Andreas ~ Le Parc - 15h37

J’ai vraiment rien à faire, pratiquement rien à faire… Donc mon excès de solitude me pousse à, passer un peu de temps avec la nature, comme me le conseillerait la Tweedy, mais avec ma propre approche, ma propre vision des choses, ma propre conception, c'est-à-dire… Destruction. Ouais je prône le cataclysme les mecs, c’est ce pourquoi j’ai été crée après tout. Donc moi, regarder la nature, c’est pas trop mon trip, et j’ai pas trop envie de m’assoir là, sur l’herbe qui me donne la gerbe à ne rien faire, alors pour y remédier à ça, à ce manque d'enthousiasme de ma part, j’ai dresser un petit piège, très fin mais très ingénieux dont le secret et les mérites de fabrication n’en reviennent qu’a moi, le célèbre maître-des-pièges, et tout ceci pour attraper un moineau, mais un moineau qui ne vient jamais malheureusement. Est-ce que j’ai dressé un piège qui ne fonctionne pas ? Ou bien tout simplement que les oiseaux ne passe pas par cette période de l’année dans ces environs… Mmm j’sais pas, franchement aucune idée. Mais je désire tellement ce moineau que, bah je suis prêt à tout pour l’attraper. J’vais pas le manger, ni le massacrer, j’ai juste envie de la martyriser un peu, lui arracher une patte, puis une seconde, puis le mettre dans l’oreiller de quelqu’un, la nuit. Oui c’est tout, c’est pas du tout le mal ça, c’est presque rien, la seule victime dans l’histoire, ça sera le moineau, et peut être l’oreiller qui deviendra peut être sale… Mmm… oui c’est tout. Donc assis, jambes lâchées et mes deux bras en appuie laissant ainsi apparaitre une grosse barre de triceps, je regarde ma boite avant que mes super sens ne détecte une intrusion au plus haut degré vu qu’il semblerait qu’un missile allemand vient de perforer mon périmètre de sécurité. Il cherche quoi petit Kinder ? Il cherche quoi ? Je me tourne vers lui, l’air de rien… YES j’viens de chopper mon pigeon !!

Moi j'aime bien les parcs. C'est vaste, ça sent bon la nature et puis c'est souvent super calme. En gros, tu peux y passer un après-midi tranquille et paisible sans que personne ne vienne te faire chier. Enfin ça, c'était l'idée que je m'étais faite de cet après-midi. Vraiment, je pensais pouvoir m'allonger sur l'herbe et ne penser à rien sans être emmerdé par quiconque. Mais un psychopathe laissé en liberté et sans surveillance aucune - ou en tout cas ça ne sautait pas aux yeux -, en avait décidé autrement. L'après-midi au calme, ça ne serait pas non plus pour aujourd'hui. À peine arrivé dans le parc et déambulant à travers celui-ci les mains dans les poches, je tombai nez-à-nez avec l'ennemi public numéro un, ou le type dont tout le monde semblait avoir peur à l'heure d'aujourd'hui. Non je ne prononcerais plus jamais son nom, qu'il était fort probable que j'eus oublié d'ailleurs. Le seul truc qu'il fallait savoir le concernant, c'est qu'il valait tout de même mieux s'en méfier. J'avançai en sa direction, avant de ne soupirer fortement. « Oh les fumiers. Ils avaient pourtant dit qu'ils te tiendraient en laisse. Super, j'vais devoir me plaindre à la prod' maintenant. », annonçai-je, sur un ton des plus insipides et monotones. Parce que bon, ce type était du genre... "dangereux", non ? Nuisible même, vénéneux carrément. Moi je n'en avais pas peur, car il fallait être une demoiselle sans défense et sursautant au moindre bruit de porte qui claque pour s'effrayer de "ça". C'était jamais qu'un grand black un peu cinglé aux idées noires. Pas de quoi non plus crier au viol ou à la tentative d'assassinat dès qu'il s'approchait un peu trop près de nous. Il fallait s'y faire : il était, au même titre que nous, candidat. Par conséquent nous serions tous amenés à cohabiter avec ce spécimen sorti de nulle part bien que l'envie n'y était pas. Moi je m'en branlais ; tant qu'il ne me cherchait pas de poux, j'avais aucune raison de lui faire vivre l'enfer. J'avais passé le stade du mépris. Maintenant j'étais dans l'indifférence la plus totale. Il avait dépassé les bornes avec certaines candidates mais finalement, y'avait pas eu mort d'homme. Le public l'avait sauvé - preuve qu'il plaisait autant qu'il intriguait. Encore une fois, fallait s'en accommoder. Je regardai tout autour de moi. Mouais, autant rester ici hein. J'avais renoncé au calme de toute façon. J'aurais pu me barrer un peu plus loin, mais je n'en fis rien. Quelque part j'avais l'impression d'approcher une légende vivante, le Charles Manson du vingt-et-unième siècle. Et ça, c'était quand même pas rien. Remarquez lui aussi se trouvait confronté à une légende vivante : la perfection incarnée. Andreas en personne. Ça devait lui faire quelque chose, pour sur.

Donc petit Kinder s’aventure dans un territoire hostile. Je comprends le courage, mais on avait pas signé un accord ? Genre si t’essayes de traverser ma bulle réglée à trois mètre je te pète ta figure, ou bien si t’essayes de t’impliquer dans quelque chose qui me concerne je t’empale avec un truc pas jolie ? Je crois que si… Monsieur avait voulu me donner des leçons de relooking, je l’ai remis à sa place. Bon maintenant il se casse ou quoi ? Je prends même pas le temps d’écouter sa phrase bidon de trois mètres qui ne sert limite à rien. C’est bon t’as fini ton cirque là ? Faut dire qu’ils se sont largement trompé lorsqu’ils ont voulu préfabriqué le méchant de la saison, car jusqu'à maintenant, c’est lui qui me cherche. Et puis gros débile, y’a écrit malheureusement sur mon front : Danger, corps nucléaire qui peut péter à tout moment, prière de rester à trois mètres. Le message inscrit implicitement sur mon front tu l’as pas vu pauv’ connard ? Ou bien tu fais comme la plupart, t’ignores cette étiquette de merde qu’on m’a collé par erreur et que j’ai fini par accepter… Bof je croyais que petit Kinder était un mec issu d’une planète XX d’une autre galaxie, mais non… déception. J'suis seul dans mon cas alors. Après, y’a bien un truc que j’aime chez lui, et c'est bien sa passion pour le sexe. Ce mec à un point en commun avec moi et il ne pourra jamais le réfuter. Sauf que mon palmarès à moi est bien trop fort pour lui, je ne parle pas durant cette aventure, non, je parle en général, car dans ma vie actuelle, y’a du sexe chaque secondes… Sinon y’a un truc qui me chiffonne en lui et je n'hésite pas à lui faire savoir.. « Dis, tu es une femme ou un mec ? » Je rigole pas. Mon ton est là pour appuyer mes dires, froid, percutant et assassin. Car là, il a vraiment l’air d’une fashionista ce gars, il est pas trop viril comme mec donc j’ai le droit de me poser des questions. Et puis, je n’avais rien à lui dire, donc par ennui et toujours en attente de ce moineau qui n’arrive toujours pas à venir, je le questionne sur son anatomie. Femme ou Homme ? Ou bien j’ai cru entendre que y’avait un troisième type, genre un mélange… Peut être qu’il en fait partie, qui sait. Mais je crois que c'est un homme, fin un ... Roo je sais pas quoi merde.

Avais-je bien fait d'aborder le grand black ? D'un autre côté je ne voyais pas pourquoi j'aurais du en avoir peur ou m'en éloigner. Au fond il n'était pas si dangereux que ça. C'était un genre qu'il se donnait, comme probablement je me donnais un genre moi aussi. Un mec véritablement dangereux n'aurait pas eu sa place dans une telle aventure. Et la sienne il l'avait, pas vrai ? Sinon pourquoi le public l'aurait-il sauvé dimanche ? Je pensais me heurter à un mur, qu'il ne ferait que m'ignorer. Néanmoins il prit la parole peu après moi, changeant là radicalement de sujet, il faut bien le dire. « Dis, tu es une femme ou un mec ? » Qui l'eut cru ? Derrière ce grand black un peu spécial et morbide se cachait en réalité un comique de renom. Parce que celle-là, fallait quand même la faire. Surtout à un type comme moi qui n'avait tout de même pas manqué de faire voir ses attributs de mâle aux quatre coins de ce nid. Je ne pus d'ailleurs pas retenir un rire. Quel clown, vraiment. « J'ai pour principe de ne jamais me fier aux apparences... » Car ces dernières ne disaient jamais véritablement tout, et cela s'était prouvé à maintes reprises dans cette aventure comme lors des précédentes saisons. « ... mais là je pense que celles-ci parlent d'elles-même quoi. » Dans le doute, il pouvait toujours aller se renseigner auprès d'Evadne, London, Anabel, Elise - paix à son âme - ou encore Irène. Toutes ces demoiselles pouvaient en effet témoigner du fait qu'il y avait quelque chose dans mon caleçon. Un cobra mesdames, et je n'exagère pas. « Après bon si le doute persiste, c'est peut-être que je cache plus de choses qu'il n'y parait... » Hey peut-être que j'étais une femme en fin de compte, qui sait ? Ou un transsexuel, ce qui était tout aussi probable. Par contre c'était bien la première fois que quelqu'un me posait une question pareille. Et de question, j'en avais justement une à lui poser moi aussi. « Dis, l'amour tu connais ? » Je me montrais tout aussi sérieux qu'il semblait l'être un instant plus tôt. Sans rire, et au vu du fait que ce type semblait sortir d'une autre planète, il me tardait de savoir si comme moi il se trouvait dépourvu de tout sentiment envers autrui. C'était le cas, non ? Auquel cas il n'aurait pas pu s'en prendre à certaines candidates comme il l'avait fait. Moi de mon côté, je pouvais carrément affirmer que l'amour était une terre inconnue sur laquelle je n'avais jamais foutu un pied. Il en était peut-être de même pour lui, ou alors j'allais avoir la preuve certifiée que je n'étais vraiment, mais alors vraiment pas comme tout le monde.

Attendez, Petit Kinder il parle quelle langue là ? J’ai cru entendre qu’il était allemand, donc était-ce de l’allemand ce qu’il vient de débiter là ? Surement pas vu que moi-même je comprends cette langue parfaitement en vue de mes antécédents dans ce pays. Alors il a parlé quel langue ce gros con, car les phrases qu’il vient de balancer à l’instant, j’vous jure mais j’y ai rien pigé du tout. C’était comme s’il parlait en énigme le mec, sans savoir que devant lui, se trouve un simple gentil monsieur de couleur noir avec un bagage lexical restreint et qui, le langage soutenu ne fait pas partie de ses meilleurs amies, surement pas vu qu’il se contente d’un langage familier ou limite courant. C’est les défauts de la communication, et de l’absence d’émotion aussi, peut être aussi une carence d’éducation ? Qui sait… Pour l’instant, avec son pack triple sentence avec conneries inclus, il va rien soutirer de moi, aucun mot, aucune parole car j’ai pas envie de l’ouvrir et me faire passer une nouvelle fois pour un con alors que limite, c’est en quelque sorte une partie de moi-même. Bref, je tourne la tête vers les arbres de ce parc, regardant que, malheureusement, ce pourquoi je suis venu ici n’adviendra jamais. J’ai plus rien à faire ici donc, et petit Kinder avec sa personnalité cacahuète ne m’intéresse pas. Il ne m’a jamais intéressé, et si j’avais d’une quelconque manière inaugurer la discu’ avec une bonne question mais très personnelle, c’était juste pour tuer le temps et gagner quelques minutes afin d’espérer une quelconque apparition surprise de n’importe quel volatile, n’importe lequel. Mais non, ça ne vient pas, donc je suis obligé de quitter mon piège et ce parc à la noix, sans oublier ce branquignole qui s’obstine toujours à vouloir me parler en énonçant une question encore plus conne que la mienne. Je reste sur le sol et mon cerveau réfléchi à ce qu'on va lui répondre, à ce gros con de petit Kinder... « J’aime personne. Personne ne m’aime. » Point. D'une autre manière, c'est non. Je sais d’ailleurs pas mais j’ai jamais connu l’amour, je n’ai jamais senti de l’affection pour personne, si ce n’est parfois un faible intérêt physique s’apparentant à du sexe, ou parfois des choses morales qui m’attire chez les autres, comme la culture de la Tweedy, l’intelligence de la Scientifique ou bien l’art de Baignoire, ou bien des personnes qui pourrait me servir pour ma quête personnelle, mais jamais de l’amour ou quelque chose dans le genre vu que, je n’ai malheureusement aucun sentiment et je n’éprouve aucune émotion, chose qui est bien évidement, dramatique, mais que j’ai fini par accepter. On fini tous par accepter le destin, et moi-même, j’ai fini par accepter cette dure fatalité où je suis malheureusement obligé d’interagir avec autrui, sans aucune vibration intérieur, sans aucune interceptions émotive, juste du vide, ouais du vide…

C'était quand même drôle comme situation : j'étais en train de tenter d'arracher quelques mots à un type que je m'étais pourtant juré de ne plus jamais approcher, au tout début de l'aventure. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, hein, comme on dit. C'est qu'il n'avait pas la parole facile, le bonhomme. Je faisais l'effort surhumain de converser avec lui et il ne me sortait que quelques mots par ci, quelques mots par là. Bref, l'envie n'y était clairement pas mais je n'allais pas m'avouer vaincu si vite. Donc non, je n'étais pas une femme. Et sinon... il connaissait l'amour le grand black ? Oui cette question sortait de nulle part mais cela avait aussi été le cas de la sienne, vous l'avouerez. « J’aime personne. Personne ne m’aime. » Ma parole ! J'avais l'impression de m'entendre moi-même parler dites donc. Ainsi donc nous étions tous deux dépourvus de sentiments et, surtout, nous n'avions jamais connu l'amour. Quelque part on s'était un peu épargné le pire, non ? Bah si, en quelque sorte. L'amour c'est bien beau, mais parait que ça fait souffrir. Or j'avais décidé il y a quelques années de ne plus souffrir à cause d'autrui. Et puis, l'amour ne me servirait à rien. Tout ce que j'entreprenais, c'était sans sentiments aucun. Quand je baisais, c'était pour le plaisir que cela me procurerait. Y'avait donc pas de place pour quelqu'un d'autre que moi dans mon cœur. Le seul amour que je n'avais jamais voué à quelqu'un était à ma propre personne. Mais on ne pouvait pas dire que j'avais pour autant connu l'amour, non. On ne connait véritablement l'amour que lorsque l'on en reçoit de quelqu'un autre que soi. C'était ma vision des choses. Alors non, je n'avais jamais connu l'amour. Et non, je ne désirais pas le connaitre. « On serait pas frères tous les deux ? » Pas jumeaux non plus, hein, car au delà du fait que nous n'avions il me semble pas franchement le même âge... il demeurait une différence entre lui et moi qui sautait immédiatement aux yeux quoi, notre couleur de peau. J'avais déjà entendu parler d'un cas de jumeaux nés de couleur de peau différente. Mais ça, c'était genre hyper rare non ? « J'déconne. Je suis fils unique. » La révélation du siècle, tu sais. Genre on ne s'en serait pas douté. Un mec comme moi ne pouvait que l'être, forcément. On reconnait bien vite les enfants uniques - ils ne sont pas comme les autres. Ils ne grandissent également pas comme les autres. Puis ils ont ce petit truc en plus, surtout. Et je ne dis pas que j'aurais aimé avoir un frère ou une sœur, non du tout. Au contraire cette vie me convenait parfaitement. Et comme je l'avais déjà dit, je n'avais aucun compte à rendre à personne à l'heure d'aujourd'hui. Un frère ou une sœur, ça vous colle aux basques. Merci hein, sans façon. « C'est aussi ton cas ? » Pas que sa vie qui, j'en étais persuadé, ne manquait pas d'être passionnante, m'intéressait fortement non plus hein ; seulement j'étais curieux avant tout. Après, s'il ne désirait pas s'étendre sur celle-ci, je ne risquais pas d'insister. Mmmm, quoi que... j'étais du genre chieur, vous voyez.

Bon à un moment, faut que je pars, mais ce mec, petit Kinder veut forcer la discussion. Sauf que, il s’attend forcement à ce que je lui réponde chaque fois. Lui aussi à rien compris du tout… Franchement, vous êtes con à rien savoir ou quoi ? Je suis une arnaque, un mec qui a fait du cycle de l’absurde son mode de vie et qui ne ressent rien, rien rien. Lorsqu’il me parle de l’amour, j’ai envie de lui sortir une expérience, une ancienne expérience, mais j’ai rien à lui proposé, c’était à chaque fois du sexe, du sexe et du sexe, et puis rien d’autre que du sexe. Pas d’amour, juste des plaisirs physiques qui s’arrêtaient au moment ou ma machine de guerre faisait sortir la bombe nucléaire. Oui, j’ai jamais senti l’amour, depuis qu’on ma préconçus pour être ce que je suis actuellement. Un plaisir qu’on m’a volé et une sensation de plus qui s’est envolée, et que je n’aurais jamais l’occasion de connaître. Lorsqu’il m’énonce qu’on est frère, j’ai envie de le croire, car franchement on a plein de points communs : C’est une merde zéro émotive comme moi –même si lui, c’est par choix et moi c’est par fatalité- il a une grosse passion pour la baise, il a jamais connu l’amour, et il parle allemand. Donc déjà ça fait beaucoup, mais si on voit le point de vue corporel, il est moins costaud et plus blanc, donc Mm j'reste quand même perplexe sur son hypothèse. Tout ça jusqu'à ce qu’il m’informe que c’était une blague et qu’il était fils unique. Moi aussi j’dirais… C’est un siiigne encore une fois ! Bon, il se barre quand lui ? Pas encore on dirait, vu qu’il semble voir si c’est aussi mon cas. Moi, j’ai envie de savoir autre chose. « Pourquoi ton père il a pas voulu planter ta mère une deuxième fois ? » Si la production me dit pourquoi je lui pose une question pareille, je leur répondrais que je me suis mis à chercher les secrets. Direct quoi. Puis ouais c’est une question que je me pose aussi. P’tet que son père il avait plus de balles dans son revolver et qu’il avait tout lâché, d’un coup, tout ses spermatozoïdes en une fois, pour concevoir la merde qui se tient devant moi… Ou bien sa mère était pas bonne la première fois donc son connard de père a préféré la jeter ? Bref plein de scénario qui se bouscule dans ma tête. « Mon père avait trois femmes. Mais avec ma mère, il n’a fait qu’un seul enfant, et je crois que c'était moi au juste.» Donc ouais ça réponds à son truc, à sa question bidonnée. Par contre, sa femme n°3, il a fait huit enfants, et la femme n°1, il en a fait six ou sept je crois, y’avais un qui était tombé dans une rivière j'crois, fin j’sais pas s’il est encore vivant donc bon, limite ça nous intéresse pas là...

La sensation que j'avais sur le moment était vraiment spéciale. J'avais à la fois l'impression de converser avec un fantôme et l'impression de converser tout seul. C'était un peu comme si le grand black n'était pas réellement présent. Physiquement il l'était, pas de doute là dessus. Mais son esprit était ailleurs. Ou bien il était toujours comme ça et dans ce cas je ne regrettais pas de ne pas plus parler avec lui au cours de cette aventure. Je dépassais le stade de l'ennui là. C'était juste indescriptible. J'avais plaisanté sur le fait que nous pouvions éventuellement être frères lui et moi, avant de rétorquer que j'étais fils unique pour, finalement, lui demander si c'était également son cas. En guise de réponse... j'eus droit à une nouvelle question. « Pourquoi ton père il a pas voulu planter ta mère une deuxième fois ? » Heu, comme si j'en savais quelque chose moi. Je ne connaissais pas assez leur couple pour savoir pourquoi ils n'avaient fait qu'un gosse ces deux-là. Et quel gosse ! En fait c'était peut-être mieux qu'ils s'en soit arrêtés là. « Surement parce qu'ils se sont dit que de toute manière, ils ne parviendrait jamais à faire un deuxième gosse à l'image de leur premier. J'peux comprendre qu'ils aient baissé les bras face à tant de perfection. S'en est déstabilisant, non ?... » Et lui, ça lui faisait quoi d'être confronté à l'homme parfait ? Mouais, pas grand chose visiblement. D'un autre côté, il se disait dépourvu de sentiments. Ça ne m'étonnait pas vraiment au fond. « Et sans doute aussi parce que ma mère est une pute. Mon père devait pas avoir franchement envie d'lui faire un autre gosse quoi. » Quand on voit le cageot, aussi, je pouvais le comprendre... Il lui avait préféré des petites minettes de vingt ans. Rien d'étonnant, il était comme ça mon père, il donnait vachement dans la jeunesse... Hum. « Mon père avait trois femmes. Mais avec ma mère, il n’a fait qu’un seul enfant, et je crois que c'était moi au juste. » Alors attendez, que je récapitule... Son père avait eu trois femmes. Déjà c'était assez atypique mais d'un autre côté c'était aussi ça, la polygamie. Et je ne désapprouvais pas réellement perso. Ce même monsieur n'avait eu qu'un enfant avec la mère du grand black. Son père, sa mère, un seul enfant... ouais, y'avait environ cent chances sur cent qu'il s'agisse bel et bien de lui. Après, le doute restait peut-être permis, hein. « Et sinon, t'as toujours été aussi... glauque ? » Ce mec était d'un sinistre... déconcertant. Tout le monde ici pensait que j'avais toujours été ce type arrogant, vulgaire et franchement imbu de lui-même mais il n'en était rien. Non, j'avais eu deux vies moi. On ne nait pas narcissique, on le devient. Et je pensais réellement qu'il n'était pas né comme ça non plus. Ou alors il avait été frappé par la foudre à la naissance et dans ce cas, c'était un genre de type maudit voué à exprimer ses pulsions assassines par la violence des actes. Je ne comprenais en tout cas pas son comportement, sa façon d'être... tout chez lui demeurait un grand mystère.

Ah ouais donc je vois, il est entrain de me créer un personnage tout juste tiré d’une comédie musicale ou je sais pas quoi. La frime il en fait le noyau de sa personnalité complètement vide et ses baratins sont limite trop long pour mon cerveau qu’il arrive pas à capté la totalité. Donc ses parents ont pas voulu faire un deuxième vu que monsieur petit Kinder était soi-disant parfait… Waouh il vient de me bluffé le mec, c’est sûr là, il vient d’avoir un fan… Et puis il parle de sa mère comme si c’était une garce, une salope qu’il connaissait même pas, je me dirais moi enfaîte, sauf que ma conne de mamita m’a charmé, on a baisé et pour purger ses foutus remords elle s’est suicidé comme une antilope. S’a m’a rien foutu du tout, je m’en fichais complètement en plus. On m’a envoyé un télégramme le lendemain, signifiant que ma mère était décédé... je leur ai répondu que c’était moi la cause de sa mort bande de truffes… Et ils étaient franchement con ces minables à pas me croire. ça, c'est déstabilisant, et pas ce genre de conneries qu'il vient de me balancer comme s'il se croie pour un illuminé. Est-ce que c’est déstabilisant sa situation ? J’dirais que c’est ces conneries qui sont un peu hard du coup mais c’est bon, je gère. Fin pour l’instant, je gère ce guignol donc c’est bon, il pose pas problème sinon je lui aurait foutu sa tête dans le cul de la nouvelle chaudasse du nid. Pourquoi elle ? Par-ce-que c'est la plus apte avec son cul de baleine à gérer l'impact qu'aura la tête de ce mec sur elle. « T'es toujours comme ça ? Et puis comment tu fais caca d’ailleurs ? » Bah moi je veux bien savoir comment un mec parfait comme lui fout sa merde. Ouais s’il veut se foutre de ma gueule celui-là, je vais le rendre encore plus taré qu’il ne l’est avec sa pseudo-perfection en carton. Je vais l’esquinter, l’abasourdir avec tant d’absurdité. Si j’ai toujours été glauque ? Franchement non, avant j’étais un enfant simple, comme lui, mais après, ça a dégénéré avec une succession horrible d’événements digne d’un film de frisson, puis mon recrutement, puis mon entrainement, pour finalement donner ce que je suis maintenant. « Non, avant, j’avais un ballon de foot', après, le barbier l’a crevé. Je suis devenu seul, puis j’ai évolué comme une larve dans la solitude, et je suis devenu ça. Un beau papillon noir » Je m’arrête un peu. « Tu sais jouer au football ? » Question quasi-inutile, mais une réponse positive encore et ce mec devient mon frère pour deux minutes, voir trois s'il me sort la liste des vingt-deux sélectionnés allemands pour la futur coupe du monde qui se trame dans la lune... Enfaîte oublie, tu seras jamais mon frère pour trois minutes gros connard.

Maman, papa, j'ai un frère ! Il a un nom à coucher dehors, il s'amuse à étrangler et étouffer les demoiselles et, en prime, il a de nombreux points communs avec moi. Comment ça, vous vous en foutez ? Bah, c'est pas comme si vous vous étiez déjà préoccupé de ma vie, hein. Crevards. D'un autre côté, je pouvais peut-être remercier ces deux cons, car ils avaient tout de même donné naissance à la perfection faite homme. Et ça, c'était le plus beau cadeau qu'ils pouvaient faire à l'humanité : mon existence. « T'es toujours comme ça ? Et puis comment tu fais caca d’ailleurs ? » Oh mon dieu, j'eus subitement l'impression de me tenir en face d'un gosse de dix ans. Et encore, j'suis même pas sur qu'un gosse de dix ans emploierait encore le terme "caca" de nos jours. Mais ça l'intéressait réellement de savoir par où je chiais, sérieusement ? Putain, rien que d'en parler j'avais un goût de merde dans la bouche. Car oui, la merde avait du goût. Vous devriez essayer. Bref, que répondre à ça ? Il tentait de me démontrer quoi au juste, que finalement j'étais comme tout le monde ? Bah bravo hein, c'était réussi. Il venait de pointer là ce qui me rendait humain au même titre que les autres. « Bah, comme toi j'imagine. Mais si tu veux bien j'ai pas trop envie de m'étendre sur le sujet. Je viens d'engloutir un sandwich au thon et je sens qu'il remonte, remonte, remonte... » Eurk. Qu'il ne me fasse pas vomir, en plus. Comment en étions-nous arrivés à parler de caca, au juste ? Ah oui c'est vrai, je venais de lui exposer toute la perfection qui était la mienne. Telle avait été sa riposte. Charmant, n'est-ce pas ? Il avait toujours été comme ça, d'ailleurs, dans le genre glauque et tout ? « Non, avant, j’avais un ballon de foot', après, le barbier l’a crevé. Je suis devenu seul, puis j’ai évolué comme une larve dans la solitude, et je suis devenu ça. Un beau papillon noir » Beau, ça restait quand même à prouver hein. « Tu sais jouer au football ? » Du caca, au papillon noir, on passait maintenant au foot. Très jolie transition que nous effectuait là le grand black. « Un peu que je sais y jouer. Mon surnom c'est Miroslav Klose. Bon, on a douze centimètres d'écart, j'suis carrément plus beau et contrairement à lui j'suis pas marié. Par contre j'aimerais bien avoir sa carrière, et son salaire. Pas sa femme hein, elle est pas baisable, ni ses gosses. » Ah quand il s'agissait de parler foot, je ne m'arrêtais plus. C'était un peu ma plus grande passion vous savez. Après les femmes. « Et toi alors, t'aimes toujours le foot ou la crevaison de ton ballon par le barbier t'as traumatisé au point que tu aies décidé aujourd'hui renier ce sport ? » Le pauvre, il n'avait vraiment pas eu une vie facile. Voir son ballon de foot crevé par le barbier du coin, c'était un peu comme voir son chien écrasé par un camion sous ses yeux. Bah, c'était pas gai quoi.