Je me sentais comme nue. Comparaison bizarrement vraie. Sans fioriture. Sans ce booster qui me rendait, visiblement, drôle. J'pouvais pas tenir, non, j'avais envie de prendre ma dose qui m'attendait depuis longtemps. J'pouvais pas rester comme ça. « Bien sûr que si. Concentre-toi sur moi, et surtout dis-toi qu’aucun de nous n’est véritablement à l’aise. » C'était sûrement vrai, sauf que je ne pouvais m'en soucier. Alors pour être concentrée sur lui, je l'étais. Ne voyant ni Ismay être inquiète, ni la tête d'Elliot posée sur son épaule. « Le prime touche à sa fin, tu n’as plus très longtemps à tenir. » Je secouais ma tête de haut en bas. Je le croyais volontiers. J'espérais de tout mon cœur ne plus avoir longtemps à tenir. Sentir la boite dans ma poche et savoir ce qu'elle continent me rendait la tâche encore plus difficile. « C'est encore trop long... » Soufflais-je entre mes dents. Mais cela aurait été encore plus compliqué si je n'avais rien pris avec moi. « Essaye de te fixer des objectifs réalisables... Encore cinq minutes. » Mes sourcils se froncèrent, ma tête restait alors baissée. Limite posée sur l'épaule d'Otello, mais je n'osais pas le faire totalement. D'ailleurs, ma main ne quitta pas la sienne pour la simple raison que je n'osais pas le faire. « Regarde-moi... Tu peux le faire. » Je relevais la tête pour planter mes yeux dans les siens. « J'en sais rien... » Il était bien plus optimiste que moi. « Si tu le dis... Je te crois alors... » Annonçais-je, résignée, mais absolument pas convaincue. Non au contraire, j'avais l'impression de me refroidir petit à petit de l'intérieur. Je ne me sentais pas bien. Pas du tout. Mais que je cachais ça tout au plus profond de moi. Fallait que je tienne, oui.

Pitié, non. Pas ça. Tout mais pas ça. On ne pouvait pas lui faire ça. Pas maintenant. Pas alors qu'il avait l'impression que sa soirée n'était pas aussi désastreuse qu'il avait pu le penser en début de prime. Pas alors qu'il était déjà perdu dans ses pensées. Il avait suffi d'une référence au moment qu'il avait passé avec Lulu et de quelques images pour accompagner les dires de leur présentatrice pour que Raphaël soit bouleversé. Oui, bouleversé. S'il ne fondait pas en larmes, c'était uniquement parce qu'il se trouvait suffisamment ridicule comme ça, d'avoir demandé à Lulu de lui apprendre à embrasser. Merde, il avait vingt-trois ans, alors il n'était pas censé être ... comme ça. Pourquoi était-il si différent des autres ? Pourquoi se plaçait-il toujours dans des situations difficiles et douloureuses ? Il n'en savait rien. Mais à cet instant précis, il se sentait mal. Il avait du mal à respirer, il avait terriblement chaud ... S'il s'évanouissait, ce serait plutôt normal en fait, hm. Quoi qu'il en soit, et allez savoir pourquoi, il avait jugé nécessaire d'avoir l'avis d'Elliot sur la question. La jeune femme avait posé son regard sur lui, et il n'avait pu s'empêcher de lui demander ce qu'elle pensait de tout cela. Parce qu'au fond, il craignait qu'elle change d'opinion sur lui. Il ne voulait pas que de telles images la dégoûte de sa personne. Il tenait bien trop à elle. Au fond, il n'arrivait pas à se reprocher quoi que ce soit, tant il avait apprécié ce moment passé avec Lulu, mais peut être de tiers personnes trouveraient-elles le moyen de dénigrer la situation. Il sentit alors que sa camarade serra davantage sa main. Ses paroles le troublèrent intensément. Lui, se débrouiller bien ? C'était l'impression que les images donnaient ? Parce qu'il s'était trouvé nul, soyons clairs. Lulu se débrouillait bien, lui il n'avait clairement pas été à la hauteur. Elle disait maintenant être jalouse de Lulu. Pour le coup, il n'en revint pas. Sans doute était-elle ironique. Oui, sans doute. Et il est vrai qu'il se libérait petit à petit. « Tu sais, ce n'est pas du tout mon genre de faire ça ... C'est nouveau, c'est vraiment nouveau pour moi ... » Et pour cause, il était rentré ici sans avoir jamais embrassé qui que ce soit. Donc pour être nouveau, c'était nouveau effectivement. Mais tandis que son regard quitta un instant celui d'Elliot, voilà qu'il croisa celui de Lulu. Il s'y perdit un court instant, se souvenant de cette attraction qu'il avait ressenti pour lui, de cette attraction qui l'avait mis dans un drôle d'état l'autre jour. Finalement, et parce que tout cela le gênait terriblement, il baissa simplement la tête. Mais son attention fut de nouveau attirée par la côte de la popularité. Il avait fait une remontée assez surprenante, et qui l'étonnait particulière. Au fond, à quoi servait-il ici ? A rien. Alors comment pouvait-on l'apprécier ? Allez savoir. Vint ensuite le top des candidats ... Hm, d'accord. Il allait juste essayer de se faire oublier, maintenant.

Me permettant de m'évader une seconde du malaise ambiant, je suis attentif à la chronique de nos deux animateurs: ma ville y est représenté, le pincement que j'ai au coeur se fait plus grand. Cette famille, archétype même de celles de la cité phocéene, ressemble à s'y méprendre à la mienne, la vulgarité en moins: mes parents, mes frères, mes soeurs et tous les enfants me manquent à un point assez inimaginable, je dois l'avouer. Connor est si peu crédible avec son accent marseillais que j'en souris du bout des lèvres. Par chance, l'anglais que je suis forcé de pratiquer au quotidien avec la plupart de mes camarades dissipe mon accent à couper au couteau, sans quoi on se serait souvent foutu de ma gueule, assurément. Mais là n'est pas le problème. Je n'ose pas affronter Fantine, et réaliser que ce que je peux ressentir à son égard est bel et bien à sens unique me fend le coeur, littéralement. J'inspire, expire doucement, tente de lui faire face, les yeux tout de même baissés. Comme à son habitude pas bien locasse, la jeune femme ne m'aide en rien, bien au contraire, contribue plutôt à un embarras grandissant. La voir fuir mon regard est équivalent à me prendre une bonne droite en pleine gueule, sincèrement. Bordel, sois courageux Louis, t'as vécu bien pire: pourtant, je suis pétrifié. "Je n'te garantis rien, cela dit, tente-je sur le ton de l'ironie: si peu crédible. Reprenant mon sérieux, je parviens enfin à fixer ses jolis iris bleutés. "Tu sais, ça n'se contrôle pas c'genre de choses. Désolé." Désolé de lui imposer ça, désolé d'imposer ça à son mec à l'extérieur, désolé pour tout. Je baisse les yeux. Quelle soirée de merde.

J’ai l’impression d’avoir reconstitué l’arche de Noé. Une arche à bord de laquelle je serais Noé. Sauf que je n’ai pas fait ça tout seul, évidemment, certains sont venus d’eux même. Mais j’avoue qu’en ramenant Asmaa, c’est l’impression que ça m’a fait. Il y en a d’autres qui manquent à l’appel, d’autres pour qui je regrette de ne pouvoir me dédoubler. Fantine qui se trouve nominée et que j’aimerais pouvoir soutenir. Malik esseulé et que j’aimerais retrouver. Corto et Mads... Les autres personnes importantes se trouvant déjà sur le canapé. Mon regard se perd sur eux, un instant. Mon univers direct se résume à ça, à présent, et je me prends cette réflexion en pleine face. Ismay, Elliot, Rapha, Janka, Asmaa, Mads, Corto, Fantine, Malik... Des prénoms, juste des prénoms alignés et pourtant, toute ma vie entre ses murs. Je reprends mes esprits en entendant la voix d’Asmaa qui doute encore. Je l’oblige à se concentrer sur moi, je l’oblige à y croire, et elle finit par s’y résoudre, du bout des lèvres. C’est suffisant à mes yeux, alors je lui souris, avant de m’enfoncer un peu plus dans le fauteuil, gardant sa main dans la mienne, et l’attirant contre moi. Je ne la quitte pas d’une semelle, mais dans cette position, j’ai une vue élargie sur tout ce qui se passe à proximité. Je jette un coup d’oeil à Janka, puis me tourne vers ma partenaire en conciliabule avec Elliot. Et juste après, Raphael qui baisse les yeux. Ok, on est pas l’arche de Noé la plus funky du monde, mais ça va venir...

Elle revient alors avec les deux shoots. J'en tire un presque immédiatement, certainement pour passer le temps. Officieusement pour oublier. « T'es gay en fait ? » je tourne la tête vers elle et arque un sourcil « Non. » me contentais-je de répondre, une moue tout de même amusée au visage. Les gens ont besoin de coller une étiquette. Seconde fois que l'on me pose cette question, voire peut-être même la troisième fois. Embrasser un homme fait-il de moi quelqu'un de gay ? Aucune idée. Cette notion est à mon gout abstraite et totalement inutile. Je vais là où le vent me porte, là où je peux trouver ce que je cherche, qu'importe le sexe de la personne. Le physique n'est qu'une coquille. Et la dernière chose que je recherche est ledit beau par excellence. « Serais-tu entrain de te défiler au cas où on t'en demanderait d'autres ? » je lâche alors un léger rire « Je me suis fait traité de cadavre cette semaine, je crois que certains se passeront bien de mes baisers. » clairement, j'étais loin d'être le candidat le plus attirant de la saison, pour preuve puisque j'avais terminé dernier au sondage de la semaine passée. Mais je le vivais étonnement bien. « C'est fou comme certains retrouvent vite l'instinct naturel... Ptet pour ça que jperds 10 points, faut ptet enlever sa culotte pour monter ! » je suis sixième. Premier à sixième. Pour tout vous dire, je ne sais même pas pourquoi je me situe aussi haut, ne connaissant qu'une petite moitié du nid. « Ne me parle pas de ta culotte, Branca, tu sais bien que j'agis sous pulsions, et j'aimerais pouvoir me contrôler en ta présence. » ironie. Ou presque ?

Le temps se suspend. Il semble que tout le monde attende le dénouement de la chose. Moi j'attends que Daphné sorte hissé sur ses louboutins, a moins que ce ne soit plus d'actualité je n'ai pas tellement suivis. Je ne suis plus très bien le prime, je retiens ma respiration attendant que la Bambi se calme et se sente plus à son aise. Pourquoi ? Pourquoi j'attends qu'elle se sente mieux, parce que je sais que c'est important pou l'italien. Alors j'attends, je la regarde, non je l'effleure seulement de mon regard. Plus personne ne parle autour de nous ou presque, c'est … étrange. Comme si une bulle c'était formée autour de nous. Sauf que je ne veux faire partie d'aucune bulle si ce n'est la mienne. Alors ça ne me plaît pas vraiment d'être ici avec eux. J'observe l'italien s'allonger dans le fond du canapé et ramener Bambi près de lui. Nos regards se croisent un quart de seconde avant qu'il ne regarde le reste du groupe auquel je n'appartiens pas. Je m'approche de son oreille, à l'italien et lui dis quelques mots. « Et maintenant tu voudras bien discuter dans un futur proche. » Je lui chuchote du bout des lèvres. J'attends une réponse de sa part et je me tire de cette bulle, de ce cocon auquel je n'appartiens pas.

Bon, j'crois que Connor a mal digéré son dernier repas, donc je vais présenter les cagnottes à sa place. Oui, je sais, c'est tout de suite bien mieux, ne me remerciez pas. Voici donc le tableau des cagnottes de cette seconde semaine !

SIA ∞ 15 000€ MADS ∞ 14 000€ DAPHNE ∞ 13 000€ ARES ∞ 12 000€ ASMAA ∞ 12 000€ LULU ∞ 12 000€ ISMAY ∞ 12 000€ RAPHAEL ∞ 12 000€ ZOFIA ∞ 12 000€ OTELLO ∞ 12 000€ RUMER ∞ 12 000€ SVEN ∞ 12 000€ CALLAN ∞ 11 000€ JARED ∞ 11 000€ JOSHUA ∞ 11 000€ TRIS ∞ 10 050€ BRANCA ∞ 10 000€ CANDACE ∞ 10 000€ CORTO ∞ 10 000€ DAGGA ∞ 10 000€ DANI ∞ 10 000€ ELLIOT ∞ 10 000€ FANTINE ∞ 10 000€ LOUIS ∞ 10 000€ MALIK ∞ 10 000€ PENELOPE ∞ 10 000€ SIANA ∞ 10 000€ JANKA ∞ 8 000€ GASPARD ∞ 7 000€ NICOLE ∞ 6 000€

JOSHUA SIA ∞ 26 000€ LULU ZOFIA ∞ 24 000€ CALLAN DAPHNE ∞ 24 000€ CORTO MADS ∞ 24 000€ OTELLO ISMAY ∞ 24 000€ JARED RUMER ∞ 23 000€ ARES TRIS ∞ 22 050€ ASMAA BRANCA ∞ 22 000€ RAPHAEL CANDACE ∞ 22 000€ SVEN SIANA ∞ 22 000€ DAGGA ELLIOT ∞ 20 000€ DANI PENELOPE ∞ 20 000€ LOUIS FANTINE ∞ 20 000€ MALIK NICOLE ∞ 16 000€ GASPARD JANKA ∞ 15 000€