Poppy demanda, non intima l'ordre à Franz de se déshabiller et de me rejoindre à l'eau. Je ne pus contenir un léger éclat de rire lorsque j'aperçus le jeune homme presque gêné à l'idée de dévoiler son boxer rouge pétant. Au moins il s'accordait à mon maillot c'était déjà ça. Sans rechigner mais en exprimant quelques grognements puisque obéir était en total désaccord avec mon caractère affirmé, je pris la position que m'ordonna la jeune femme, posant mon torse contre celui de Franz, ce qui eut comme effet de m'arracher un sourire, je me mordais la lèvre dans l'infime espoir d'empêcher ce rictus. C'était étrange, amusant bien que contraignant, j'étais une vraie pipelette qui ne cessait de remuer sans cesse, rester immobile pour le peindre allait s'avérer délicat. Mon partenaire de galère me murmura des mots à l'oreille, je souriais, il n'avait pas tord, ça commençait à devenir une habitude. « Je suis sûre que c'est une demande de la production le tableau, tu sais histoire de laisser notre trace en ces lieux. » murmurais-je à son intention. Tandis que je commençais à faire glisser l'une de mes mains - celle que Poppy ne pouvait voir sur les fesses du jeune homme caressant légèrement ces dernière, je mordillais l'intérieur de ma joue pour m'empêcher de sourire à nouveau. « Oups ! J'ai du mal à tenir en place, tu m'excuses j'espère. » murmurais-je innocemment, c'était ça où gesticuler sans cesse et risquer de me faire réprimander par l'artiste.

Quiconque étant au courant de notre petit passé commun entre Sydney et moi aurait vu notre position comme étrangement subjective. J'avais une main dans ses cheveux, crispée sur sa nuque que mes doigts résistaient à caresser doucement. J'essayais de contenir un gloussement, agréablement amusé par la situation plus qu'ambigüe. Autant dire que si Poppy n'avait pas été présente dans la pièce, le maillot de bain de la brune n'aurait pas fait long feu sur sa peau.

Oups ! J'ai du mal à tenir en place, tu m'excuses j'espère.

Mes dents se serrèrent entre elles alors que je sentais la main délicate de la jeune femme venir sur mon fessier. Pardon? Ne baissant pas la tête, je lançai un regard plus que satisfait à la candidate du coin de l'œil. La séance promettait d'être longue, partagé entre l'excitation de la position, la main de Sydney et le gêne de me faire surprendre par notre blonde d'artiste, je tâchai ainsi de réduire d'autant plus l'espace entre nos bassins, masquant ainsi à la vue de cette dernière un quelconque détail trop... embarrassant pour une toile "innocente" disons. Les heures passèrent ainsi longuement, très longuement. Poppy ne cessaient de nous donner des directives que je tentai d'exécuter le moins maladroitement possible malgré mon embarras grandissant. Je n'osai croiser le regard de l'irlandaise dans mes bras qu'un court instant, tentant de ne pas rire, les joues rosies. Je murmurai alors entre mes dents, sur un ton mi-sérieux mi-plaisantin.

Je vais devoir assassiner l'unique témoin de cette pièce à l'aide de ses pinceaux... si je veux avoir une chance d'être innocenté du viol que je vais commettre.

La honte.

La jolie blonde ne tardait pas à remarqué que j'étais quelque peu dissipée puisqu'elle ne tarda pas à me donner d'autre directive. Je m'exécutais sans broncher cette fois, dans la position où j'étais je pouvais très bien observer Franz qui essayait tant bien que mal à se contenter ce qui ne fit qu'augmenter mon amusement. La demoiselle s'excusa donc et nous demanda même si nous n'avions pas froid. « Non ça va, il fait chaud, très chaud même. » Mon regard se posa sur mon partenaire alors qu'un sourire en coin se dessina sur mes lèvres. En y repensant notre position était plus que subjective, je ne mis que prêt d'une heure à m'en rendre compte puisque j'avais agit sans penser, me mouvant tel un pantin que Poppy déplaçait au gré de ses envies. Je ne tardais pas à sentir le mal être de mon partenaire qui se collait d'avantage à moi, j'eus tout le loisir de sentir que mes caresses ne le laissait pas indifférent. « Franz, un peu de retenu on est pas seul ! » murmurais-je faussement indigné, mais véritablement amusé, néanmoins, j'essayais de ne pas détendre mon visage plus qu'il ne l'était déjà ne cessait pour autant mes caresses bien qu'avec le temps mon poignet commençait à s'endolorir. « Tu oublies les caméras mon ange, en plus je crie très fort. » murmurais-je à son attention, un brin provocatrice. Décidément j'étais d'humeur taquine en ce dimanche après midi. Un viol ? On aurait tout entendu.

J'avais commencé mon tableau aux alentours de 16h. Cela faisait maintenant 3h que je peignai seulement seul la moitié du tableau était faite et la mulière du jour avait déjà disparu. Les lumières de la piscine s'étaient allumées automatiquement et j'allais presque leur dire d'arrêter mais j'eu alors une idée avant même d'ouvrir la bouche. Mon effet sfumato était terminé pour la partie fini et donc inférieur. L'effet visuel que je voulais donner était parfait. Je décidais alors de modifier un peu mes teintes par rapport ç la lumière que j'avais maintenant. Le changement de teinte ne serait pas énorme mais suffisant pour surprendre tout en restant jolie esthétiquement. Je continua ainsi inlassablement pendant encore au moins 3h de suite en leur rappelant de temps à autre d'arrêter de parler puisque j'étais en plein sur leur visage. D'ailleurs c'était ma touche final puisque j'avais fais le décor assez abstrait mais l'on distinguait encore parfaitement la piscine. C'est donc vers 23h30 que je donnai le dernier coup de pinceau ! Je les libérai de leurs obligations et cachai directement ma toile. D'un elle n'était pas sèche, de deux il y avait toujours des dernières retouches à faire et ma signature n'était pas encore posée. Tandis que je rangeais mon matériel et qu'ils attrapaient des peignoirs dans les vestiaires je me mis à sourire malicieusement. " Au fait, comme dit un dicton très célèbre, je vois tout, j'entend tout mais je ne dis rien. Ah bon entendeur ... sachez que quand je peins je remarque beaucoup de choses. " Je les regardai à tour de rôle puis continua à ranger mon matériel.

Inutile de répondre aux provocations de Sydney, elle ne faisait qu'attiser ma soudaine frustration. Préférant agir en professionnel, je me reconcentrais sous les ordres de Poppy afin de ne pas lui faire gâcher son tableau. Cela faisait bien deux ou trois heures que nous étions ainsi dans la piscine, non seulement je commençais à mourir de froid comme pouvait en témoigner ma peau, mais les courbatures se faisaient de plus en plus insistante dans le bas de mon dos. Je n'imaginais pas l'état du poignet de ma partenaire qui n'avait cessé d'aller et venir contre mes fesses dans le mouvement de sa main, je doutais donc qu'il y ait une suite à notre petit échange pour ce soir à mon plus grand malheur. Grinçant des dents, une autre heure, puis une autre passa. Il m'arrivait de perdre l'équilibre, de me faire réprimander, de soupirer ou même de râler dans mes moustaches, espérant que seule Sydney puisse m'entendre. Lorsque notre petite artiste annonça enfin avoir "terminé" son je l'espère chef-d'œuvre, je laissai mon front s'écraser sur l'épaule de ma partenaire de calvaire en gémissant, l'aidant finalement à sortir du bassin avant de faire de même pour enfiler les peignoirs du dit vestiaire.

Au fait, comme dit un dicton très célèbre, je vois tout, j'entends tout mais je ne dis rien. Ah bon entendeur ... sachez que quand je peins je remarque beaucoup de choses.

Un large sourire s'étala sur mes lèvres, j'haussai ainsi des épaules avant de nouer la ceinture du large peignoir autour de ma taille, heureux d'enfin pouvoir me rhabiller un peu. Frustré de ne pas pouvoir admirer le tableau de la Polonaise, je me retournai enfin vers Sydney, laissant mes iris trainer sur le plafond au dessus d'elle, puis le sol, un rictus espiègle soulignant mes traits, attendant une réaction de sa part.

Dans quel merdier je m'étais fourrée ? Jamais je n'aurais imaginé que confectionner un tableau prenne aussi longtemps. Même si j'ignorais depuis combien de temps nous étions coincé dans cette piscine. Tout ce que je savais pour le moment c'est que la nuit était tombé depuis plusieurs heures que je commençais à avoir froid malgré la chaleur de la pièce, que je mourais de faim et que mes muscles me faisaient souffrir. Je perdais l'équilibre très souvent ce qui m'avait valu plusieurs réprimandes de la part de l'artiste. Nous nous étions arrêté de parlé à la demande de la demoiselle qui nous avait annoncé qu'elle s'attaquait à nos visages. Je ne parvenais plus à sentir ma main droite à cause de mes vas et vient répéter sur Franz mais dont je ne pouvais me résigner à arrêter ne serait-ce que pour le plaisir de le voir souffrir et m'occuper l'esprit. La délivrance arriva lorsque la demoiselle annonça qu'elle avait enfin terminé, je ne pus de pousser un ouf de soulagement, Franz s'écrasa sur moi - ou du moins c'est l'impression que j'avais eu lorsqu'il s'était posé sur moi. Heureusement il m'aida à sortir, j'attrapais un peignoir que je nouais autour de ma taille, je grelottais, j'étais frigorifiée. Poppy ne daigna pas nous montrer sa toile pour laquelle nous avions tant souffert, mais nous indiquait avoir tout vu et tout entendu. Je souriais, Franz ne répondit rien, non au contraire il me laissait l'occasion de répondre. Le lâche ! « Quoi toi aussi tu as vu Mini Franz au garde à vous ? Tu sais que c'est pas humain de laisser deux personnes sexuellement active dans une telle position il y a de quoi filer des crampes, et c'est encore plus frustrant lorsqu'on ne peut pas les tirer ! » Lançais-je un brin provocatrice alors que j'affichais un sourire victorieux. Peut être que la prochaine fois il se défilerait pas. « Je tuerais pour un bain bien chaud et un massage. » ajoutais-je plus pour moi même.