Les choses se concrétisaient depuis déjà quelques minutes, et bientôt, elles prendraient une tournure substantielle et attendue. Car bientôt, ils consommeraient cette passion qui semblaient les unir depuis déjà quelques temps et que cette chambre, cet environnement bien particulier, leur permettait d'exploiter au maximum. Ils étaient maintenant nus, l'un contre l'autre, à se désirer pleinement et à n'attendre que le moment où leurs corps s'uniraient. Mais Mado avait beau être impatiente, elle n'en oubliait pas la sécurité, la protection. Ce préservatif, ça n'était peut être pas à elle de le manier et de le glisser à la place qui était la sienne, mais elle espérait que son camarade n'en serait pas trop perturbé, parce qu'elle voulait simplement bien faire, faire preuve d'initiative donc, et montrer qu'elle savait tout de même ce qu'elle faisait, que si cet inconnu pouvait encore un tantinet l'intimider, elle tâchait de le dompter et de se familiariser avec toutes ces choses inédites à mesure qu'elles se passaient. Fitz eut en tout cas une bonne idée en les recouvrant à l'aide de la couette du lit, car ainsi, ils étaient d'autant plus protégés, d'une exposition malvenue par exemple. Car Mado préférait que ce moment soit le leur, et estimait que personne n'avait à les voir à l’œuvre, car si elle s'offrait ce jour à Fitz, elle ne voulait pas en faire profiter le premier téléspectateur venu. Ainsi, même si elle n'avait pas osé l'embêter avec ça, elle était plus que satisfaite qu'il ait pensé à couvrir leurs corps. Ils auraient sans doute d'autant plus chaud mais il n'était pas dit que ce serait déplaisant sur l'instant. En tous les cas, rien ne les empêchait plus d'aller au bout désormais, ainsi Mado ne tarda pas à sentir son camarade venir en elle, assez délicatement, ce qui ne tarda pas à envahir son corps de mains frissons. La suite fut d'un délice et d'une délectation sans comparaison avec tout ce qu'ils avaient pu partager jusqu'à maintenant. Car oui, il fut plaisant de s'embrasser dans la chambre, de se rapprocher nettement dans le jacuzzi, mais ici, ce soir, sous cette couette, Mado goûtait à des sensations exquises et inédites, ressentait des choses qu'elle ne s'était pas tellement attendue à ressentir un jour, à vrai dire. Mais elle avait rencontré Fitz, avait appris à lui faire confiance, avait développé pour lui une attirance certaine, puis un désir évident, jusqu'à avoir eu envie de lui, probablement à plus d'une reprise, chose qu'elle avait d'abord eu du mal à s'avouer, mais qu'elle avait préféré assumer ce soir, étant partie du principe que si elle passait à coté de ses envies et du lieu qui pourrait lui permettre de les assouvir, elle s'en mordrait les doigts à l'avenir. Et maintenant que son camarade lui faisait l'amour, et qu'elle soupirait et gémissait à chacun de ses mouvements de bassin, elle se félicitait d'avoir su ce qu'elle voulait, d'avoir laissé parler ses envies, son désir pour Fitz. Son corps se réchauffait à chaque instant, sa respiration s'accélérait, se saccadait, tandis que sa peau se frottait délicieusement à celle de son camarade. Elle profitait inlassablement des va-et-vient du jeune homme, embrassait sa peau, entretenait cette vague de plaisir qu'elle ressentait et qui s'intensifiait à mesure que les minutes passaient. Ils étaient étreints, l'un tout contre l'autre, et c'était probablement cette proximité qui rendait le moment plus appréciable encore. Pouvoir le sentir si proche d'elle, pouvoir l'enlacer et étouffer ses gémissements contre la peau brûlante de Fitz, oui, ça la comblait d'autant plus. Et puis il y eut ce regard, qui la conforta dans l'idée qu'elle avait décidément bien fait de s'offrir à Fitz, qu'il la respectait, qu'il ne la voyait pas seulement comme un moyen de passer une "bonne soirée". Et tandis que leurs respirations se calaient en un rythme plus soutenu, voilà qu'ils connurent l'orgasme, ensemble, dans des gémissements joints et marquant progressivement la fin de ce délicieux moment. Car les mouvements de Fitz ralentirent, jusqu'à s'arrêter, leur permettant de souffler un grand coup, de retrouver un rythme cardiaque plus lent, même si encore loin de la normale. Leurs lèvres se retrouvèrent, tandis que Mado ne put que doucement soupirer au moment où son camarade se retira et qu'elle eut comme une sorte de rétrospective de tout ce qu'ils venaient de vivre, de tout ce qu'ils venaient tous deux de partager. Son corps se retrouvait orphelin de celui de son camarade, mais probablement marqué à jamais par le plaisir qu'il lui avait donné. Fitz s'allongea à ses cotés et leurs corps se blottirent l'un contre l'autre, en une étreinte plus sage. Et lorsque leurs regards se captèrent, le palpitant de la française s'emballa de plus belle, car son corps avait beau être au repos, il n'était pas dit qu'elle ne soit pas troublée par autre chose à cet instant. Fitz l'embrassa furtivement, lui donnant tout juste le temps de répondre à ce baiser, puis la jeune femme déposa sa tête sur l'épaule de son camarade, peinant peut être encore à réaliser tout ce qu'elle venait de vivre en une soirée, elle qui métaphorisait encore au sujet d'une partie de Monopoly quelques instants plus tôt. « Merci » souffla-t-elle avec douceur, tout en caressant délicatement le bras du jeune homme. Elle le remerciait à nouveau, oui, et pour tout un tas de choses. Pour s'être montré patient et compréhensif, pour ne pas s'être moqué d'elle au moment où elle avait doucement paniqué, pour avoir été à son rythme, pour avoir été doux et respectueux, pour lui avoir fait tant de bien, pour lui avoir prouvé qu'elle avait bien fait de lui faire confiance ... Finalement, elle déposa ses lèvres sur sa joue puis ferma doucement les yeux. S'endormir dans ses bras était assurément la plus belle façon de conclure cette prodigieuse soirée.