Okay donc, que se passait-il au juste ? Ezéquiel était éliminé. Ce ne pouvait être qu'une plaisanterie, une mauvaise plaisanterie. Dans la mesure où ça lui paraissait si improbable ... Non, apparemment, c'était véridique. Il quittait donc l'aventure. En fait, elle préférait croire encore un petit instant, un minuscule petit instant, qu'on la faisait marcher. Les mines déconfites autour d'elles étaient jouées, ses camarades étaient tous en mission, Ezéquiel le premier ... Allez, c'est bon les gars, on arrête de la prendre pour une imbécile et on crache la vérité. Et merde, c'était ça la vérité. Pour le coup, elle ne pouvait pas totalement réaliser ce qu'il se passait. Elle perdait son partenaire, mais elle perdait surtout quelqu'un qu'elle appréciait. Oui parce que Tweedy appréciait Ezéquiel, véritablement. Elle se doutait bien que beaucoup le prenaient encore pour une bête curieuse, mais elle s'en fichait pas mal. Après le baiser déposé sur sa joue par Sami, la jeune femme laissa couler une petite larme. Une petite larme de tristesse. Parce qu'elle était triste figurez-vous. Triste, mais en colère également. Rien n'allait plus. Elle laissa alors Sami la prendre dans ses bras tandis qu'elle, toujours chamboulée, parvenait difficile à reprendre la parole. « Je ne veux pas qu'il parte, Sami ... » Putain mais non, avouez la blague bon sang. C'était pas drôle. Vraiment pas drôle. Les nominés étaient alors annoncés. Elle n'en faisait pas partie. Et ça, ça n'était pas une blague, au moins ?

Ezequiel qui se barre... Super, non mais super. Sive nominée, trop cool, génial. On en remet peut être une petite couche, non ? Bah allez, c’est la fête, non ? J’crois que j’ai plus rien à faire là... En temps normal j’aurais peut être éprouvé le désir et le besoin de soutenir ma partenaire, mais là je suppose qu’elle a mieux à faire, n’est-ce pas, puisque subitement j’ai été relégué en seconde base pour je ne sais quelle raison. « J’suppose que t’as pas besoin de moi, pas vrai ? Donc j’te laisse poursuivre ta super plaisanterie jusqu’au bout, moi je m’en vais renettoyer les draps pour la deuxième fois, des fois que ça te fasse revenir. » Oui, j’suis en colère, et oui, c’est légitime. Sur ce, je me lève, parce que passer la soirée à côté d’elle ne m’a aidé en rien, et je me casse en lui offrant un salut militaire... Allez.

« Hm, vous voulez rappelés de ce qui s'est passé il n'y a pas si longtemps que ça ? Genre, je ne sais pas, quand j'ai failli crever à cause de ce type ? Encore heureux qu'il dégage, ce n'est pas trop tôt. » La remarque lancée par Laoise me tira de ma stupeur. J’étais terriblement bien placée pour comprendre la jeune femme, pour avoir été moi-même l’une des victimes de cette bête noire. Si j’étais surprise, ce n’était tant que je voulais qu’il reste – attendez, je n’étais pas sadique à ce point – mais plutôt parce que je ne m’y attendais pas, tout simplement. London n’était pas de plus appréciée dans le nid, non plus, et pour tout vous dire, ça c’était clairement jouer de peu. Je sentis ma respiration se mettre en mode panique, pendant un court instant. Venais-je enfin de réaliser ce qui se passait? Que mon bourreau quittait ces lieux, une bonne fois pour toute? Enfin? « Oh mon Dieu… » ne puis-je que répétée. Puis d’un seul bon, je me levais et quittait le prime. Pas question d’assister à son départ, non, je n’avais pas besoin de m’imposer ça. Je ne voulais plus jamais le voir, je voulais qu’il disparaisse de ma vie, pour de bon.

Alors ça ! Les résultats ne tardèrent pas à arriver. Alors que, je pense comme tout le monde, dans mon esprit je voyais London se barrer et Ezéquiel rester, pour le malheurs de certain, et bien non. La blonde restait et le black s’en allait. Sérieusement ? La blonde qui brille par sa non-volonté de rester avec nous ? Waouh je m’étonnais à être… non pas triste, mais déçu. J’aimais bien mine de rien son délire sur sa banane rose et sur le fait que je sois sa mère. Dire que j’avais une bonne piste aussi pour son secret. Ah quelle connerie ! Qui va me faire marrer maintenant ?... Alors que l’élimination tomba tout juste, les quatre prochains nominés arrivèrent. OOOOOH mais qui voyait-on en toute première. Genre la grande et magistrale jeune femme que tout le monde voulait sûrement voir se barrer : ma jolie petite bouille. Ca ne m’étonnait franchement pas. Je suis la gênante du jeu. La salope, la méchante, la sorcière à brûler. Ouai c’est comme ça que je me voyais et les autres aussi devaient se faire une joie de me voir nominé. Je ne savais pas bien comment je devais réagir. Montrer que j’étais touché dans mon orgueil ou laisser exploser la colère qui me faisait rougir légèrement. Finalement je me levais du canapé, puisque le prime était terminé et je m’en allais tout simplement. Sans faire de scandale. Mordant l’intérieur de mes joues pour ne pas gueuler. Mais avant de sortir totalement je shooter d’un truc à terre d’une telle force qu’il s’écrasa contre le mur d’en face. Je ne sais pas ce que c’était et je m’en foutais complètement…

Donc je suis éliminé… Super. Contre qui ? Contre… euh je sais pas, franchement je sais pas et je pige rien... elle est ou déjà celle là pour que je l’éventre… Non mais sérieux, la honte quoi, je sors devant une qui n’est même pas là, qui ne participe même pas au prime et qui déserte dans son lit alors que moi, je suis là entrain de glander comme un con. Ça veut dire que… bah que je suis une ordure, qu'on me prend pour un con comme je le pensais moi-même… Donc bon ça c’est une fatalité, est-ce que je l’ai accepté ? Oui. J’ai toujours été ainsi. Malheureusement, je suis déçu, et la personne contre laquelle je sors ce soir ne fait qu’accentuer cet état d'âme… haha j'ai une âme moi ? Mon départ sera aussi sinistre que mon arrivée, donc les câlins distribués et les bisous par-ci et par-là... non c'est vraiment pas trop mon truc. Et puis merde, si seulement on m’avait éliminé contre une grosse personnalité ou un gros calibre, là j’aurais compris, mais là c'est la honte totale … fin j’arrête de réfléchir et je me dirige rapidement vers petit Kinder. C’est le seul avec qui j’ai envie de parler franchement. Je regarde d’un demi-œil Anabel qui semble être finalement heureuse que je sois dehors…Elle sautille de plaisir, je la comprends, je conçois aussi l'attitude des autres qui ne me comprennent pas... mais j’ai juste envie de lui dire une chose, à cette Anabel qui ne paye rien pour attendre : Mon œuvre se poursuivra, et ceci même si je suis dehors… tu verras. « Petit Kinder… On se revoit dehors… » pas pour le buter non… « Pour notre match de foot. » Puis je finis par lui souffler sous son oreille, loin des ouïes indiscrètes « Sous mon oreiller, y’a une lettre. Prends là et ne l’ouvre que Jeudi. Pigé ? » Il aura quelque réponse que j’ai envie de lui fournir personnellement. Je lui fais confiance en lui laissant quelque chose d’assez important à mes yeux, pourquoi ? Je le sais, c’est le seul apte à acquérir de moi un truc de ce genre. Je rebrousse le chemin pour filer faire un dernier salue amical à la Tweedy en pleure -à ma manière et elle le comprendra amplement- , puis je me barre. Puis je passe en dernier vers Keely qui lui doit être satisfait du fait que je sois éjecté. Désolé mais moi je joue notre faux jeu jusqu'au bout mon gars... Bon plus rien à faire dans ce jeu de merde, oui voilà, je suis pressé de sortir et même si j’ai oublié quelque uns, je m’en fiche carrément… Brian a mon dessin, qu’il vous le donne je m’en fiche, qu’il vous le montre je m’en fiche… Bref, il faut que je retourne, là d’où j’étais, c'est-à-dire dans l’ombre…

J'sais pas ce que j'ai fait à Loxias mais il semble faire la gueule. Bon bah cool, écoute si tu veux, j'suis plus à ça près. D'autant que j'parle à Sive là, j'crois. Oui oui, j'suis bien entrain de parler à Sive en faite. D'ailleurs elle approuve et elle semble blasée. « Je te proposerais bien d'y aller avec toi mais ... » Ouais non, c'est quoi, j'suis assez saoulé comme ça en faite. Soirée de merde. Ouais, soirée de merdasse. Ma cagnotte est à chier. Ouais enfin ça je le savais. J'ris face à sa remarque. J'aurais bien aimé répondre mais j'ai pas le temps parce que je me fais incendier. « Non mais tu te fous de ma gueule en faite ? Ouais tu te fous clairement de ma gueule ! T'avais pas envie alors me prends pour un con en te servant de l'alcool. » J'ai pas envie de la suivre, parce que j'sais que j'risque d'agir en gros con parce qu'elle m'a saoulé, pire encore, elle m'a carrément vexé, et franchement faut le faire pour réussir à me vexer. Blesser aussi. Alors j'dis rien. J'attends les nominés pour me barrer. London reste, trop cool. Enfin si elle pouvait sortir de son trou ce serait pas mal aussi. Ezéquiel se barre du coup, m'en fous. Y'a les nominés. Ah bah cool. « AH BAH PUTAIN ! » J'suis énervé alors j'parle fort. J'croise le regard d'Ana, j'sais bien qu'elle fait par affinité, en même temps je lui en veux pas. J'fais juste la moue, et c'est tout. Bref. En plus Sive est nominée, j'vais pas faire un caca nerveux, parce qu'elle devrait le faire et pas moi. En parlant de caca nerveux. Bon d'accord. Ta gueule Slavin. Ta gueule. Ouais, ta gueule. Parce que là, ça me saoule aussi, putain mais c'est quoi son problème à lui ? J'attends qu'il se barre, j'aurais dû me barrer les laisser là, si j'avais eu le temps, sauf que non j'ai pas eu le temps de réagir parce que j'suis assez énervé à cause de ma propre partenaire. « J'crois que tu devrais y aller avant d’aggraver les choses ... Enfin tu fais ce que tu veux, si tu veux rester tu peux enfin non pas là, parce qu'on va sûrement se faire virer par Roger l'homme de ménage, mais bref. Tu m'as compris non ? » Bizarrement, j'ai l'impression que c'est la seule qui réussit à comprendre ce que j'dis ces derniers temps. Bref, j'crois que j'vais attendre que Roger me vire par ce que j'ai pas vraiment envie de bouger là toute suite.

Non mais là, limite, j'avais envie d'étrangler toute la prod' qui restait là, sans rien faire, tandis que le grand black quittait l'aventure. Le pire dans tout ça, c'était peut-être que London n'était pas là pour montrer qu'elle méritait ce sursis qu'on lui offrait. Parallèlement à ça, Laoise nous sortait un grand discours visant, probablement, à nous rappeler ô combien Ezequiel n'était qu'un monstre, ô combien il était dangereux. Ouais, peut-être bien qu'il l'était, seulement il s'était calmé, et il était là, LUI. Où était London, alors ? Toujours pas de traces de la blonde ? Evaporée donc. Ah vraiment, c'était à n'y rien comprendre. Et puis, sans que je m'y attendre, le grand black vint se planter en face de moi. J'en eu presque peur, tant son apparition avait été brusque. « Petit Kinder… On se revoit dehors… » Heu, non, j'y tenais pas en fait. Je voulais pas qu'on en vienne aux mains lui et moi, donc à quoi bon se revoir ? « Pour notre match de foot. » Ah ? Ah ! Là par contre, j'étais carrément partant. Mais ouais quoi, notre foot, on avait même pas eu l'occasion de le faire ici. « Compte là dessus,... lopette. » Roh, si on pouvait plus rigoler. Il le savait que je plaisantais. Ce petite sourire au coin de mes lèvres me trahissait de toute façon. Puis il vint me glisser quelques mots à l'oreille - des mots que personne n'était susceptible d'entendre sur ce plateau. « Sous mon oreiller, y’a une lettre. Prends là et ne l’ouvre que jeudi. Pigé ? » Là il m'épatait. Une lettre pour moi ? Sérieusement ? Je fis de gros yeux, me demandant bien ce que celle-ci pouvait contenir et surtout pourquoi il me la laissait à moi. Ainsi donc je devrais attendre Jeudi pour l'ouvrir ? Et bien dans ce cas... « Pigé. » Je venais de lui donner la confirmation que sa lettre serait bien ouverte jeudi. Puis il s'en alla. On pouvait dire ce qu'on voulait, sa présence laisserait un vide ici. S'en était certain. Et croyez bien qu'on se souviendrait d'avantage de lui que de London.

« Je ne veux pas qu'il parte, Sami ... » dit-elle alors qu'elle était désormais dans les bras de Sami, dans le sofa. Il la sentait trembler, tous ses petits membres trembler sur son corps appuyé sur le sien. Un nouveau baiser sur le front. « Je comprends Twee.. mais c'est le jeu on ne sait rien y faire, je.. je serai là moi mais maintenant je pense que tu devrais lui dire au revoir. » Il se redresse alors, donnant du courage à la jeune femme pour qu'elle dise adieu à son partenaire que, finalement, elle appréciait bien malgré qu'il était si primitif et si bizarre, du genre gros nounours sauvage auquel on s'attachait. Il était une figure emblématique dans le nid, plus que London que l'on ne voyait jamais si ce n'est pour baiser un candidat ou un autre. Son départ allait faire bizarre même s'il avait eu des réactions violentes, Sami trouvait que Laoise et Anabel exagéraient un peu trop. La production n'aurait pas laissé entrer un psychopathe dans la maison tout de même.