Il allait sans doute lui falloir un petit peu de temps pour comprendre et assimiler ce qu'il venait de dire. Parce que ce n'était quand même pas rien hein, qu'on se le dise. Il lui proposait de l'héberger chez lui. Ce n'était plus la petite visite dont ils avaient parlé plus d'une fois, non, non, c'était lui faire une place chez lui. Pour combien de temps ? Bonne question. Le temps qu'elle trouve un autre endroit où habiter, sans doute. Et c'était déjà pas mal, c'est vrai. Cela lui permettrait d'avoir un endroit où loger pour quelques jours, ou semaines. Puisque s'il était sérieux avec cette proposition et qu'elle était toujours d'actualité la semaine suivante, alors cela ne la dérangerait pas de venir chez lui, au contraire. Elle aurait peut-être pu le dire, ça, d'ailleurs. Ça aurait été plutôt sympathique de répondre directement à ses propos, n'est-ce pas. Sauf que non. Elle préféra s'attarder sur le fait qu'elle pleurait. Comme une idiote, oui. Puisque, oui, elle devait avoir l'air d'une andouille, là. Clairement. Elle voulait bien admettre qu'elle avait laissé son esprit s'emballer totalement. Elle n'aurait pas dû sauter sur les premières pensées qui lui venaient, mais, eh, comment aurait-elle pu patienter, attendre qu'il lui dise qu'il ne voulait pas d'elle ? Non, elle avait préféré se dire (à tort, certes) que c'était ainsi, histoire d'intégrer la chose et ne pas se faire de faux espoirs, voilà tout. Crédible, n'est-ce pas. Hm, bref. Et tandis qu'elle essayait de calmer ces foutues larmes, Mickey approcha et passa une main dans ses cheveux. Elle aimait tellement quand il faisait ça... Alors elle ferma les yeux, comme pour se concentrer davantage encore sur ce toucher, tentant vraiment de contrôler ses pleurs. Ne pas être désolée pour cela, disait-il. D'accord. Elle pouvait faire ça, éventuellement. Mais tout de même, elle ressentait le besoin de s'excuser pour ce comportement d'idiote. Ça lui arrivait souvent, malheureusement, d'agir comme une imbécile. Elle acquiesça vaguement de la tête, se calmant du mieux qu'elle le pouvait. Il aurait pu rester près d'elle, cela dit. Oh, vous savez, elle, elle n'était jamais contre hein. Tant qu'elle se trouvait près de lui, elle allait bien donc s'il souhaitait rester là... Oui, bon, bref. Une fois qu'elle fut plus ou moins calmée, du moins suffisamment pour se permettre de faire une phrase complète, elle se lança et l'interrogea. Voilà, c'était ça le plus important à savoir dans l'immédiat : s'il voulait toujours d'elle ou non. Au moins, ça serait clair. Elle saurait à quoi s'en tenir. Et elle avait besoin qu'il le dise à voix haute, c'est tout. Histoire de s'en convaincre, oui, histoire d'être certaine qu'elle n'inventait rien. À nouveau, il s'approcha d'elle avant de l'hypnotiser d'un regard. Et là, il reprit la parole. Comment pouvait-elle encore en douter ? Ah, bah, bonne question, apparemment. Il ne voulait que ça, disait-il. Donc il voulait toujours d'elle. D'accord. C'était... rassurant, oui. De quoi diminuer un peu cette immense peur dont elle avait été victime. De quoi respirer plus calmement. Un petit peu. Et après avoir essuyé une nouvelle fugitive qui s'échappa sur sa joue, il ajouta quelques petites choses, confirmant qu'il voulait toujours d'elle. Confiant ne jamais s'être senti aussi bien. Avouant qu'il le supporterait mal si tout ce qu'ils vivaient se terminait. Voilà qui était... rassurant et tout particulièrement plaisant à entendre. À vrai dire, elle eut juste le temps d'apercevoir son sourire qu'elle se trouvait déjà blottie contre lui, serrant doucement ses bras autour de lui. Elle n'avait pas pu s'en empêcher. Au pire, il la repousserait, n'est-ce pas. Oui, voilà. Mais ça, elle n'y pensait pas, elle ressentait juste le besoin d'être dans ses bras, comme pour se consoler. Simplement pour être proche de lui. Et ce contact, ainsi que les paroles de Mickey, réussirent à calmer d'autant plus la rousse, qui laissa échapper un long soupir. « Je veux vraiment pas te perdre. » murmura-t-elle alors, d'une voix tellement basse qu'elle n'était pas certaine qu'il ait réussi à l'entendre. Rien de bien étonnant avec cette déclaration, elle avait déjà dit ne pas souhaiter le perdre. Parce que si déjà elle pleurait comme une crétine en se disant qu'elle l'avait perdu, elle ne savait pas comment elle prendrait le fait de l'avoir vraiment perdu, de ne plus l'avoir dans sa vie. Elle serait presque capable de le retrouver, de le torturer pendant des heures pour lui faire subir la moitié de la douleur qu'elle aurait ressenti en le perdant. Oui, au moins ça. Et non, ce n'était absolument pas exagéré. Elle s'attachait trop aux gens, ce n'était pas nouveau. Et avec Mickey, c'était encore plus intense et... bref. Elle se détacha de lui, reculant légèrement tout en faisant glisser ses doigts sur son bras, jusqu'à sa main, dans laquelle elle logea la sienne. « Je sais que je ne devrais peut-être pas t'en demander autant ou que je n'en mérite pas autant, mais, s'il te plait, ne me laisse pas. Ni maintenant, ni plus tard. » Sa voix était toujours aussi basse, un peu plus forte que précédemment, cela dit. L'idée était tout de même qu'il puisse entendre ce qu'elle lui disait hein, donc, bon... Et peut-être qu'elle ne devrait pas lui dire tout ça, en effet, mais trop tard, c'était dit, c'était sincère et elle avait besoin d'avouer toutes ces choses. « Parce que c'est facile ici, en quelque sorte, mais je ne sais pas ce qui m'attend à l'extérieur. Et peut-être que je devrais gérer des choses que je n'ai pas du tout envie de gérer et je n'ai pas envie que tout ça te fasse fuir. Et je sais que ça peut avoir l'air assez étrange que je dise ça, puisque, de toute évidence, c'est moi qui a tendance à prendre la fuite... Mais si... si je ne fuis pas, alors tu n'as pas le droit de fuir non plus, d'accord ? » Parce que, elle non plus, elle ne s'en remettrait pas s'il finissait par la laisser. Alors oui, autant dire les choses clairement et faire une... promesse sur le sujet. Certes, elle était bien placée pour savoir que rien ne se passait comme elle le souhaitait et que les impulsions pouvaient faire beaucoup mais s'il ne la laissait pas, elle ne le laisserait pas non plus. Et elle était prête à en faire la promesse, là, maintenant. Et autant dire qu'elle faisait toujours en sorte de respecter chacune de ses promesses, oui. Voilà.

En toute honnêteté, elle n'aurait jamais cru, avant d'intégrer ce jeu, qu'autant de choses se passeraient dans sa vie. Elle était venue là pour s'amuser, pour profiter de sa vie comme elle n'avait pas pu le faire pendant des années. C'était son seul objectif : vivre. Elle n'avait pas imaginé non plus qu'elle viendrait à regretter sa décision de quitter sa vie. Pourtant, elle n'avait pas tardé à ressentir des sentiments négatifs sur le sujet. Mais par-dessus tout, elle avait été à des kilomètres d'imaginer pouvoir vivre une relation comme celle qu'elle entretenait avec Mickey. C'était unique, clairement. Elle n'avait jamais vécu quelque chose d'aussi... intense. Alors elle ne savait pas exactement ce qui faisait qu'elle s'était tant attachée à lui, mais c'était bien présent et elle doutait que cela puisse disparaître facilement. De toute façon, c'était évident, elle n'aurait pu avoir cette relation avec qui que ce soit d'autre. Elle s'était attachée à beaucoup de gens dans ce jeu, vraiment, mais aucun attachement n'était à la hauteur de ce qu'elle pouvait ressentir pour Mickey. C'était perturbant. Vraiment perturbant de tenir à ce point-là à quelqu'un. Perturbant de savoir qu'elle serait brisée si elle venait à le perdre. Perturbant d'avoir l'impression que toute sa vie tournait autour d'une seule personne. Parce que s'il finissait par la laisser, par la fuir, par ne plus vouloir d'elle alors sincèrement, elle ne savait pas comment elle le vivrait. Sûrement mal. Très mal. Elle avait vraiment peur de le perdre et elle trouvait ça plutôt compréhensible, normal. Alors, oui, elle avait besoin qu'il le dise clairement, qu'il affirme qu'il ne la laisserait pas. Afin qu'elle puisse faire taire cette peur qui adorait lui dire qu'une fois sortis d'ici, plus rien ne serait pareil, qu'il y aurait forcément un moment où il en aurait marre d'elle et où il déciderait d'arrêter d'avoir à la supporter. La fin de ce jeu approchait à grands pas et avec ça arriverait tout ce qu'elle avait laissé derrière elle et tout ce que lui avait laissé derrière lui et même si la rousse pensait pouvoir gérer une grande blondasse si jamais elle se pointait, elle ne savait pas pour autant comment elle parviendrait à gérer sa petite vie, à elle. Du moins, si son passé se décidait à refaire surface. Ça n'avait pas été le cas avant ce jeu et pourtant, ils auraient eu le temps pour ça. Mais maintenant qu'elle était passée à la télévision et qu'elle s'était ''expliquée'' grâce à cela, elle n'en savait rien, peut-être bien que ça les pousserait à vouloir comprendre davantage, à lui parler ou à essayer de la ramener chez elle. Elle n'avait aucune idée de la façon dont sa famille avait réagi, de toute façon. À son départ, à sa participation à ce jeu. Elle n'en savait rien. Vraiment rien. Alors elle supposait normal de s'en inquiéter. D'autant plus si son petit-ami, enfin ex à présent hm, décidait soudainement d'avoir une discussion avec Mickey. Ça serait quand même super gênant. Et elle voyait bien aussi quelques-uns de ses amis débarquer dans sa vie, rien que pour garder contact. Sans parler non plus de sa petite sœur qui devait vraiment lui en vouloir de l'avoir abandonnée comme ça. Bref, c'était perturbant. Et elle n'avait pas envie que tout cela parvienne à le faire fuir ou lui faire regretter de l'avoir choisie, comme il l'avait dit plus tôt. Alors si elle acceptait de ne pas fuir, il n'en avait pas le droit non plus. Ça lui semblait normal de s'en inquiéter. De toute façon, c'était impensable que son passé fasse fuir son présent, elle refusait. D'autant plus lorsque son présent, c'était Mickey. Ce dernier prit d'ailleurs la parole pour lui répondre, déclarant qu'il serait là pour elle, pour l'aider, pour l'épauler. D'accord. Rassurant. Elle hocha la tête avant de lever les yeux vers ses si jolies iris dans lesquelles elle se perdait si facilement. Et à partir de ce moment, son cœur commença à s'affoler une nouvelle fois, perturbé par toutes ces choses que Mickey lui disait. Elle était au moins certaine, à présent, qu'il ne la laisserait pas. Elle avait sa parole, lui disait-il. Précieuse, son petit joyau, c'était aussi ainsi qu'il la décrivait. Mais mieux encore, il disait perdre de son éclat si elle brillait loin de lui. Vraiment ? Oh. Un frisson remonta le long de sa colonne vertébrale. Et c'était amusant puisqu'elle avait aussi besoin d'être proche de lui et de le toucher et de l'embrasser. Hm, d'ailleurs, ce baiser... C'était suffisant pour lui donner envie de ne plus jamais quitter ses bras. Elle n'avait plus envie de quitter ses bras. Alors, heureusement, il ne s'éloigna que peu avant de reprendre la parole, déclarant certaines choses qui... la faisaient fondre, oui. Clairement. C'était indescriptible, la façon dont elle se sentait. Se sentir bien n'était pas assez précis pour exprimer ses ressentis. Autant dire que cela était parvenu à calmer totalement son petit chagrin passager, un léger sourire s'étira même sur ses lèvres. Mais avant de lui dire que, évidemment elle viendrait chez lui, elle préféra détacher leurs mains liées afin de passer ses bras autour de son cou, allant capturer ses lèvres à son tour en une tendresse qui fut rapidement détrônée par une certaine passion, accentuée par cette peur qui s'était faite sentir, quelques minutes plus tôt. Et lorsqu'elle se détacha de lui, souffle court et palpitant déchaîné, elle ne s'éloigna pas davantage pour autant. « Bien sûr que je veux venir chez toi. » chuchota-t-elle en un mince sourire. Elle n'allait pas passer à côté de l'occasion d'être dans la même maison que Mickey, c'était évident. Elle voulait vraiment découvrir l'endroit où il vivait et pour cela, quoi de mieux que de s'y installer temporairement, hm ? Non, vraiment, ça lui semblait parfait. Elle ferait aussi en sorte de ne pas être trop envahissante. Et puis, bien sûr, s'il voulait qu'elle parte de chez lui, peu importe quand, alors, elle partirait hein, elle ne voudrait pas s'imposer. Cela dit, ça, elle allait le garder pour elle pour le moment, préférant se concentrer sur le fait qu'elle allait pouvoir le voir chaque matin, pour le petit-déjeuner. Et ils seraient rien que tous les deux. Elle avait hâte. Elle nicha alors son minois dans son cou, soupirant légèrement, profitant de son odeur. La rousse ne savait vraiment pas ce qu'elle ferait sans lui. Oh le mieux était qu'elle n'y pense pas, à vrai dire. Préférant se laisser distraire par d'autres pensées, elle reprit la parole. « Quand tu as dit vouloir parler, c'est... tout ce que tu avais en tête ou il y a autre chose ? Positif comme négatif... Je ne sais pas, je suppose que c'est le bon moment pour parler donc... » Donc autant tout dire maintenant plutôt que de reporter le tout à plus tard ? Disons que s'il souhaitait lui en dire plus, peu importe sur quel sujet, ou lui poser une question ou peu importe quoi, c'était le moment parfait pour faire tout cela. Non, parce que, au pire, elle, elle pourrait toujours trouver de quoi dire hein, ce n'était pas un souci. Elle avait bien quelques petits trucs en tête d'ailleurs donc vraiment, s'il souhaitait discuter, qu'il le fasse, ça serait équitable comme ça. Vu que c'était souvent elle qui posait les questions, c'était normal que ça soit à son tour de répondre à quelques-unes, elle supposait. Quoique, s'il n'avait vraiment rien de plus à ajouter, elle pourrait prendre la parole, ça ne la dérangerait pas, vraiment.

Ce n'était que peu souvent, trop peu souvent, qu'elle avait le plaisir d'entendre ce genre de choses. Des paroles si touchantes et attendrissantes. Des paroles qui avaient tendance à l'affoler totalement, que ça soit son cœur ou son esprit. Ça, c'était une chose qu'il savait parfaitement bien faire. Depuis des semaines, il ne faisait que ça. Son cœur n'avait jamais battu de tels records de vitesse que depuis qu'elle le connaissait. Et autant dire qu'elle adorait lorsqu'il parvenait à chambouler ainsi son palpitant. Elle adorait tout ce qu'il pouvait lui faire ressentir. Lorsqu'il l'embrassait, la touchait, la regardait, lui parlait... Plus ou moins tout le temps. C'était dingue de se dire que même lorsqu'elle était dans la même pièce que lui uniquement, cela parvenait à lui procurer des frissons. Oui, c'était à ce point-là. Comme quoi, ce qu'ils partageaient était vraiment unique, spécial. Et intense. Vraiment intense. Au point où l'un comme l'autre, ils ne pouvaient plus être séparés ou être éloignés. Au point, oui, où Emmeline vivrait vraiment mal la situation si elle le perdait. Au point où elle en pleurait, rien qu'en imaginant la chose. Parfois, elle se demandait si l'enfermement pouvait contribuer à cet attachement, à cette immense affection qu'elle lui portait, si l'enfermement accentuait le tout ou non. Mais elle supposait que si c'était le cas, alors sa relation avec Mickey ne serait pas la seule touchée et elle ressentirait un attachement d'autant plus grand pour toutes les autres personnes qu'elle appréciait. Or, ce n'était pas le cas. Ça ne fonctionnait qu'avec lui. Et à vrai dire, l'enfermement avait tendance à accélérer les choses uniquement, elle doutait que cela amplifie tout ce qu'elle pouvait ressentir. C'est d'ailleurs pour cela qu'elle se disait qu'en dehors de ce jeu, lorsqu'ils seraient chez Mickey, alors tous les sentiments qu'elle avait pour lui ne diminueraient pas en intensité. Elle se disait que dans le ''pire'' des cas, leur relation évoluerait moins rapidement par la suite mais franchement, là où ils en étaient, c'était agréable donc pourquoi changer quoi que ce soit ? Ils prendraient d'autant plus leur temps et cette idée lui plaisait bien. Puisqu'ils auraient du temps devant eux, n'est-ce pas. Il ne comptait pas la laisser, elle ne prévoyait pas de le laisser non plus donc oui, ils auraient le temps. Dire qu'elle allait débarquer à Dudley, pas seulement pour une simple visite mais pour y vivre. Dans la maison de Mickey. Elle pourrait profiter de sa présence. Chaque jour. Rien que tous les deux... Quelque part, elle aurait difficilement supporter que ça ne se passe pas ainsi. Devoir se séparer de lui en attendant de pouvoir le voir, ça serait insupportable. C'était même inimaginable. Elle ne pourrait pas s'éloigner de lui après tant de temps. Elle avait déjà du mal à quitter ses bras, tout en sachant qu'elle pourrait s'y blottir à nouveau quinze secondes plus tard alors devoir lui dire au revoir ? Pour plusieurs jours ? Ou semaines ? Non, c'était impossible. Heureusement qu'il lui avait fait cette proposition, au final. Elle n'aurait pas pu lui refuser ça. Bien sûr que non, comment aurait-elle pu dire non alors qu'elle avait hâte de découvrir son aquarium, son bureau et tout ce qui pouvait être joli à voir à Dudley ? Elle ne comptait pas refuser. Certes, elle avait pris son temps pour finalement lui répondre. Mieux vaut tard que jamais ? Oui. Et apparemment, sa réponse était plus que bien prise. Tellement qu'il se comporta comme un gosse. Un gosse le soir de Noël. Qui reçoit les plus beaux cadeaux du monde. Bien entendu, elle ne parvint pas à retenir son sourire en le voyant agir ainsi. Il était touchant, attendrissant. Terriblement mignon et adorable. Et donc après avoir embrassé ses lèvres à de nombreuses et agréables reprises, il déclara qu'elle n'aurait pas pu le rendre plus heureux. À ce point-là ? Eh bien, oui. C'était bien la première fois que qui que ce soit était aussi enthousiasmé à l'idée de l'héberger. Touchée par cette réaction, elle ne parvint pas à retenir sa main, la faisant glisser jusqu'à sa joue, qu'elle caressa tendrement. Il était tellement attendrissant... C'était dingue ce qu'elle pouvait l'a... l'apprécier. Vraiment. Si elle pouvait le faire sourire ainsi constamment alors elle se ferait une joie d'accepter chaque jour de venir chez lui si cela pouvait le mettre dans une telle joie. Oh, oui, elle ferait tout pour le rendre heureux, vraiment tout ce qui était en son pouvoir, tout ce qu'elle pourrait faire alors elle le ferait, sans jamais hésiter. Bien. Ceci était dit, elle avait ensuite laissé entendre que c'était le moment parfait pour parler alors s'il avait des choses à dire, qu'il le fasse, elle pouvait tout entendre. Vraiment. Elle tâcherait de répondre du mieux qu'elle le pouvait à toutes les questions qu'il se posait. Il disait d'ailleurs en avoir une. Une question délicate. Ah. D'accord. Rien ne l'obligeait à répondre, d'accord, mais elle ferait de son mieux pour satisfaire sa curiosité. « D'accord. Dis-moi. » qu'elle fit sur un ton sérieux, acquiesçant vaguement de la tête. C'est qu'elle s'inquiéterait presque de la question qu'il comptait lui poser hein. Presque. Non, elle n'allait pas se remettre à pleurer, voyons, bien sûr que non. Elle patienta. Elle n'avait pas trop le choix, elle ne pouvait pas connaître ses pensées. Quel point voulait-il aborder ? Finalement, il reprit la parole. Son petit-ami donc. Enfin, ancien petit-ami. La rupture n'avait pas été faite ''directement'' mais tout de même, c'était plutôt clair qu'elle mettait fin à leur relation, n'est-ce pas. Hm, oui, donc. Si elle était toujours amoureuse de lui. Ah. D'accord. Elle s'était longuement posée la question, à vrai dire. Il y avait vraiment eu un moment où elle avait été toute perdue puisqu'elle savait qu'elle commençait à l'oublier, qu'elle oubliait simplement et que ses sentiments pour lui disparaissaient. À présent, la réponse lui semblait plutôt évidente. « Je ne pense pas que ça soit de l'amour. Ce n'est plus de l'amour. Je mentirais si je disais que je ne suis plus attachée à lui mais c'est amical. Oui, c'est totalement amical, et notre relation ne me manque pas. Je veux bien admettre que j'ai manqué sa présence au début du jeu mais ce n'est plus le cas maintenant. Éventuellement en tant qu'ami, il pourrait me manquer, je pense... Mais rien de plus, vraiment. » Hm, oui, elle n'était pas certaine que ça soit très clair, cette histoire. Bref, l'essentiel, c'est qu'elle ne l'aimait plus de cette façon, n'est-ce pas. Voilà, c'était aussi simple que cela alors elle aurait pu s'arrêter à cela. Bon, cela dit, elle ne pouvait pas non plus dire qu'elle se foutait bien de lui maintenant, elle restait attachée à lui, c'est vrai. Amicalement seulement. Parce qu'elle voyait mal comment elle pourrait apprécier deux personnes en même temps et... et bref. Donc, hm, voilà. « Autre chose ? » demanda-t-elle en souriant. Oh, qu'il se fasse plaisir hein, elle était prête à répondre à presque toutes les questions. Presque, oui. Tout dépendait. Quoique, elle n'avait pas non plus quoi que ce soit à cacher, il connaissait le principal sur sa vie, à présent. À part sa petite vie parfaite qu'elle avait préféré quitter, elle n'avait rien d'autre à raconter, à vrai dire.

Elle pouvait affirmer que c'était de l'histoire ancienne, oui. Toutefois, Emmeline n'était pas du genre à oublier rapidement quelqu'un, à chasser avec facilité une personne de son esprit, ou même de son cœur. Alors, c'est vrai qu'elle ne pouvait pas dire qu'elle se fichait bien de lui à présent, puisque ce n'était pas le cas. D'une certaine façon, elle était toujours attachée à lui. Plus amicalement qu'autre chose. Leur relation de couple l'avait ennuyée, à vrai dire. Chacun ayant un emploi du temps plutôt chargé, ils ne se voyaient pas si souvent que cela et ils étaient tombés dans une certaine routine qu'elle n'avait pas appréciée. Certes, elle avait été bien avec lui, mais c'était un peu comme dans sa vie en général : elle n'avait pas été au summum du bonheur non plus. Et à vrai dire, si elle avait tant flippé quand il avait parlé mariage, c'était bien qu'elle n'était plus assez amoureuse pour se permettre cela. Et c'était peut-être naïf de sa part, toutefois, elle aimait penser qu'il n'était pas non plus détruit de son départ, qu'il en était plutôt indifférent. Peut-être bien qu'il avait déjà retrouvé quelqu'un... non ? Elle ne savait pas. Elle ne comprenait pas non plus ce qui l'avait poussé à aborder le sujet d'un immense pas en avant, de toute façon. C'est vrai, après tout, c'était quoi cette envie soudaine de se marier ? C'était n'importe quoi. Bref. Donc, hm, non, elle ne l'aimait plus. Ça faisait bizarre de dire les choses ainsi puisqu'elle ne voudrait pas non plus qu'on croit qu'elle l'avait oublié et qu'il pouvait bien s'étouffer en mangeant des petits pois qu'elle s'en ficherait. Puisque ce n'était pas le cas. Elle ne l'avait pas oublié pour autant. Il n'était plus dans son cœur comme il avait pu l'être pendant un temps, voilà. Bref ? Oui, bref. Elle avait répondu à la question de Mickey et elle supposait que c'était assez. Elle n'allait pas s'attarder sur ce qui pouvait se passer au niveau de son cœur, hm, non, vraiment, autant garder ça pour elle pour le moment. Et puis, il n'y avait pas tant de choses que ça à dire. Oui, disons ça. Soit. Mickey ne commenta pas les paroles de la rousse, il se contenta de soupirer... Ça ne semblait pas être un soupir d'ennui, mais bon, elle n'en savait rien. D'accord. S'il avait autre chose à dire... Et oui, c'était en effet le cas. Une nouvelle question, pour commencer. Il visait juste, oui, ça avait été ça. Assistance personnelle... Oh, elle ne comptait pas retrouver ce boulot, non. Du tout. Elle ne savait pas tellement ce qu'elle allait bien pouvoir faire de sa vie, et d'accord, c'est vrai que c'était plutôt inquiétant puisqu'elle approchait de la trentaine mais elle voulait faire quelque chose qui la charmait vraiment, qui lui donnerait envie d'aller bosser tous les matins. La question de Mickey semblait d'ailleurs concerner un éventuel futur emploi. Pas qu'il comptait réclamer une petite compensation financière pour son hébergement, disait-il. Oh, eh bien, peut-être devrait-il, à vrai dire. Elle ne souhaitait pas vivre à ses crochets, au contraire. Elle comptait bien participer financièrement. Et pas que. Si elle pouvait faire quelque chose... Bon, il était plus doué qu'elle pour le ménage et la cuisine, cela dit, elle trouverait bien une façon quelconque pour l'aider. Hors de question de le regarder tout faire. Elle nourrirait les poissons, déjà, pour commencer, voilà. D'autres activités allaient s'ajouter à la liste, oui. Soit. Ne pouvant décidément pas se priver de contacts pendant trop longtemps, elle s'empara de ses mains, entremêlant leurs doigts distraitement avant de déposer un baiser sur la main de Mickey. « L'argent n'est pas un problème pour moi pour le moment donc si je ne paie pas un loyer, je pourrais toujours payer, hm... la nourriture ou autre chose. » affirma-t-elle en ce sourire doux qu'elle arborait si souvent. Autrement dit, elle ne comptait pas que poser ses valises et se tourner les pouces. Et ce n'était pas négociable, de toute façon. C'était déjà bien qu'il l'héberge pendant quelques temps. Bon. Et donc, oui, elle avait quelques économies de côté. Parce que changer de vie, d'accord, mais elle n'avait pas pour autant prévu de tirer un trait sur tout l'argent qu'elle avait depuis de nombreuses années maintenant. Eh bien, quoi ? Il aurait mieux fallu qu'elle coupe sa carte de crédit en petits morceaux et qu'elle décrète qu'elle recommençait à zéro, financièrement parlant ? Non, elle ne voyait pas pourquoi. Et puis, maintenant que tout le monde saurait où elle se trouverait, ça serait plus simple. Plus besoin de faire des centaines de kilomètres pour retirer de l'argent. Ouais, c'était peut-être bête, mais ça lui avait paru nécessaire afin de ne pas être retrouvée. Hm, bref. Un job donc. « Et je compte retrouver un travail, oui, je ne me vois pas rester inactive trop longtemps. » Trois mois, c'était assez, n'est-ce pas. Largement, oui. « Je ne sais pas encore ce que je ferai mais je veux faire les choses comme il faut, cette fois. Je veux choisir un métier qui me plaira, que j'aurais choisi de moi-même, et je veux un poste que j'aurais réussi à obtenir sans me faire pistonner. Donc je ne sais pas encore ce que ça sera mais je trouverai, c'est certain. » Elle aurait le temps d'y penser une fois sortie d'ici, elle supposait. Elle qui n'avait jamais eu besoin de s'inquiéter de son orientation, puisque l'on avait gentiment décidé pour elle, hm... Ce n'est pas comme si elle avait émis la moindre plainte sur le sujet, à l'époque. Soit. Et là, elle prévoyait de lui demander à nouveau s'il avait une question mais autre chose lui traversa l'esprit, d'où ce sourire mutin qui s'étendit sur ses lèvres. « Peut-être que je devrais réclamer un baiser pour chaque réponse donnée, moi aussi. » Eh bien, oui, elle voulait des baisers, elle aussi. Alors autant en profiter à son tour, n'est-ce pas. La dernière fois qu'ils avaient joué à ce petit jeu, ça s'était bien, même très bien passé donc pourquoi ne pas réitérer la chose, après tout. Oh, c'était une idée comme une autre, hm.

Oh, maintenant qu'elle allait s'incruster chez lui pendant un certain temps, elle ne comptait pas gentiment s'installer sur un canapé et ne rien faire de ses journées. Loin de là. Emmeline n'était pas ainsi. Et autant dire que ça ne fonctionnerait pas dans l'autre sens non plus. Lui qui regardait et elle qui faisait tout ? Non merci. D'accord, c'est vrai, elle doutait que Mickey soit ainsi. Tout ça pour dire qu'elle était pour le partage des tâches et que c'était important dans une cohabitation, oui, exactement. Alors participer aussi financièrement lui semblait être le minimum. Elle ne voulait pas se laisser entretenir, c'était hors de question qu'elle soit l'une de ces nanas qui ne font rien et se contentent de squatter chez quelqu'un toute leur vie. Emmeline avait tout de même une certaine fierté, hm. Elle qui avait souvent obtenu des choses grâce aux autres ou l'argent des autres, elle avait vraiment envie de faire les choses d'elle-même, pour une fois. Tout comme elle souhaitait choisir le métier qu'elle exercerait. Ça lui semblait normal qu'elle puisse choisir ce qu'elle voulait pour elle, pour sa vie. Ça n'avait pas été le cas jusque-là, c'est vrai et puisqu'elle avait changé de vie, c'était bien pour que de nombreuses choses changent. Alors, oui, elle trouverait quelque chose qui lui plaisait. Et hors de question que ça fonctionne au piston, ça avait été bien trop ainsi dans sa vie, clairement. Autant pour son entrée à l'université que pour ce boulot d'assistante. Piston, piston, piston. Et quelque part, c'était vexant. Puisqu'elle était capable d'obtenir des choses d'elle-même. Enfin, elle espérait. Ouais, forcément, elle n'en était pas certaine non plus. Elle avait quelques qualités, quelques compétences, mais bon... Elle verrait bien. Soit. Donc, hm, il était surtout question de payer la nourriture, à défaut de contribuer au loyer. Sauf que, disait-il, il n'était pas un gros mangeur. Évidemment. Elle le savait, en plus. Elle ne l'avait jamais vu manger énormément. Mais sur le coup, ça ne lui était pas venu à l'esprit. « Dans ce cas, je paierai quelques factures aussi. C'est déjà gentil de m'héberger pour quelques temps alors je veux que ça soit équitable, je ne veux pas être chez toi et simplement profiter. D'accord ? » souffla-t-elle, se retenant de faire des yeux de chiens battus. Elle voulait être là pour aider aussi alors elle pourrait faire la moitié de ce qu'il faisait d'habitude. Un bon compromis, non ? Même si elle ne devait vivre chez lui que quelques jours, elle souhaitait participer, voilà. Quoi qu'il en soit, pour toutes ces réponses et pour les éventuelles réponses à venir, cela lui semblait normal qu'elle puisse obtenir un baiser. C'était logique, hm. Et Mickey approuvait l'idée donc c'était parfait. Elle eut simplement le temps de sourire à sa réplique qu'il se rapprocha d'autant plus d'elle, plaçant ses mains sur sa nuque, réchauffant sa peau sans même en avoir conscience, probablement. Et ce regard... Elle avait l'impression qu'il n'annonçait que du bon et cela fut suffisant pour, hm... faire monter une petite bouffée de chaleur. Puis vint un premier baiser, un baiser doux, l'un de ceux qui caractérisaient très bien leur relation : doux et tendre. Mais ce premier baiser ne dura pas plus longtemps, à la différence du deuxième. Oui, ce dernier était bien différent du précédent. Les mains en bas de son dos, elle se retrouva toute contre lui. Puis il se joua d'elle. Ni plus ni moins. Il ne jouait pas seulement avec ses lèvres, il jouait aussi avec sa patience, son envie. Avec son palpitant qui n'en finissait plus de battre à tout rompre. Avec toutes les sensations qu'elle ressentait, qui la faisaient frissonner, lui coupaient le souffle. Oh il devait s'en rendre compte, n'est-ce pas, qu'il s'amusait avec elle, là. Peut-être pas. Pourtant, c'était exactement ce qu'il faisait. Elle voulait sentir ses lèvres contre les siennes, les sentir insistantes et fougueuses, tout comme elle aimait sentir son corps collé au sien. Les mains de la rousse allèrent s'agripper à la veste de Mickey, comme pour s'assurer qu'il ne s'éloignerait pas d'elle maintenant. Elle voulait son baiser. Et elle l'obtint. Passionné, impétueux, fougueux. Oh, vous pensez bien qu'elle n'en resta pas insensible et qu'elle participa, captura ses lèvres avec une certaine avidité, tout en laissant ses mains se balader, remontant d'abord jusqu'à sa nuque, puis descendant ensuite dans son dos, dessinant de nombreuses lignes de ses doigts, des lignes plus ou moins appuyées, plus ou moins droites. Cela n'importait que peu, le fait étant qu'elle adorait pouvoir sentir son corps sous ses doigts, même si elle ne pouvait pas caresser sa peau directement. Mais cela n'empêcha pas ses mains d'être curieuses et taquines et de descendre, descendre et descendre encore jusqu'au bas de son dos. Peut-être un tout petit peu trop bas, en fait. Hm, oui. Du calme hein. Donc en se rendant compte de cela, ses mains firent le chemin inverse et remontèrent en lieu sûr. Parce qu'il ne faudrait pas non plus que qui que ce soit pense qu'elle voulait le tripoter, puisque ce n'était pas ce qu'elle avait fait. Ses doigts avaient juste dépassé la limite de sa ceinture de quelques centimètres hein, c'est tout, elle ne lui avait pas totalement mis la main aux fesses non plus... Hm, bref. Tellement obnubilée par cette proximité, par ce baiser, elle ne se rendit même pas compte qu'ils avaient bougé, ce n'est que lorsqu'il mit fin à ce baiser, lorsqu'elle ouvrit les yeux, qu'elle réalisa la chose. Pas que c'était très important, de toute façon. Puisque le plus important, c'était que Mickey s'excusait. Alors que, hm, bah, il n'avait aucunement besoin de faire ça. « Ne t'excuse pas. Tu n'as pas à t'excuser. » sourit-elle simplement, tout en reprenant son souffle, tandis que ses doigts s'égarèrent sur sa nuque. Elle n'allait pas lui en vouloir de l'embrasser de la sorte, cela ne lui déplaisait pas, hm. Au contraire, d'ailleurs. Enfin, elle n'allait pas non plus lui interdire de s'excuser mais bon, il ne faisait rien qu'elle ne souhaitait pas donc tout allait bien. Malgré tout, il commença à papoter, l'interrogeant sur son petit train de vie, son réveil, l'heure de ses repas. Et il continua, encore et encore et à vrai dire, cela l'amusa. En faire un emploi du temps, tout de même. Elle ne savait pas si elle en était capable. Parce même si elle avait quelques habitudes, ça différait toujours d'une quinzaine de minutes chaque jour, ou même plus. C'était mignon. D'où son léger sourire, évidemment. « J'ai des habitudes plutôt normales, tu sais. Je ne respecte pas toujours les horaires à la minute près, c'est vrai, mais en général, c'est plutôt pareil chaque jour. Quant au fait de veiller tard... Tout dépend ce que tu veux dire par ''tard''. Mais je reste raisonnable. Sauf quand j'ai du boulot en retard par exemple, mais ce n'est qu'un détail. Et quand j'ai des insomnies aussi. Dans ce cas, mes habitudes en sont assez chamboulées. Enfin, j'en ai surtout eu ici, des insomnies, sinon, je dors plutôt bien. En général. Et... Et bref. » Oui, bref, puisqu'elle n'allait pas non plus argumenter sur le fait que le stress lui avait fait sauter bon nombre de nuits, hm. Loin de ce jeu et de ces caméras, elle devrait retrouver un sommeil convenable. Du moins, elle l'espérait. Parce que si elle pouvait éviter tout stress inutile, ça serait plutôt bien. Elle vivrait déjà moins dans un environnement stressant par la suite donc oui, elle avait bon espoir. Soit.