J'écoutais Nolan et sourit bêtement, haussant les épaules je fermais les yeux, si je n'étais pas coupable, pourquoi avais-je tenté de fuir tout ce monde? Pourquoi n'avais-je pas attendu juste un peu pour la faire sortir, pourquoi avais-je fais une crise pour tout ça, pourquoi elle avait cédé à sa petite soeur chérie, je ne savais pas mais finalement, tout le monde se sentait coupable dans la maison, une maison éclatée qui ne survivait pas à cette perte tragique. J'étais alors leur unique enfant, ils voyaient en moi leur nouvelle Rose et je l'avais cru un moment, ils avaient été meurtri et trahi et ils avaient implosé à un moment ou un autre, mais jamais ils ne s'étaient retrouvés divorcés, non, ils avaient préféré abandonner leur enfant, l'enfermer puis le laisser commencer sa vie dans un foyer minable, jamais je ne les avais revu, jamais je n'avais pu revoir ma petite soeur, celle qui était née après, celle dont on m'avait annoncé la naissance, un jour, existait-elle réellement, finalement, je ne savais plus. Je soupirais en pensant à cette minable famille qui avait refait leur vie, sans moi. « Tu crois qu'ils pourraient me reconnaître ici? Et savoir ce que je suis devenue? » Cette question me trottait dans la tête chaque fois, me poussant à faire maintes conneries pour qu'ils soient déçus, pour qu'ils regrettent de m'avoir laissé. J'étais agoraphobe, j'étais une garce et une sale manipulatrice, je l'avais toujours été. « Tu crois qu'ils pourraient être fier? Ou au contraire, qu'ils seront tellement déçus qu'ils chercherons même pas à me contacter » J'avais envie de les voir, j'avais envie de les retrouver, au fond de moi, mais je leur en voulais toujours, c'était inévitable.

La reconnaître ? Surement, pourquoi pas... Certes on change en grandissant, physiquement parlant mais peut être ressemblait-elle a sa mère ou sa tante ou allez savoir à qui mais les gènes sont ce qu'ils sont et elle ressemblait forcement a quelqu'un de sa famille. Ça plus tout ce qu'elle disait sur elle, en tout cas tout ce qu'elle m'avait dit, si c'était diffusé, sa famille la reconnaîtrait surement. "Oui, je pense que c'est possible... Après tout, pourquoi pas ?" Je haussai les épaules, je m'étais également mis a caresser son ventre doucement du bout des doigts. Je voulais qu'elle soit heureuse mais mon incroyable franchise me rattrapai et je répondit quelque chose qui n'allait pas lui plaire. "Fiers, Alice... Soyons honnête. Non, je ne pense pas... Mais ne pas vouloir te recontacter, je ne sais pas... Peut être que si. La question est, est-ce que toi, tu veux les revoir ?"

Il n'était pas sûr de ce qu'il disait dans un premier temps avant d'être franc avec moi, ok, j'étais pas l'exemple de la fille parfaite, mais j'avais grandi et j'avais appris à vivre au dessus de tous, non? Prendre la mouche, oui, il la connaissait bien, elle attrapait doucement la main de Nolan venu se déposer calmement sur son ventre et se tira de ses bras, après tout. Je me levais et m'installais face à la cheminée, je tendis le bras vers les flammes mais ne les touchais pas, il ne fallait pas exagérer non plus. Je retirais le bras et glissa doucement jusqu'à poser mes fesses sur le sol, en tailleur, je posais mes mains sur mes cuisses et laissais mon regard transporté par la danse effrénée des flammes, je fermais les yeux et ne disais rien, pour le moment. Je repensais à ce que j'avais entendu dans la journée, je repensais à ce qu'on m'avait dit, s'était-il réellement rapproché d'Alisk? Avait-il été heureux de la retrouver, je n'osais le lui demander, j'avais peur de découvrir qu'une fois encore, j'étais une imbécile. Je n'avais pas envie de me retrouver seule pour les 2 derniers jours de l'aventure, il me faudrait prendre le dessus et ne rien dire, pour ne pas être blessée encore plus.

Je ne le regardais plus, j'avais ce regard fixé dans le vide, troublant ma passion soudaine pour ces flammes, il ne s'approchait pas, j'avais pris la mouche, oui, mais parce que finalement, il avait raison, je n'étais pas la fille idéale, j'étais conne et absurde, j'étais une fille pas très stable, j'avais rien dans ma vie, j'avais eu une fille, ils étaient grands parents d'une enfant qui portait le même prénom que ma soeur aînée, je les avais abandonnée, elle et son père par égoïsme, j'avais eu envie d'une autre vie, tout ça m'avait importé, du moins, c'est ce qu'on pouvait pensé. J'avais réfléchis, j'avais pensé chaque minute de ma vie, même dans la maison, je pouvais ressembler à cette blonde affriolante, stupide et manipulée. C'était faux. Je réfléchissais tout encore, chaque seconde je le pensais avant de le réaliser. Un son de voix retentit, je fronçais les sourcils, trois mots, simplement, il m'annonçait qu'il m'aimait. Je tournais la tête vers lui, lui adressant un bref sourire avant de me relever et de le rejoindre une nouvelle fois dans le lit. Je m'allongeais à ses côtés, glissant mes mains derrière ma tête, je fermais les yeux et souffla « Elle embrasse mieux que moi? » Une phrase qui voulait tellement dire. L'avait-il embrassé, était-elle mieux que moi? Lui avait-elle manqué? Une question qui en cachait plusieures autres derrière ...

Elle revint près de moi dans le lit, s'allongeai et je me m'étendis aussi près d'elle, me mettant sur le coté, le coude sur le matelas et ma tête sur ma main qui me retenait un peu en hauteur. Plus je la regardais, plus je m'en voulais. Je n'avais pas vraiment réfléchis, j'avais agis, encore une fois. Je devais penser un peu plus a ce que j'allais faire, plutôt que de penser a ce que j'avais déjà fait. Sa question me déstabilisai un peu, ainsi elle savait... "Non." répondis-je sincèrement. Ce n'était pas une question de mieux ou pas, mais Alice je l'aimais et donc, c'était bien plus agréable, parfois même je me sentais parcouru de frissons lorsqu'elle m'embrassait avec fougue. Je vins poser un baiser sur ses lèvres, doucement, me demandant même si j'en avais encore le droit, puis passai un bras par dessus sa taille et posai finalement la tête sur le coussin, la prenant contre moi. "Toi je t'aime, c'est pas pareil. Tu me fais sourire rien que quand je te vois, j'ai sans cesse envie de t'avoir contre moi et tu me manquerais vraiment trop si tu partais vendredi..." dis-je, sincère.

Il se rapprochait de moi, se mit sur le côté et me regardait alors que je lui demandais si elle embrassait mieux que moi. Sa réponse eu l'effet d'un poignard, oui, il l'avait embrassé, donc les rumeurs qui circulaient dans la maison était fondées, j'avais décidé de ne pas les croire, j'avais cru être assez forte pour me dire qu'il faisait ce qu'il voulait, je ne savais même pas si nous étions un couple, je savais qu'il m'aimait, il me le répétait alors, je rouvris les yeux et tournais la tête pour le regarder alors qu'il terminait. Tentait-il de se racheter de l'avoir embrassé? Je n'avais pas envie de lui en vouloir, au fond de moi, je me sentais plus triste encore, mais j'affichais un bref sourire forcé pour lui montrer que je ne lui en voulais pas. Je me rapprochait de son corps, me mis également sur le côté et me collait tout contre lui, fermant les yeux, j'avais besoin de sa présence près de moi, simplement. Si je partais vendredi, il ne restait que deux semaines l'un sans l'autre, ça pourrait changer, j'en étais sûre. « Je t'aime aussi Nolan » Je venais de le dire, à mon tour, cela faisait de nous un couple? Aucune idée, je m'en fichais, j'étais bien avec lui. Je me retournais sur moi même pour me mettre sur le côté mais lui faisant face, je déposais mes lèvres sur les siennes en un tendre baiser.

Après mon baiser, il le prolongea, sans un mot d'abord avant de me dire une phrase qui me surprise, j'écarquillais les yeux et souris, je fronçais les sourcils et me mit à réfléchir. Je caressais doucement sa joue avant de poser ma main sur l'une de ses hanches, lui murmurant, oui, je murmurais doucement « Tu es en train de me dire que tu ... qu'on ... qu'on deviendrait un couple officiellement ? » Je tentais de lire dans ses yeux, savoir ce qu'il pensait, peut être n'était-ce pas ça mais ne venait-il pas de me dire qu'il voulait qu'on soit fidèles. Le comme tout le monde me gênait. « Je n'aime pas être comme tout le monde ... Mais je t'aime sincèrement et ... je t'aime » J'affichais un sourire et le regardais avec une passion dévorante, alors nous ne serions plus le fake couple de l'émission, Cupidon nous avait réellement envoyé sa flèche en plein coeur, nous nous aimions vraiment, pour de vrai, c'était étrange mais plaisant, à ce jour, Février devenait une meilleur mois.