Eh bien, pour parler, là, ils avaient parlé hein. Il y avait sans doute encore de nombreuses choses à dire, évidemment. Ils n'avaient pas pu parler de tout en une seule discussion. Et de cette conversation découlerait sûrement bon nombre d'autres discussions, c'était normal. D'autant plus que la rousse trouverait toujours de quoi dire, elle aurait toujours des questions à poser et si elle n'avait pas eu le temps de les poser ce soir, elle trouverait le temps un autre jour. L'avantage, c'était qu'elle savait qu'ils ne seraient pas séparés après le jeu, ce qui était rassurant pour beaucoup de raisons différentes. Déjà parce qu'elle aurait mal vécu d'être éloignée de lui, mais ça, ce n'était pas nouveau. Il y avait aussi le fait que même si elle n'était pas jalouse ou possessive, peut-être qu'elle se préoccupait un tout petit peu d'éventuelles femmes décidant de débarquer dans la vie de Mickey. Que ça soit la dame du livre ou simplement sa grognasse d'ex-femme ou même une autre, en fait, elle n'en savait rien. C'était rassurant de savoir qu'elle ne serait pas trop loin non plus, vous voyez. Toujours en excluant toute jalousie, toute possessivité, bien entendu. Puisqu'elle ne faisait preuve ni de l'une, ni de l'autre. Vraiment. Elle n'avait juste pas envie de craindre qu'une nana puisse lui tourner autour, rien de plus. Elle ne comptait pas non plus l'interdire d'approcher qui que ce soit ou contrôler son répertoire téléphonique hein, elle n'était pas comme ça, elle en était même loin. Vraiment. Elle préférait juste se savoir proche de lui, c'était plutôt normal, non ? Bref. En plus de ce petit détail, hm, il y avait le fait qu'avoir un soutien, en quelque sorte, était sécurisant. Puisque seule, tout paraîtrait plus compliqué, plus éprouvant. Tandis qu'avec de la compagnie, d'autant plus celle de Mickey, les jours seraient sûrement moins durs. Elle n'était pas stupide, elle savait bien que tout ne serait pas simple après sa sortie du jeu et elle se doutait qu'il risquait d'y avoir de nombreux problèmes à gérer et la connaissant, si elle avait été seule, elle aurait été capable de se sauver encore un coup, pour s'éloigner de toutes ces choses qui lui faisaient peur en partant le plus loin possible. Toutefois, là, vu qu'elle logerait chez Mickey et qu'elle tenait beaucoup à lui (sans blague), eh bien, quelque part, cela l'aiderait à affronter tout cela. C'était aussi en cela que sa présence était rassurante. Donc oui, il y avait plus d'un avantage à cette cohabitation, en plus du simple fait qu'ils seraient rien que tous les deux et qu'elle pourrait profiter de sa présence chaque jour. Comme c'était le cas ici, en fait. Sauf que ça serait encore mieux, puisqu'il n'y aurait ni autres candidats, ni caméras, ni micros, ni foutues chroniques lors des primes. Elle n'aurait pas pu souhaiter mieux. C'était vraiment parfait. Et assurément, elle vivrait ses derniers jours dans le chalet d'une façon bien plus sereine en sachant ce qu'elle ferait, où elle vivrait. En attendant, ils semblaient avoir tout dit. Pour le moment. Et vu l'heure plus qu'avancée dans la nuit, il serait peut-être bon de monter se coucher et dormir de longues heures pour compenser avec cette soirée riche en émotions. Qu'on ne se mente pas, Emmeline était vraiment fatiguée. Et elle aimerait vraiment dormir mais un petit problème s'interposait : elle n'avait pas la moindre envie de se séparer de Mickey. C'était mal qu'elle ressente autant le besoin d'être proche de lui. Et quelque chose lui disait que ça n'allait pas aller en s'arrangeant. Sauf que non, elle ne pourrait pas passer ses journées collée à lui, ce n'était juste pas possible, il allait bien falloir se détacher un peu de lui hein, il n'allait sûrement pas apprécier longtemps qu'elle le colle toute la journée. Un peu d'indépendance, tout de même. L'idée était aussi de garder un minimum de liberté et ça ne serait pas possible si elle passait son temps avec lui, contre lui ou dans ses bras. Elle devait se reprendre, oh que oui. Et pour commencer, elle allait devoir apprendre à aller dormir quand elle était fatiguée, même si cela voulait dire ne pas sentir sa présence à côté d'elle pendant quelques heures. Ce n'était pas comme s'il était bien loin, de toute façon, puisque leurs lits se trouvaient dans la même chambre. Elle était un peu comme une gamine qui refusait d'aller se coucher pour regarder la fin d'un dessin animé et qui menaçait de faire un caprice si jamais on essayait de la forcer. Oui, c'était assez ça. Heureusement, elle était un minimum mature, tout de même, donc elle allait éviter de se rouler par terre. Disons qu'elle ne rejoindrait pas la chambre avec le sourire. Mais qui lui demandait le moindre rictus hein ? Absolument personne. Donc elle faisait ce qu'elle voulait. Voilà. Main dans la sienne, elle n'avait d'autres choix que de le suivre. Pas qu'elle allait se sauver dans l'autre sens, de toute façon. Elle pourrait profiter de sa compagnie jusqu'à l'entrée dans la chambre, au moins, elle supposait. Ah non. Puisqu'il lui proposa ensuite de... dormir avec lui. À vrai dire, c'était plus une affirmation qu'une question et cela lui plaisait bien. Un sourire fin fit même son apparition sur son minois. « D'accord. » souffla-t-elle simplement. Elle allait dormir avec Mickey. Cette idée lui plaisait beaucoup. Parce qu'elle n'allait pas se séparer de lui tout de suite. Parce qu'elle pourrait sentir sa présence près d'elle avant de s'endormir. Qu'elle pourrait profiter de son odeur. De ses bras s'il lui permettait de se blottir contre lui avant de tomber dans le sommeil. Elle pourrait aussi l'observer dormir, d'une façon absolument pas flippante, si jamais il dormait avant elle. Et il serait la dernière personne qu'elle verrait avant de s'endormir. La première personne qu'elle remarquerait en se réveillant. Oh, oui, elle appréciait beaucoup cette idée. Pouvoir se faufiler sous les mêmes couvertures que lui, entendre sa respiration, se dire que peut-être, elle se trouvait dans ses rêves au même instant... Elle allait peut-être monter ces marches deux à deux, finalement. Et elle allait se dépêcher de se changer pour pouvoir profiter de cette nuit le plus tôt possible. Le tout en une grande discrétion, bien sûr, il ne faudrait pas que qui que ce soit puisse croire qu'elle avait hâte. Puisque ce n'était que partager le même matelas, dans le fond. En toute innocence, sans arrière pensée. C'était aussi ce qu'elle appréciait, dans leur relation. Une grande tendresse innocente. Ça lui plaisait. Alors bien sûr que cette première nuit à ses côtés lui faisait plaisir. Juste pour avoir l'opportunité de dormir en se sentant totalement en sécurité, à sa place, apaisée. Heureuse.