With Hermès

Je ne sais pourquoi, comment, mais j'en venais à ouvrir cette porte, à descendre les marches et à m'aventurer dans la cave. Elle était humide, sombre et ... humide. Je tirais une grimace, me demandant ce que je venais de faire là, me rappelant ensuite que j'étais juste en visite. Lundi après midi, nous n'avions rien d'autre à faire que nous balader, discuter, non, il y avait trop de monde pour moi agglutiné derrière la crêpe party qu'un candidat avait proposé. La chaleur des plaques, la chaleur des trente candidats, très peu pour moi. J'avais alors prétexté vouloir aller chercher d'autres pots de pâte à tartiner pour pouvoir enduire comme il fallait le truc ...

Je laissais ma main glisser tout contre le mur froid, dans l'espoir peut être de trouver un interrupteur, ou bien même de pouvoir simplement ne pas tomber. L'escalier me paraissait long, pas plus que ce truc que je me pris dans la jambe et qui me tira un grand cri de souffrance. La douleur me fit presque pleurer, je tenais amèrement ma jambe, m'interdisant toute sorte d'injures et me promettant de ne pas me mettre en jupe ou en petite tenue dans les jours à venir au vu de l'hématome qui risquait de se loger gracieusement sur ma peau.

La porte grinça une nouvelle fois, une lumière jailli et l'arrivée d'un candidat se fit entendre « Tu es venu me sauver ? » tentais-je de lui demander.

Après un agréable weekend rempli plein de surprises, de rencontres et d'autres choses, le lundi me paraissait calme et reposant. Ce n'était sans compter sur la soirée qui s'annonçait et les nominations que j'attendais de pieds fermes. Seul ma personne comptait et j'espérais ne pas faire parti des heureux élu de la semaine. J'avais une fierté à défendre devant des milliers de téléspectateurs. Curieux de nature, je m'aventurais dans la maison, histoire de découvrir tous ses recoins et ses secrets. La chasse étaient désormais ouverte et je n'étais pas prêt de m'arrêter avant d'avoir trouver les secrets des autres candidats. Ouvrant la porte grinçante de la cave, je posais un pied dans les escaliers avant d'allumer la lumière et de trouver une habitante paumée juste en face de moi. La situation m'amusa et un léger rictus ne put s'empêcher d'apparaître sur mon visage. « Tout dépend de toi... Es-tu une demoiselle en détresse ? Si oui, je serais ton prince charmant venu te sauver de cet endroit maudit avec toute la force et la détermination dont je suis capable. »

Ce fut Hermès qui vint à ma rescousse, il alluma la lumière et je le regardais avec cet air plein d'admiration qu'on ces petites gamines devant leur idole. Je lui demandais rapidement s'il était venu me sauver mais apparemment tout dépendait de moi, étais-je une demoiselle en détresse? Avais-je besoin d'un preux chevalier? Avait-il réellement toute la force et la détermination dont il pensait, je réfléchis quelques instants avant de déclarer « Pour sûr que je suis en détresse, je n'ai même pas été capable d'allumer moi même la lumière ... Ca m'aurait très certainement évité de déglinguer ce foutu genou ! » Je le regardais de haut en bas, faisant mine de le juger, les mains sur les hanches, les sourcils froncés puis lui demandais « J'suis pas certaine que tu sois un prince charmant aussi fort que tu oses le dire ! » Serait-il capable de me le prouver? Je n'en attendais pas moins ...

Prince charmant ou chevalier servant ? Personnellement, je ne me décrirais en aucun dans l'un de ses deux catégories d'hommes. J'étais moi et c'était déjà une catégorie unique à elle toute seule. Cependant, pour le jeu et l'amusement que cela pourrait produire, je jouais un rôle. Main sur les hanches la jeune femme me dévisagea avant de me regarder de haut en bas. Qu'elle le fasse, moi je l'avais déjà fais depuis quelques heures. Je connaissais désormais son doux visages et ses formes. Elle finit par reprendre la parole. « Serait-ce un défi que j'entends là ? » Je commençais à descendre quelques marches pour me retrouver à la hauteur de la candidate. Étant bien plus que la demoiselle, j'en descendis une ou deux de plus pour être à une hauteur convenable et la prendre dans mes bras. « Je suis bien plus fort que tu ne le crois, princesse. » Puis je continuais notre descente tout en portant l'habitante dans mes bras.

Un défi? J'affirmais en hochant la tête, ni une ni deux, Hermès descendit les marches pour se mettre à ma hauteur, un peu plus bas même, pour vraiment signifier que j'étais petite, je ne dis rien et sentis le sol se dérober sous mes pieds, merde, il me portait le vicieux, affirmant par la suite qu'il était bien plus fort que je ne le pensais « Mouais, et s'il y a un truc horrible là bas? Tu le combattrais? » Ouais, genre, une énorme araignée géante toute velue, j'en frissonnais presque, mais je n'en avais pas peur ... Il descendit les dernières marches, fier de lui, c'est alors que je lui demandais « Fais gaffe si tu me poses, qu'il n'y ai pas un escargot qui traine quelque part, j'sais qu'ils aiment les endroits frais et humide comme la cave .. Enfin tu seras là pour les combattre, hein?? » Ouais par contre ... les escargots, j'en avais malheureusement la frousse totale !

Descendant tranquillement les dernières marches menant à la cave, je portais la jeune demoiselle dans mes bras avec une facilité non surprenante. A côté de moi, elle était tout petite et légère, je n'avais donc aucun mal à la porter jusqu'en bas. « Nous verrons bien ce que nous trouverons en bas. » Lui répondis-je dans un premier temps alors que je mettais enfin les pieds dans la cave. Je riais légèrement face à la dernière remarque de la jolie blonde. Pauvres petits escargots... « Je combattrais... Pour les défendre avant que tu ne les écrase. » Sourire aux lèvres, je déposais la jeune femme sans réellement regarder le sol de la cave. Il n'y avait rien à craindre d'un escargot. Enfin, je ne voyais pas pourquoi cette phobie. Du moment que je ne l'avais pas, le reste m'importait peu.

Il descendit, annonçant qu'il préféré voir ce qu'il y avait en bas, j'avais la frousse presque, ou pas, du moins, je la jouais avidement ... Sauf lorsqu'il me dévoila qu'il combattrait pour défendre les escargots et qu'il me posa à terre. Je fis mine d'être à moitié en colère, effrayée. Les mains sur les hanches, je l'enguirlandais presque « Non mais t'as pas honte ! Et s'ils me sautent dessus là comme ça d'un coup, t'as même pas vérifié, p'tete qu'il y en a un qui m'attends là bas dans le coin, juste quand tu auras tourné la tête et paf, il viendra me regarder avec ses yeux bizarres » J'avais réellement peur des escargots, je n'y pouvais rien, je ne savais pas d'où me venait cette phobie et je ne voulais pas le savoir. Je fronçais les sourcils devant l'air rieur de Hermès « Genre t'as aucune peur toi? » Je doutais qu'un être humain n'ai aucune peur, on avait tous peur de quelque chose, de quelqu'un ...

Ma demoiselle en détresse semblait énervée que je la repose à terre alors que de malheureux petits escargots tout mignon aurait pu l'attaquer sournoisement. La pauvre... Bien évidement, cette dernière pensée était à prendre au second degré. Je me foutais royalement de sa peur des escargots et encore plus de leur attaque contre elle. C'était pas comme si la petite bête allait manger la grosse. Je trouvais cette situation pathétique. Je ne pouvais faire autrement qu'en rire tandis qu'elle fronçait les sourcils. Mon sourire s’agrandit.
« Je n'en ai pas. Ou plutôt, aucune que tu ne devrais savoir. » J'avançais dans la cave et jetais un œil aux quelques bouteilles de vins ici présente. J'en attrapais une avant de la reposer après avoir regarder son étiquette. « Dommage que je n'ai aucun tirebouchon... » Avouais-je en continuant de m'enfoncer dans les profondeurs de la cave. J'aurais bien pris un verre, histoire de déguster ce fameux breuvage.

Il se moqua ouvertement de moi, affirmant par la suite qu'il n'avait aucune peur, je le regardais, perplexe. Lui signalant « Et pourquoi ça? Parce que ça a avoir avec ton secret? » Nous étions dans l'aventure, nous étions là pour nous enrichir et trouver les secrets, pourquoi n'avais-je pas le droit de connaitre sa peur? Ou du moins, l'une d'entre elle ... J'avais peur des escargots, c'était un fait, visqueux et sournois, ils avaient hanté mon enfance, mais là n'était pas ma plus grande peur, dévoiler une partie de soit ne relevait pas d'une partie de torture ... Enfin, à mon avis.

Il s'éloigna doucement, admirant au passage les quelques bouteilles de vin, je restais un moment à ma place, le regardant de loin, l'écoutant dire qu'il était dommage qu'il n'y ai pas de tire bouchon dans les parages, je haussais les épaules « Tu sais ce qu'il faudra prévoir la prochaine fois » Je me mis à courir pour le rejoindre, j'étais un vrai pot de colle, mais je n'avais pas envie de rester seule. J'en avais oublié pourquoi j'étais venue, j'avais envie de parler « Tu parais bien vieux pour participer à ce genre d'émission ... Ou bien c'est juste que physiquement la vieillesse ne t'as déjà pas épargné ou bien tu as bien plus de trente ans? » Je regardais son front fissuré de rides, sa dégaine pas très jeune et très hautaine. Attendant une réponse de sa part, je cachais mes mains dans mes poches, avançant au rythme de ses pas.

« Peut-être. Peut-être pas. Ça sera à toi de le découvrir, princesse. Je ne vais pas te donner de précieux indices sur une possibilité d'un secret que je pourrais avoir dans le nid. » Lui répondis-je sur un ton neutre presque satisfait de la question qu'elle me posait. Si je l'intriguais autant, c'était parfait. Je désirais garder une part de mystère sur cette île et je pensais pouvoir y arriver facilement avec toutes ses personnes m'entourant. Je tournais dans la cave, observant quelques bouteilles et regrettant dans la seconde qui suivait de ne pas pouvoir en déguster un verre. C'était la triste nouvelle de la journée. Je fus alors interloqué, surpris voire choqué par les paroles de Liee. « J'ai 34 ans et fier de les avoir. » Je me rapprochais alors de la demoiselle et soulevais mon tee-shirt. « Impressionnée, n'est-ce pas ? je suis sûr que tu n'avais jamais eu l'occasion d'en voir d'aussi finement sculpté avec tes jeunes puceaux d'une vingtaine d'année ? » Je parlais évidement de mes abdominaux que j'avais dessiné grâce à ces séances de sport quotidiennes et de la bonne volonté pour rester en pleine forme. « Je pourrais même affirmer que je suis plus vigoureux et bien plus expérimenté que certains minets... » Je ne m'écartais pas, je réduisais même les quelques centimètres restant entre nous. « Tu peux toucher si t'en as envie... »