Je souris, elle ne s’en rendait pas compte mais elle avait vraiment l’air d’une petite fille dans son monde et c’était assez charmant. Je souris, c’était plus fort que moi elle me faisait sourire, elle était pleine de bonne humeur en fait. « Il en faut bien un qui parle. Je n’aime pas le silence. » dis-je en tournant mon regard pétillant vers elle. J’avais envie de la connaitre finalement. Alors elle me dit son âge et j’ouvris de grand yeux « Mais non ! Tu ne les fais pas sache le… » puis sa dernière réplique me fit sourire, le surnom était particulièrement flatteur même si j’étais conscient de plaire « 21 ans, oui, bientôt 22. Alors… Parle moi de toi. Surtout des détails insolites, la banalité on s’en fou, on le découvrira bien assez tôt. » dis-je avec un sourire, espérant juste qu’elle ne le prenne pas mal.

Il n'aimait pas le silence, nous voilà avec un point en commun. Il me sembla tout à coup beaucoup plus jovial alors que le courant passait entre nous. C'était agréable, j'aimais bien m'entendre avec les autres, je n'aime pas la colère et la méprise, ce genre de trucs. J'eus un léger rougissement alors qu'il déclarait que je ne faisais pas mon âge. Ma parole, j'étais redevenue une adolescente, il fallait que je me calmes un petit peu ! Mais bon, pas de gêne, ce n'était pas vraiment le moment. Replongeant mon doigt dans le beurre de cacahuètes, j'enregistrai le fait qu'il n'avait que 21 ans. Et bien ! Bah, malgré que pour moi, ça ne changeait pas grand-chose, ce n'était que des chiffres. « Alors… Parle moi de toi. Surtout des détails insolites, la banalité on s’en fou, on le découvrira bien assez tôt. » J'eus un petit ricanement. Il n'y allait pas par quatre chemins, c'était à son honneur. « J'ai déjà gagné un expo-sciences à la petite école. Et pourtant, je n'ai jamais dépassé le 50 % à l'école, il faut trouver l'erreur ! » riais-je. M'installant plus confortablement, je réfléchis à quoi lui raconter. « Mon premier baiser fut le fils du propriétaire du lave-o-maton près de chez moi. Et ironiquement, ma première fois était dans ce même lave-o-maton. C'est assez insolite, non ? Et toi Lennon, dis-moi ce qui te rends spécial. »

Je me doutais bien que ce serait plus intéressant d’avoir des détails insolites et ce fut le cas, ça me fit même un peu rire, être nulle en sciences et gagner ce genre de concours ? Faut le faire, encore pire, avoir sa première fois dans un tel endroit. « Plutôt oui ! Alors moi… J’aime manger des pâtes avec du ketchup et de la crème fraiche. Au tennis je ne sais faire que des revers, je n’arrive pas a toucher la balle autrement ! Du coup j’ai arrêté… Et je déteste cuisiner. Plus que tout. » Allez savoir pourquoi d’ailleurs, je trouve ça chiant de cuisiner et non je ne retire aucun plaisir a recevoir des compliments une fois que les gens mangent. De toute manière je n’en recevrais surement pas vu mon talent pour la cuisine. Talent proche de celui d’un manchot aveugle.

J'éclatai de rire. Lennon était véritablement quelqu'un d'unique. Du ketchup ? De la crème, pourquoi pas, mais du ketchup c'était un peu bizarre. Et il détestait cuisiner, c'était assez rigolo, tout le contraire de moi en quelque sorte. « Alors ce n'est pas en cuisinant un bon repas que tu séduis tes dames ? Je vais t'avouer quelque chose : moi, c'est ma technique numéro 1 » dis-je d'une voix amusée, baissant la voix, comme si je lui avouais un secret. Mais bon, l'atmosphère était légère et le courant passait très, très bien, alors c'était l'occasion de se détendre un peu. J'allais renchérir avec une nouvelle question parce que je suis bien curieuse, mais une petite musique se fit entendre dans le cellier, musique que je reconnus aussitôt. Je faillis éclater de rire. Sacré Cupidon, il faisait tout pour qu'il y ait des rapprochements. Je me tournai vers Lennon, espérant que ça ne créerait pas de malaise. Je n'étais jamais gênée d'embrasser quelqu'un, mais lui, je n'en savais trop rien, même si ça semblait ne pas être le cas. « Je crois bien qu'il faut se lancer... Je sais pas pour toi, mais tes lèvres ne valent pas la peine de perdre 1000 €. » Je lui souris donc, déposai une main sur son épaule, l'autre délicatement posée sur son visage et rapprochai son visage du mien, attendant sa réponse.

C’est dingue, je ne pensais pas que le courant passerait si bien avec quelqu’un si rapidement en entrant dans cette maison. En fait je pense que la légèreté de cette fille, sa joie de vivre font que je me sens bien avec elle, tout simplement. « Tu me ferais ta spécialité ? » demandais-je en souriant, j’aimais manger, je n’aimais juste pas préparé la nourriture que j’allais ingurgitée. Puis la musique de cupidon se fit entendre, j’eus un sourire, c’était un bon prétexte pour embrasser la jeune fille qui, soyons franc, était très charmante. Elle s’approcha alors de moi me demandant presque la permission tandis que je glissais une main dans sa nuque, l’embrassant un peu plus longtemps que ce à quoi cupidon ce serait sans doute attendu. Mais bon, ça ne semblait pas déplaire à la candidate alors pourquoi stopper les bonnes choses sis vite ? Une fois le baiser terminé je retirai ma main mais gardai un contact visuel avec ses yeux « Nous sommes d’accord. Quoi que même gratuitement je serais d’accord de réitérer l’expérience. » dis-je un brin provocateur, un petit sourire aux lèvres.

Je haussais un sourcils, il était clair et net qu’elle ne changerait pas d’avis, en tout cas pas la maintenant dans la seconde, un sourire plus amusé cette fois se dessina a nouveau sur mes lèvres « Bah, il y a beaucoup de femmes ici ! » dis-je amusé, bien sur je n’étais pas ce genre d’homme, qui prend une femme et la jette, même si j’étais capable de le faire pour gagner ce jeu. Mais ça elle ne devait pas le savoir. Son doigt atterrit alors dans le pot de beurre de cacahuètes et elle le lécha alors juste devant moi. « En effet j’imagine que c’est le cas… » dis-je alors que la jeune femme se rapprochais a nouveau, doucement je déposai un baiser furtif sur ses lèvres. Le genre de baiser frustrant, pauvre Maelys. Je voulais voir si elle oserait elle même faire un pas.

J’eus un petit rire avant de répliquer « Ah oui et que vas-tu faire ? » je commençais de plus en plus à me comporter avec elle comme si je la connaissais depuis toujours, hors je ne savais pas d’où elle venait, si elle avait un frère ou une sœur et ce qu’elle faisait dans la vie. Finalement j’étais face à une parfaite inconnue. Que j’avais embrassé deux fois. Ce n’était pas mon genre, pas du tout. On aurait pu croire de moi que j’étais le genre d’homme a prendre des femmes pour des morceaux de viandes mais malgré ce que j’avais déjà vécu j’étais quelqu’un de romantique, il me suffisait de trouver celle qui faisait battre mon cœur. Même si ce cœur était, depuis quelques temps, entouré d’une muraille impénétrable. Après ce baiser furtif la jeune rousse ne broncha pas, elle plongea a nouveau son doigt dans le beurre de cacahuète – j’aime pas ce truc faudrait-il que je le précise un jour ? – et déposa un peu de la crème sur mon nez, je haussai un sourcils alors qu’elle s’approcha pour lécher ce qu’elle venait de faire avant de descendre sur mes lèvres d’abord doucement puis plus passionnément. J’oubliai alors qu’elle n’était encore qu’une inconnue pour moi, j’oubliai que nous étions filmé, je me contentai de fermer les yeux et de profiter de cet instant, ces lèvres étaient parfaites et nos langues se mêlaient ensemble dans un magnifique ballet. Ma main était venue a nouveau se nicher derrière sa tête, mes doigts entre ses cheveux, on avait jouer. Et on avait gagné. « Je n’aime pas le beurre de cacahuètes… » dis-je en riant doucement après avoir mit fin a notre étreinte.