ! Elle regardait alors ailleurs, se blottissant un peu plus dans mes bras, contre moi. « Tu peux tout me dire. » dis-je, comme pour l’inviter à la confidences. Bien sur elle ne voulait peut être pas que tout le monde le sache. « Des micros sa se retirent tu sais. » dis-je avec un sourire, me demandant si ça changerais quelque chose ou si elle continuerais a ne rien dire. J’avais juste envie de l’aider enfaite, l’aider a ce qu’elle aille mieux.

Je me lovais alors tout contre lui, je me mis sur le côté, laissant ses bras me transporter ailleurs, j'avais les yeux fermés et sombrait dans une sorte de léthargie inexplicable. Je l'entendis me dire que je pouvais tout lui dire, que les micros s'enlevaient. Doucement, je soufflais « C'est pas les micros qui dérangent » Devais-je lui dire que j'étais une parfaite égoiste et que j'avais besoin de ses bras, simplement, que je n'avais pas envie de parler, juste apprécier, pourtant, pour lui faire plaisir, je rouvris les yeux et lui avouait ce qui me mettait dans cet état invraisemblable « Aujourd'hui, ça fais dix-sept ans que ma soeur est décédée ... Un bête accident mais forcément on se cherche une raison, un coupable, tout est lié Nolan, tout » On me l'avait expliqué, quelques années auparavant, on m'avait expliqué d'où ça venait et pourquoi j'avais décidé de m'éloigner de cette réalité si douloureuse, pourquoi je n'avais pas pleuré sa perte, parce qu'elle était là, toujours « Elle s'appelait Rose ... » Je fermais les yeux, repensant à cette petite fille que j'avais abandonné et à cette soeur qui était décédée, toutes les deux au tragique destin, finalement.