Installé sur un canapé Liam suivit le Oops d’un œil attentif. Ses camarades parvinrent à lui extirper un léger sourire, il s’interrogeait sérieusement sur la santé mentale de certains. Son regard azur croisa ensuite celui de la présentatrice, il tenta de sonder ses pensées dans le but d’y déceler un quelconque indice sur le déroulement que suivrait le prime, en vain. Il soutenait Gallilée en silence, le seul parmi les trois nominés avec lequel il avait sympathisé.

Apparemment une rivalité entre deux demoiselles avait déjà éclaté. La situation l’amusait, il avait d'ailleurs hâte de connaître la cause de ces accrochages. La soirée s’annonçait distrayante. Il arbora un rictus moqueur, impatient d’entendre la version de Neve.

« Fais-nous rêver blondinette… »

« Quelques accrochages, je n’en dirais pas tant. Nous avons certes eu un certain conflit durant la soirée d’Action et Vérité – et d’ailleurs, j’ai trouvé son attitude totalement déplacée, mais je pense que cette histoire est close, du moins, de mon côté. Sinon, pour parler d’elle, j’avoue n’avoir pas vraiment fait sa connaissance durant la dernière semaine, alors c’est plutôt limité pour faire quelconque commentaire à son sujet. »

» Liam, tu sembles être un candidat plutôt distant pour le moment. Penses-tu que Nymphaea a essayé de se rapprocher de toi par pur intérêt, ou simplement pour faire connaissance ?

« Disons plutôt que je ne jouerai pas au con dans le but d’attirer l’attention sur moi. Quant à Nymphaea, je ne sais pas pourquoi je l’obsède autant. Justement je comptais sur vous pour m’éclairer. Je la trouve particulièrement immature, j’attends bien plus d’une femme. »

» Oskar, tu es un candidat qui attire beaucoup de questions. Mais une en particulier m'interpelle. Fais-tu du charme à toutes les femmes qui te passent sous la main ou n'est ce que pour te faire apprécier ?

Autant se rendre à l'évidence, ma garde robe ne regorgeait pas de merveilles contrairement à celles de mes voisines qui ne cessaient de me faire baver. Ce soir pourtant il fallait sortir le grand jeu, et franchement peu encline à me fondre dans la masse de pimbêches avec une robe ras la touffe et du maquillage plein les joues, je pris soin de me démarquer en enfilant mes jambes dans un simple leggings de cuir, rare excentricité de ma valise peu remplie. Passant par dessus mon crâne un top noir au décolleté prodigieusement affriolant que je ne cessais de réajuster sous peine de censure à la caméra, je chaussais finalement mes petits petons d'une paire de chaussures que j'avais acheté avec peine aux enchères sur internet. Rejoignant le plateau où se déroulait le prime, je sentis mes joues rosirent à la vue de ce public bien présent et en grand comité disons-le franchement. Ne sachant où m'installer, je me dirigeai finalement vers mon partenaire, rentrant avec peine mes fesses dans le maigre espace encore libre sur le sofa. Serrée comme une limande, je fis pivoter mon visage vers le sien, lui lançant un sourire contris avant de reporter mon attention sur le speech de notre chère Roselynn, attentive à ce qu'il se disait. C'était apparemment le temps des interviews des candidats, j'espérais ne pas devoir prendre la parole de si tôt, d'une part parce que je n'avais strictement rien à raconter, de l'autre parce que je doutais fort d'être assez à l'aise pour cela. Cette idée ne fit que se confirmer à l'entente de la dureté des paroles de certains, sans commentaire.

Encore une fois, Nymphaea prit ses propos au premier degré. Il ferait l’effort de lui offrir un décodeur afin de déceler l’ironie. Il ne tenait pas particulièrement à devenir la source d’intérêt principale de la jolie brune, loin de lui cette idée. D’ailleurs si cette dernière parvenait à garder ses distances il ne s’en porterait que mieux.

« Je remarque que tu as abandonné l’idée de défendre ta maturité. Tu admets ne pas avoir été réglo avec moi ? » Répliqua-t-il amusé.

Poussant un long soupire blasé et plaintif, je regardai longuement mon reflet dans le miroir de la salle de bain d'un air découragé. Une soirée passée à rester avachi dans un canapé n'était pas si enchantant que ce que l'on pourrait croire aux premiers abords. Faisant l'effort d'enfiler des chaussures, je déboulai dans le salon en traînant mes Dr. Martens, habillé de vêtements sans grands artifices et directement tirés de ma propre valise. Je repérai immédiatement la belle Lula et plus précisément, après avoir sans la moindre gêne laissé balader mon regard sur les courbes de la demoiselle toute entière, son T-shirt à l'effigie des Doors. Venant m'assoire non loin d'elle, je me mis à chantonner l'air de rien les paroles de l'un de leurs célèbres titres en mâchant sur quelques mots pour parfaire le côté "quel hasard que je chante Hello, I love you, alors que Jim Morrison est affiché sur ta poitrine" « her arms are wicked and her legs are long. when she moves my brain screams out this song. » A peine étais-je callé entre les coussins du canapé que la présentatrice s'adressa à moi. En entendant sa question, un fin rire sortit de ma gorge, juste avant que je réponde d'un air malicieux. « Je ne sais pas si je fais particulièrement "du charme à toutes les femmes qui me passent sous la main", mais je fais en sorte d'être, disons, naturel. Sincèrement, je ne joue pas particulièrement de mes attouts -ou presque pas- pour me faire apprécier et je suis sûr que certaines pourront vous confirmer que, parfois, je peux me retrouver dans des situations qui ne flattent pas vraiment ma personne. J'aime bien jouer avec les mots et tout ce qui va avec, mais je ne suis pas non plus arrivé au point de me concocter un harem remplis de candidates de Fake Lover ... »