Nous sommes jeudi. Jour des nomination. Jour que j'appréhende le plus depuis le premier prime où je me suis vue nominée dès mon entrée. Où j'ai failli quitter l'aventure, aussi. Je suis donc installée sur le canapé lorsque Cupidon en vient à annoncer les candidats en danger. Ezéquiel, donc, sans grande surprise. Hamad et Sochanna, d'accord. Puis, retentissent mon nom et celui de ma partenaire. Moi qui pensait que la pression serait relâchée une fois les nominés annoncés.. Voilà que j'angoisse davantage. Trop préoccupée à compter les jours qu'il me reste dans la maison- car, je suis sûre d'être éliminée dimanche soir- je n'entends pas la dernière annonce de Cupidon. Seuls les noms d'Evadne et Ennio parviennent à mes oreilles. Je tourne donc la tête vers Andreas, puisque visiblement ma partenaire a déjà quitté les lieux et que je ne me vois pas poser la question à Sami. « Attends, on est sept à être nominés cette semaine ? » Pourquoi est-ce que les infos mettent autant de temps à monter à mon cerveau ? Merde à la fin.

Swann, tu dois te rendre immédiatement à la cabane où Cupidon t'attends...

L'ambiance commençait à s'envenimer dans ce présent salon. Décidément Irène ne s'était pas faite que des amis, loin de là. Et vas-y que je fais mon intéressante, et vas-y que je me prends un "ta gueule" dans la face. Alala, ces demoiselles... Elles n'étaient vraiment pas croyables, des fois. La voix d'Elise ne tarda alors pas à se faire entendre. « Attends, on est sept à être nominés cette semaine ? » Sur le coup je ne compris pas que cette question m'était adressée. Et puis deux secondes plus tard, lorsqu'en tournant la tête je surpris la demoiselle en train de me regarder fixement comme dans l'attente d'une réponse de ma part, je saisis qu'elle m'était destinée. « Alors, heu... 1,2,3,4,5,6,7. Bravo, tu sais compter ! » Un peu plus et j'en venais à l'applaudir chaleureusement. Une blonde bien foutue et sachant compter, mais ma parole nous venions de dégotter la femme parfaite, celle dont tous les mecs rêvaient. Le fantasme de nous tous, en somme. Trêve de plaisanterie, je n'aurais quand même pas aimé être à sa place. Se retrouver nominée, avec un si joli minois, c'était fort dommage et presque injuste. Mais entre nous, je m'en foutais pas mal. « Donc la réponse est oui. Vous êtes bel et bien sept à vous retrouver nominés cette semaine. » Et un tel évènement ne m'empêcherait pas de trouver le sommeil cette nuit, qu'on se le dise.

Je suis tranquillement installée sur le fauteuil, guettant les diverses réactions des concernés, serrant la main de Sochanna pour la rassurer, lorsque Cupidon vient encore nous embêter. Et pour quoi ? Pour m’arracher au salon. Non mais qu’est-ce que j’ai fait encore, je lui manque déjà ? C’est vrai qu’il a l’habitude de me voir dans son confessionnal ces derniers jours, à croire qu’il veut me proposer un abonnement. Je ne serais pas contre une réduction de la cagnotte engagée en cas d’échec, autant vous le dire. Je soupire avant de me tourner vers ma partenaire de chevauchée imaginaire, lui tapotant la cuisse. « Tu m’excuses ? » Bon ce n’est pas comme si elle avait le choix, mais ce n’est pas une raison pour devenir impolie. Je lui lance un petit sourire qui se veut réconfortant. « Tu n’auras qu’à me rejoindre après, je te ferais un repas dé-li-cieux ! » Je lance un regard en biais à Adie qui doit se bidonner intérieurement en entendant ces mots, me mordant la lèvre. Bon bien sûr il risque d’être cramé et immangeable plus que délicieux, mais c’est mieux d’essayer que s’avouer vaincue, n’est-ce pas ? Au pire, je lui ferais un super sandwich. Puis je disparais derrière la porte du salon, me dirigeant vers la cabane en bois pour la énième fois de la semaine.

Cupidon enclenche l'alarme. Elle résonne dans toutes les pièces du château et les alentours. Le chérubin doit annoncer ce soir les nominés de la semaine. C'est à reculons qu'il descend au salon pour rejoindre les autres candidats qui se sont réunis autour de l'écran, en attente de l'annonce fatale. Tout le monde est en danger et n'est pas à l'abri d'une nomination imminente. Il vient s'asseoir à une place au hasard. Il sent l'adrénaline monter, provocant chez lui un certain inconfort. Il place sa canne noire à côté de lui. Les nominations tombent. Sept personnes sur la select. Il reconnaît les visages des nominés, des personnes qu'il connaît et qu'il commence à apprécier. Quand il voit celui de Aj, ses traits se durcissent. Puis, Sochanna est aussi de la partie. Il pose d'abord un regard inquiet sur la rouquine, puis sur la blonde. La peur s'infiltre dans les moindres pores de sa peau. Décontenancé, il préfère quitter la pièce sans accorder la moindre attention à l'israélienne car il ne lui a pas parlé depuis des jours. Son soutien aurait été mal placé.

« Tu m’excuses ? » La blonde sourit à l'autre blonde. "Je te signale au passage que je ne peux pas t'excuser d'une faute que tu n'as pas commis, c'est juste Cupidon qui est accro à ce visage angélique qui est le tient." Se moque t-elle en souriant. « Tu n’auras qu’à me rejoindre après, je te ferais un repas dé-li-cieux ! » Son sourire s'accentue. Elle est inquiète à l'idée que la blonde s'inquiète pour elle. Sochanna est une battante, il lui fallait simplement un peu de temps pour encaisser la nouvelle, seulement quelques minutes, avant de repartir de l'avant. Elle était venue ici pour jouer, pour se transformer, bouleverser sa vie et ses habitudes. C'était chose faite. "Ne t'en fais pas. Allez file. Et ce repas a intérêt à ne pas accélérer ma sortie, si tu essayes de m'empoisonner je me vengerais Pan."

Andreas ne prête d'abord pas attention à la question que je viens de lui poser. Tant pis, quitte à me prendre un vent en pleine gueule, je ne détache pas mon regard de ce dernier. C'est à lui que j'ai posé la question après tout, non ? Et toute question mérite une réponse.. Ce qui justifie donc parfaitement mon insistance. « Alors, heu... 1,2,3,4,5,6,7. Bravo, tu sais compter ! » J'arque un sourcil mais ne manque pas de sourire pour autant. J'ai beau avoir l'apparence de la parfaite quiche de service, j'en ai tout de même pas mal dans le cerveau, je trouve. Pour une blonde, je veux dire. Car, entre nous, je ne vais pas prétendre le contraire, je suis loin de la nana hyper-cultivée qui a fait de longues études pour y arriver. Bien loin de là. La preuve, j'ai abandonné toutes mes études pour finir danseuse de cabaret. Attention, je ne sous-estime en rien ma profession. Loin de moi cette idée. « Danke, Herr. Je n'étais pas sûre de mes calculs. », dis-je en tapant légèrement sur sa cuisse avant de me lever et quitter la salle.