Et puis déjà il me balançait des trucs, encore une fois, je fronçais les sourcils, si je lui faisais du mal et qu'il revenait, ça voulait dire qu'il était masochiste non? Ou bien qu'il était amoureux, je secouais la tête, non, il devait sans aucun doute être masochiste. Je le regardais et ne savais pas quoi dire, quoi penser, non je ne savais rien et je n'avais pas envie de m'en douter, s'il s'évertuait à venir me voir, c'est qu'il aimait bien, aimer quoi d'abord? Aucune idée ... « Me douter de quoi? Que tu es un parfait idiot, que tu ne sais pas ce que tu veux? » Non il ne savait pas ce qu'il voulait, m'aimait-il ou non, finalement je n'en savais rien « Je ne te comprends pas » Je haussais les épaules et me levais vers le frigo pour y remplir un nouveau verre, cette fois ci, du super coca-cola bien sucré, bien dégoûtant.

Je l'écoutais déblatérer des conneries plus grandes les unes que les autres, je fronçais les sourcils, accompagnais mon bras jusqu'à la bouche pour boire quelques gorgées de cette boisson sucrée dont je raffolais et puis j'étais aveugle ou quoi ... ou quoi quoi? Je soupirais, tournais les talons et revenais sur le tabouret où je me hissais pour y déposer mes fesses, posant ensuite le verre sur la table, je l'entendais me dire qu'il tenait à moi, à bon ... oui, d'accord. « Je ne suis pas idiote, ne l'oublies pas je suis dérangée, tu sais folle, instable, pénible, tu peux pas tenir à moi, on ne tient pas à moi, tu mens ! » Ouais, j'étais aveugle et surtout bornée, on ne pouvait pas aimer quelqu'un, pas dans cette maison, pas en connaissant ce que j'étais réellement, il ne pouvait pas, il n'avait pas le droit.

Il levait les bras au ciel et abandonnait la bataille, soit. Etais-je alors plus forte, plus belle et plus compétente que lui? en fait non, je ne répondis pas la première fois mais il vint vers moi, posant ses mains face à moi, je sursautais, il faisait peur, finalement et puis, énervé plus que jamais, il m'annonça que je ne pouvais pas l'empêcher de le penser ... euh penser quoi en fait? J'étais moi aussi énervée, j'attrapais mon verre de cette boisson gazeuse collante, le levait et ... « Bordel Nolan tu es bête, tu es borné et tu es un imbécile ! Arrêtes de tourner autour du pot et dis le moi ! Dis moi que tu m'aimes et cesse de faire le dur ! » Non, je n'allais pas lui balancer le verre à la figure, vous l'aviez cru? Soit, je bus quelques gorgées, terminant la boisson, je partis vers l'évier afin de rincer le verre, lui tournant le dos.

Je n'eus finalement pas le temps de rejoindre l'évier que déjà je sentais une pression sur mon bras, je me sentais tournoyer, surprise, j'en lâchais le verre qui se brisait, quelques morceaux de verre vinrent s'envoler à travers la pièce, certains effleurant avec brio ma peau et puis, je ne m'en suis pas rendue compte, je l'ai senti m'attirer et m'embrasser, j'ai fermé les yeux et je n'ai plus pensé à rien, je l'ai laissé faire et je l'ai écouté me dire qu'il m'aimait et surtout, qu'il ne mentait pas, je le regardais quelque peu surprise, l'ayant entendu dire qu'il était jaloux d'Austin, l'ayant entendu me dire qu'il tenait à moi, après l'avoir vu revenir me voir après tant de souffrances, je ne pouvais que le croire, mais le voulais-je. J'ai ouvert la bouche et puis je l'ai fermé, j'ai baissé les yeux et j'ai voulu ramasser « Je ... Il faut ... » Je soupirais, oui, j'étais surprise finalement même si c'est ce que je voulais.

Il semblait quelque peu énervé et je n'avais pas envie de l'ouvrir pour m'en prendre une, je le laissais parler, lui demander maintenant quoi, mais je ne détachais pas mon regard de lui, la bouche plus que pâteuse, je ne savais pas quoi dire, pas maintenant. Comme lors du premier soir, il ramassait le verre brisé et je me mis à rire doucement, nerveusement « C'est marrant on croirait revivre la même scène que lors de notre rencontre et pourtant tout a changé ... » Je levais les yeux vers lui, m'approchais et attrapais son bras, le stoppant dans tous ses mouvements, je le fis se retourner, du mieux que je pouvais et lui avoua « Mais si on m'avait dit que je tomberais folle amoureuse de toi ... » C'était dit aussi pour elle, oui, elle l'aimait, elle le savait, elle le sentait mais avait-elle le droit de lui dire, après tout ça?

Son rire me fit hausser un sourcils, oui c'est vrai que ça me faisait aussi penser a la première fois ou on s'était retrouvé en tête à tête, j'avais alors, fidèle a moi même, tenter une approche qui avait surpris la jeune femme et qui avait alors lâche sa coupe de champagne dans.. le vide ! J'avais alors cru comprendre que c'était trop, que j'avais franchement exagéré et la scène m'avait un peu dérangée. Ça avait été plus fort que moi, on avait déjà commencé a flirté le premier soir. Je ne répondit rien, j'allais ranger le balai lorsqu'elle m'attrapa le bras, stoppant mon geste elle tirai dessus pour que je me retourne et je m'exécutai, la fureur redescendant de plus en plus vite. Mon cœur eut un raté quand j'entendis ce qu'elle disait, pourtant j'avais l'impression que le temps s'arrêtait, que ses mots parvenaient a mon cerveau au ralenti. Finalement, après quelques secondes de silence, un sourire vint se dessiner sur mon visage et je m'approchai encore de celle qui, définitivement, me rendait dingue. « Et moi donc... » dis-je dans un souffle, c'était vrai après tout, au début, connaissant son secret, j'avais décidé de ne pas trop m'attachai a elle mais... Elle m'attirait, dès le début et dès la première fois qu'elle me parla d'Austin, j'avais ressentis une vague de jalousie m'envahir mais l'avais réprimée. Aujourd'hui c'était trop fort, vraiment trop pour que j'ignore tout ça, je ne pouvais pas faire comme si de rien n'était. Je l'aimais, et tant pis pour tout ce que ça impliquait. Je m'approchai donc de son visage et posai un simple baiser sur ses lèvres, comme pour me réconcilier avec elle, pour lui signifier que la dispute devait se terminer là.