ft. ride

Seconde semaine dans la maison. Je m'étais décidé à profiter pleinement de cette journée, il faisait effroyablement beau et j'étais encore étonné de me réveiller sous des températures aussi fortes en plein mois de Septembre. J'avais une idée derrière la tête depuis mon éveil dans la chambre Don Juan, et je comptais bien la concrétiser avant la fin de la journée. Après tout, le nid était occupé d'un SPA que je n'avais même pas osé expérimenter les jours passés. Il était temps pour moi de m'adonner aux plaisirs de la thérapie et de ses biens-faits, qui d'autant plus me détendraient sûrement et me feraient penser à autre chose que les nominations ou même le prime. Ainsi, après avoir mangé et fais une heure de sport dans la salle de musculation, je me dirigeais une serviette sur l'épaule vers les lieux. C'était totalement nouveau pour moi, je n'avais jamais fréquenté de pareils endroits en Angleterre. Jugeant d'un regard dégouté le bain de boue, je bifurquai alors vers la porte sur ma droite menant au hammam. Après m'être déshabillé entièrement, j'enroulai ma serviette autour de ma taille et fis finalement mon entrée dans la cabine toute carrelée, surpris par la chaleur qui y régnait. C'était étouffant, je sentais que j'allais manquer d'air au bout de quelques minutes. Je fermais la porte derrière moi avant de m'étirer, me posant sur le banc le plus retiré afin d'enlever ma serviette.

Il faisait particulièrement chaud aujourd'hui, comme vraisemblablement tous les jours depuis notre arrivée. Et si j'étais habituée à avoir de telles températures à cette époque de l'année ce qui m'agaçait déjà était de ne pas savoir quoi faire. Pourtant, on ne pouvait pas dire que la villa manque d'activité, elle état tellement grande qu'on pouvait passer de bonnes heures à la parcourir entièrement. Mon problème majeur aujourd'hui c'était que je n'avais envie de rien de particulier que de me laisser aller. Réfléchissant un instant, j'avais eu dans l'idée d'exploser le spa et d'ainsi profiter des plaisirs qu'il pouvait nous offrir. Enflant un maillot de bain à l'abris des regards dans la salle de bain, ainsi qu'un petit short le temps d'effectuer le trajet, j'avais rapidement rejoins le Spa me demandant ce que j'allais bien pouvoir utiliser en premier que j'aperçue la porte du Hammam se refermer. Haussant les épaules, je m'étais débarrassé du petit vêtement et m'étais emparé d'une serviette disposé sur l'une des étagères juste parce qu'il m'avait semblé que c'était ce qu'on devait faire. Si j'avais déjà fréquenté les instituts de beautés, la chaleur étouffante du Hammam ne m'avait jamais réellement attiré, c'était justement l'occasion de peut être combattre mes idées reçues. Ouvrant doucement la porte, je balayais la pièce du regard afin de découvrir l'identité du candidat dont j'allais perturber le calme. Aussitôt mon regard se posa sur des attributs masculins, sans que je ne puisse réellement distinguer le visage du candidat auquel ils appartenaient à cause de la buée épaisse qui s'était formée à mon arrivée. M'approchant doucement, j'avais fini par m'installer sur un banc qui s'était mis à craquer alertant sûrement le candidat de ma présence. « J'ai tout vu, ne te précipite pas sur ta serviette c'est trop tard ! » avais-je lancé malicieuse avant de prendre mes aises sur le fameux banc espérant que le nuage ne se dissipe.

Je sentais déjà les pores de ma peau suinter sous la chaleur étouffante, la sensation était tellement étrange que je ne parvenais à me rappeler si cette activité était censée être agréable ou non. Fermant les yeux, à mon aise sur le banc où je m'étais allongé pour profiter pleinement de ce moment, je n'avais pas entendu la porte s'ouvrir. A vrai dire, le nombre de candidat venu se perdre ici était si faible que je n'espérais pas avoir de la visite de si tôt. Il régnait un silence reposant dans la pièce, silence qui fût bien vite briser au moment où le banc opposé au mien se mit à craquer. Mes paupières s'écartèrent aussi et, bondissant sur moi-même, je vins me saisir aussitôt de ma serviette pour la déposer sur mon intimité dévoilée, manquant de m'étaler sur le sol dans ma soudaine panique. La scène était plutôt cocasse, et la petite plaisanterie de Reed ne fit qu'accentuer le ridicule de celle-ci. La fusillant du regard sans réellement lui en vouloir pour quoi que ce soit, j'enroulai docilement le tissu autour de ma taille avant de me redresser en position assise sur mon siège. « J'ai été naïf de penser que personne ne me surprendrait dans cette tenue. J'espère au moins que le spectacle t'a plu... Reed? » Un sourire en coin, je cherchais son visage à travers les vapeurs de la pièce.

La buée commençait déjà à se dissiper et les traits de Loup furent bien plus apparent, tout ces traits. Et j'étais en quelque sorte reconnaissante envers les puissances supérieures qui régulaient la température et le flux de chaleur de cette machine. J'étais totalement crédule au point d'imaginer que là-haut, des personnes, tels des dieux grecques s'occupaient de tout ce qui se passait sur terre et dans mon esprit, il devait y avoir un homme qui était en charge des hammam c'était une évidence. Bref, si j'étais reconnaissante c'est parce qu'elle se dissipait assez pour que j'y vois un peu plus clair, pas suffisamment pourtant. Mais j'avais facilement repéré les mouvements de panique du candidat qui je le devinais s'évertuait à camoufler ses attributs. Un rire cristallin s'échappa d'entre mes lèvres aussitôt après l'avoir taquiné, sa réplique me fit rire d'avantage d'ailleurs. « Quelque chose me dit que la caméra là bas, n'aurait de toute façon rien loupé ! » J'avais haussé les épaules, visiblement il était de ceux que ça ne dérangeait pas de s’exhiber devant les caméras mais lorsqu'il s'agissait d'une personne physiquement là, c'était une toute autre histoire. « Ce n'est qu'un pénis pas de quoi fouetter un chat en somme... » Avais-je rétorqué légèrement détaché, et après tout ce n'était pas comme si c'était la première fois que j'en voyais un de près. Les hommes et leur fierté, tous identiques.

Levant les yeux vers la caméra en question, un sourcil arqué, j'haussai finalement les épaules tout en étendant mes jambes pour m'allonger de nouveau sur le banc, prenant appui sur mes coudes pour ne pas lâcher du regard la jeune femme face à moi. Oui, c'est vrai que la caméra avait sûrement tout filmé, mais je n'étais nullement gêné, notamment en songeant que la censure serait assurément appliquée en cas de diffusion de mes attributs à l'écran. L'angle où je m'étais installé n'échapperait sûrement pas à la surveillance des caméras rotatives, mais soit, je m'en sentais tout de même moins embarrassé que par la présence même de la demoiselle. Non pas que je souffrais d'un quelconque complexe, loin de moi cette idée saugrenue, mais j'étais nettement plus à l'aise quand je sentais avoir le contrôle de la situation. Ce qui n'avait clairement pas été le cas sur l'instant. Néanmoins, son humour eut le mérite de me détendre puisque je ne pus m'empêcher de ricaner à sa remarque, lui lançant une œillade lubrique. « Oh, ce ne sont pas les chats que je me plais à fouetter avec de toute manière. » Me mordant la lèvre, je repris alors, toujours sur le ton de la plaisanterie. « Tu n'as pas trop chaud, enroulée dans cette serviette si épaisse et tellement laide? » La voix suave, je fis trainer mon doigt sur le bois du siège sur lequel j'étais installé, baissant les yeux volontairement avant de les lever de nouveau, m'accrochant à ses iris.

Je n'étais là que depuis quoi trois minutes que déjà la chaleur étouffante commençait à me rendre dingue. Même si extérieurement je paraissais plutôt à mon aise, n'hésitant pas à m'installer en tailleur sur les lattes de bois qui faisaient office de banc, intérieurement c'était une toute autre affaire. En réalité, j'essayais de trouver une position relativement supportable et qui ne laisserait pas présager que j'étais très mal à l'aise. Heureusement, la présence de Loup aidait à rendre ce moment légèrement plus agréable. Jetant à oeil à la caméra à sa suite, je haussais les épaules, il était clair qu'elle n'avait manqué aucune miettes de la scène, peut être même qu'avec la technologie ou je ne sais quel autre supercherie, les techniciens n'avaient pas été dérangé par la vapeur qui s'était formé en masse à mon arrivée. Mais de toute façon j'en avais vu bien plus que je ne l'aurais souhaité, c'était un fait. « Tu m'en diras tant, bien que j'avais cru entendre que tu aimais te frotter aux autres hommes. » Tout se savait ici, et sa rencontre avec mon partenaire dans le jacuzzi la semaine derrière n'était pas entré dans l'oreille d'une sourde; un sourire satisfait trônait désormais sur mon visage. Sourire qui n'avait pas tardé à se faner suite à sa dernière remarque. « C'est une manie chez toi de critiquer mes fringues ? Ou il s'agit simplement d'une manière détourné mais peu habile de me demander de les enlever ? » Arrogante à souhait, j'avais remonté la dite serviette tout à fait à mon goût sur mon corps tandis que ses iris électriques avaient capté les miennes.