london & adie

Il n'y avait rien de mieux qu'un bon café sous le soleil encore penaud du matin et heureusement pour Adie, elle avait en prime droit au calme vu qu'elle était en général l'une des premières à émerger. Ce jour-là pourtant, il était pas loin de 11 heures quand la jeune femme arriva dans la cuisine, bien évidemment vide. Suivant ses habitudes, elle alla au cellier récupérer la corbeille de fruits et de viennoiseries toutes fraîches mises à leur disposition par la production et les posa sur la table de la cuisine. Elle lança une cafetière, histoire que ses camarades et elle bien sûr, aient de quoi se réveiller après leur nuit et se versa un grand verre de lait qu'elle but d'une traite. Le café terminé, elle s'en servit une tasse, y ajouta deux sucres et piqua au passage une viennoiserie avant de s'asseoir en tailleur dans l'un des sièges de la salle à manger. Le temps était radieux et la jeune femme espérait que la journée soit à son image tout en savourant le calme qui bientôt n'allait plus être. Elle pensait rester seule encore une bonne demi-heure mais c'est alors qu'elle entendit une porte se fermer et des bruits de pas. Au revoir calme du matin, c'est terminé. Elle but une gorgée de café et manqua de s'en verser sur elle lorsqu'elle reconnut la personne déjà levée : London. Adie ne savait rien de cette fille, si ce n'est qu'elle aimait bien se faire sauter un peu partout et qu'elle n'était jamais la dernière quand il s'agissait de chauffer Slavin (qui se laissait bien faire, avouons-le). Elle n'avait pas franchement envie de lui parler, et surtout pas lui offrir sa première conversation de la journée alors elle se tut. Enfin, non, elle espérait qu'elle se casse alors elle lui dit seulement « Y'a du café si tu veux. » d'un ton pas franchement enthousiaste.

Le cadran indique bientôt onze heures. J’ai les deux yeux dans le même trou et un mal de tête à ne plus finir. La bouteille d’alcool c’est encore fait aller hier soir, mais techniquement, je n’ai pas vraiment de souvenir. J’ai du faire quelques conneries. Tant mieux. Je crois que j’étais simplement avec Marcus, rien d’effrayant à l’horizon donc. Parlant de mon partenaire, j’étire mon bras péniblement pour le toucher, mais la place à mes côtés est vide. Il doit déjà être debout, donc. Soupire de désespoir, tant ma tête est en train de me tuer. Je pourrais rester couché toute la journée, cela me paraissait comme un très bon plan, pourtant, mon ventre me fis signe qu’il avait besoin d’un peu de nourriture. Et moi, du café. Je finis par me lever, un grand t-shirt appartenant à Marcus sur le dos et une simple petite culotte boxer comme bas. Je pourrais m’habiller un peu plus pour me rendre à la cuisine, mais je suis franchement lâche. Je décide donc de laisser faire. Je franchis la porte de la cuisine pour sentir une fraîche odeur de café Merci mon dieu, quelqu’un a entendu mes souhaits. Et je pose le regard sur cette dites personne pour me rendre compte que c’est Adie. Je ne la connais pas franchement. La seule chose que je sais, c’est qu’elle est la partenaire de Slavin et qu’elle est bien jalouse. La pauvre, la jalousie est un bien vilain défaut. Je reste silencieuse, prête à me préparer un petit déjeuner alors qu’elle m’annonce, d’une façon terriblement forcé parce que je perçois bien dans sa voix qu’elle n’avais pas envie de me parler, qu’il y a du café de préparé. Oui, ça je l’ai sentit. « Le meilleur ami du matin. Surtout très réconfortant les matins de gueule de bois. » affirmais-je en soupirant. Je ne sais pas pourquoi je lui dis ça. Pour faire la conversation, peut-être. Elle n’a pas envie de me parler, je vais donc lui parler. C’est logique. Je me sers une tasse de café, changeant d’idée sur la préparation du petit déjeuner lorsque je vois les viennoiseries. J’en prend une et m’assoit en face d’elle en silence. Je la regarde un moment, buvant mon café, calme. Bon, elle pourrait dire quelque chose là... Non ? « Vas-y, vide ton sac. Dis moi tout ce que tu veux, traîte moi de tous les noms, ça va te faire du bien. » dis-je totalement sérieuse en haussant les épaules. Non mais je ne suis pas idiote, je vois bien dans son regard qu’elle me déteste. Je n’ai aucun problème à me faire traiter de pute à haute voix, alors si elle peut en ressentir du soulagement par la suite, je suis là pour ça. Qu’elle ne se gêne pas.

A croire que les conquêtes de Slavin avaient le chic pour venir emmerder la brunette lorsqu'elle avait droit à un moment de calme. D'abord Evadne qui se pointe au labyrinthe (et qui devait s'en souvenir d'ailleurs) et maintenant London, dès le réveil, devant un café bien chaud. Heureusement qu'il y avait le café en fait, un truc fort, c'est ce qu'il lui fallait... Plutôt déshabillée, la blonde déambula dans la cuisine et récupéra une tasse et une viennoiserie au passage tout en sortant un truc qui semblait vouloir dire 'merci pour le café' dans un langage moins imagé. Ouais. De rien. Et quoi ? Gueule de bois. Punaise, si en plus de sa présence Adie devant supporter son haleine de chacal, ce serait le pompom. Prions pour qu'elle soit propre et qu'elle se lave les dents. Parce qu'en plus du café, ça allait être explosif comme odeur et Adie, les odeurs de ce genre, ça avait pour conséquence de la faire gerber. Quoique, elle pourrait lui gerber à la gueule, ça pourrait être drôle. Bref. Voilà qu'elle s'assoit, face à Adie. C'est vrai que y'a pas assez de place dans ce château, y'a QUE la chaise en face de la brunette qui est libre. Comme les mecs en fin de compte. Elle boit son café, ouais, tant qu'elle se la ferme, ça passe. Et puis, bah non... « Vas-y, vide ton sac. Dis moi tout ce que tu veux, traîte moi de tous les noms, ça va te faire du bien. » Adie soupira. Elle n'avait que ça à faire, dès le matin, venir faire chier son monde là. « M'en veux pas, mais comme ça, là, de bon matin, j'ai pas tellement envie. » Elles n'étaient pas non plus sur commande les crises de jalousie d'Adie, non, ça ne marchait pas comme ça. Et puis, la jeune femme avait compris que ce n'était pas non plus en sa faveur de gueuler comme ça sur les gens. Après ça passait au prime et puis rebelote, explication, prise de têtes, blablabla. C'était fatiguant cette routine à la fin, alors autant se comporter comme de grandes personnes. Et puis, Adie espérait secrètement que Slavin comprenne tout seul et arrête ses parties de jambes en l'air. La brunette trempa alors son croissant dans son café avant d'en mordre un morceau. Fallait dire un truc là, ça commençait à devenir glauque. « Bien dormi ? » Mais quelle cruche...

Je ne sais pas vraiment pourquoi je lui propose de se défouler. Elle est loin d’être mon amie. De toute façon, je doute qu’elle veuille vraiment devenir mon amie et puis, habituellement, les filles ne désirent pas devenir amie avec moi. Je dis habituellement, parce qu’il y a déjà eu des exceptions. Bref, je vois bien qu’elle ne m’aime pas, et si, me dire en plein visage que je suis une vraie salope puis lui faire un certain bien, qu’elle n’hésite pas. Je suis capable d’en prendre. « M'en veux pas, mais comme ça, là, de bon matin, j'ai pas tellement envie. » Bah tant pis pour elle. Je suis tout de même gentille et je ne joue pas les hypocrites. Si elle n’a pas envie d’en parler, soit. Je vais respecter son choix. Ou pas. « D’accord. Simplement, ça fait du bien, parfois, de cracher un peu le venin et ne pas tout retenir à l’intérieur. » J’étais surement la pire personne pour donner un tel conseil tout de même. Puisque je gardais tout à l’intérieur et je détestais montrer un semblant d’émotion. Adie ne semblait définitivement ne pas être comme ça. Je pris une nouvelle gorgée de café, me rendant compte que je n’avais pas trop faim finalement, la tête qui me tourne encore à cause de la bouteille de vodka que je me suis bu la veille. « Bien dormi ? » Je la regarde, haussant un sourcil, comme pour assimiler le fait que c’était elle qui voulait faire la conversation avec moi maintenant. « Mouais... comme une buche. Bien assommée par l’alcool. » dis-je pour répondre à sa question. « Tu sais, je ne tourne pas autour de Slavin pour te faire chier... » Pourquoi je lui dis ça là ? La gueule de bois me fait parler en fait. Parce que je ne veux pas vraiment avoir de la sympathie pour cette fille après tout. Mais il est vrai que mes moments passés avec Slavin n’ont rien avoir avec la brunette, qu’elle soit sa partenaire ou non. Alors elle est mieux d’en prendre conscience après tout. Et peut-être que je veux la pousser à être plus bavarde sur le sujet. Je suis comme ça, je pique là où il ne faut pas. Je dérange juste un peu plus. Elle peut ignorer ma réplique si elle le veut, mais elle ne pourra pas m’accuser de ne pas être franche avec elle.

Honnêtement, la situation était surréaliste. Qu'avait donc fait Adie à ce bon vieux Shiva, dieu hindou 'portant le bonheur', pour qu'il s'acharne sur elle de façon aussi significative. London, elle ne lui avait même pas encore parlé en tête en tête, elle n'avait rien dit sur elle, rien fait, rien rien rien. Seules ses pensées s'étaient parfois laissées emporter de façon un peu... acerbe, pas grand chose en somme. En plus, elle devait être maso vu comme elle semblait vouloir à tout prix qu'Adie passe ses nerfs sur elle. C'était quoi son problème à cette meuf ? Déjà, elle baise avec des mecs, comme ça là et ensuite, elle attend sagement qu'on la traite de salope. Super cool le comportement, ça devait pas être facile tous les jours pour elle... « T'aimes être insultée ou quoi ? J'ai pas envie c'est tout. C'est pas comme si tu savais pas ce que je pensais en plus alors à quoi bon perdre de la salive pour si peu hein. » Et puis, Adie avait compris que se transformer en hurleuse avait bien plus d'inconvénients que d'avantages par la suite et elle n'avait pas envie de faire reculer les progrès effectués dans sa relation avec Slavin. Ce qui du coup voulait certainement dire que cette semaine, ce serait lui qui foutrait la merde, avec London peut-être même bien ou Evadne. Ou une autre. Il devait y avoir une sorte de loi cosmique régissant leur relation du style 'tu avances, je recule'. Sympa comme jeu, vraiment. London se met alors à causer de sa gueule de bois, ouais super, on s'en fout. Les conversations meubles n'avaient jamais vraiment été le fort d'Adie. Quand il n'y avait rien à dire, elle ne disait rien, c'était plus intéressant que de dire des conneries, comme maintenant en fait. Et puis, voilà que la blonde commence à faire des confidences. C'était hilarant d'ailleurs, encore heureux qu'elle ne faisait pas ça contre elle, ce n'était pas comme si Adie avait fait quoique ce soit à London qui ait pu la pousser à la blesser, prime après prime. Elle n'était pas la seule dans le coup, certes mais bon... « Ça me fait une belle jambe ça tiens, jsuis contente de l'apprendre, wow. Du coup, je ne peux pas ne pas te poser la question. C'est quoi donc la raison qui fait que tu tournes autour de Slavin ? » dit-elle d'un ton plus que sarcastique tout en levant les yeux au ciel pour les replacer sur London. Parce que c'était intéressant comme question, non?