» commençons donc. peux tu te présenter ? et nous faire part de ta courte expérience de la vie, de ton peu d'existence ? en somme, qui es tu réellement ? tes convictions, tes buts dans la vie, les règles à ne jamais transgresser selon toi.. rends nous curieux !
Moi c'est Jade, 24 printemps et je vis désormais à Vienne depuis quelques années déjà. Je crois bien que cette phrase d'accroche pourrait simplement vous suffire. Je n'ai plus de travail. J'attends qu'on me donne une direction à ma vie, j'attends. Je ne sais pas encore quoi, je vous tiendrai au courant. Mon problème est que je suis douée dans des domaines futiles. J'étais douée pour distraire ceux qui pouvaient s'offrir une place à une représentation à l'Opéra. Toute ma vie je me suis employée à caresser mon rêve de gamine du bout des doigts, celui d'être une ballerine célèbre. Une poupée animée qui fait halluciner les mômes de cinq ans dans son tutu pastel avec ses gestes gracieux. Je me suis pliée aux entraînements inhumains dont le rythme était insoutenable, les répétitions ponctuées de nombreuses fractures qui me donnaient l'impression d'avoir la vie type d'une danseuse classique. Il faut bien souffrir pour s'élever, et j'adorais ça. J'ai fini par être acceptée dans le ballet de Vienne, ce qui nous a obligé, avec ma sœur à quitter la belle Amérique pour l'Autriche laissant derrière nous des parents évoluant dans le milieu fermé de l'art. J'ai vécu mes plus belles années de ballerine, j'étais la soliste, j'étais celle qui se détachait du reste, celle qu'on mettait en valeur, la presse me décrivait comme une étoile montante. Autant jalousée qu'adulée, la haine est ce qui me motivait à rester au sommet de mon art. Mais je me suis embrasée lors de mon ascension fulgurante, je me suis crashée. La rumeur a rapidement enflé dans les rangs des petites ballerines de second plan, celles qui me servaient de fond lorsque j'évoluais sur la scène, que j'étais tombée enceinte, et que mon état considéré comme hérétique chez nous m’empêchait de continuer. La vérité est bien plus humiliante, je crois que la concurrence a fait imploser mon cerveau, que la pression a achevé le travail de destruction que j'effectuais sur ma personne depuis quelques années. Et maintenant ? Qui suis-je ? Jade, ballerine déchue. Électron libre sans place ni aucune utilité actuellement. Je pourrais toujours vous trouver des titres plus poétiques les uns des autres mais on en arrive toujours au même point. Je m'efforce simplement de retrouver la vie que j'ai manqué en m'investissant dans ce projet qui me fut aussi nocif que porteur, je renoue doucement avec ma vie sociale, je tente de m'adapter à ce monde qui m'a arraché ma bulle de gloire sans que je puisse lui en vouloir. J'essaie de me fondre dans la masse, d'être comme vous sans courir après un idéal obsédant à atteindre comme je l'ai fait avant. Mais je crois que je commence à apprécier ce mode de vie bien que j'ai l'impression de ne pas avancer.

» maintenant, passe à une auto description. qu'est-ce qui aux yeux des autres te rend unique ? en quoi peuvent-ils t'aimer ou te détester ? quels défauts te reproche-t-on le plus souvent ? essaie de t'imaginer au travers du regard des autres. n'hésite d'ailleurs pas à nous faire part de ton opinion face à tout ça.
Je suis celle dont le comportement indispose, celle dont l'absence de mimiques fait frémir, celle qui semble avoir un quota de sourires à distribuer tant l'errance et le trouble semblent régner sur son visage. Incapable de ramasser les pensées qui se fracassent bruyamment et douloureusement dans ma boite crânienne, je suis celle qui donne l'impression d'être née dans un monde qui n'est pas le sien, qu’elle ne maîtrise pas. Je suis celle dont on se méfie parce que les attitudes sont si incohérentes qu'elles peuvent paraître peu sincères. On dit que je suis celle qui a perdu son objectif, on me considère comme éteinte alors que je suis tout le contraire, je suis simplement obligée d'observer le monde afin de le comprendre pour compenser ma maladresse sociale due à des années coupée des autres, plongée et submergée par la danse. Je suis celle dont on ne voudrait pas disséquer la matière grise de peur de ce qu'on pourrait y trouver. Je suis celle qui fuit son propre reflet de peur de comprendre ce qu'elle pourrait être vraiment. Voilà ce que j'inspire, un amas d'idées bien confuses, sûrement à mon image. Je ne me plais pas, mais paradoxalement je ne me donne pas les moyens de changer parce j'ai pris l'habitude d'être celle dont on excuse le comportement déviant. On me dit fracassée. Je ne prendrai même pas la force de nier, pendant de longues années, je me suis conditionnée, privée, j'ai pris sur moi pour une chose que je n'obtiendrai jamais. Problème existentiel n'est-ce pas ? Alors non, je ne babille pas futilement, je ne fais pas de plans saupoudrés de bonheur et paillettes et non, je ne suis pas l'optimisme incarné. Mais en échange, je peux être câline, douce et à l'écoute. J'ai besoin des autres car ils sont une barrière pour éviter que la déception ne s'infiltre en moi et ne dévaste tout sur son passage. Ce sont eux qui me maintiennent difficilement hors de l'eau, alors que la pression des profondeurs des eaux menace de me faire imploser. Je suis celle qui statue indéfiniment sur son sort : se laisser aller, couler ou continuer à combattre. Je suis une fille qui s'occupe des autres mais incapable de prendre soin d'elle parce que je me complais dans le brouillon que je représente. J'ai pris l'habitude de ne pas avoir de fil directeur désormais, je suis en chute libre sans savoir quand le supplice s'arrêtera, alors j'oscille entre des extrêmes en m'épuisant plus moi-même que les autres. Je passe du sourire aux larmes facilement, il m'arrive d'être glaciale et de le regretter la seconde d'après et de tenter lamentablement de me rattraper, l'inverse est possible, ma douceur et ma tolérance peuvent aussi m'exaspérer et je vais tout pour y remédier. Je suis celle dont l'imprévisibilité du caractère effraie parce que je suis celle qui n'a plus rien à perdre, je suis celle dont la sensibilité surprend parce que les apparences sont tellement trompeuses, je suis celle dont l'existence dérange parce qu'aucune solution n'est trouvée à l'équation que je représente.
» que représente l'amour à tes yeux ? une triste description de sentiments inexistants et utopiques, un partage que tu n'as encore vécu, trouvé ou encore un souvenir malheureux que tu ne souhaites pas revivre ?
L’amour je l’ai lu, je l’ai regardé, je l’ai dansé mais je ne l’ai jamais vécu. Parce que je n’en n’ai ni le temps, ni l’envie, ni la force. Est-ce que je regrette ? Non parce que je suis habituée, en tant que spectatrice, à assister aux déchirements de mes amis entre eux, à leur colère, à leur jalousie, à tout ce que je déteste. Suis-je passée à côté de ma vie ? Je ne pense pas pour autant, cela ne m’a pas empêché de flirter avec des garçons qui ne m’intéressaient pas au départ, juste pour essayer. Je crois à l’amour avec un grand A, pour les autres, je ne me sens pas concernée parce que je ne me sens pas encore prête à le trouver. A accepter. Je n’ai pas envie d’être amoureuse parce que je sais très bien que pour moi, cela signifierait le début d’une certaine dépendance envers cette personne et je ne sais pas qui de nous deux serait à plaindre. Je n’ai pas envie d’être amoureuse parce que cela apporterait une entrave supplémentaire à mon âme enchaînée. Je n’ai pas envie d’être amoureuse parce que cela voudrait dire que je serai obligée de partager, de prendre en compte son intérêt alors que j’en oublie déjà le mien la plupart du temps. Je n’ai pas envie d’être amoureuse parce que j’ai peur que cela ne soit pas réciproque et donc que je me fracasse à 200km/h contre un mur pour finir comme une poupée désarticulée. Je n’ai pas envie d’être amoureuse parce que j’ai peur de ne pas assurer, de décevoir. Je n’ai pas envie d’être amoureuse pour l’instant.
» penses tu connaître ce sentiment dans l'émission ? pourquoi fake lover plutôt qu'une autre télé-réalité ?
Non je ne pense pas, mais de toute façon, on n'a généralement pas raison sur ce qu'on pense trouver en s'embarquant dans une aventure comme Fake Lover. On subit. Je me suis dit que j'avais besoin de me confronter à la diversité de notre monde et Fake Lover me semble une option acceptable pour le moment. L'annonce des castings m'est apparue, comme un signe, je n'ai pas cherché plus loin. J'ai besoin de me tester et c'est une possibilité que m'offre cette télé-réalité.
» que choisis-tu entre amour ou argent ? quelle est ta ligne directrice ? pourquoi ?
Choisir entre la peste et le choléra. L'argent rend con et l'amour rend aveugle à ce qu'on dit. Je pense que je pencherai pour l'argent, même si la plupart du temps il ne sera virtuel. Je n'ai pas une stabilité financière qui me permet de fermer les yeux sur une certaine somme, je pense qu'à un moment il faut être réaliste. Ce n'est pas une réponse qui fait rêver mais je choisirai donc par défaut l'argent.  
» que ne saurais-tu supporter chez ton futur partenaire ? certains défauts t'horripilent forcément. la passivité, la domination, le machisme ou féminisme, etc.
Tout et rien. Parfois je pourrais m’accommoder de sa personnalité toute entière en me disant que je n’aurai pas pu mieux tomber, et certaines journées, rien qu’entendre sa respiration m’agacera et je serai bien capable de lui inventer des défauts imaginaires simplement parce que je suis de mauvaise humeur. Comment fait-on ? Si je devais m’accorder sur une idée : je dirai que je ne supporterai pas l’impatience, ou l’imprudence puisque nos destins sont liés. Je ne veux pas d’un cerveau égoïste dont les neurones n’ont pas appris à fonctionner normalement au point de nous mettre tous les deux en danger au sein du jeu.  
» quel serait le fantasme, homme ou femme, idéal à ton regard? physiquement et psychologiquement.
Mon fantasme est aussi imparfait qu’ordinaire. Mon fantasme serait la bouée à laquelle je me raccroche constamment. Un homme qui sera capable de me maintenir sous l’eau gelée lorsque je délire, ou lorsque je m'aventure trop loin. Un homme qui sera capable de me faire prendre conscience de mes dysfonctionnements sans me brusquer pour autant. Doux sans pour autant être soumis. Mon fantasme est un héros de tous les jours. Il ne serait pas d’une beauté transcendante sûrement parce que je n’accorde que peu d’importance au physique. Mon fantasme est un illusionniste : il est capable de détourner mon attention pour m’épargner. Disponible sans pour être autant à mon service, drôle sans pour autant être sarcastique tous les jours, sportif sans pour autant rivaliser avec les plus grands, indépendant sans pour autant être négligent envers ma personne, compréhensif sans pour autant tout pardonner, vif sans pour autant être nerveux, ambitieux sans pour autant être écrasant ... Mon fantasme est mesuré. C’est tout.

» commençons donc. peux tu te présenter ? et nous faire part de ta courte expérience de la vie, de ton peu d'existence ? en somme, qui es tu réellement ? tes convictions, tes buts dans la vie, les règles à ne jamais transgresser selon toi.. rends nous curieux !
Je ne pense pas que ma vie vous passionnera au point d'en écrire un roman, qu'on se le dise, à vrai dire ça me gonfle toujours pas mal de devoir me confesser par rapport à mes erreurs du passé, comme si il m'était impossible de tourner la page. Moi c'est Grey, j'ai vingt-six ans et j'habite pas loin d'Edmonton, au Canada. Je n'ai pas toujours vécu là bas à vrai dire, non, je suis né à Brooklyn aux Etats-Unis, et on ne peut pas dire que j'ai eu une enfance facile. Disons que j'avais toujours tendance à faire les mauvais choix, même quand j'en avais parfaitement conscience. J'étais jeune, complètement con et inconscient, je le sais aujourd'hui. A vrai dire, je crois que j'ai toujours été quelqu'un de particulièrement influençable. Pas par les autres, non, mais plutôt par la chaleur du moment. Le genre de gars qui s'enflamme rapidement, qui perd la raison lorsque l'excitation devient trop forte. Alors oui, j'étais pas un gamin facile à gérer, et ma mère n'a d'ailleurs pas tardé à couper les ponts. A dix-huit ans, j'étais sans domicile fixe. Oh, je ne dormais pas dans la rue, non, plutôt du porte à porte, chez des potes, ou des mecs pas franchement fréquentables. Je n'ai jamais fait de prison, ni rien, parce que j'ai toujours eu cette conscience de ne pas aller trop loin. Au fond, je faisais tout ça pour épater la galerie, comme pour me prouver à moi-même que je n'avais aucune limite, ce qui n'était évidemment pas le cas. Je sais, j'ai pas choisi la meilleure façon de me vendre, mais j'arrive au dénouement, ne vous en faites pas. Par la suite, j'ai déménagé au Canada, j'avais vingt ans, pas un rond, et un profond désir de rédemption. C'est con, parce que j'aurais du l'avoir bien avant, vous savez, avant de perdre de vue ma mère et tout, mais bon, on choisit pas franchement sur le moment. J'ai entamé des études dans les forces de l'ordre, et aujourd'hui, je peux clairement vous dire que ma vie a repris son droit chemin. Oh, je sais, j'ai pas franchement la tête d'un flic, mais eh, au moins je sais ce que traversent les gosses à problèmes, et je pense être plutôt pas mal respecté dans mon unité.

» maintenant, passe à une auto description. qu'est-ce qui aux yeux des autres te rend unique ? en quoi peuvent-ils t'aimer ou te détester ? quels défauts te reproche-t-on le plus souvent ? essaie de t'imaginer au travers du regard des autres. n'hésite d'ailleurs pas à nous faire part de ton opinion face à tout ça.
Je peux paraitre un peu sauvage aux premiers abords, c'est ce qu'on me dit souvent. Je ne suis pas mal éduqué, du moins, j'essaie de ne pas l'être. Voyez', mon métier m'a en quelque sorte permis de refaire mon éducation, d'entrer dans les rangs et d'arrêter les conneries une bonne fois pour toute. On a tous été jeune, vous savez ce que ça fait de se sentir libre comme jamais, et ce même si la société n'a jamais eu autant d'emprise sur vous qu'à ce moment. Je suis né dans un milieu assez défavorisé, mais je ne regrette pas mes origines non, car c'est ainsi qu'a toujours été ma vie. Par chez moi, on se connait tous, mes potes sont des amis de longue date, et même si ça en amuse pas mal de me voir avoir rejoint l'autre côté de la barrière, ils ne me jugent pas pour autant. A vrai dire, je crois qu'ils m'ont tous, peu à peu, pris en exemple. J'aime pas trop ça, je suis pas l'image parfaite du gars sans défaut. Je suis trop sensible, trop à fleur de peau. pas sur tout, évidemment, car au fond, je reste quelqu'un d'extrêmement patient, seulement je sais que même si je ne le montre pas forcément, j'ai souvent du mal à encaisser, c'est comme ça. Je ne suis pas aussi dur à cuire que ce que mon apparence peut renvoyer. Ma mère me qualifie souvent d'imprévisible, et n'arrive jamais à bien se faire une idée de ce qu'est ma vie maintenant que j'ai quitté le nid familial. Ah oui, parce que depuis, on a repris contact, vous savez, enfin maintenant que ça va mieux d'mon côté. Il est vrai que j'aime bien les défis, j'aime que l'on me dise non, simplement pour leur prouver que je suis capable de leur faire changer d'avis. Déterminé, je l'suis oui, mais pas pour tout et n'importe quoi, juste pour ce et ceux qui comptent. Autrement, je ne suis pas un grand bavard, ni en grand amateur de blagues à tout va. Je suis amusant, à ma manière, j'aime bien me moquer en silence des gens... Je crois qu'au fond, je ne peux pas m'empêcher de juger tout ce qui m'entoure, oui, peut-être ai-je un esprit d'analyse un peu trop poussé. Il faut dire que donner mon avis, c'est ce que je sais faire de mieux, que ça plaise ou non. D'ailleurs, je n'ai pas franchement de tact non plus, et ça, c'est ce qui m'a causé le plus de problème et ce depuis toujours. C'est pas un manque d'intelligence, enfin, je ne crois pas, juste que j'aime que l'on me dise les choses telles qu'elles sont, ne pas passer par quatre chemins, alors forcément, j'en fais de même avec les autres.

» que représente l'amour à tes yeux ? une triste description de sentiments inexistants et utopiques, un partage que tu n'as encore vécu, trouvé ou encore un souvenir malheureux que tu ne souhaites pas revivre ?
Alors pour être tout à fait honnête, votre émission m'a peut-être coûté ma relation, oui parce que je fréquente quelqu'un depuis maintenant quelques mois. Charleen qu'elle s'appelle, on s'est rencontré via une application, parce que clairement, je suis vachement mauvais en matière de relations, et que je ne sais jamais trop où croiser des gens qui me correspondent. J'ai eu pas mal de relations par le passé, certaines plus longues que d'autres, mais on ne peut pas dire que ça soit des exemples, vu qu'aucune n'a marché. J'ai vingt-six ans, et franchement, je ne sais pas encore vraiment si j'ai ressenti ce que vous qualifiez "d'amour". Avec Charleen, je suis bien, je ne vous le cache pas, mais je crois que c'est encore trop tôt pour que je sache pleinement si j'ai de réels sentiments pour elle. De son côté par contre, je crois que tout est bien défini. Au fond elle a peur que j'aille voir ailleurs, d'ailleurs elle m'a clairement fait comprendre que si je mettais un pied ici, elle me quitterait et ne regarderait même pas une seule émission. C'est un peu relou, ça m'a fait hésiter, mais bon, je fais ça pour moi et pas pour elle, et si elle n'est pas capable de faire un effort, c'est que y'a probablement mieux qui m'attend ailleurs.

» penses tu connaître ce sentiment dans l'émission ? pourquoi fake lover plutôt qu'une autre télé-réalité ?
Franchement, ça m'étonnerait. Comme j'ai pu vous le dire, j'ai jamais franchement eu des sentiments forts pour quelqu'un. Non pas que je sois insensible ou quoi, mais simplement parce que ça ne m'est pas arrivé. C'est con, mais je crois vraiment au truc de "the one and only" alors que je ne devrais probablement pas. Mes potes vont tellement se foutre de ma tronche quand ils vont m'entendre dire ça, bon dieu. Pour eux, je suis un peu trop coincé, enfin, dans le sens où voilà, je pense trop. Ils sont plutôt du genre à passer à l'action quand bon leur chante, par rapport à moi. Parfois j'essaie de faire un effort, histoire de pas passer pour un crétin, surtout quand ils me présentent des gens, mais bon. C'est pas naturel chez moi. Sinon, pour ce qui est d'avoir choisi Fake Lover, on ne va pas se mentir, c'est carrément la plus grosse télé-réalité, et l'une des seuls où les candidats n'en ressortent pas totalement ridicules. Et ça, c'est un gros plus, je crois.

» que choisis-tu entre amour ou argent ? quelle est ta ligne directrice ? pourquoi ?
Aucun des deux, je pense. Enfin je sais pas. Ça dépend ce que vous entendez par 'amour' parce qu'en réalité, moi je groupe tous les gens que je connais dedans, et dans ce cas, j'opterai pour ça. Parce que je suis convaincu que l'argent ne fait pas le bonheur, d'ailleurs ça m'a jamais emballé, tout ce qui peut être matériel. Evidemment, avoir des ronds, c'est toujours mieux, mais en soit je ne trouve pas ça particulièrement indispensable.

» que ne saurais-tu supporter chez ton futur partenaire ? certains défauts t'horripilent forcément. la passivité, la domination, le machisme ou féminisme, etc.
C'est probablement la question à laquelle j'ai le plus réfléchi avant de vous voir, parce que clairement, tout le monde, enfin plus ou moins, participe à cette émission pour avoir un aperçu de ce que ça peut faire d'être couplé avec un parfait inconnu. Et c'est d'ailleurs pour cette raison que Charleen ne veut pas m'y voir. Mais elle a pas pigé qu'on est pas obligé d'aimer l'autre quoi, qu'on peut se contenter de le supporter. Maintenant si je devais parler des défauts que je n'arriverais pas à accepter, je dirais que j'ai pas mal de difficultés avec les pots de colle. C'est pas dans mon caractère que de suivre partout quelqu'un comme un toutou, alors bon. Aussi, si elle ou il doit dépendre de toutes mes décisions, ça risque de me gonfler également, on aura tous le même âge, ou plus ou moins, du coup j'attends d'avoir à mes côtés une personne un minimum indépendante quoi, normal. Après j'en sais rien, j'ai du mal à m'imaginer dans un couple du genre déjà, donc je suppose qu'on verra bien.

» quel serait le fantasme, homme ou femme, idéal à ton regard? physiquement et psychologiquement.
Déjà il faut savoir que le sexe d'une personne m'importe peu en général. Et contrairement à ce que vous pouvez penser, mes potes ne m'ont jamais jugé là dessus, même si de base on pourrait croire qu'ils ne sont pas les plus ouverts du monde. C'est faux. Franchement, même moi j'ai été agréablement surpris lorsque je leur ai dit. J'ai pas fréquenté énormément de mecs jusqu'ici, parce que c'est pas trop ce que je rencontre le plus dans mon entourage, mais voilà. Je pense que mon idéal serait avant toute une personne extrêmement patiente, qui aime prendre son temps, peser le pour et le contre avant de s'engager pleinement dans une relation. Je n'dis pas que je n'aime pas le "feu de l'action" car vous l'avez compris, je suis quelqu'un d'assez direct, mais il y a "l'action" et "s'engager", je trouve que c'est deux choses totalement différentes. Aussi, j'aimerais quelqu'un de toujours honnête, genre si je ressemble à rien au réveil, je préfère limite qu'on me le dise, vous voyez ? Là aussi, c'est normal. Quelqu'un d'indépendant, de sociable, un peu mystérieux aussi, parce que ça ne fait jamais de mal. Quelqu'un qui aurait sa vie en ordre un minimum, quoi. Je n'ai pas fait du tris dans la mienne pour me plonger dans les problèmes d'autres.

» commençons donc. peux tu te présenter ? et nous faire part de ta courte expérience de la vie, de ton peu d'existence ? en somme, qui es tu réellement ? tes convictions, tes buts dans la vie, les règles à ne jamais transgresser selon toi.. rends nous curieux !
Je ne sais pas ce que vous avez fait à la dernière candidate, mais la pauvre semblait tout simplement terrifiée en sortant d’ici. Je veux bien croire que vous soyez un brin intimidant pour le commun des mortels, mais tout de même… Bref, trêve de bavardage, je suis ici pour vous parler de moi, et pas des autres. Surtout de ceux qui ne méritent même pas qu’on leur accorde toute cette attention, et dont on oubliera bien vite le nom. Le mien, par contre, vous vous en souviendrez : Lorena. La vingtaine bien avancée, autant le dire, je suis dans la fleur de l’âge avec mes vingt-huit années au compteur. Le fait que j’ai l’air d’en avoir cinq de moins à de quoi faire des jalouses, et je suis désolée pour toute celle qui se sente menacer par ma perfection brésilienne. C’est reconnu : les femmes de mon pays sont parmi les plus belles au monde - Gisele Bündchen, pour n’en citer qu’une seule. J’ai pourtant dû quitter Sao Paulo, là où je suis née, pour m’installer à Santa Monica avec mon père, peu de temps après le divorce de mes parents. J’avais six ans, à l’époque. Avec du recul, ce fut la meilleure chose qui me soit arrivée. Mon père, un avocat reconnu de par ses pairs, naviguait avec aise dans un milieu plutôt mondain. La transition ne fut pas bien difficile, en comparaison d'avec ma petite vie tranquille en compagnie de ma mère, un médecin terre-à-terre, beaucoup trop sérieuse. Je me suis fondu dans le moule sans grande difficulté, et j'ai grandis en côtoyant la vie frivole de LA et les magnifiques plages de sable blond ma contrée. À dix-sept ans, en plus de faire des études à l’UC Berkeley pour obtenir mon MBA et quelques contrats de mannequinat, je deviens stagiaire à la William Morris Agency, l’une des plus importantes agences artistiques dans le milieu. Mon père, évidemment, a usé de ses contacts pour me permettre d’obtenir un poste là-bas. WMA, qui devint WME en 2009, compte parmi ses principaux clients, et les nombreux services qu’il leur a rendus méritent quelques bénéfices en échange. Je pourrais lui en être reconnaissante, mais si je suis encore là aujourd’hui, c’est n’est que le fruit d’un travail acharné et sans faille. Je n’ai jamais quitté l’entreprise depuis, grimpant les échelons et apprenant des meilleurs. Ma verve et mon entêtement ont d’ailleurs suscité l’intérêt d’un des grands noms de l’entreprise, Ari Emanuel lui-même. Il est mon mentor, et je marcherai volontiers dans ses pas pour être à la tête de cette imposante machine qu’est WME. Mon père et moi formons désormais un duo pratiquement invincible et j’aime croire que mes clients sont les artistes les mieux représentés du show-business américain. Dans tous les cas, ils ne s’en plaignent pas!

» maintenant, passe à une auto description. qu'est-ce qui aux yeux des autres te rend unique ? en quoi peuvent-ils t'aimer ou te détester ? quels défauts te reproche-t-on le plus souvent ? essaie de t'imaginer au travers du regard des autres. n'hésite d'ailleurs pas à nous faire part de ton opinion face à tout ça.
On m’a souvent comparée à un orage : certains l’apprécient pour sa beauté, d’autres le détestent à cause de sa violence. Il est vrai que je déplace beaucoup d’air sur mon passage, et que je ne laisse personne indifférent. Je suis une femme forte, ayant un caractère fort, et je suis consciente que ça ne plait pas à tout le monde. Sauf que je m’en fiche complètement. L’opinion qu’on a de moi me laisse de marbre, et je n’en garde que ce qui m’intéresse vraiment. Le reste, je le balaie du revers de la main. Dans ce métier, si on s’arrêtait à chaque critique ou au moindre commérage, on ne ferait pas long feu. Moins on leur accorde d’attention, et moins on leur donne de crédit. C’est comme ça que ça fonctionne. C’est aussi ce que mon père m’a appris. Ça et plusieurs autres choses, dont ne me fier qu’à personne d’autre que moi-même pour réussir. Travailler fort, foncer la tête baisser, ne jamais regarder en arrière et croire en ses capacités, voilà la véritable clé du succès. Je considère n’avoir besoin de personne, être une femme indépendante, sûre d’elle-même. Toutefois, je sais reconnaître le talent chez autrui – j’en ai fait mon métier, après tout – et je me fis énormément à mon instinct quand vient le temps de choisir la personne avec qui j’ai envie de travailler. Si la connexion ne se fait pas lors de la première rencontre, si je n’ai pas ce feeling que notre collaboration ne m’apportera que du bon, alors c’est inutile, je refuse. Catégoriquement. C’est non négociable. Avec moi, il n’y a pas de zone grise : que du noir et du blanc. Et si, en général, vous vous trouvez dans l’une de ces catégories, il est presque impossible d’en sortir. Bien que ce soit réalisable. Certains y sont parvenus. Des gens qui ont su se tailler une place de choix dans ma vie, de par leur entêtement. D’autres qui ont connu ma rage et ce côté plus désagréables de ma personne que vous ne souhaitez pas rencontrer. Ma confiance, je ne la donne pas à la légère, et il est si facile de la perdre. Ne jouez pas avec le feu, vous vous en brulerez les ailes.

» que représente l'amour à tes yeux ? une triste description de sentiments inexistants et utopiques, un partage que tu n'as encore vécu, trouvé ou encore un souvenir malheureux que tu ne souhaites pas revivre ?
Ma vie est une succession de "presque" relations. Une liste interminable de déceptions et de désillusions, à laquelle j’ajoute une bonne couche d’amertume. Des hommes et des femmes qui sont entrées dans ma vie, qui y sont restés le temps de quelques jours, quelques semaines… voir quelques mois pour certains (un miracle!). Mais ils ont tous fini par en sortir. Aucune de mes fréquentations n’a même jamais eu le privilège de s’afficher en ma compagnie, officiellement parlant. Je n’ai jamais voulu m’investir à ce point avec l’une d’elles - elles n’étaient pas dignes que je leur ouvre mon cœur. Personne ne l’a jamais été, d’ailleurs. Je suis l’éternelle célibataire, la bourreau des cœurs. Celle que l’on préfère choisir pour une nuit plutôt que pour la vie. Et ce rôle me colle plutôt bien à la peau.

» penses tu connaître ce sentiment dans l'émission ? pourquoi fake lover plutôt qu'une autre télé-réalité ?
Rencontrer l’amour, le vrai, dans une émission de téléréalité? Aussi bien croire au prince charmant. Non, définitivement, ce n’est pas pour moi. Aucune chance que la flèche de ce petit Cupidon m’atteigne en plein cœur. Peut-être qu’elle toucherait mes zones érogènes, ça, par contre, je ne donne aucune garantie. Je n’ai pas prévu d’être sage comme une image, l’ai-je seulement déjà été? Je passerai surement le temps en flirtant ici et là avec les intéressants spécimens que vous me fournirez, et ce sera largement suffisant pour combler mon appétit. D’après ce que j’en ai vu, vous ne lésinez pas sur le critère beauté, dans cette émission. C’est l’un de vos principaux atouts, d’ailleurs. Car si le casting n’était pas au niveau, jamais vous n’auriez atteint cette notoriété qui vous précède, partout où vous passez. C’est la raison pour laquelle j’ai choisi cette émission : pour sa réputation. Qu’on aime ou qu’on déteste, on en parle quand même, et c’est ça le plus important. Comme le dirait bien ma chère petite Taylor : Haters gonna hate !

» que choisis-tu entre amour ou argent ? quelle est ta ligne directrice ? pourquoi ?
À croire que vous n’avez pas écouté mes dernières réponses, comme c’est charmant. Je n’hésiterais pas une seule seconde entre les deux : je prends l’argent et rien d’autre. D’une façon ou d’une autre, je ne sortirais pas ici les mains vides, victoire ou pas. Avec le bassin de talents potentiels auxquels j’aurais à faire, et que je côtoierais pendant trois mois, il y a de fortes chances que l’un de vos petits protégés devienne l’un des miens à sa sortie. Et puis, cet argent que je pourrais gagner en atteignant la plus haute marche du podium, je pourrais aisément en faire le triple en propulsant sur le devant de la scène la prochaine coqueluche des plus grands réalisateurs ou la mannequin la plus en demande des catwalks du monde entier. Je n’ai aucune pression sur les épaules, et aucune attente. Mon intuition ne me trompe toutefois pas : Cupidon, tu ne vas pas me décevoir.

» que ne saurais-tu supporter chez ton futur partenaire ? certains défauts t'horripilent forcément. la passivité, la domination, le machisme ou féminisme, etc.
Si je commence tout de suite à imaginer le pire partenaire qui soit, et à vous énumérez chacun de ses défauts et mauvais plis, et à faire une liste de tout ce que je déteste chez lui, autant dire que je ne souhaite qu’une chose, et c’est de me retrouver jumeler ce cauchemar ambulant. Non, désolé, ça ne sera pas aussi simple, je n’embarquerais pas dans ce petit jeu malsain! Faites-moi la surprise de me jumeler avec qui conviendra à vos pseudos-critères et je me ferais moi-même une idée de sa qualité de partenaire en l’étudiant de près pendant trois mois. Nous en reparlerons ensuite.  Je suis curieuse de voir qui d’entre nous aura gagné son pari, au final.

» quel serait le fantasme, homme ou femme, idéal à ton regard? physiquement et psychologiquement.
Le nombre d’hommes que je risque de détruire rien qu’en listant mes nombreuses demandes… Car je suis une femme exigeante, je l’ai toujours été. Je ne voudrais surtout pas briser le petit cœur de vos nombreux téléspectateurs qui s’imaginent déjà me passer la bague au doigt. Les chances pour que l’un d’eux corresponde à toutes mes atteintes sont si minces, de toute façon, que je n’ai point l’envie de perdre mon temps à vous les citer. Et même s’il se trouvait là, devant moi, splendide dans sa perfection incarnée, je trouverais probablement quelque chose à en redire sur lui. Je ne suis jamais satisfaite, jamais. Et ce n’est pas prêt de changer.