S'il y avait un endroit dans lequel j'allais rarement c'était bien dans des centres thermales, d'esthétique. Il était déjà rare que j'aille à la plage alors imaginez un service qui comporte un prix déjà élevé pour mes pauvres revenus. Et oui, je n'étais qu'un simple employé de McDonald, je n'étais pas le fils de je ne sais quel Vincent McDoom ou Paris Hilton même s'ils n'ont pas encore d'enfants, mais bref je m'égare. Je ne jouissais pas d'une richesse importante, je vivais cependant très bien ma vie. Il ne m'en fallait guère plus pour être heureux même s'il m'arrivait de rêver à autre chose. Un jacuzzi dans une somptueuse villa avec quinze mille pièces inutiles pour un simple couple. Je revenais très vite à la réalité cependant. Ce soir, j'étais d'humeur à faire quelque chose de relaxant avant d'entamer ma nuit, j'avais bien pensé à lire mon bouquin, mais c'était trop simple. Me décidant finalement à rejoindre le SPA, je passais dans les chambres, prenant un short banal qui me servirait si j'entrais dans les hammam. Après avoir également pris une serviette je me retrouvais devant la grange, totalement vide. Traversant un petit couloir, j'entrais dans un vestiaire me déshabillant totalement pour me mettre en short.

Une bonne poignée d'heures étaient passées maintenant depuis mon entrée dans le jeu, et il me restait encore quelques lieux à visiter. Et parmi la liste que j'avais encore, je choisissais d'aller faire un tour dans la grange. C'était encore l'un des nombreux endroits que cette saison apportait comme nouveauté, et je voyais ça comme étant un privilège, de pouvoir profiter de lieux que nos successeurs n'avaient pas eus. Enfin, je poussais la porte de cette dite grange. « Roh la daube ! » N'importe quel être humain un peu près bien constitué n'aurait jamais sorti une telle phrase devant le luxe qu'offrait cette grange, à la place, il se serait peut-être empressé de goûter à ces différents engins. Pour ce qui était de moi, c'était définitivement tout le contraire. Je soupirais, une main sur ma hanche, l'autre dans mes cheveux. La présence de l'autre candidat ne m'intéressait guère tant j'étais déçue. Oui, déçue. « Non mais, ils sont sérieux ? Une grange aménagée en SPA, ça craint, je voulais une vraie grange moi, avec de la paille, des vaches, de la bouse et tout ! » Enfin, je donnais une explication à ma quelque peu excessive réaction. « Ouais enfin non, pas de la bouse, finalement. » Il est vrai qu'il valait mieux que la propriété soit désertée de toutes sortes de déchets intestinaux d'animaux. Rien que pour les autres, admettons que j'aurais pu avoir la bonne idée de m'en servir pour faire une mauvaise farce...enfin, vous voyez. Me rappelant aussi soudainement que je n'étais pas seule, je tentais une nouvelle manifestation orale. « Au cas où tu n'aurais en tête l'idée de me poser la question, c'est Winifred mon prénom. » Bref, comme présentation, mais c'était fait, en tous cas.

La saison précédente j'avais pensé à tenter le casting, finalement je m'étais désisté et j'étais parti en voyage avec l'argent que j'avais mis de côté pendant deux longues années. Je ne le regrettais plus maintenant, cette année était beaucoup plus intéressante à mon sens, les lieux étaient si originaux par rapport à d'autres éditions. Qui aurait cru qu'une grande abriterait un spa on ne peut plus luxueux ? Surement personne et c'était tout à fait compréhensible. Si personne ne m'avait dit auparavant le contenu de cet endroit peut-être que je ne serais jamais venu par ici, voir des vaches uriner ce n'était pas mon délire pour être honnête et puis... C'était la première fois qu'on m'offrait la possibilité de vivre dans le luxe de cette manière alors j'en profitais. Installé dans les vestiaires je me déshabillais rapidement, enlevant mon t-shirt, puis mon jean gardant néanmoins mon boxer en dessous de mon short lorsqu'une fille vint me rejoindre. Elle semblait déçue par l'endroit. « Non mais, ils sont sérieux ? Une grange aménagée en SPA, ça craint, je voulais une vraie grange moi, avec de la paille, des vaches, de la bouse et tout ! » Jetant un petit coup d'oeil sur cette jolie blonde je ne ratais pas l'occasion de me taire, ma franchise surement. « Il fallait t'inscrire à l'amour est dans le pré si tu voulais traire des vaches chérie. » Un petit sourire amusé sur mes belles lèvres je rangeais mes affaires dans l'un des casiers mis à notre disposition, jetant un nouveau coup d'oeil à cette jolie candidate j'attendais qu'elle réponde, peut-être allait-elle prendre la mouche, pour mon plus grand plaisir. « Ouais enfin non, pas de la bouse, finalement. » Elle était sadique, il m'était bien impossible de résister à l'envie de lui répondre. « Pourquoi pas ? Un masque de bouse ça ne doit pas faire de mal sur la peau ! » Je n'étais bien sûr pas sérieux, il faudrait me donner beaucoup de choses pour que j'accepte de me faire appliquer un soin à base d'excréments de vache. Elle se présentait ensuite à moi, hochant la tête je lui répondais du tac au tac. « Benjamin... Enchanté. »

Peut-être que je venais de le déranger, celui-là, en arrivant d'un coup, inopinément. Tant pis. Je continuais de l'observer du coin de l'oeil, cependant sans trop m'attarder sur lui non plus, j'avais déjà bien trop à faire avec toute la déception que je portais envers cet endroit. Enfin, il se manifesta oralement à son tour, et je fis mine de l'écouter. Si encore je comprenais de quoi il me parlait, si encore. « L'amour du pré ? quoi ? connais pas. » Et je dérivais. Quoi ? Je n'allais pas converser 700 ans sur un truc qui ne me parlait pas, après tout. « Je pense que t'es français. Corriges-moi si je me trompe, mais je me trompe pas. » Un brun prétentieuse, la fille, pas faux. En attendant, son accent ne trompait pas, et s'il n'était pas français, je ne comprendrai certainement plus jamais rien à la vie. Comme en réponse, quoiqu'en réponse tout court, il m'offrit l'inutile privilège de me révéler son prénom. « Benjamin ? on a un Benjamin ici ? Jamais entendu parler. T'enchantes pas trop vite en tout cas, tu pourrais vite désenchanter, chéri. » J'accentuais le mot chéri bien plus que tout les autres, l'allongeant, l'alourdissant, bref, l'exagérant complètement. En référence bien sûr au chérie qu'il m'avait lancé un peu avant. « Je suis partagée, je devrais faire quoi là maintenant ? » Je n'avais pas de maillot de bain sur moi, malencontreusement, mais partir maintenant ne serait-il pas idiot ? Bon, soit j'étais d'une part dégoûtée de voir que la grange de mes rêves en était réduite au pauvre rang de thalasso mais d'un côté, je ne pouvais pas me vanter d'avoir ce genre d'instruments chez moi, si bien qu'un bain à remous ou je ne sais quel autre de ces attractions ne pourrait pas me faire tant de mal que ça...que faire, que faire.

J'avais peut-être eu tort de croire qu'elle n'était pas si méchante que ça, elle me plaisait bien. J'aimais déjà son insolence, entre nous il y allait avoir des coups de tonnerre, elle n'allait pas pouvoir me casser tout le temps, j'occuperai la place du mec qui trouve toujours des répliques cinglantes cette saison. Pourtant, elle me faisait de l'ombre et j'aimais ça. Lui proposant de s'inscrire à l'amour est dans le pré j'aurais dû me douter que pour cette irlandaise ce concept était totalement inconnu. Elle ne manquait pas de me le faire savoir en tout cas. « L'amour du pré ? quoi ? connais pas. » Je l'observais, compréhensif pour une fois. Toute cette gentillesse, ce n'était pas dans mes habitudes, vraiment... « Des agriculteurs qui cherchent l'amour... Un concept fabuleux qui n'attend plus que de toi, la passionnée des vaches. » Un petit sourire amusé sur le visage je crois qu'elle se rendait compte que je n'étais pas irlandais. « Je pense que t'es français. Corriges-moi si je me trompe, mais je me trompe pas. » Elle était dans le vrai, cette fille semblait follement arrogante et j'adorais ça. Peut-être parce que je n'allais pas m'emmerder avec une fille comme ça dans les parages. « Bah dis-donc... Je ne pensais pas que tu étais si... Intelligente, tu veux un efferalgan ? » Je n'étais pas le meilleur pour critiquer, mais je ne voulais pas que ce soit trop facile non plus. « Benjamin ? on a un Benjamin ici ? Jamais entendu parler. T'enchantes pas trop vite en tout cas, tu pourrais vite désenchanter, chéri. » Capitulant devant la faiblesse de ses jeux de mots je me contentais de sourire, tournant la tête vers les casiers. « Oh tu sais... On m'a parlé brièvement de toi, c'est toujours ceux de qui ont parlent le plus qui finissent par... Devenir has been ! Et t'inquiètes pas mon petit... Je ne déchanterais pas, sauf peut-être devant la faiblesse de tes petites répliques. » Lui adressant un petit sourire en coin je m'apprêtais à rejoindre la cabine de hammam. « Je suis partagée, je devrais faire quoi là maintenant ? » Faisant mine de réfléchir une petite minute, je lui répondais du tac au tac. « Tu pourrais demander à Peggy la cochonne de te faire un massage ? »

« Des agriculteurs qui cherchent l'amour... Un concept fabuleux qui n'attend plus que de toi, la passionnée des vaches. » Désolée mec, elle était facile celle là, mais je me devais vraiment de la faire. Ca en était comme, quasi vital.« T'as raison, tu me passionnes ! » Je me tournais vers lui en lui tirant le plus énorme sourire que j'avais encore fait jusque là. Pour me foutre de lui, bien sûr. A quoi bon sourire, si ce n'était pour ça. Et il piailla, j'avais raison alors, il était français, enfin c'est pas comme si j'en avais déjà la certitude. A sa demande concernant l'efferalgan, je fis un geste positif de la tête avant de poser une main sur mon front, rentrant dans son jeu, faisant mine d'avoir réellement la migraine. « Oh..oui, merci. Et mets-moi en un deuxième, peut-être qu'avec ça j'arriverai à oublier que tu es là.. » Je lançais ma phrase dans une intonation plutôt faible, toujours en ayant l'air d'être souffrante. Puis je me redressais, m'avançant un peu plus vers lui pour fouiner dans les quelques casiers, au cas où un maillot de bain traînerait, un maillot de bain ou je ne sais quoi d'autre aussi, si ce peut être quelque chose d'intéressant. « Oh oui, j'avais entendu une réplique du genre venant de chez vous, français. Et y'avait ce type qui a répondu : mieux vaut être un has been qu'un never been. Et étant donné que tu n'auras pas non plus de quoi t'attirer le second rang. » Je l'écoutais d'une oreille, lui répondais sans trop réfléchir. Et la chose amusante, c'est qu'il avait de la répartie, enfin, pas autant que j'en avais bien sûr mais il savait me servir de passe-temps au moins. Enfin, quand il commença a divaguer un peu trop, Peggy la cochonne, massage...je me redressais en lui faisant signe de se taire. « Ah non mais en fait je te demandais pas de répondre, Joseph, Marguerite, Jésus-Christ ou je sais déjà plus comment tu t'appelles. »

Il est vrai que j'avais baissé ma garde pendant quelques secondes en lui offrant une très bonne occasion de m'envoyer un petit pic en pleine gueule. « T'as raison, tu me passionnes ! » Un petit sourire amusé sur le visage je lui adressais un petit regard, arrivant à capter son attention. « Venant d'une dinde ça ne m'atteint pas ! » Elle m'avait laissé un petit contenu pour lui répondre et je n'avais pas hésité une seule seconde. Fermant la porte de mon casier j'y abandonnais également ma montre, pas besoin d'avoir l'heure une fois là-dedans. Je n'avais pas besoin de gérer mon temps dans cette émission et c'était une première pour moi qui, dans la vie de tous les jours avait toujours des tonnes de trucs à faire. C'était agréable, s'il y avait quelque chose que je retiendrais de cette aventure, c'était ça, je me prendrai moins la tête. « Oh..oui, merci. Et mets-moi en un deuxième, peut-être qu'avec ça j'arriverai à oublier que tu es là.. » La regardant sans rien dire, je me retournais, ouvrant une nouvelle fois mon casier et fouillant dans ma poche de jean. J'en sortais une plaquette entière de pillules. Les lui tendant, un petit sourire sadique sur les lèvres j'ajoutais. « Tu peux en prendre une dizaine, je serais toujours là... Pour ton plus grand désespoir sweetheart. » Elle avait du potentiel, nous allions très bien nous entendre j'en étais persuadé. « Oh oui, j'avais entendu une réplique du genre venant de chez vous, français. Et y'avait ce type qui a répondu : mieux vaut être un has been qu'un never been. Et étant donné que tu n'auras pas non plus de quoi t'attirer le second rang. » Souriant imméditament je devais néanmoins me rappeler de qui venait cette phrase, si mes souvenirs étaient exacts, de Benjamin Castaldi à un certain Mickael Vendetta, un bouffon quoi. « Il a peut-être raison... Mais je préfère être un never been, je ne finirais pas comme toi... A suçer des bites pour obtenir une page dans la presse people, c'est tellement... Bas... Comme toi quoi ! » Bon, j'abusais un peu, mais elle me donnait la matière première, je ne pouvais que répondre à ses petites attaques. « Ah non mais en fait je te demandais pas de répondre, Joseph, Marguerite, Jésus-Christ ou je sais déjà plus comment tu t'appelles. » N'ajoutant rien, je me contentais de partir en direction d'une porte qui dirigeait à la première salle hammam. « Fais ce que tu veux... Winifreud... » Ouvrant la porte je me retrouvais dans un petit couloir, puis devant une nouvelle porte que j'ouvrais, me retrouvant immédiatement dans une pièce humide et chaude. Refermant la porte derrière moi je prenais place assise sur l'un des bancs en bois.

« Lolilol, t'es humoriste dans la vraie vie, c'est ça ? » Ah non mais là, quel comique ! Je le regardais, sortir une plaquette d'efferalgan et me la tendre. Je l'attrapais alors, en sortant un de son compartiment pour le faire tournoyer au travers de mes doigts avant de le jeter sur le jeune homme. « Décidément, que de déceptions. » J'en lançais un, et deux, et trois, quatre, cinq...avant qu'il ne me les confisque en me les tirant des mains. « Il a peut-être raison... Mais je préfère être un never been, je ne finirais pas comme toi... A suçer des bites pour obtenir une page dans la presse people, c'est tellement... Bas... Comme toi quoi ! » Effarée, énervée...je ne savais même pas comment décrire ce que je ressentais après ce qu'il venait de dire. C'était bien là les quelques mots de trop, malheureusement guy, y'a toujours un moment où il faut cesser de creuser la connerie, pour se renouveler ou pour lâcher totalement prise. Enfin bref. « Je conçois que je puisse être une salope, une garce, une connasse, comme tu le préfères. Mais là Benjamin c'est ta réplique qui est bien basse et ridicule. » J'avais ajouté son prénom à la phrase pour lui montrer vraiment le sérieux des choses. Je voulais bien rire, lui envoyer des pics et l'emmerder, mais pour le coup...passons ! « Winifred, en fait. » renchérissais-je après qu'il m'est appelée Winifreud. J'espérais d'ailleurs qu'il aurait honte, écorcher un si beau prénom qu'est le miens, n'importe quoi. « Soit tu m'appelles correctement, soit tu te dispenses d'utiliser mon prénom. » A peine culottée étant donné que je prétendais ne pas me souvenir du siens mais tant pis.

Aujourd'hui j'étais vraiment tombé très bas. J'avais vraiment des répliques cinglantes en temps normal, là j'étais juste au même niveau qu'un enfant de douze ans. Prêt à être plus blessant qu'énervant. Je n'aimais pas ça, mais j'avais peut-être trop de fierté, et j'étais surement trop impulsif pour avoir le temps de rectifier le tir et de la laisser dire. Je m'enfonçais et me montrait presque con. « Lolilol, t'es humoriste dans la vraie vie, c'est ça ? » Hochant la tête comme pour lui faire savoir que j'étais humoriste je m'approchais d'elle, me collait presque à son corps, étant presque nu. « J'osais pas le dire... » Ne prêtant même plus attention à ses autres répliques, je me retrouvais dans un hamman, pensant être tranquille après ce que je venais de lui mettre dans les dents je constatais hélas que ce ne serait pas le cas. Elle avait trouvé un maillot de bain, qui, il fallait le dire, lui allait à ravir. Tournant la tête pour regarder devant moi je la laissais s'asseoir, juste à côté de moi. N'étant pas à l'abri qu'elle recommence à m'en mettre plein la tête je me préparais déjà psychologiquement à lui répondre. « Soit tu m'appelles correctement, soit tu te dispenses d'utiliser mon prénom. » Rigolant quelques secondes, je passais ma main contre mon torse. « Je ne compte pas t'appeler, ça ira plus vite. »

Fierté ou non, oui, il passait en ce moment même pour un véritable abruti. Dommage, étant donné qu'en plus de moi, il y aurait peut-être tout un tas d'autres gens qui assisteront à cette scène. Pfeuh, c'est ça d'être un novice et de vouloir se la jouer dès le premier round. « C'est tellement ridicule que je comprends que tu en ais honte. Et prends donc tes distances avant que je calme ta testostérone par moi-même. » lançais-je avant de me reculer. Par chance oui, mes fouilles finirent enfin par me servir à quelques choses, puisque je venais de trouver un bikini, posé dans l'un des casiers. Je ne mettais pas ce genre de truc là d'habitude, mais je ne me voyais pas remonter jusqu'au château pour me mettre en maillot de bain puis revenir. Enfin bon, je l'enfilais, abandonnais le Molièren quelques temps pour ensuite aller le rejoindre. Pas que je voulais le suivre, non, je restais ici pour le lieu, pour ce qu'il offrait, pour le luxe qui y trônait. J'allais jusqu'à me poser tout de même à ses côtés, sait-on jamais, enfin je veux dire, pour entretenir une conversation si jamais il en venait une, ça serait plus simple d'être à côté. Il riait...est-ce que personne avant ne lui avait fait prendre conscience de la réalité ? ne lui avait-on jamais fait voir les choses en face ? « Je t'annonce que tu as un rire encore plus pourri que pourri. Et pour te répondre, oui ça ira plus vite. Dans le sens où, de toutes façons, je ne te répondrai pas. » Je laissais ma tête aller en arrière et mes yeux se fermer, j'ignorais ce qu'il comptait répondre à ça, ou même s'il comptait répondre ou non, au pire, je m'en branlait, littéralement.