Mercredi, dix-huit heures, une envie de retourner dans cette cave à vin qu'il avait découvert avec son amie la roussette. Envie d'un bon verre de vin, comme apéritif avant le souper en commun. Envie de se prendre ce petit apéro tout seul, de déguster le bon gôut et le bel arôme du vin made in Fake Lover. Il fallait dire qu'ils ne lésinaient pas sur les moyens dans l'aventure. C'est alors sur cette pulsion comme qui dirait alcoolique que Sami descendit dans la cave à vin, débouchonnant une bouteille pour lui tout seul et se servant un verre comme un vieil alcoolique. Un peu il y a deux semaines en fait, avant que AJ ne se joigne à lui pour discuter tatouages. Le vin était toujours aussi délicieux et Sami joua avec le liquide dans sa bouche pour que tout son palais en prenne l'arôme. C'est alors qu'un bruit se fit entendre d'en haut. Quelqu'un descendait dans la cave, visiblement. « Ennioble personnage, tu m'as fait peur. » Sami adressa un sourire à Ennio qui venait d'apparaître. Une soudaine envie de vin lui aussi ?

« Samitonnes, un homme grand et fort comme toi » répliqua alors le jeune tatoué. Sami après sa peur passée, se mit à rire comme un mongole. C'était tellement nul mais tellement drôle leur petit jeu d'insérer leurs prénoms dans des phrases. Il n'empêche que Ennio avait un tant soit peu plus facile que Sami, caser le prénom Ennio dans un mot, c'est pas une partie de plaisir. Après ennioble et enniorant, Sami était à court d'idée. « Ennion, je n'dois pas être si grand et fort que cela alors » fit Sami, amusé.  « Une raison particulière de te bourrer la gueule ou c'est juste pour samiser ? » Hmm, pas vraiment. Il se dirigea alors vers les bouteilles de vin rangées et en prit une au hasard. « Non, je m'ennioyais là tout seul en haut et je me suis dit que j'irais bien me boire un petit verre de vin. Si tu m'accompagnes c'est encore mieux » dit Sami alors qu'il tendit un verre à Ennio, tout sourire. Assieds-toi donc mon petit. Le jeune homme déboucha alors sa bouteille et se servit un verre. Une fois chose faite, Sami fit signe de sa main, pour que les deux jeunes gens trinquent. À cette soirée alcoolisée.

(…) Je ne sais même plus où on en est, j’ai perdu le fil. Combien de victimes à notre actif ? Trop. Vraiment trop. C’est pour ça qu’on décide d’une petite pause. Ça, et parce qu’à force de danser, je me suis totalement desséché. Sans oublié que la moitié du nid dort toujours, tandis que l’autre moitié a déjà souffert de nos flash-mob à la con. Je finis par m’effondrer sur un canapé, gémissant détresse déshydratée. Dix minutes de pause, seulement dix petites minutes de pause, je la supplie. Elle accepte, elle n’aurait pas du. Ce n’est qu’une bonne heure plus tard que je daigne lever mon cul du canapé, et encore, absolument pas pour reprendre notre activité première, mais pour descendre à la cave chercher quelques bières. Tweedy sur les talons, nous descendons jusqu’aux sous-sols, et progressons vers la lumière. Parce que oui, lumière il y a. Et des voix aussi. Pas difficile a reconnaître, ils jouent au même jeu depuis deux semaines, inlassablement. « Sami et Ennio… » je chuchote à la brunette en posant un index sur mes lèvres pour lui intimer le silence. Je sais qu’on n’est pas là pour ça, mais je tenterais bien un dernier Flash-mob, pour la gloire. Je jette un regard à Tweedy, pas besoin de le formuler à voix haute pour qu’elle comprenne mes intentions, et ma main plonge dans la poche de mon jean pour en ressortir l’iPod. Comme toujours, c’est le même titre qui patiente sur l’écran, prêt a intervenir dès que mon index le lui fera savoir. Et c’est maintenant ! J’appuie, la musique jaillie, et nos deux corps aussi, s’élançant, en dansant, vers le centre de la cave où se trouvent Ennio et Sami. On ondule du bassin, des reins, des mains, et de plein d’autres trucs pas en ‘ein’. Et bientôt, les deux alcooliques se retrouvent pris en sandwich entre Tweedy et moi. Et on se donne à fond dans une danse d’une sensualité très discutable. Et lorsque toute musique s’arrête, on s’arrête à notre tour, ignorant les deux mecs pour rejoindre la sortie, embarquant un pacque de bière au passage, l’air de rien. On va les avoir mérité, celles-là.