Les candidats arrivaient progressivement les uns après les autres sur le plateau, tandis que bientôt une sonnerie se mit à retenir. Ah bordel, c'était le téléphone rose. Immédiatement, je me levai de mon siège pour me jeter littéralement sur ce dernier. Ouais ouais, je ne laissais juste aucune chance aux autres. « Allo ? » Bon, bonne nouvelle ? mauvaise nouvelle ? Je n'avais peur de rien et me réjouissais d'avoir décroché le combiné à temps. Désormais il me restait à savoir ce que Cupidon me réserverait.

Le dimanche soir avait tendance à être plutôt routinier, depuis quelques semaines. Sept, plus exactement. Un peu moins de deux mois, en fait. Wow, le temps passait à une drôle de vitesse, quand même, lorsqu’on était enfermé. Parfois lentement, parfois plus rapidement. Mais pour tout vous dire, j’avais un peu perdu la notion de celui-ci, me rappelant seulement le dimanche quelle date nous étions. Et ce soir, nous venions tout juste de rejoindre le mois de juillet. Après la révélation au salon, j’étais passé par la salle de bain, comme tous les autres, puis par le dressing pour me préparer pour la soirée. Ma tenue du jour se résumait en une jolie robe blanche ornée d’une ceinture bleue à la taille. Tout en élégance, même si l’ensemble était plutôt simple à la base. Rien d’extravagant… mais de toute façon, depuis quand cela me ressemblait de sortir du lot? C’est bien ce que je pensais. J’arrivais au prime, non pas en retard comme lors des dernières semaines, mais plutôt à l’heure. Peu de gens s’y trouvait encore, ce qui veut dire qu’il restait une bonne quantité de place libre. Il en restait plus que jamais, vu que notre nombre diminuait de semaine en semaine, ceci dit. J’avisais Ennio dans un coin, et je décidais d’aller me poser à ces côtés. « Comment se porte mon vers de terre favori, ce soir ? » fis-je en m’installant sur la place vacante tout prêt de lui. Et soudain, le téléphone se fit entendre. Andreas fut le plus rapide pour y répondre. Hm, bon signe, ou mauvais signe?

Andreas, quel candidat préfères-tu au sein de la maison ? Autre que toi, bien entendu, Cupidon commence à se familiariser à ton incroyable égocentrisme.

Dressing, dressing, prime, prime. Ces mots résonnent depuis déjà quelques minutes. Le prime va commencer et je ne suis toujours pas prêt. Etant dans la salle informatique entrain de laisser un message et une photo s’adressant à un candidat en particulier, je me dépêche donc de bien fermer mon blog, d’éteindre l’ordinateur et de foncer dans le dressing. Une fois au milieu des vêtements et entouré d’autres candidats, je file vers l’espace où se trouvent mes fringues. Je les passe un peu tous à toute vitesse. J’opte pour ma chemise en jean, un pantalon blanc estivale, un châle et des espèces de bottes de montagne. Me voilà fin prêt. Je passe faire un petit tour en salle de bain histoire d’arranger ma coiffure et de me mettre du parfum puis je descends enfin en direction du plateau. Une fois sur les lieux du prime, je décide d’aller m’asseoir à côté d’Andreas. Mais je n’ai même pas le temps d’aller le saluer qu’il se lève pour attraper le téléphone rose. Zut !

Le candidat que je préférais au sein de cette aventure ? Argh, la dernière fois qu'on m'avait posé la question j'avais sorti Laoise, et ça lui avait vachement porté préjudice au final. Je pris un court instant de réflexion pour finalement rétorquer. « Hum... je dirais Tweedy. » Pourvu qu'il ne lui arrive pas une merde par la suite... Mais là je ne prenais pas de risque, hein, je sortais le nom de la fille la plus appréciée de tout le château.

Les candidats arrivaient peu à peu. Hm certains pourraient faire des efforts vestimentaires quand même. Ce n'était pas grand chose une fois par semaine. Bref, Tweedy fit son entrée. Mes yeux se posèrent sur elle. Toujours en beauté, comme à son habitude. Elle vint s'installer à côté de moi, ce qui n'était pas pour me déplaire. Je ne voudrais pas que les choses soient bizarres entre nous, après ce qu'il s'était passé au lac. Bien que je ne savais pas trop où se trouvait notre relation à présent. En espérant qu'elle n'avait pas fait un bond en arrière.  « Je viens te tenir compagnie. » Je lui rendis son sourire.  « Fais donc. » Jusqu'à présent sa compagnie était toujours des plus agréables. Puis le téléphone rose sonna. Même pas le temps de me lever, qu'Andréas se jetait déjà dessus. Il prononça le prénom de Tweedy, ce qui eut le don de m'intriguer.  « J'espère que ce n'est rien de mauvais » Avec ce fichu téléphone, il fallait se méfier.