«Écoute ma jolie, t'es gentille mais ne fais pas genre, on sait tous les deux que ce qui t'intéresse réellement, c'est ce qu'il y a en dessous de ce pantalon, alors pas la peine de le critiquer pour me le faire enlever, c'est une technique de drague bien pourrie.» Je lâchais un rire naïf, roulant des yeux. « C’est vrai, tu m’as démasqué. Désolé ! » Le mot désolé perdait en général littéralement son sens dans ma bouche. Je demandais souvent pardon tellement à tord et travers, que cela en était devenu mécanique. Pourquoi je m’excuserais… ? Mon attention est immédiatement attirée par le bel Ennio, qui me faisait légèrement rire lui aussi. « Steplait faux remake de Gabrielle Solis, j'ai vraiment pas le courage de t'apprendre la différence entre la mode et le style » J’haussais les épaules, un air presque abattu sur mes jolis traits. « Dommage, je suis trop déçue… mais j’ai quand même tout bon en disant que le look poupée de Laoise est complètement A-BO-MI-NABLE. Même une gamine de trois ans pleurerait pour enlever ça… » Déclarais-je, plutôt fort, pour que Laoise puisse m’entendre. Je roulais des yeux, avant de lâcher Ennio. Puisqu’il n’avait aucun courage pour m’apprendre « la mode et le style », je n’avais plus rien à faire avec lui. Je regardais alors autour de moi, voyant un candidat au loin. Sourcils relevés et sourire satisfait en coin, je me faufilais sur mes talons jusqu’à le retrouver. « Heeeeeey, Jamie ! C’est ça ton prénom? » lui demandais-je, avec une voix légèrement niaise. C'était bien Jamie, je le savais, mais pour faire la conversation. C'est comme ça que les autres font...

Je lève les yeux au plafond. A vrai dire, je ne saurais lui répondre, je ne suis capable d'aucun pronostic quant à mon élimination ce soir. Si ce n'est que les téléspectateurs, contrairement aux candidats, ont été témoin de mes moments de désarroi dans le château ces dernières semaines. Peut-être que m'en délivrer en rendant ma liberté leur parait être la meilleure des solutions. Je n'en sais rien. J'ose espérer qu'ils aient réfléchis à un plan B. Elle se tourne un bref instant vers Swann. Je soupire, reporte mon attention sur le fond de mon verre, le vide. J'aurais peut-être mieux fait de rester près de Jamie. Je tourne la tête, le vois en compagnie de Sami, et souris. Bon. Distrait, je ne perçois pas tout de suite la présence de Valentina. Surpris, j'ancre dans le bleu de ses yeux mes sourcils froncés et mes longs cils. Elle me demande si je vais bien. Je ne sais pas quoi répondre, affiche une moue perplexe, et secoue la main de gauche à droite: comme-ci, comme ça. « Ça va bien. Et toi? » Je lui demande après une petite pause. Sa seconde question m'arrache un sourire. Comment lui dire que je doute affreusement? Qu'au fond de moi je sais que mon temps est compté? Je choisis de pas m'épancher sur la question. En revanche, une autre me traverse l'esprit, aussi je dépose la pulpe de mon index entre ses deux yeux, de manière à la faire relâcher la pression qu'elle y exerce avec ses sourcils froncés. Elle est bien plus agréable à regarder les traits détendus. « Pourquoi donc, je te manquerai si tel était le cas? Tu ne m'as pas beaucoup parlé cette semaine. » Je lui fais remarquer avec tact et douceur en ramenant ma main contre moi, la serrant contre mon verre désormais vide. Nullement vexé, je suis tout simplement curieux de savoir ce qu'elle en dit.

Valentina me remercie, Adie aussi. Elle semble apprécier le verre d’eau qu’elle boit cul sec ! Eh bien, elle a une sacrée descente. J’esquisse un sourire, me demandant ce que la partenaire de Loxias a bien pu lui faire pour que la situation dégénère de cette façon. Dois-je méfier ? Si oui, de qui ? Ce soir ça part vraiment en cacahuètes, et je mets à peu près le doigt sur le problème lorsque la brune répond à son dilemme. Oh. C’est donc ça ? Je tourne un regard interdit vers la demoiselle, percevant sans mal la frustration qui émane de son être. Je ne me suis visiblement pas trompée à propos de l’intérêt de la jeune femme concernant son partenaire, et pour cause elle est prête à sacrifier leurs deux cagnottes pour rester avec lui. Carrément ! Punaise, c’est . . . beau, fou, émouvant. Mais le chasseur de licornes va-t-il percevoir ce geste sous cet angle romantique, ou sous l’angle ‘merde je viens de perdre ma cagnotte à cause d’elle’. J’espère sincèrement que ce sera la première solution, dans quoi elle risque d’avoir des ennuis. « J’ignore si mon lit sera encore vide ce soir, mais si c’est le cas je t’accueillerais avec plaisir ! » Je lui propose généreusement, prenant ses mains entre les miennes. « Et puis au pire on peut toujours camper dans le parc, non ? » Je lui suggère en souriant. Mais le pire, c’est que je suis parfaitement sérieuse. On peut aussi faire ça à l’intérieur si elle préfère. Puis je me hisse sur la pointe des pieds pour venir chuchoter au creux de son oreille. « T’aurais pas le béguin pour un mec mal rasé qui partage tes nuits ? » Sans citer de nom.

Tweedy et Finnick, à la barre, s'il vous plait.

« Tweedy, tu as le choix. Soit tu échanges ton partenaire au profit d’Ezequiel, afin de prouver à tous qu’il n’est pas dangereux, soit tu perds l’intégralité de ta cagnotte que tu offres à Finnick. »

« C’est bien gentil, mais je pense que mes parents ont fait du bon boulot. » Tant mieux, tant mieux.  « Je n'en doute pas » Après de toute manière, les parents ne faisaient pas tout. On pouvait en avoir de merveilleux, et être un sale gosse ouais. Nouveau dilemme, cette fois ci pour Adie. Perde l'intégralité de sa cagnotte ainsi que celle de Slavin, ou changer de partenaire. Plutôt étonnant, elle décida de garder Slavin. Tiens donc. Soit elle en était amoureuse de son Slavin, soit ça cachait une décision purement stratégique. J'opterais plutôt pour la deuxième solution. Bref, moi si je pouvais m'en débarrasser de mon partenaire, ça m'arrangerait bien. En fait, s'il pouvait partir ce soir, ça serait mieux. Aaaah dilemme pour Tweedy. Genre, elle, avec Ezéquiel ?  « Gardes Finnick. » lui conseillais je. Non en fait, c'était un ordre. Ezéquiel ne pouvait pas dormir avec une fille. Non. Je préférais encore le garder. Il y avait bien une raison pour qu'on me l'avait refilé à la base.

Marcus se montre assez attentif et d'un côté, je dois avouer que ça me fait plutôt chier. Ouais, limite j'aurais préféré qu'il fasse la sourde oreille. Non pas que j'aime parler dans le vent.. Seulement quitte à choisir, j'aurais aimé qu'il ne m'écoute pas. Ca lui aurait au moins évité de me reprocher quelques trucs. Comme le fait que j'ai pu passer après je-ne-sais combien de filles en couchant avec Andreas ou bien même le fait que mon comportement ne soit pas tolérable. Il ne l'a pas dis comme ça, certes, mais il me l'a clairement fait comprendre. Âllo, quelqu'un va-t-il finir par prendre ma défense à la fin ? Sami a quand même laissé trainer ses lèvres autre part lui aussi. Et puis, merde à la fin. Cette histoire commence sérieusement à me faire chier. On me fait passer pour la traînée de service, celle qui va voir ailleurs, mais.. Mais quand, au juste, nous sommes-nous mis d'accord pour être un couple ? Après tout ce sont les autres qui nous ont désigné comme tels, non ? « Immonde ? Je le trouve plutôt pas mal, moi, dans son genre. Et entre nous, il se sert vachement bien de son épée. », dis-je en lui susurrant cette dernière phrase à l'oreille. Je n'aimerais pas qu'on m'entende vanter ses mérites. Surtout pas au vu du nombre d'ennemis qu'il s'est fait dans le nid. « C'est toi qui me dis ça, monsieur-je-suis-marié-j'ai-un-gosse-mais-je-m'amuse-avec-d'autres-nanas ? » Évidemment, cette phrase est dite sur le ton de la rigolade. Je vais pas me mettre Marcus à dos, non plus. Ah non.. Vraiment. Loin de là mon intention. « Maintenant que j'suis au courant, je te poserai plus la question Elise. Mais au moins je sais. T'inquiète pas, vous ferez bientôt plein de bébés tatoués lui et toi, enfin, si vous arrivez un jour à accorder vos violons. » Je souris à cette dernière remarque. Parler de réconciliation après l'humiliation publique à laquelle j'ai eu le droit ? Je suis bornée, mais tout de même pas au point de me laisser écraser de cette façon sur les pieds. Quoique..

Sami avait décidé de me quitter, encore, outch douleur, moi qui lui avais consacré ma vie, moi qui lui avais donné trois enfants, deux chats, six perruches et... et le voilà me quittant pour un trône ! Injustice. Triturant inlassablement mes dés, lançant des regards noirs totalement exagérés à ma partenaire, comme pour lui dire "wesh ziva, fais gaffe à ton derch' j'suis là, c'est panpan cucul si tu merdes" -approximativement- je ne voyais pas la jolie mais néanmoins encombrante Irène se pointer à ma porte -parce que maintenant j'avais une porte devant moi, si, si, putain j'déraille- « Heeeeeey, Jamie ! C’est ça ton prénom? » mes yeux se plissèrent un instant « Jeeee... suppose ? » ouais non parce que j'me méfiais des nouveaux vous voyez, c'est le genre de rapace qui vous arrache les tripes autant qu'vos fringues. En plus de ce que je savais, c'était bien le genre. Avec son physique de blonde à forte poitrine. Putain Jamie remonte ton regard, tu louches là. « Et tu dois être Irène, n'est ce pas ? » je sais, j'ai une trop bonne mémoire, c'est parce que quand j'étais petit, j'ai appris l'alphabet à l'envers, j'vous jure, depuis j'ai comme des supers pouvoirs pour retenir les prénoms... Genre vous voyez ma partenaire... c'est comment son nom à elle déjà... ouais enfin bref elle elle a pas ça, hehe. « Tu m'tiens compagnie ? J'm'emmerde grave là, et j'crois que les gens me fuient comme la peste, genre l'autre préfère partir aux chiottes plutôt que de rester avec moi, t'y crois toi ? » modestie quand tu nous tiens.

Dilemme pour Tweedy. Alors là attention, ça ne rigolait plus ! La production avait dans l'idée de lui refourguer l'autre grand black, qui se voulait plus détesté que moi encore... c'est dire. Néanmoins elle pouvait aussi conserver son partenaire actuel, mais devait dans ce cas offrir toute sa cagnotte à Finnick. Je lançai un regard plein d'intensité à la demoiselle. Putain Tweedy, fais pas de connerie ! Vas pas jouer les demoiselles inconscientes en te jetant dans les bras de l'autre cinglé. Au pire elle donnait son fric à Finnick, et ça n'était pas bien dramatique car l'argent, ça se gagne rapidement ici. Elle était toujours dans le top des candidats de la semaine en plus. Un jeu d'enfant pour elle. Quel allait être le choix de la jeune femme ? « Tweedy, fais pas n'importe quoi. », me contentais-je alors d'affirmer à la jeune femme. En clair, il fallait qu'elle écoute Keelan qui venait à l'instant de lui signifier de garder Finnick.

Même si Ennio n’a pas fait grand-chose, le simple fait qu’il se soit déplacé à ma hauteur m’a fait plaisir. Sochanna, quant à elle, s’est occupée de mon bien-être, et je ne pouvais pas passer à côté. La glace sur ma main me procure une certaine aise, qui me permet de me détendre un peu. « On a eu la même idée il me semble. Raiponce a un sacré crochet du droit de toute évidence. » Encore cette remarque au sujet de la princesse blonde de Disney, je crois bien que j’ai un nouveau surnom qui me colle à la peau. « J’ai toujours su que les princesses n’étaient pas aussi niaises et fragiles qu’on voulait bien le croire. » Nouveau sourire, cette fois, plus sincères. Il faut dire que je suis en agréable compagnie, j’ai du quoi avoir une meilleure mine, et une meilleure humeur aussi. Soudain, je sens que Sochanna me regarde, et je tourne la tête vers elle. « Je pense que ma proposition de te donner des cours d’auto-défense me concerne que la manière dont tu peux protéger tes petites mains ma chère, pour le reste tu te débrouilles très bien sans moi. » Cette fois, je me permets même un léger rire, pour accompagner sa remarque. « Oh, tu sais, je les prendrais bien quand même tes cours. J’ai qu’une seule façon de me défendre… il faudrait que j’étende mon savoir, tu sais. » Que je sache faire autre chose que de ficher des claques au premier venu, et surtout à ma victime favorite, Andreas. Tweedy se voit offrir un dilemme, et puisqu’il est mention d’Ezéquiel, j’arque les sourcils, soudainement attentive à ce qui se déroule dans les parages.