« Le champagne c'est pour la tapette. » Hein ? Quoi ? Plait-il ? Je relève le nez vers le malotrus responsable de la fin de ma méditation intense. Oui, oui, la joue écrasée contre la paume, le champagne tenu d’une main leste qui menace de se renverser sur le sol, et le regard de loutre en pleine gestation, c’est totalement l’attitude que j’affiche lorsque je médite. Bon, en l’occurrence je me faisais chier comme un rat mort, mais ça fait toujours plus classe de prétendre que tu méditais. Ça fait prestige. Toujours est-il qu’Hamad se tient devant moi, un verre à la main, semblant résolu à procéder à un échange d’alcool. Les bulles contre la gueule de bois en puissance. J’obtempère puisque, visiblement, je n’ai pas beaucoup de marge de manoeuvre, et récupère le verre qu’il me tend avant de lui rendre la coupe qu’il ne veut plus voir entre mes mains. Je le laisse s’installer à côté de moi, ou plutôt se vautrer à côté de moi, tandis que je renifle le contenu à la couleur ambre. Ok, rien qu’avec la vapeur j’ai déjà sept grammes dans le sang. « A cette odieuse soirée et ton torse à se damner. » annonce-t-il en tendant son verre afin que nous trinquions. « Ce sont des avances ? » je lui demande en faisant tinter mon verre contre le sien. « Parce que si tel est le cas, tu seras le deuxième mec en moins d’une semaine. Ce qui s’apparente à un petit record personnel, quand même. » Je renifle une fois de plus mon verre, grimace le plus discrètement possible -traduction : pas des masses discret-, puis pose le verre, intacte, sur une cuisse, mes doigts toujours enroulés autour du cylindre. Aladdin me zieute bizarre, et je prends ça comme de la perplexité envers mon costume. « J’étais jaloux de ton costume à la dernière soirée. Prends ça comme un hommage que je te rends... Ça, et puis le fait qu’ils ont oublié de me fournir une chemise. » Mais son regard ne se fait pas moins perplexe, et son regard semble se porter sur mon verre toujours aussi plein. « Oh, ça ? » Bah oui, ça, connard ! « Je ne suis pas très alcool fort, en fait... » j’annonce, sous forme d’excuse, avant de me forcer à tremper mes lèvres, histoire de donner le change.

Alors que je parcours la foule pour aller récupérer une coupe de champagne doré, j'aperçois un Hamad plus qu'élégant dans son costume parfaitement taillé, qui m'adresse un signe de main. Mon visage s'éclaire et je lui adresse un grand sourire, sans pour autant m'avancer dans sa direction, préférant le laisser avec sa partenaire. Je m'arrête devant les écrans et regarde John Travolta et Uma Thurman partager un repas dans la voiture du Diner du film ayant reçu la palme d'or de Tarantino. Un nouveau sourire se dessine sur mes lèvres, quand je sens Daphnis venir se poster à mes côtés. « On peut savoir ce qui te fait dire que je suis encore vierge ? » Je me tourne vers son visage, encore sujet à certaines rondeurs de l'enfance, et lui pince le bout de la joue un brin moqueuse. « Pour ça. » dis-je, railleuse, avant de le laisser tranquille et de cesser de tirailler sa peau comme le font les personnes âgées avec les gamins n'ayant guère plus d'une dizaine d'année . J'hausse les épaules: « Tu ne m'as pas l'air bien vieux... » je laisse mes yeux glisser le long de sa silhouette, de la tête jusqu'à ses chaussures, avant de poursuivre: « Mais il est vrai qu'il faut faire preuve d'une certaine maturité pour en venir à s'enfermer ici. » Ou d'une inconscience certaine, tout dépendait des cas de figures, mais le jeune homme me semblait plus sain d'esprit que certains candidats avec lesquels j'avais eu l'occasion de discuter. Evidemment, le château regorge de personnes en quête de notoriété bien plaisante, mais pas seulement. Je me demande dans quel cas se situe mon interlocuteur. Je me retourne vers les écrans, avant de m'agripper à son bras. « Danse avec moi ! » j'exige, en montrant d'un coup d'oeil les deux personnages de Pulp Fiction s'essayant à la piste de danse. « Très Cannes, même Tarantino l'a fait sur le tapis rouge ! »

Malo but une petite gorgée de champagne, tout en écoutant en silence la belle italienne. - Je n'ai aucun mérite je marche comme un pingouin avec des talons. Sa réponse lui arracha un sourire. Sa cousine, Mona lui avait dit la même chose. Elle s'interdisait de porter des escarpins ou toute autre paire de talons hauts, y compris les plateformes. De nature maladroite, elle ne pouvait tenir debout correctement. Lors du Gala au Met Costume Institute 2010, elle s'était prise les pieds dans la traîne de sa robe Prada et fit une chute magistrale devant les gens les plus prestigieux. Depuis, elle avait troquer ses stilettos pour des mocassins, des derbys - voire même des ballerines. Sochanna passa à côté d'eux dans sa magnifique robe bleue. Elle était magnifique dans cette tenue. - Je veux fonder une famille. Le blond reconnut la voix d'Ezéchiel et manqua de s'étouffer suite à son annonce. Une annonce surprenante, d'ailleurs. Valentina lui demanda : - Tu semble comme un poisson dans l'eau, t'es habitué à tout ça ? Elle avait décidé d'abandonner le vouvoiement pour le tutoiement. C'était sans doute plus agréable ainsi. - Oui, cette soirée me rappelle mes débuts de styliste pour la haute couture. Dans mon métier, je dois me plier aux règles et aux rouages du monde du luxe. Regardez autour de vous. Les femmes se sont parées de leurs plus belles robes et les hommes, de leurs costards les plus raffinés. Cela me rend heureux. Le temps d'un soir, vous pouvez être quelqu'un d'autre. , dit-il d'une voix solennelle, le sourire aux lèvres. Le jeune homme observa Valentina qui était appelée de tous les coins. - Excuse-moi une seconde. Il la laissa filer vers son partenaire. Il sentit le regard émeraude de la jeune femme, accompagnée d'un certain Némo. Celui-ci proposa des petites fourres. J'en pris une et le remercia. D'autres personnes vinrent agrandir le cercle de rencontres. Son interlocutrice lui présenta Swann. - Bonsoir Swann, vous êtes en beauté ce soir.

Je n’ai pas eu peur de lui poser la question, après tout c’’était elle qui avait commencé. Et j’étais curieux d’entendre la réponse alors que dans ma rue, on s’amusait à m’appeler ‘la traînée’ de temps en temps. Parce que j’étais trop tactile, trop féminin, trop ouvert … Oui, j’étais surpris que quelqu’un sur cette Terre puisse penser que mon corps était immaculé. Comme quoi, je ne l’avais pas écrit sur le front. Ses doigts pincèrent ma joue. Contrairement à tous ceux qui avaient l’habitude de ce petit geste avec leur mamie, je n’y étais pas du tout familier. Parce que mamie, elle préférait largement boire que de me pincer la joue. Mon sourire s’accentua, atrocement gamin. « Pour ça. » J’haussais un sourcil, ne comprenant pas vraiment à quoi elle voulait en venir. A cause de mes joues ? Bizarre … « Tu ne m'as pas l'air bien vieux... » Ah ouais, ça … Sûr, j’avais l’air d’avoir deux ans de moins que mon âge, surtout avec ses vêtements ahurissants. Bon, je n’avais que 18 ans, aussi, ce n’est vraiment pas bien vieux, certes. « Qui te dit que ce n’est pas juste un piège ? » Je battais des cils, augmentant avec ça ma puérilité naturelle. Un piège … Peut-être, ouais. Ses yeux glissèrent le long de ma silhouette. J’avais l’habitude qu’on me jauge, tout le monde jugeait tout le monde à la maison. J’attendais qu’elle ait fini son inspection. « Mais il est vrai qu'il faut faire preuve d'une certaine maturité pour en venir à s'enfermer ici. » Je fis un sourire en coin, me faisant la réflexion que si moi j’étais mature alors tout le monde ici devait être sage – ce qui n’était pas le cas. Et puis, je me demandais sincèrement en coin sexe et maturité se valent … Mais je ne lui exposais pas ma théorie. « Danse avec moi ! » Je sursaute légèrement alors que sa main s’agrippe à mon bras. Danser ? ouais … Je jetais un œil à l’écran qu’elle me désignait du regard. « Très Cannes, même Tarantino l'a fait sur le tapis rouge ! » C’était tentant, n’empêche. On allait sûrement être dévisagé, mais au font, je n’en avais rien à faire. « Avec plaisir alors ! Mais je te préviens : je ne pratique aucune danse conventionnelle. » Comme pour me démentir, je lui présente mon bras, comme le parfait gentleman que je ne suis pas. « Reprenons depuis le début : si Mademoiselle veut bien m’accorder cette danse … »

« Qui te dit que ce n’est pas juste un piège ? » Il bat des cils, comme une donzelle farouche, ce qui me fait légèrement sourire, mais je ne manque pas de lever les yeux au ciel pour montrer que son histoire de piège, je n'y crois que moyennement. Sa gueule d'angelot ne peut qu'appartenir à un jeune garçon adorable. J'en suis persuadée, on en croquerait presque. Bon, d'accord, pas si sûre que ça, mais pour le moment ça me plait bien de me fier à l'apparence du garçon. « Avec plaisir alors ! Mais je te préviens : je ne pratique aucune danse conventionnelle. » accepte-t-il, déclenchant dans l'immédiat un petit rire de ma part. « si Mademoiselle veut bien m’accorder cette danse … » dit-il en me tendant son bras d'une façon cérémoniale totalement en désaccord avec la bande original dynamique de Pulp Fiction. Je me prête toutefois au jeu et me laisse entraîner dans un endroit un peu plus spacieux pour s'adonner à des mouvements frénétiques après avoir glissé mon bras sous le sien, sans non plus être trop éloigné de la foule que forme les autres candidats. De toute manière, je suis étanche aux regards des autres. Les jugements peut-être un tout petit peu moins, mais avoir tout un tas de paires de yeux braqués sur ma personne, je peux encore gérer sans trop de difficultés. Je déchausse mes escarpins par soucis de garder mes chevilles en bon état de marche et laisse mes hanches faire le reste à la manière de Uma Thurman, en ne me privant pas de rire tout en regardant Daphnis dans les yeux. Yeux qui se retrouvent rapidement soumis par mimétisme à un élément chorégraphique tellement années 90, main regroupée en uniquement deux doigts lévés, majeur et index, passant juste devant eux. On a sûrement l'air ridicule, mais je m'amuse bien pour une fois, débarassée de tout mes principes de censure pour rester sérieuse.

Spoiler:

Jusqu'à aujourd'hui elle n'avait pas intégré qu'il était styliste. Elle avait entendu dire qu'il y avait un ou une styliste dans la maison mais n'y avait pas prêter plus attention que ça tout simplement parce que.. et bien comme dire.. la mode elle aime pas ça. Elle a une très très mauvaise opinion de la mode. Mais ce jeune homme elle l'apprécie particulièrement et elle n'est pas du genre à juger quelqu'un par son métier. Et puis qui sait peut être qu'il va réussir à la réconcilier avec la mode, cette chose qu'elle ne comprend pas et qu'elle ne veut pas comprendre tout simplement. Entre temps elle a ramené Nemo dans la danse et Swann c'est greffé au groupe. Une petite discussion anime les deux jeunes blonde avant que l'italienne décide de la présenté puisqu'ils ne semblaient pas se connaître. « Malo, vous ou tu je ne sais pas ce qui convient le mieux. Je suis habitué au tu mais le vous me conviens parfaitement, soit. Vous êtes née dans un milieu aisé pour avoir eu une éducation si .. impeccable ? » C'est un peu cliché mais c'est le cas en général. A moins d'être un personne du genre Valentina qui s'est 'élevé' toute seule. Et puis ses manière, son aura. Elle ne voit pas d'autre explication. En attendant Loxias est entrée dans le salon. Pas de bonne humeur et sans chemise. Les eux de l'italienne scrute son torse, elle ne se rend pas compte qu'elle le regarde avec attention. Ce qu'elle scrute c'est le tatouage que laisse apparaître sa 'tenue fraîche'. Et puis faut dire qu'il est... Enfin elle manque de discrétion et à quelque peu perdue le file de la conversation avec Malo.