Au point ou nous en étions, je ne me préoccupais plus vraiment de ce que les gens qui nous trouverait, dans ce labyrinthe, penserait de nous. Que l’on chante à tue-tête ou que l’on hurle aux loups pendant des heures, on nous prendra pour des folles de toute façon, alors pourquoi s’en faire. Autant bien s’amuser tout en étant coincé ici… Du moins pouvait-on le faire jusqu’à ce que l’on trouve enfin la sortie. « Tu marques un point. » Bien sûr que je marquais un point, j’avais toujours raison, moi! Mais je gardais bien de le lui dire, je n’étais pas fendante comme Andreas, au point de me venter pour une ineptie de ce genre. D’ailleurs, je ne l’étais pour du tout. Vous y avez cru, vous? Non, et bien tant mieux, hein. Je ne vais pas prétendre être ce que je ne suis pas. Je suis une piètre menteuse, de toute façon. Alors que je m’emparais de la main de ma camarade, cette dernière m’offrit un charmant sourire que je lui rendis volontiers. J’accompagnais le tout d’une petite blague, bien sûr, car je doutais que la jeune femme ait vraiment l’intention de se sauver et me laisser en plan. « M’enfuir avec toi, ça pourrait être sympa. » Nous échangeâmes un regard avant que je ne baisse les yeux, un léger rire nerveux traversant la barrière de mes lèvres. « Tu sais, pour ça, il faudrait déjà sortir d’ici, tu ne crois pas ? » Ça vaudrait mieux, en fait. Parce que sinon, nous risquions de manquer de place ou nous enfuir. La route devant nous s’arrêta sur pan de fougère, et seul deux voix s’offraient à nous. Je tournais la tête vers ma partenaire du moment. « Gauche ou droite? » Je ne voulais pas choisir, et je lui faisais assez confiance pour qu’elle prenne cette décision pour moi. De toute façon, comme je m’étais agrippée à sa main, je la suivrai de toute façon.