Soirée quatre ∞ fake circus

Tweedy semblait avoir grandement envie de bouffer du clown ce soir. Et bien il ne fallait pas compter sur moi pour en déguster un avec elle, car je craignais de ne pas très bien le digérer. Mon estomac était fragile, vous comprennez, je préférais ne courir aucun risque. La demoiselle me demanda alors où étaient "les autres"', à savoir Hamad et Evadne ou les deux autres candidats ayant écopé de costumes de clowns pour la soirée. Elle souhaitait qu'ils nous rejoignent, ça n'était pas mon cas. « Au vu de leurs costumes, comparés aux notres, j'préfère encore qu'ils restent là où ils sont. Faudrait pas qu'ils nous foutent la honte non plus. » Bah oui, j'avais une certaine réputation moi. Une sale réputation, certes, mais qui n'en était pas moins prestigieuse. London eut alors l'idée de nous rejoindre histoire de s'assurer que je me tenais à carreaux. Tweedy rétorqua que j'étais sage, pour le moment, ce qui poussa la blonde à clairement signifier qu'en cas de changement d'attitude de ma part au cours de la soirée, j'aurais à faire à elle. Oh pitié, de quel droit osait-elle me parler, elle qui arborait là une tenue absolument affreuse et de très mauvais goût ? Elle fit alors une petite remarque - super, là au moins je ne me sentais pas, mais alors pas du tout visé. J'eus un rictus des plus nerveux. Valait mieux en rire. Et Tweedy qui ramenait sa fraise, alors que pour le coup on ne l'avait pas sonnée la petite. D'accord elle était gentille, mais tout de même. C'est alors qu'une demoiselle vêtue d'une mini-robe bleu nuit étincellante, Swann en l'occurence, s'approcha de moi. Oula, ça n'avait pas l'air d'aller bien fort. Vite Andreas, trouve une vanne. Il me fallait redonner son sourire à la jeune femme, et pour cela y'avait pas vingt milles solutions. Les grosses blagues bien lourdingues étaient encore ce qui marchait le mieux. En général, hein. « C'est une femme qui souhaite s'inscrire sur un site. Elle a pas d'imagination pour son identifiant alors elle demande à son mari, un vrai cochon celui-là, de lui en trouver un et de l'écrire. L'homme écrit alors "Mon pénis", et la femme ne peut s'empêcher de pouffer de rire quand le site répond "Erreur, pas assez long." » Je laissai s'écouler quelques secondes durant lesquelles un court silence s'installa, avant de littéralement éclater de rire. La vache ce que j'étais drôle moi alors ! Heuuuu... Pourquoi j'avais l'impression d'être le seul à rire, là, au juste ?

Si ce rôle l'avait surprise, elle devait admettre qu'il n'était pas déplaisant. Compte tenu des autres déguisements, des autres rôles, elle n'allait pas s'en plaindre. Quoique, après avoir passé toute une soirée en tant que Barbie, elle pouvait sans doute tout supporter à présent. La tenue qu'elle arborait était courte, moulante, pourtant, elle était assez appréciable. Du moins, elle n'allait pas s'en plaindre, ce qui était déjà une bonne chose. Nora portait aussi le même déguisement et autant dire qu'il lui allait bien. Elles étaient donc arrivées au point de rendez-vous, le regard de Laoise sonda les différents costumes et c'est bien rapidement qu'elle arriva à une conclusion inévitable: elles n'étaient pas les plus mal fringuées. Clairement pas. Chose sur laquelle Nora sembla assez d'accord. Et quoi, leur numéro ? Oh la, ça par contre, ça ne sentait pas bon. Puisque Laoise n'était même pas certaine de réussir à faire une pirouette correcte alors, contorsionniste ? Acrobate ? Trapéziste ? Hm, non, sûrement pas. Souplesse légendaire, oui. Elle lâcha un rire en observant un instant sa camarade. « Tu sais, quitte à choisir, je préfère qu'on saute à nouveau du haut du pont, ça me semble moins risqué. » blagua-t-elle alors en un regard mutin. Oh, ouais, clairement, c'était moins risqué. Parce que là, il y avait quarante-vingt dix-neuf pour cent de chances que Laoise se froisse un muscle, se casse en deux, se brise un os ou meure carrément donc, ouais, elle allait peut-être éviter. À la rigueur, pourquoi pas faire une roue – horriblement mal exécutée, bien sûr – mais elle doutait d'être capable de plus. Dommage. Swann était aussi passée en vitesse, se plaignant gentiment de son costume qui se trouvait être ultra court. Pas de chance pour elle. Cela dit, elle arriva à tirer un rire à Laoise. D'accord, ce n'était pas chose difficile, mais tout de même, c'était déjà ça, non ?

Je me mets à réfléchir à un numéro pas trop ridicule et dans nos capacités physiques. C’est qu’on a pas vraiment eu le temps de répéter non plus. Entre temps, j’entends une autre contorsionniste de la troupe se plaindre des costumes. Du moins, nous complimenter indirectement. Oui, oui, c’est ça. Je souris à Swann. « Oh ! »j’échappe limite émerveillée en la voyant dans son petit justaucorps à jupette bleu indigo mais aussi et surtout son énorme doudoune qui m’arrache un rire. « Tu n’es pas trop mal lotie non plus » je lui fais mutine. « Fais tomber la doudoune Swann et montre nous ce que tu sais faire » j’ajoute tout sourire avant de lui tirer la langue espiègle. Je ris, parce que je suis de bonne humeur. Comme souvent. Et, me retourne vers ma partenaire à qui je tiens encore la main. Franchement, on dirait deux gosses lors du carnaval. Trop mignonnes quoi. Celle-ci me confie qu’elle préférerait encore sauter du pont, à nouveau. Un large sourire qui dévoile toute mes dents étire mes lèvres. « Attend, attend, répète ça que j’enregistre ? » je la taquine en faisant mine de porter près de ses lèvres un dictaphone. Enfin, n’importe quoi susceptible de l’enregistrer. Parce que oui, je me souviens qu’elle m’avait fait tout un patin-caisse avant et après le saut. Et, je suis sûre que si elle avait pu, elle l’aurait fait également pendant. Mes yeux balayent le chapiteau. Ils analysent chaque recoin et finissent par se poser sur le sommet de celui-ci. Vers le. C’est alors que j’aperçois une échelle. Immense. Elle mène vers un, deux, trois, trapèzes. Je repère aussi un filet. Je suis friande de ce genre de sensation. Alors je veux essayer. Evidemment, nous ne sommes pas des professionnelles alors nous n’allions pas nous risquer en figure complexes. « Dis, Laoise, tu veux faire de la balançoire avec moi ? » je lui propose ensuite en battant des cils comme ces filles niaises, une petite moue au visage, avant de pointer de mon index les trapèzes quelques mètres plus haut. Si avec ça, elle refuse. Je la renie en tant que partenaire !

Nora rit en me suggérant de faire une démonstration, retirant ma doudoune au préalable. Plaît-il ? Qui me parle ? Je rougis jusqu’aux oreilles, sentant une brise légère me caresser les jambes. « Il vaut mieux pour le public que je ne fasse ni l’un ni l’autre, crois-moi. » Parce qu’Anabel le sait, je suis aussi souple qu’un bout de bois fraîchement coupé. Quant à mon décolleté plongeant, pas question de l’exposer à la face du monde. Cela dit sa décontraction me détend légèrement, aussi je tente un rapprochement auprès du clown (ANDREAS) de la soirée pour terminer de me dérider. Bonne ou mauvaise idée ? Très honnêtement je ne saurais le dire. J’écoute attentivement sa blague, conservant un sérieux ponctué d’un scepticisme qui ne se trouve malmené que lorsqu’il éclate de rire, me retirant un très léger frémissement des lèvres. Je n’ai pas compris tout de suite, je dois bien l’avouer. Et finalement le voir plié en deux est bien plus amusant que sa blague carambar. Non mais sérieusement, il l’a trouvée où celle-là, au milieu des vannes spéciales geek ? « Tu devrais demander des cours de blague à Loxias, il paraît qu’il a un certain talent dans le domaine. » Il a apparemment tenté d’enseigner les rudiments de l’humour au grand noir, mais avec Gulli ça devrait tout de même s’avérer un peu plus aisé. Mon regard dérive alors vers mes deux collègues trapézistes qui semblent vouloir s'essayer à l'exercice en immersion, mes pupilles observant successivement le trapèze et le filet de sécurité. Si j'étais elles, je ne tenterais pas le diable . . . Non pas que je n'ai pas confiance en l'équipement des télé-réalités, mais si c'est simplement un décor aussi réaliste que les serpents en peluche, il risque d'y avoir des petits bobos.

Katell rétorque qu'on a pas vraiment le choix.. et elle a raison. C'est ça ou on reste bloqué à l'étage. A l'instar de ma coéquipière- du moins, je suppose-, je m'accroche à la rampe et descends les quelques premières marches. Arrivée au milieu, la voix de ma siamoise retentit dans mon dos pour me rassurer. Tout va bien jusque là. « Ca va plutôt bien de mon côté aussi. » Je ne pense pas qu'il ait été utile de l'avoir informée, mais sait-on jamais si elle avait eu envie de savoir. Et comme pour briser tous mes espoirs, blondie se rappelle qu'on a oublié nos chapeaux. Il est strictement hors de question que je me retape le chemin inverse. J'essaye tant bien que mal de tourner la tête vers elle- chose qui s'avère impossible, évidemment- et crie intérieurement. « On fera très bien sans. J'ai pas du tout l'intention de me retaper le chemin du retour maintenant. » Pas après avoir descendu toutes ces marches. Ainsi, décidée à continuer mon chemin, j'attrape plus fermement la rampe et me penche en avant. Katell, qui ne doit plus toucher pied à présent, est porté sur mon dos. Dieu, qu'elle est lourde. Elle paraissait plus légère, tout à l'heure. Je descends donc les quelques marches restantes avant de laisser retomber ma coéquipière sur le sol. Essoufflée, je suis es-souf-flée. Et c'est peu de le dire. « Le costume des siamoises, plus jamais. », dis-je en pointant le doigt vers une des caméras présentes, comme pour m'adresser à la production.

Mais... Attendez, elle avait largement survécu au saut du haut du pont. Si Nora disait que cela avait été laborieux, c'est qu'elle mentait comme une arracheuse de dents, rien de plus... comment ça, ce n'était pas crédible ? Mais voyons, tout le monde savait que Laoise était une petite intrépide prête à tout. Même sauter du haut d'un pont comme la désespérée du coin, si, si, si. Bon, d'accord, il est vrai qu'elle avait montré quelques réticences. Normal, non ? Remarquez tout de même qu'elle n'arrêtait pas de mettre sa vie en danger dans ce jeu. Ce n'était pas normal du tout, tout ça. Mutine, elle lui lança un regard faussement noir, qui laissait transparaitre une touche d'amusement. Ce n'était pas un si grand événement que cela, elles pourraient aisément se passer de l'enregistrer. D'autant plus, que les micros qui les entouraient avaient sans doute compris la chose, la production pourrait même en faire un petit cd si jamais ça tentait Nora de l'écouter à nouveau hein. Sauf que là, oh punaise, Nora voulait essayer les trapèzes. Elle observa l'objet convoité, puis la demoiselle, puis à nouveau les trapèzes. Et erreur, elle n'aurait pas dû regarder à nouveau Nora puisqu'elle battait des cils, prête à l'attendrir pour obtenir ce qu'elle désirait. La chipie. Elle était dingue cette nana. Arg, mais d'accord, elle était trop irrésistible, de toute façon, quand elle faisait cette tête. Laoise plissa les yeux, comme pour tenter d'avoir l'air menaçante, chose qui échoua pitoyablement, bien sûr. Et finalement, elle rendit les armes et céda, tirant la belle jusqu'à l'échelle censé aider dans la montée. Ouais, disons qu'il n'y avait pas trente-six moyens pour accéder aux trapèzes, de toute façon. « A toi l'honneur, ma belle. » qu'elle lança alors en désignant l'échelle de la main. Et loin d'elle l'idée de la faire grimper en première là-haut afin de tester si le matériel était solide, non du tout. Elle n'oserait jamais faire un truc pareil.

Alors que je taquine Swann afin qu’elle nous fasse une petite démonstration de ses prouesses, celle-ci m’affirme qu’il ne vaut mieux pas. Je lui souris avant d’hausser les épaules, traduisant un: tant pis, une prochaine fois. Ou alors, il lui suffirait quelques verres dans le nez pour se mettre à l’aise. Et aussi faire tomber la doudoune. Une Swann torchée vaut clairement le détour. A bon entendeur… Après quoi, c’est à Laoise, ma partenaire de numéro, que je m’attaque. Honnêtement, pour moi, il est inconcevable de revêtir une telle tenue sans profiter des avantages qu’elle nous offre. C’est-à-dire que l’on peut aller se suspendre à quelques mètres dans le vide, la tête à l’envers, les bras en croix, formation étoile de mer… Tout, absolument tout, sans pour autant être prise pour des cinglés en manque d‘adrénaline. Donc, oui, je suis plus que motivée à en profiter. Après tout, on est bien là pour ça, s’amuser. En tout cas, c’est ma ligne directrice pour ce soir, pour le jeu de manière générale. Qui plus est, ce genre de soirées sont créés pour que l’on s’amuse, non pas pour que l’on enchaine les verres, et se regarde dans le blanc des yeux en attendant que Morphée nous embarque tous dans un voyage tumultueux au pays des rêves. Toujours devant la jolie Laoise, lui tenant la main, et battant des cils avant d’afficher mes yeux de merlans frit, je suis prête à la faire céder. Je pousse le vice, et mon air devient presque… mélancolique. Bref, une connerie du genre. La moue à laquelle on accepte n’importe quel caprice. Laoise tente un regard menaçant qui m’arrache un rire. Et, elle finit par m’entrainer jusque vers l’échelle. J’arbore un sourire vainqueur et sautille derrière elle. « Yes ! » je claironne toute contente. Savourer la victoire, on appelle ça. Puis, une fois devant, la jeune femme me laisse l’immense honneur que d’ouvrir la marche. « Mais tu viens hein ? » je m’assure auprès d’elle, arquant un sourcil. Puis, je m’attèle à grimper à l’échelle jusqu’au pallier. « Maintenant ton tour Laoise ! » je lance en me penchant légèrement. Hors de question que je fasse ca seule. C’est comme pour le saut du haut du pont. « Ensemble ! » j’ajoute en haussant le ton pour que ma voix lui parvienne, aussi histoire de lui rappeler notre petit pacte.

Laoise était faible, bien trop faible devant ce genre de regards. Qui ne le serait pas, sérieusement ? Même un cheval ne pourrait rien refuser à Nora si elle se ramenait comme ça devant lui. Vraiment ! La petite traitresse. Assurément, elle savait que ce comportement faisait céder tout le monde et n'importe qui, c'est d'ailleurs pour cela qu'elle devait en user à de nombreuses reprises. Et Laoise faisait, elle aussi, partie de la liste de personnes ne pouvant résister. Arg. Quoi qu'il en soit, puisque c'était son idée, cela semblait on ne peut plus normal qu'elle passe la première, non ? Oui, alors, il faut en effet savoir que Laoise, elle, veut bien se mouiller, mais pas trop non plus quand la situation implique une éventuelle mort. Voilà tout. Donc, Nora pouvait grimper en première, l'irlandaise n'en serait aucunement jalouse. « Bien sûr que oui, je ne vais pas te laisser toute seule. » qu'elle lui assura lorsqu'elle sembla douter de la motivation de Laoise à mettre sa vie en périr en montant aussi haut afin d'atteindre des trapèzes qu'elle n'avait jamais testé auparavant. Bien entendu qu'elle allait la suivre, tout de même, elle n'était pas une lâcheuse. Sauf que voilà que c'était déjà son tour. L'échelle réussirait à soutenir deux poids, hm ? Ouais, c'est vrai qu'elles n'étaient pas bien lourdes, l'une comme l'autre. D'accord. Plus qu'à monter. Elle échappa un soupir, forcée de constater qu'elle se mettait vraiment dans des situations particulières. Allez, c'est parti. Elle monta, monta, monta, jusqu'à ne plus pouvoir puisque Nora était juste au-dessus d'elle. À moins qu'elle ne la pousse, bien sûr, mais elle n'était pas pressée à ce point-là. « Et maintenant ? » C'était son idée donc c'était elle qui donnait les consignes et c'est tout. On vous a déjà mis au courant du fait que Laoise ne se mouillait pas trop ? Parfois seulement. Ouais, juste de temps à autre. Comme à ce moment-là, ouais.

Laoise m’assure qu’elle ne me laissera pas seule. Je souris. L’esprit d’équipe cela s’appelle. N’est-ce pas. Puis, je la crois sur parole. Evidemment. Alors, je m’attèle à escalader l’échelle. Puis, une fois en haut, je me penche pour capter son regard et lui annoncer que c’est son tour. Je fais également confiance aux installant. Je me dis que la production n’a pas l’intention de faire doubler son audimat en tuant ces candidats. Idée réconfortante n’est-ce pas ? Bref. Je la vois douter, comme hésiter. J’arque un sourcil. « Tu avais promis ! » je lui lance en affichant une petite moue. Ok, c’est complètement déloyal de la prendre par les sentiments. Mais soit, je le fais quand même. Après quoi, j’attend. J’affiche un sourire rayonnant en la voyant qui lève un premier pied pour le poser sur la première marche de l’échelle. Lorsqu’elle arrive à mon niveau, je lui tend une main amicale pour l’aider à me rejoindre. Désormais, elle me fait face. Et, me pose la fatidique question du: et maintenant ? Et maintenant ma grande on va faire de la balançoire tiens ! En guise de réponse je pointe du doigt un trapèze qui n’attend que nous deux. En plus, ce dernier et large. Suffisamment pour nous accueillir toutes les deux. Je m’avance que peu et attrape la chose. « Je pense qu’on devrait y aller en même temps » j’annonce enthousiate alors que je tiens la chose à deux mains, prête à m’élancer dans le vide. J’ai confiance. Y’a un filet au pire. « Oui, j’imagine que tu ne voudras pas sauter dans le vide et attraper mes mains ensuite ? » j’ajoute mutine. Ouais, comme les trapézistes que l’on voit à la télé ! D'un côté cette option me plait plus, soit.

Non, Laoise n'était pas le moins du monde influençable. Ce n'est pas parce que Nora l'avait, dans un premier temps, convaincue de sauter du pont et qu'elle arrivait maintenant à obtenir d'elle de jouer avec les trapèzes que cela faisait de l'irlandaise une personne influençable. Pas du tout. Si peu. Mais c'était de la faute de Nora aussi. La manipulatrice. La fourbe. Donc la pauvre Laoise, ô combien trop faible lui cédait tout. Ce n'était pas normal. Vous avez vu un peu les situations dans lesquelles elle se mettait ? Pour le coup, elle était donc en haut de l'échelle, à présent à côté de sa camarade. Ok et maintenant donc, y aller en même temps. Bien sûr. C'est que ça allait être simple, ça encore. Et donc, elles allaient pendouiller, les deux mains fermement accrochées au trapèze jusqu'à ce que leurs bras lâchent et qu'elles se laissent finalement tomber dans le vide ? Excusez-la mais elle avait besoin de toutes les indications avant de songer à y aller. Du temps, il lui fallait du temps. Elle examina la chose, tâchant d'évaluer la difficulté de l'exercice, de la force qu'il lui faudrait pour éventuellement se retrouver confortablement installée sur ce truc. Avait-elle déjà fait part du fait qu'elle n'était que peu sportive ? Et que les légers tremblements démontrant sa légère nervosité n'allaient certainement pas aider à la tâche ? Quoique, elle évitait encore le pire. Elle pourrait très simplement sauter en espérant que Nora la rattraperait. Mais non. Ouf. Déjà, elle aurait un contact réel avec le trapèze du début à la fin. « Oh non, je préfère la deuxième proposition, j'ai toujours rêvé de sauter dans le vide. » Crédibilité ? En dessous de zéro, à coup sûr. Bon, allez, elle n'allait pas faire sa chochotte. Et puis, le trapèze n'était pas positionné si haut que ça, non ? Oh, punaise, si. Très mauvaise idée, de regarder en bas. Ok, on respire. Il y avait un filet, de toute façon. À son tour, elle plaça ses mains sur le trapèze et lança un regard à Nora, comme pour dire qu'elle était totalement prête. Espérons juste que ses mains allaient tenir le choc sinon, il n'en faudrait pas davantage pour qu'elle se retrouve dans le filet. Donc là, tout ce qui leur restait à faire, c'était une petite impulsion sur les pieds et hop, c'était parti ? Ou bien Nora avait un autre plan en tête ? Si seulement c'était facile de savoir ce qui lui traversait l'esprit hein.

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