Il n'avait pas envie de me parler de son secret ou me donner le moindre indice, je haussais les épaules, ce n'était pas grave en soit, nous avions tout le temps pour découvrir tout les uns des autres, du moins, je l'espérais puisque le jeu était aussi de sortir, enfin non, de rester chaque semaine. Et puis il paru quelque peu touché de ma réponse, je jubilais, un sourire en coin alors qu'il m'annonçait avoir 34 ans et d'en être fier. Il se rapprocha de moi et se mit à réagir tel un mâle touché dans son orgueil, je souriais toujours, les yeux pétillants alors qu'il soulevait son tee shirt. J'y jetais un coup d'oeil, était-il fier des trois poils qui se battaient là sur son torse? Ah non ... Il parlait de ses abdominaux. Je fis une moue des plus insatisfaite. Mes puceaux de vingt ans, j'en avais pu en voir des mieux sculpté parfois, je haussais les épaules, je parlant toujours pas, laissant ses questions sans réponses. Il parlait, parlait, parlait et cela m'amusait de le voir ainsi, puis il conclu sur en se rapprochant quelque peu, m'annonçant que je pouvais toucher si j'en avais envie. Je fis non de la tête, posant mes doigts sur lui comme pour le faire reculer « Je ne suis pas là pour faire l'inventaire de ce qu'un trentenaire a ou n'a pas de plus qu'un jeune ... » Je lui tournais alors le dos pour m'enfoncer juste un peu dans une allée, admirant du bout des doigts les bouteilles qui s'y trouvaient « Je ne suis pas plus impressionnée par toi que par cette ficelle d'Adam ... Chacun de vous se valent à leur juste valeur et non pas par une morphologie trop idéaliste » Je m'arrêtais, tournant la tête vers Hermès et le dévisageant, attendant une réaction de sa part.

Liee avait de la répartie. J'aimais beaucoup ce genre de comportement. Être niaise et naive ne faisaient pas parti de mes critère favoris pour trouver une femme à mon goût. Elle s'en rapprochait plus. Elle refusa de céder à la tentation. Je comprenais parfaitement. Elle n'aurait pu s'en détacher après... Je l'écoutais faire la conversation alors que je m'appuyais sur le mur de la cave tout en la regardant s'éloigner. « Tu as ton opinion. Je ne suis pas un dictateur comme certain... J'ai simplement un autre que le tien. L'expérience fait tout à mon goût. Et ne t'éloigne pas trop de moi, princesse, tu pourrais te blesser malencontreusement. » Sourire aux lèvres je m'avançais vers elle avant de lui imposer ma grandeur en m'arrêtant face à elle. « Et c'est qui cet Adam, au fait ? Ton ami imaginaire ? »

Il ne bougeait pas, s'appuyant sur le mur, me regardant parader dans l'allée, observant ce qui se trouvait sur les étagères. Il m'annonça que j'avais le droit d'avoir mon opinion sur le sujet mais que lui pensais que l'expérience avait sa place. « Peut être ... Je n'ai jamais réellement tenté pour me faire une réelle idée » Tenter quoi? Un truc avec un vieux surement. Et puis j'estimais qu'à vingt ans, je n'avais pas la science infuse, que je n'étais pas là pour connaitre tout du monde, mais justement, pour apprendre à vivre. Il me rejoignait après m'avoir averti de ne pas trop m'éloigner, de peur que je ne me blesse. Je stoppais mes pas, me retrouvant face à Hermès qui me demandait qui pouvait bien être cet Adam, mon ami imaginaire? Cette idée me tira un rire « Le frisé » Oui le frisé de la maison, mon partenaire, ce gamin qui me collait aux basques et ce, même la nuit, à mon plus grand regret.

L'expérience est le maître mot de la vie. Comment apprendrions-nous sans expérience ? Comment grandirions-nous sans expérience ? Comment découvrions-nous toutes les facettes de la vie et de ces plaisir sans expérience ? Personnellement, je n'avais pas la réponse à ces questions puisque pour moi, l'expérience avait bel et bien son importance. Maintenant que j'avais 34 ans je pouvais le dire - même si je l'avais toujours pensé. Liee quant à elle était encore jeune et c'était une excuse que j'acceptais volontiers vu la situation. Elle n'avait pas encore acquis la maturité, ni la sagesse qui pouvait se cacher en moi. Bon ok, parfois elle était si bien caché que moi-même je ne la trouvais pas. Mais passons... Les explications de la jeune femme concernant son ami imaginaire ou si j'avais bien compris sa partenaire de jeu ne m'aidèrent pas. « T'es sûr qu'il existe vraiment. Je n'ai encore vu aucune toison de la sorte dans cette maison. Et crois-moi, je pense que si je l'avais aperçu, je m'en serais souvenu... On oublie pas facilement les frisettes extravagantes de l'un de ses concurrents potentiels. »

Il doutait fortement sur le fait de l'existence d'Adam, je le regardais septique, il n'avait rien vu, ni entendu, il ne connaissait pas ce personnage. Je soupirais, haussais les épaules tout en lui rétorquant « Et bien ouvres les yeux parce que tu risques de voir beaucoup de choses te filer sous le nez » Je m'approchais de lui, doucement, levant le bras pour venir pointer du doigt le bout de son nez, un sourire aux lèvres, avant de laisser retomber ma main le long de sa bouche et finalement dans le vide. Je tournoyais sur moi même, regardant sur l'étagère à mes côtés si quelque chose d'intéressant s'y trouvait, apparemment pas c'est pourquoi je reportais toute mon attention sur Hermès « Tu fais quoi, dans la vie? »

Liee semblait déboussoler même surprise que je ne connaisse pas cet Adam. Personnellement, je ne ressentais aucun manque affectif ou autre. J'étais toujours aussi bien. Son absence ne me manquait pas. Je dirais même qu'il me passait au-dessus de la tête. Il n'y avait que moi qui comptait et personne d'autre. « Je m'intéresse seulement aux choses importantes à mes yeux. Et tu vois, Boucles d'or n'en fait pas parti. » Un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Fier de moi, je regardais la jeune femme pour la quitter des yeux après quelques secondes. Elle revint rapidement vers moi. Je n'étais pas son prince charmant pour rien, n'est-ce pas ? « Mystère... Tu me verrais dans quoi ? » Lui demandais-je en retour pour me faire une petite idée de l'impression que je donnais à l'habitante.

J'aimais beaucoup apprendre à connaitre les gens, à les identifier et à leur poser milles et unes questions et même si la perruque d'Adam puait le vinaigre, il était désormais mon partenaire jusqu'à ce que l'un de nous sorte de là, il était celui avec lequel je devrais partager mes nuits jusqu'à ce que nous soyons assez dans cette maison pour que je l'oblige à trouver un autre oreiller. Hermès me signifia que le jeune homme ne faisait pas parti de ses intérêts, sur cette remarque, je demandais presque timidement « Et moi, je pourrais en faire parti? » J'avais reporté mon attention sur lui après quelques secondes à voyager ailleurs, j'essayais de percer son mystère ou du moins, d'apprendre à le connaitre, ce vieux type de fake lover qui prétendait être mon prince charmant, avait-il au moins la fortune que j'espérais chez mon homme idéal?

Je lui avais demandé ce qu'il faisait dans la vie, mystère m'avait il répondu avant de me demander dans quoi je le voyais. Je le regardais de haut en bas avant de plonger mon regard dans le sien « Quelque chose de sérieux et de noble » C'était ce qu'il en dégageait de sa personne, il était grand et majestueux, une posture qui me plaisait tout autant qu'elle m'impressionnait « Avocat peut être ... Ou bien même directeur d'un casino ... Ouais, ça t'irait bien ça, genre le grand type mystérieux qu'on voit toujours perché au dessus de tout le monde et vers lequel tout le monde se tourne ... Il lui suffit d'un regard, d'un geste de la main ou d'un signe de tête pour liquider quelqu'un » J'affichais un sourire en coin.

La première question de Liee m'arracha un petit sourire sadique. Et dans cet état d'esprit, je pris un malin plaisir à laisser le doute planer en ne répondant à la question posée. Suite à ce silence volontaire de ma part, la jeune femme me demanda ce que je faisais dans la vie. Je lui répondis immédiatement en lui demandant ce que je pouvais bien faire d'après elle. On m'aurait répondu une question par une question, j'aurais pu hausser la voix pour faire comprendre à mon interlocuteur que j'attendais une réponse nette et franche. Cependant, la jolie blonde n'était pas comme moi. Je la regardais donc m'observer tel un bout de viande exposé devant elle et écoutais ensuite attentivement sa réponse. Un sourire se dessina même sur mon visage au fil des mots de cette habitante. « Pourquoi pas... » Lui dis-je sur un ton amusé. « Mais, tu es encore très loin de mon domaine. » Je commençais alors à partir pour remonter ces escaliers qui nous avait mené ici bas. « Je te laisse donc chercher. Reviens vers moi lorsque tu auras une nouvelle idée qui sera peut-être la bonne. » Je posais mon pied sur la première marche et me retournais une dernière fois vers Liee. « J'espère que tu ne seras pas perdu sans moi, princesse. Au pire des cas, hurle mon prénom et je viendrais dans la seconde qui suit à ton secours tel un preux chevalier. » Puis je quittais définitivement la cave, la laissant seule avec ces petits escargots.

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