Plus les primes passaient, plus je me disais que je devais me planquer chaque dimanche soir. Non parce que franchement, depuis deux semaines, c'est comme si j'étais une cible vivante et qu'on me tirait dessus tous les dimanches. Ouais, c'était à ça que je pensais pendant que je marchais dans le hall, décidant de monter dans ma chambre, l'iPod dans les oreilles pour pas entendre les conneries des gens que je dérangeais dans chaque pièce. Je montai les escaliers sans regarder devant moi et boum, je me pris un mur en pleine face. En levant la tête je constatai que c'était le mur de Berlin, bah ouais, l'allemand quoi. D'ailleurs il me parlait mais je voyais que ses lèvres bouger, je plisse les yeux et je fais « Quoi ?! » a un volume sonore qui doit surement lui tuer les tympans, avant de penser a retirer mes écouteurs et a éteindre mon iPod. « Tu disais ? » je redemande, histoire d’être, j’sais pas, plus poli ?

Je ne faisais que descendre un escalier - jusque là pas de quoi s'en relever la nuit ou en prendre note comme d'un évènement exceptionnel - et pour une fois je n'y perdis même pas l'équilibre, et ce fut à ce moment précis que se décida à monter ce même escalier Finnick, la musique à donf dans les oreilles mais ça, je m'en rendis compte un peu plus tard. Moi je l'avais vu, mais lui ne m'avait pas vu. Alors forcément le choc fut inévitable. Il se heurta à moi, et je saisis ce moment pour lui poser une question car j'avais de toute façon dans l'idée de lui parler suite au prime de la veille. « Dis, pourquoi qu'elle a chialé la Tweedelia hier ? J'suis curieux. » Mais très vite, il se mit à froncer les sourcils. À peine le temps de constater la présence d'écouteurs dans ses oreilles qu'il s'exclama « Quoi ?! ». Là tout de suite je me sentais tout à fait écouté, c'était juste magnifique comme sensation. Et sinon il pouvait, je sais pas, retirer ces écouteurs de ses oreilles, par exemple ? Je poussai un gros soupire, décrétant que de toute manière tant que ceux-là se trouveraient à leur place j'aurais beau m'époumoner encore et encore je ne risquerais pas de me faire entendre. Enfin, il fit ce que j'attendais de lui, à savoir virer ses trucs et éteindre son lecteur je-sais-pas-trop-quoi, mp3 sans doute. Laissez tomber, la technologie moi j'y connaissais rien. Bref. « Tu disais ? » Ah, je préférais déjà ça. Donc du coup j'allais devoir me répéter, c'était ça l'idée ? J'en avais bien peur. Bah, ça n'était jamais qu'un peu de salive de gaspillée mais je pouvais bien faire ça pour Finnick, non ? NON ?! Bon allez, quand même, ça ne me demanderait pas un gros effort non plus quoi. « Je te disais donc que j'étais curieux et qu'il me tardait de savoir pourquoi Tweedy avait chialé hier. Va falloir m'expliquer les grandes lignes de votre histoire, hein, moi j'ai juste rien pigé. Alors ? » Oui, je me mêlais clairement de ce qui ne me concernait pas mais je savais que Finnick se confierait à moi. Pourquoi ? Parce qu'il voulait pas avoir la tronche encastrée dans ce mur derrière nous. Bon argument, vous en conviendrez.

Bon d’accord c’est vrai que j’avais mis un certain temps a retiré ma musique mais faut me comprendre je venais de me prendre un géant allemand dans la gueule, c’était pas rien, remarquez encore un peu je mourrais, donc oui mes capacités mentales s’en étaient retrouvées réduites et pas qu’un peu. « Je te disais donc que j'étais curieux et qu'il me tardait de savoir pourquoi Tweedy avait chialé hier. Va falloir m'expliquer les grandes lignes de votre histoire, hein, moi j'ai juste rien pigé. Alors ? » Putain il avait vraiment envie que je me lance la dedans, je m’installe sur un marche et je tapote celle à coté de moi. « Assied toi mon grand, père castor va te raconter une histoire. » Il faudra vraiment que je consulte un médecin, voir si ce choc frontal ne m’a pas filé une commotion ou une hémorragie cérébrale quoi. « Bon alors… Hier c’était à cause des deux autres gus, je crois et hm, à cause de moi aussi je pense. » Bonjour je suis un connard, soit. Ce n’était pas fait exprès en plus. « Le truc, c’est que je pensais vraiment qu’elle voulait rien de plus que de l’amitié, et me regarde pas comme ça, c’est pas mon truc les… Histoires de couples… » J’avais à moitié l’air dégouté quand je dis ça, d’ailleurs. « Du coup, quand Syssoï m’a demandé ce que je pensais et tout, bah j’ai dis ce que je pensais, c’est-à-dire que c’était une amie et c’est tout. Mais bon, c’est vrai qu’on était des genres de « friends with benefits » tu vois. Sauf que Tweedy, elle a pas répondu ça. J’aurais répondu autre chose si elle daignait me parler en langage décodé, je comprends rien à ce qu’elle me dit quand elle parle, elle dit pas ce qu’elle veut, elle subit ce que moi je veux. » J’imagine très bien l’allemand me dire que c’est comme ça qu’une femme doit se comporter mais soit, en plus je sais qu’il apprécie Tweedy alors avec un peu de chance il ne dira pas ça. Maintenant faut voir, il va peut être me dire que je suis un gros con.

Il me tardait d'éclaircir cette historie à laquelle je ne comprenais rien. Pourquoi la petite Tweedy avait-elle fondu en sanglots hier soir ? Telle était la question que j'avais posée à Finnick après que monsieur eut retiré ses écouteurs de ses oreilles. « Assied toi mon grand, père castor va te raconter une histoire. » Oh comment ça sonnait pervers voir gros dégueulasse ! J'ouvris alors de grands yeux tandis qu'il me convia à m'asseoir sur une marche à ses côtés. J'esquissais un mince sourire, avant de ne prendre place prudemment sur la même marche que lui. Y'avait bien assez de place pour deux là-dessus, croyez-moi. « Tu me fais penser à Othman, le pédophile de mon quartier quand j'étais gosse. Un gentil monsieur. » Oh oui adorable, hm. Bref. Maintenant que j'étais assis et, on va dire prêt à l'écouter, il pouvait lâcher la bombe non ? « Bon alors… Hier c’était à cause des deux autres gus, je crois et hm, à cause de moi aussi je pense. » Les deux gus, heuuuu... Ah d'accord ! Le grand russe et son acolyte au regard perçant. Les deux beaux gosses de la prod' et leurs rubriques décalées, quoi. Petite référence aux interviews diffusées la veille, hm ? « Le truc, c’est que je pensais vraiment qu’elle voulait rien de plus que de l’amitié, et me regarde pas comme ça, c’est pas mon truc les… Histoires de couples… » Wow, tout allait bien vite pour moi là. La Tweedy voulait se caser avec le Finnick, vraiment ? Okay, je le laissais poursuivre. « Du coup, quand Syssoï m’a demandé ce que je pensais et tout, bah j’ai dis ce que je pensais, c’est-à-dire que c’était une amie et c’est tout. Mais bon, c’est vrai qu’on était des genres de « friends with benefits » tu vois. Sauf que Tweedy, elle a pas répondu ça. J’aurais répondu autre chose si elle daignait me parler en langage décodé, je comprends rien à ce qu’elle me dit quand elle parle, elle dit pas ce qu’elle veut, elle subit ce que moi je veux. » Bah et alors, où était le problème au juste ? Je devais bien avouer que je ne cernais pas la faille dans tout ça. « En gros t'es en train d'me dire que Tweedy s'est rendue compte devant l'Irlande toute entière qu'elle se faisait de gros films, c'est ça ? Tu m'étonnes qu'elle en ait chialé la petite. » C'était l'humiliation suprême pour la jeune fille. Même moi j'aurais chialé j'crois bien. « Mais euuuh... "friends with benefits" (accent pitoyable trahissant mes origines allemandes), c'est-à-dire ? Y'a eu quelque chose entre vous ? » Ils avaient quand même pas couché ensemble comme ça, pour le fun, entre potes ?! Non, ça ne leur ressemblait tellement pas. Enfin, surtout pas à Tweedy en fait. Ou alors tous deux n'étaient que des chauds lapins qui cachaient parfaitement leur jeu. Je désirais y voir plus clair, quand même.

« Tu me fais penser à Othman, le pédophile de mon quartier quand j'étais gosse. Un gentil monsieur. » Fit Andreas en se posant sur la marche, a coté de moi. Je hausse un sourcil. « En quoi Père Castor te fait penser à un pédophile ? C’est mal traduis ou quoi, en allemand ? » C’est juste un castor qui raconte des histoires a des gosses, je vois pas en quoi c’est pédophile, non mais vive l’esprit mal tourné quoi. Bref, finalement je lui raconte toute l’histoire et il me fait le plaisir de se taire pendant que je parle, bien, au moins il écoute. Remarquez, il m’a demandé de lui raconter, j’aurais été mauvais qu’il m’interrompe tout le temps. « En gros t'es en train d'me dire que Tweedy s'est rendue compte devant l'Irlande toute entière qu'elle se faisait de gros films, c'est ça ? Tu m'étonnes qu'elle en ait chialé la petite. » Comment il le disait, j’avais encore plus l’impression d’être un connard sans cœur, putain ce que je déteste cette situation ! « Euuh, ouais… » Je fais finalement. « Ouais, enfin, des films, je sais pas. » Le jour où tout sera clair dans ma tête, je lui dirai (à Tweedy, pas à andreas) mais pour le moment j’étais complètement perdu, je lui avais demande de l’air d’ailleurs à la petite brune, mais tout ce qu’elle avait fait avait été de me répondre que ç se passait au niveau de mon cœur, là j’avais arrêté d’essayer, parce que le romantisme comme ça c’est pas mon truc, je l’ai dis d’emblée dans ma présentation au début du jeu. « Mais euuuh... "friends with benefits" c'est-à-dire ? Y'a eu quelque chose entre vous ? » C’est vrai que personne ne sait… Mais il aurait pu se contenter du fait qu’on s’embrasse, hm, tout le temps. Je hausse un sourcil, je fais quoi, je lui dis et je prends le risque qu’il le dise à tout le monde (et que Tweedy m’en veules à mort) ou je mens ? J’aime pas mentir, en plus je l’aime bien Andreas, c’est un pote dans ce château. Alors je lui dis « Ouais, en gros c’est quand tu couches avec ton amie, alors que t’es pas censé le faire. Après elle a commencé a me dire qu’elle voulait pas qu’on fasse comme si de rien n’était, j’en ai donc conclus qu’elle voulait plus que de l’amitié. Et le prime a confirmé mes pensées. » Et maintenant je me retrouvais comme un con avec une femme qui avait un peu trop d’affection pour moi. Avec un cerveau sans dessus dessous parce que j’arrivais plus à comprendre la moindre chose dans cette relation.

« En quoi Père Castor te fait penser à un pédophile ? C’est mal traduis ou quoi, en allemand ? » Ce Finnick, fallait vraiment tout lui expliquer hein. « C'est le "Assied toi mon grand" qui m'y a fait penser. Que de souvenirs... » Le bon temps. Ou pas en fait. Oh et puis si on s'en foutait du vieux pédophile de mon quartier ? Il était bien assez célèbre à Cologne pour ne pas qu'en plus je lui fasse de la pub ici. Ainsi donc Tweedy avait chialé suite à la diffusion de l'interview de Finnick. Oui, mais pourquoi au juste ? Sans doute parce que la demoiselle s'était faite des films, fallait pas chercher plus loin à mon humble avis. « Euuh, ouais… » Euuh quoi ? Ouais quoi ? « Ouais, enfin, des films, je sais pas. » Ah d'accord, je voyais le genre. Monsieur n'était même pas sur de ne pas ressentir la même chose que la Tweedy en fait, j'avais bon ? Forcément. Il était parfaitement indécis ce garçon, voilà tout. « Hm, t'es sure de ne vouloir en faire qu'une amie toi ? » Il parlait comme un type n'étant absolument pas sur de lui, hésitant plus que jamais entre rester amie avec une demoiselle ou passer au niveau supérieur. Moi après ça me dépassait de toute façon. Dès que ça partait dans les sentiments et qu'il était question d'amour, je cherchais même plus à comprendre. Il disait que Tweedy et lui étaient comme deux "friends with benefits" avant qu'il n'y ait eu cette petite confusion de la part de la jeune fille. « Ouais, en gros c’est quand tu couches avec ton amie, alors que t’es pas censé le faire. Après elle a commencé a me dire qu’elle voulait pas qu’on fasse comme si de rien n’était, j’en ai donc conclus qu’elle voulait plus que de l’amitié. Et le prime a confirmé mes pensées. » Je ne pus cacher ma surprise voir ma stupeur. J'effectuai subitement un mouvement de recul. J'avais bien entendu ce que j'avais cru entendre ? « WOPOPO ! T'as couché avec la Tweedy ?! Naaaaaaaan ! » C'était la seule chose que j'avais retenue de ses paroles à vrai dire. Le reste était comme... passé à la trappe. Non mais comprenez-moi, c'était du scoop ça. Le coquiiiin !

« C'est le "Assied toi mon grand" qui m'y a fait penser. Que de souvenirs... » Ah, ok, ouais bon d’accord à la limite je m’en fou qu’il se soit fait prendre par un vieux étant plus petit… Sauf si c’est secret évidemment mais j’imagine qu’il ne m’en parlerait pas comme ça alors j’écarte cette possibilité. « Hm, t'es sure de ne vouloir en faire qu'une amie toi ? » Je suis sur de rien, voilà de quoi je suis sur. Je soupire, c’est trop chiant, ce serait plus simple si elle pensait comme moi en fait, ou si j’avais les même sentiments qu’elle, quoi que encore une fois elle ne m’avait rien dit de très explicite alors bon. « J’en sais rien, j’suis paumé, ça me saoule. » Voilà c’est dit, non franchement si mon cerveau pouvait se déconnecter deux secondes et me laisser la paix, parce qu’avec tout ça j’en dors même plus la nuit. Dans ces moments-là, j’aimerais m’entendre mieux avec mon frère, après tout on est jumeau, il pourrait me comprendre ? Quoi que non, être jumeau n’arrange pas grand-chose, la preuve. « WOPOPO ! T'as couché avec la Tweedy ?! Naaaaaaaan ! » Dit-il après que j’eus éclairé sa lanterne, a première vue sa réaction était plutôt… Disproportionnée et carrément hilarante, c’est pourquoi j’éclatai de rire. « Euh, oui, c’est ce que j’ai dis, t’sais j’étais pas puceau avant elle hein, loin de là. » Alors qu’il arrête de penser ça, a l’extérieur j’avais un tableau de chasse aussi impressionnant que le sien, peut être même plus.

Okay l'heure n'était pas aux confessions alors j'allais sagement remballer l'histoire d'Othman le papi violeur de Cologne. Je préférais m'attarder sur cette fameuse histoire avec Tweedy. Finnick n'était même pas certain que la demoiselle se soit faite des films, alors bien sur j'avais sauté sur l'occasion pour lui demander s'il désirait vraiment n'en faire qu'une amie. Je le trouvais hésitant, et il ne tarda pas à l'être encore plus l'instant d'après. « J’en sais rien, j’suis paumé, ça me saoule. » Ouais bah je ne pouvais de toute manière rien pour lui moi, hein. Et puis loin de moi l'envie de m'immiscer dans leurs histoires qui semblaient déjà bien assez compliquées pour ne pas qu'en plus je doive y mettre mon petit grain de sel. Ça n'était pas l'envie qui m'en manquait, néanmoins. « Je vois... » Ah ça pour voir, je voyais, mais pour comprendre, c'était déjà plus difficile. Leurs histoires, moi, ça me passait juste totalement au dessus de la tête en matière en compréhension. Mais ça ne m'empêchait pas de chercher à savoir ce qu'il y avait éventuellement eu entre eux deux avant ce terrible malentendu. Et Finnick me fit alors LA révélation du siècle. Voir du millénaire. Ainsi donc ils avaient couché ensemble. Mais c'était juste incroyable, vous ne comprenez pas ! Le garçon ne tarda pas à éclater de rire. Bon, okay, je reconnaissais bien volontiers que ma réaction était un peu excessive. « Euh, oui, c’est ce que j’ai dis, t’sais j’étais pas puceau avant elle hein, loin de là. » Mais je ne pensais pas du tout à ça en plus, vraiment pas. Je le savais bien qu'il n'était pas puceau le bonhomme, il le portait sur sa tronche. La surprise était juste énorme pour moi, c'est tout. « Je n'en doute pas, seulement... comment ai-je pu rater ça alors que je passe les trois quarts de mes journées dans la salle de vidéo-surveillance ? » C'était un vrai mystère. Et puis ils s'étaient envoyés en l'air où d'abord ? Hm, à éclaircir. Je repris très vite mon sérieux. « Tu sais mec, j'en ai connu des dizaines des gonzesses qui voulaient autre chose après le sexe. J'en ai brisé des tas, moi, des petits cœurs. Après, toi et moi on est clairement différents. Moi je ressens aucun sentiment, toi je pense que t'as déjà connu l'amour avant ça non ? C'est à toi de voir maintenant. Mais n'oublie pas une chose : dans un jeu comme celui-ci, les sentiments sont décuplés, c'est juste hallucinant. » Petit rappel, hein, car c'était aussi important de s'en souvenir. J'étais pas très doué pour donner des conseils amoureux, n'y connaissant absolument rien. Néanmoins ils me faisaient de la peine, tous les deux, à se tourner autour comme ça. Fallait les aider non ? Pour une fois que je ne cherchais pas à détruire un couple. C'est bien parce que c'était eux.

« Je vois... » Mais heureusement il se garda bien de tenter de me donner un conseil. De toute manière, soyons honnête, je l’imaginais plutôt mal me donner un conseil valable. Lui être amoureux ? Ca devait surement lui être arrivé aussi souvent que moi : jamais. Quoi que moi, j’avais cru que ça m’était arrivé. « Je n'en doute pas, seulement... comment ai-je pu rater ça alors que je passe les trois quarts de mes journées dans la salle de vidéo-surveillance ? » Dégoutant, il aurait voulu me mater en train de donner la séance de plaisir de sa vie à Tweedy ? (Je ne doute absolument pas de mon talent sexuel, ça c’est clair). « T’es carrément dégueulasse comme type, de toute manière on est pas des exhibi, les cameras n’ont filmé aucun bout de chaire. » Et pour cause, j’ai pu mourir de chaud sous une couette pour nous protéger des futur sextape sur le net. « Tu sais mec, j'en ai connu des dizaines des gonzesses qui voulaient autre chose après le sexe. J'en ai brisé des tas, moi, des petits cœurs. Après, toi et moi on est clairement différents. Moi je ressens aucun sentiment, toi je pense que t'as déjà connu l'amour avant ça non ? C'est à toi de voir maintenant. Mais n'oublie pas une chose : dans un jeu comme celui-ci, les sentiments sont décuplés, c'est juste hallucinant. » Je secoue la tête, nop, je le corrige, l’amour je ne connais pas, justement c’est un peu ça mon problème, à partir de quand est-ce que je peux me décréter amoureux ? Aha, pas facile hein, c’est un peu une question piège… Ceci dit il a raison, dans ce jeu tout est décuplé, donc les sentiments aussi. Et donc la baffe en sortant du jeu aussi, cool… « Non, j’ai jamais été amoureux, c’est un peu ça le problème, je sais pas ou est la frontière entre pas amoureux et amoureux. Ouais, merci, j’essaie de pas oublier mais depuis quand t’as vu que les sentiments étaient contrôlables, hein ? » C’est cool de ne pas oublier que je risque de me prendre une douche froide en sortant d’ici mais en attendait, j’étais ici et pas dehors et je n’étais pas du genre à me contrôler, j’étais au contraire plutôt impulsif comme gars.

« T’es carrément dégueulasse comme type, de toute manière on est pas des exhibi, les cameras n’ont filmé aucun bout de chaire. » Moi, j'étais dégueulasse ? Tout ça parce que j'avais parlé de cette salle de vidéo-surveillance dans laquelle je passais le plus clair de mon temps ? Bah, au moins il était prévenu maintenant. Je prenais un malin plaisir à épier mes camarades jusque dans les intimité et lors de leurs parties de jambes en l'air. Je n'en manquais aucune d'ailleurs, d'ordinaire. Voilà pourquoi il était si incompréhensible que j'eus raté la leur. Franchement, je m'en mordais les doigts. « Z'êtes nuls. Faut pas se cacher les enfants ! En fait vous êtes des égoïstes, hein, vous pensez qu'à votre plaisir et vous foutez bien de celui des autres. » Si j'avais raté ce fameux moment entre eux deux, il y avait fort à parier que quelqu'un n'en avait pas raté une miette mais que cette personne avait forcément été frustrée de ne voir que des draps, une couette ou je ne sais quoi bouger. Tu m'étonnes, si ils s'étaient cachés forcément, y'avait pas moyen de voir quoi que ce soit. J'avais pensé que Finnick, contrairement à moi, avait connu l'amour au moins une fois dans sa vie. Mais au final il s’avéra que nous étions semblables tous les deux. « Non, j’ai jamais été amoureux, c’est un peu ça le problème, je sais pas ou est la frontière entre pas amoureux et amoureux. Ouais, merci, j’essaie de pas oublier mais depuis quand t’as vu que les sentiments étaient contrôlables, hein ? » Je pensais que nous n'étions que deux à n'avoir jamais été amoureux ici, le grand black et moi en l’occurrence, mais Finnick venait de rejoindre la bande des handicapés des sentiments. Enjoy. « Je sais pas si les sentiments sont contrôlables ou non dans la mesure où j'en suis totalement dépourvu. Mais si tu ressens quelque chose, c'est qu'elle ne te laisse clairement pas indifférent la demoiselle... Après, de là à parler d'amour... » Qu'est ce que j'y connaissais moi, d'abord, à l'amour hein ? Et bien rien du tout. Mais je m'en portais très bien, sachez-le. Dans la mesure où je ne l'avais jamais connu ni recherché, l'amour ne me manquait pas.