Je venais de finir de manger. Un diner en compagnie de quelques candidats. Plutôt agréable. Une fois le repas terminé, tout le monde s’éparpilla, chacun vaquant à ses petites occupations. Moi, que faire ? Tout de suite, la piscine s’imposa à mon esprit. Un lieu que j’appréciais particulièrement. D’autant qu’en temps normal, je n’allais malheureusement pas souvent à la piscine, alors là c’était l’occasion. Autant en profiter. Je profitai du calme de la pièce. C’était agréable quand même ce silence. Plutôt rare dans le nid. Après plusieurs longueurs, je me posai sur l’un des canapés. Sans m’en rendre compte je m’assoupis. Fallait croire que j’étais fatigué. Sauf que…je me réveillais en sursaut. Pourquoi ? Une jeune femme, rousse, avait cru drôle de me lancer de l’eau sur les jambes. C’est là que je pris conscience que je m’étais endormi. Mademoiselle me regardait un petit air innocent sur le visage, genre j’ai rien fais. Hm ça risquait d’être compliqué de blâmer ce voisin, dans la mesure ou nous étions seuls. « Soit tu dormais, soit tu avais les yeux sacrément bien fermés. » Quel esprit de déduction. « Ni l’un ni l’autre, je méditais » Bien sur, c’est mon genre. Je me levai alors soudainement, pour attraper la demoiselle, et me jeter dans la piscine avec elle. Petite vengeance. Je remontai à la surface. « J’ai comme l’impression que tu ne peux plus te passer de moi. » C’est l’évidence même, bien sur.

« N'inverse pas les rôles, c'est toi qui viens de me sauter dessus. » Certes, mais c’était simplement par vengeance, rien plus. Je dormais tranquillement, quand la vilaine avait prit la décision de venir m’embêter. Alors qu’elle aurait très bien nager dans la piscine sans que je ne m’en rende compte. Mais non, elle avait chercher sciemment ma compagnie. Alors si ce n’était pas un signe. Bon d’accord, en vrai, il y avait fort à parier qu’elle n’avait pas pu passer à côté d’une telle occasion en or. Celle d’être chiante. Je pouvais le comprendre, parce que les situations auraient été inversées, il était fort probablement que j’aurais fais un truc dans le genre. Sauf que l’eau, ce n’est pas sur les genoux qu’elle se la serait prise, mais sur la tête. Bien mieux. « Mais tu sais, c'est pas grave, ça arrive à tout le monde. » Haha. Il était vrai que tous les gens qui devaient la rencontrer devaient tomber systématiquement amoureux d’elle, au point de ne plus se passer de sa présence. Rien que ça. « Non mais c’est vrai, tu as raison, c’est moi. Je ne voulais pas me l’avouer mais il faut que je me rende à l’évidence… » dis je sur un ton sérieux, en m’approchant d’elle doucement. Je passe une main dans ses cheveux, pour plus de crédibilité voyez-vous. « Je suis devenu accro de toi » Bon je doute qu’elle gobe une seule seconde à mes conneries, surtout quand on me connaissait un temps soit peu. M’enfin ce n’était pas non plus nécessairement le but, tout ceci n’étant qu’un jeu.

Je lui mettais mon cœur à nu là, j’espérais qu’elle en avait conscience. Et à quel point ça avait été difficile pour moi d’avouer mes sentiments. Une chose que je ne faisais jamais habituellement. Mais là j’avais pris mon courage à deux mains pour lui dévoiler ce que je ressentais vraiment à son égard. Je suis dingue d’elle. Je retenais limite mon souffle, attendant sa réaction. En une fraction de secondes, elle pouvait briser tout mes espoirs. « Et tu ne m'auras jamais. Quelle tragédie ! » Et voilà. Aussi simplement que ça. Voilà qu’elle déposa ses mains sur mes épaules, avec un petit air désolé. Mais je n’en avais rien à faire de son ton compatissant. Qu’elle aille au diable. Comment osait-elle se montrer aussi cruelle ? « Tu me brises le cœur » dis je en posant ma main sur la poitrine. Ne se rendait elle pas compte de la peine qu’elle me faisait ? Bon sang je savais que jamais je n’aurais du tout lui avouer, quel con je faisais. Non seulement elle venait de piétiner mon cœur, mais en plus elle tenta de me noyer ! Tout à coup, elle appuya de tout son poids sur mes épaules, dans le but de me couler. Sauf que bon avec ma carrure, elle croyait que ça suffirait ? Mais étant gentil, je me laissai entrainer vers le fond, ça lui fera plaisir tenez. Voyez comme j’étais prêt à tout pour elle. Je remontai alors à la surface, alors que mademoiselle flottait sur le dos. « Et puis, tu sais, je crois, qu'au fond, je ne suis pas faite pour toi. Je suis persuadée qu'on pourrait te trouver quelqu'un qui te correspondrait mieux. » Ah oui bien sur. Je revenais à sa hauteur, la regardant. « Mais tu ne comprends pas. Je ne veux pas trouver quelqu’un d’autre. C’est toi que je veux, seulement toi. Je sais qu’on pourrait être parfait ensemble, laisse nous une chance. » Bon sérieusement, je crois que sa folie était contagieuse, ça n’allait plus là.

Suite à mes propos, Emmeline se remise droite. Oui c’était quand même mieux pour parler. Surtout que la discussion était on ne peut plus sérieuse, alors elle requérait sa pleine attention. Je mettais mon cœur à nu là quand même, ce n’était pas rien. Je serais on ne peut plus vexé si elle se la jouait je m’en foutiste. Elle me regarda d’un air très sérieux. Ce qui change, car c’est assez rare venant d’elle. M’enfin je ne doute pas une seule seconde qu’elle se met juste dans la peau du personnage. Elle garde le silence un instant avant de prendre la parole. Enfin, qu’elle mette fin à mes souffrances, je me mourais là. Ne s’en rendait elle pas compte ? Quelle idée de me faire attendre aussi longtemps. « Je ne veux pas te croire quand tu dis ça, Myles, c'est pas drôle. Parce que... j'y ai pensé aussi. Depuis... depuis que tu m'as embrassée, lors du prime avec les défis, j'ai pas arrêté d'y penser mais on est dans un jeu. C'est trop risqué. » Ah oui notre baiser. Bien trop rapide si vous voulez mon avis, pour avoir eu le temps d’en profiter. En tout cas ses propos me redonnaient espoir. Ce que je ressentais n’était pas qu’à sens unique. Ce dont je craignais le plus. Seulement ce qui la retenait était le jeu ? Quoi, elle avait peur que ça nuise à son aventure et sa progression ? « Pourquoi tu crois que je n’arrive pas à dormir la nuit ? J’y pense aussi…constamment. » dis je en me rapprochant un peu plus d’elle. Fallait qu’elle fasse gaffe la demoiselle, parce que moi aussi j’étais un grand joueur. Qui n’aime pas perdre. Alors non, je ne comptais pas céder. Non non non. « Je ne vois pas en quoi c’est trop risqué…On ne devrait pas refreiner nos envies simplement parce qu’on est dans un jeu. Toi et moi, c’est le destin. On ne peut pas aller à l’encontre… » Non on ne peut pas. J’étais même allé jusqu’à passer ma main sur sa joue, pour la caresser doucement. On est dans le rôle ou on ne l’est pas. On jouait à un jeu dangereux là ? Peut être…Mais ça ne tenait qu’à elle d’y mettre fin.

« Et comment je peux être sûre que tu ne te moques pas de moi ? Que c'est pas juste un petit jeu débile et que tu vas pas rigoler dans deux minutes ? » Qu’est ce qu’elle croit ? Qu’elle va réussir à implanter le doute dans mon esprit ? Je ne crois pas. C’est mal me connaître. Il est évident que toute la situation est grotesque, que personne n’éprouve le moindre sentiment pour l’autre. Comme si c’était possible qu’elle ai craqué sur moi. Je ne suis pas du tout le tombeur de ces dames moi. Certes, dans la vie de tous les jours, j’ai du succès auprès de ces demoiselles, m’enfin c’est purement physique. Je suis le mec avec qui tu veux passer du bon temps, mais certainement pas finir ta vie et fonder une famille. Ce qui me va parfaitement. « Tu ne peux pas en être sure, tu dois juste me faire confiance. Tu sais bien que jamais je ne mentirais sur une chose aussi importante. Ce n’est pas mon genre de jouer avec les sentiments des autres. » Halala. Alors, elle me croit maintenant ? Qu’elle arrête de douter de ma personne voyons, je suis un honnête homme. Bon sang, je me demande où tout ça va nous mener…Parce que bon c’est quand même bien ridicule. Je me demande si les gens derrière leurs écrans croient à nos conneries. Est-ce qu’on fait crédible ? Je ne sais pas. Mais en tout cas on met du cœur à l’ouvrage, c’est certain. Avec nos airs sérieux et tout. Ma main qui vient caresser sa joue… Peut être serait il temps de tirer le rideau. Fin de l’acte. On retourne à une activité plus normale. Seulement pour cela, il faudra qu’Emmeline prenne la décision. Ne comptez pas sur moi pour reculer. Après tout on est lancé, autant aller jusqu’au bout. Hors de question que je la laisse gagner, non non non.