« C’est plutôt à moi de te poser cette question. Tu t’es déjà enfilé une coupe de champagne cul-sec. Depuis quand tu te bourres la gueule pour apprécier ma compagnie ? » Répliqua-t-il ébahi.

Bien sûr qu’il s’en rappelait, néanmoins il n’avait jamais dit qu’embrasser son camarade était une corvée. Le bel Américain décida finalement de passer outre ce léger malentendu, il sentait toutefois que le pompier n’était pas à l’aise. D’après ses dires, ce sentiment n’était pas causé par Leone. Ce dernier n’était toujours pas particulièrement convaincu.

« Tu n’es pas le même quand je suis seul avec toi qu’en public. Je vois bien qu’un truc te chagrine et tu ne veux pas me dire quoi. »

J'étais quelque peu en retard pour la fête, peu enclin à m'éclater ce soir. Je me doutais qu'il y aurait de l'alcool néanmoins, et de plus, Charlie était ma partenaire pour la soirée, ce qui me rassurait en soi étant donné la complicité de notre relation. Me préparant avec le costume que m'avait fourni la production pour mon pseudo mariage, je fis un bref tour sur moi-même face au miroir, terminant de nouer le nœud papillon autour de mon cou distraitement. Parfait, même si je n'étais pas particulièrement friand de ce genre de costume, celui-ci me m'était néanmoins en valeur, ce qui était le plus important en fin de compte. Je descendis ainsi au rez de chaussée, jaugeant d'un geste circulaire la salle où se déroulait l'évènement, cherchant mon amie du regard. Je l'aperçus finalement au bar, et m'approchais aussitôt de l'endroit où elle se tenait, un sourire aux lèvres. Me stoppant dans son dos, je glissais ma main sur sa taille, me penchant sur son épaule pour embrasser sa joue avant de rire.

Madame Franz, je te trouves enfin! Comment tu vas? Je lui pris la main, la forçant à se tourner face à moi pour constater sa superbe tenue, admirateur. Tu es magnifique, j'ai bien de la chance de t'avoir pour épouse.

Fallait-il que je l'embrasse comme l'avait stipulé Cupidon? Je ne savais pas, ce pourquoi j'attendrais que la jeune femme fasse le premier pas.

Et voila. Je venais de terminer ma première coupe de Champagne. Où était Franz ? Or de questions que je passe ma soirée au bar: je tenais très mal l'alcool et je pouvais faire ou dire des choses mauvaises pour moi-même. Dans la plupart des cas. Bref, passons. Me retournant, j’espérais voir apparaître mon bien aimé, mais non. Toujours pas. Bien, étant seule pour l'instant, je devais me consoler et buvais un autre verre quand je sentis une main glisser sur ma taille. Je ne réagissais pas, souriant bêtement, sachant pertinemment de qui il s'agissait.

« Madame Franz se porte très bien. Toujours très bien en compagnie de son époux. Et toi ? » répondis-je dans un doux sourire à l'adresse du jeune homme. J'aimais beaucoup Franz. Il était un soutient, un piller pour moi dans cette maison. Il était mon repère et je crois que s'il ne m'avait pas tendue son épaule (ou donnée sous le force, que sais-je), je serais partie de Fake Lover et je l'aurais regretté. Enfin bref. Le laissant m'admirer, amusée, je reposais mes verre avant de plonger mon regard dans le siens.

« C'est ton amour qui me rend si belle ! » dis-je dans un grand sourire, jouant complètement le jeu. Bah quoi ? C'était amusant ! Je repensais alors à la règle de Cupidon: au moins trois baisers. Trois vrais baisers ? Ou trois baisers furtifs ? Là était la question ! Mais bon, ni une, ni deux, je m'approchais du visage de Franz et déposais un baiser sur ses lèvres avant de me reculer de quelques centimètres, sourire satisfait accroché à mon visage.

J'étais vraiment heureux de partager ma soirée avec Charlie, elle parvenait à panser mes plaies par un simple sourire, s'en était agréable d'être en sa compagnie. Je jetai un œil rapide aux coupes de champagnes vides à ses côtés, levant les yeux au ciel, secouant la tête de désolation avant de rire, jouant bien entendu la comédie. J'étais en retard, je devais bien me faire pardonner!

Je vais très bien merci, très fier d'avoir une aussi belle femme pour épouse.

Beau parleeeeeur. Je lui fis un clin d'œil complice avant de la tirer un peu sur la piste pour ne pas rester isoler dans notre coin. Ma main toujours dans la sienne, je ne manquais pas d'éclater de rire à sa remarque, attendri. La candidate s'approcha alors de moi doucement, venant déposer ses lèvres sur les miennes dans un chaste baiser. Me rappelant l'avoir déjà embrassé à la cascade une première fois, un large sourire s'étala sur mes lèvres alors que je tendais mon bras vers elle, l'invitant à s'y accrocher.

Tu viens danser mon amour?

La menant vers la piste, j'aperçus Sydney et Austin sur celle-ci, et mon regard s'assombrit aussitôt. Me faisant violence pour les lâcher du regard, je ramenai ma partenaire contre mon torse, déposant une main sur sa chute de rein.

Alice caressait le doigt vide de Cassandre sans même s'en rendre compte, elle souriait et lui fit alors la promesse d'être la femme parfaite du moins, pour ce soir. Il répondit pas une demande des plus insolites, se courbant avec courtoisie, il lui proposa de danser, elle sourit, glissant sa main dans celle de Cassandre « Je crois que j'ai épousé le prince charmant » Elle le laissa alors les guider sur la piste de danse, oui, elle acceptait cette danse et en était même plutôt contente, au fond, pourtant, elle jugeait bon de lui préciser « Je crois que j'ai oublié comment on dansait ... » Avait-elle un jour dansé? Certainement, après tout, elle avait été la reine d'un jour, lors de son mariage, elle avait donc dû se perdre dans une danse des plus romantiques ...

Sydney a écrit:

Visiblement Austin n'avait pas compris que je plaisantais lorsque je lui disais d'être plus enthousiaste puisque moi-même je ne l'étais pas non plus. Enfin c'était trop étrange de feinter le mariage dans un lieu basé sur les faux couples et les manipulations. D'autant que ces couples arrangés risquaient également de créer des tensions supplémentaire, j'appréhendais l'arrivée de Franz, moi qui m'évertuais à le rendre jaloux par tous les moyens c'était la situation parfaite seulement, je commençais déjà en m'en lasser et puis c'était peut être légèrement exagéré. Bref. Austin me sortit de mes pensées lorsqu'il me proposait d'aller danser. « Oui volontiers, d'autant qu'on a un contrat à remplir. » répondis-je dans un sourire, je posais ma flûte à champagne que j'avais commencé à maltraiter sur la table, puis acceptais la main tendu de mon mari. « Que veux-tu je suis plus le genre de femmes que l'on appelle lors d'un enterrement de vie de garçon que celle qui se marie. Ceci dit, rien ne m'empêche de danser comme je l'ai tout à l'heure pour notre nuit de noce. » Plaisantais-je, finalement le moment qui me plairait le plus, était incontestablement la nuit de noce, même si généralement tout ne se passe jamais comme l'imagine les femmes, parce que la fête a tendance à se prolonger, parce que l'alcool a tendance à diminuer les performances des époux ou pour un tas d'autres raisons également.

« J’abandonne les charges. » Répondit-il souriant.

Visiblement Leone s’était monté la tête tout seul. Matthew avait quand même eu la descente rapide. Il lui accorda donc le bénéfice du doute. De toute évidence il ne pouvait lui résister, en particulier suite au baiser attentionné qu’il déposa sur son front. L’orage était passé, place au beau temps. Un gentil mari ?

« Pour le meilleur et pour le plaisir ? »

L'ambiance avait littéralement changé lorsque Austin m'avait conduit sur la piste de danse, il était ailleurs, et demeurait silencieux alors que j'essayais de détendre l'atmosphère. Il n'était pas le seul à avoir préféré la compagnie d'un autre candidat, ce soir. J'étais dans le même cas, pourtant j'essayais de faire des efforts, quant à lui, j'ignorais même ce qu'il avait en tête. Autant dire que je ne passais pas une bonne soirée, alors que nous dansions toujours, j'aperçus Franz se diriger vers Charlie, ce qui ne fit qu'accentuer ma mauvaise humeur grandissante. Je me détachais ensuite d'Austin stoppant ainsi la danse, peut être un peu trop brusquement. « J'ai conscience que cette soirée doit raviver certains souvenirs, donc si tu préfères retrouver une autre personne, vas-y mais par pitié, ne me force pas à passer une soirée à te regarder déprimer, je commence sérieusement à saturer. » J'aimais beaucoup Austin, mais déjà que la soirée était pompeuse en tout point alors s'il n'y mettait pas du sien, je préférais passer la soirée seule à vider des coupes de champagne que de devoir déprimer une fois encore, c'était beaucoup plus que je pouvais supporter ces temps-ci.