« Ok. Et sinon t’es avec qui toi dans le jeu ? Avec Tris non ? Ca va la cohabitation se passe bien ? » Il est mignon, à me faire la conversation. Et au fond, ça m'enchante, mes yeux évitent comme ça de croiser ceux d'Elliot qui feint visiblement de ne pas me regarder. Elle m'ignore et ça me tue. J'ai envie de me lever. D'aller la voir. Lui demander des explication. Elle dit avoir besoin de temps et en ce sens, elle joue les égoïstes. Peu importe. Faut que j'arrête de faire tourner mon monde autour de cette nana que je ne connais que depuis quelques jours. Je me concentre alors sur Jared. « Bah écoute, elle me laisse dormir en calbute, bon j'ai pas réussis à négocier le nu mais c'est déjà ça je pense. » je réponds un brin taquin avant de poser mon regard sur le nouveau venu. Parrait que c'est un mec connu, moi, je ne l'ai jamais vu, c'est grave ? « Dis, tu le connais ? » je demande à mon voisin en montrant le nouveau du doigt. C'est pas bien, je sais, mais j'ai aucune politesse, alors.. Et puis, Tris se met à chanter. Je souris, je l'écoute attentivement. Elle a une jolie voix, j'avais jamais entendu. « And I don’t want the world to see me, cuz’ I don’t think that they’d understand. When everything’s made to be broken, I just want you to know who I am... » je reconnais les paroles et fredonne la suite dans ma tête. Elle revient près de nous et je pose mon bras autour de ses épaule avant de lui chuchoter quelques mots. « Tu méritais bien dix fois plus. » Et je ne dis pas ça pour lui faire plaisir.

Je ne suis pas des plus chaleureux avec Janka, c’est un fait, et certes ça ne me ressemble pas outre mesure. Mais j’ai toujours du mal a digérer son geste dans le dressing, et le concept d’ombre commence à user ma patience. Elle a fait des efforts, certes, mais en quoi dois-je me sentir concerné ? Je trouve ça bien, oui, mais au-delà de ça, pourquoi tient-elle tant à obtenir mon approbation ? Qu’ai-je dis pour focaliser son attention de la sorte sur moi ? Je ne la comprends pas, et j’ai horreur de ne pas comprendre. De toute manière, l’heure n’est pas à la réflexion, puisque tout s’enchaine, et soudain, un nouvel occupant débarque sur le plateau. Grand, baraqué, blond, et soudain, Corto s’emballe. Plaît-il ? Est-ce un adepte des céréales tout comme lui ? « Il a quoi, Corto ? » je demande à qui veut l’entendre. Parce que là, il me rappelle les jeunes punkettes aux yeux cernés de noirs sur le passage des deux jumeaux allemands... Comment s'appelaient-ils déjà ? Taiwan Motel ? Bref. J’aimerais le saluer, comme il se doit, sauf que tout le monde hurle et bientôt un OVNI vient à traverser le plateau. J’ai juste le temps de voir que c’est blanc et rouge avant qu’il ne percute la jolie blonde asiatique. « PUTAIN ! » je scande, oubliant mon flegme habituel. « Non, mais... Sérieusement... On est où, là ? Je... Dites moi si je perds la raison, mais il me semble bien que la fille aux cheveux roses vient de... De jeter son tampon sur... » je connais pas son prénom, mais on s’en fout. Je... « C’est ce qui s’appelle poursuivre une émission dans le sang, c’est ça ? »

« Essaie de pas t'endormir comme Joshua la semaine dernière par contre, j'ai pas tellement envie qu'on me fasse le coup une deuxième fois. » « Ton épaule n'est de toute façon passez confortable pour que je me le permette. » vrai. Mais comme la plupart des personnes, pointue et peu accessible. Vraiment, une épaule serait la dernière chose sur laquelle ma tête reposerait. « J'imagine qu'il va y avoir de l'action avec ce téléphone et certainement avec la rubrique des deux animateurs... Ce serait bien, un bon clash, qu'on s'amuse un peu. Mais j'y crois pas trop. » la fameuse rubrique qui retournait les passions, je ne savais pas qui avait été le plus blessé la semaine passée, les présentateurs ou Daphne. Enfin, du moment que je n'étais pas compris dans celle ci, cela ne me posait pas vraiment de problème pour tout vous dire. « Ou des révélations tiens. Paraît qu'il se passe des choses entre certaines personnes... » « Oh... Branca serait-elle adepte du ragot ? » bien évidemment qu'il se passait des choses entre certains, je n'étais d'ailleurs que trop bien placé pour le savoir. Mon regard jongle instant de Gaspard à Daphne. Celle ci adresse la parole à un nouveau candidat, William. Pour sûr qu'il va en faire chavirer plus d'une. Ou d'un. Je ne juge pas. « Le cuir, c'est en quel honneur ? » je baisse un instant les yeux sur ma tenue avant de remonter aux prunelles de la jeune femme « Disons simplement que je me sens à l'aise dans cette matière. » je ne saurais trop en expliquer la raison, de toute façon. Mes yeux se posent un instant sur le fameux téléphone, puis croisent ceux de Raphaël. Maigre sourire.

Il se tait. Sage décision, je n'aime pas les scènes. Je n'aime pas non plus le remettre en place devant les autres parce que je l'aime, on s'aime, il m'aime. Bref. On arrête je crois. Il n'est pas rancunier de toute façon, pas avec moi. Jamais avec moi. Je m'adresse à Daphne. Elle me répond. Je souris, un peu trop sans doute. Ce n'est pas grave, je ne la sens qu'à moitié sincère, ou même pas du tout. Je m'en fiche. J'hausse les épaules. « Homme objet hum... Mon amour, les femmes de ta vie sont cruelles, j'espère que tu en as conscience ? » Je fais la moue suite à la réponse de Daphne. Nouveau baisser. Parce que mine de rien, il est à moi, cet objet. Je l'observe un instant, sans prononcer un mot. Je sers sa main. Un nouveau candidat arrive. Je l'ai déjà vu aussi. J'aime pas la country, néanmoins, je crois pouvoir faire un effort. « Canon... » Je murmure, sans la moindre délicatesse tandis que je tiens toujours la main de mon mari. Je ne lui souhaite pas la bienvenue, plus tard peut être. Je l'observe un instant. Un long moment, trop long je pense. « Je le connais. » J'annonce à Callan, pas de malaise mon amour. Lui aussi doit le connaître de toute façon. J'suis Américaine, lui aussi. D'ailleurs c'est marrant mais au vu des réactions des autres, doit y avoir un nid ici. C'est fou. On s'en fout cela dit. Je ne lâche pas William du regard, mais en même temps je presse la main de Callan un peu plus fort, je ne sais pas trop pourquoi. J'en sais rien. Tris chante, la chanson est bien, mais sinon. Bof. J'entends Tony faire une remarque. C'est gerbant. C'est gerbant non ? Je fronce les sourcils. « Ca y est, je m'ennuie. » Je murmure dans l'oreille de mon mari, tout en mordillant le lobe de son oreille, sensuellement. On est sur le prime n'est-ce pas ? Ouais, pour ce que ça change.

Le nouvel arrivant ne m’est pas inconnu. Attendez, quiconque venant des États-Unis se doit de le connaître, et comme je fais partie du lot, aucune surprise à ce que ce soit aussi le cas chez moi. William, oui, c’est bel et bien ça son nom. Le chanteur country récipiendaire de plusieurs prix depuis le début de sa carrière. Je remarque son regard qui me scrute pendant un moment, je lui offre un léger sourire, puis détourne la tête quand Arès passe son bras autour de mes épaules, protecteur. « Tu méritais bien dix fois plus. » qu’il me fait la remarque, et je baise le regard en souriant. « Peut-être, peut-être pas. Il est peut-être juste radin par moment, et c’est tomber sur moi. » Quel chance. Je passe discrètement une mèche de mes cheveux derrière mon oreille avant de relever la tête. Jared n’ayant pas répondu à la question de mon partenaire, je décide de le faire pour lui. Parce que je le connais probablement mieux qu'eux. « Il s’appelle William, et là d’où je viens, il est assez connu. Il faut dire que sa carrière musicale est remarquable. » Sans être une groupie, j'apprécie sa musique et je possède tous ses albums, chez moi. Seulement, je suis quand même un peu intrigué de le savoir ici. Comme tout le monde, je pense.

Chasser le faisan, vraiment? J'imagine Daphné en tenue militaire, arme à l'épaule, Ray Ban's sur le front, et je ne peux réprimer un rire en la regardant. « Je compte bien te réhabituer à la nature, cette semaine », dis-je sans plus de précisions. Une petite idée se dessine dans mon esprit, il me faudra seulement le temps de tout organiser avant de la mettre devant les faits. J'écoute ses explications suite à ses présentations avec William, les sourcils légèrement froncés. Je me penche vers elle pour qu'elle soit seule à entendre ce que j'ai à dire. « C'est toi qui l'entretiens, la rumeur. Ce surnom n'existait plus avant que tu ne nous le rappelles. » Je lui adresse un regard entendu. J'ai envie qu'elle enterre ce passé, définitivement, que le deuil s'épanouisse comme une fleur rouge et se fane sans que personne ne se retourne pour l'observer flétrir. Je souris à sa dernière remarque, gardant le silence et serrant la main de William, que je gratifie d'un nouveau sourire. « Gaspard », dis-je en guise de présentation. Tris termine alors sa petite chanson et reçoit la somme de 50 ans. J'entends Daphné applaudir poliment à mes côtés et je souris. Il n'y a que comme ça qu'elle me plait, c'est définitif. Que lorsqu'elle s'extrait d'elle-même, qu'elle fait ce qu'on appelle un effort. Qu'elle devient sociable, comme je le suis pleinement, qu'elle me ressemble un peu plus. J'écoute d'une oreille la conversation William-Daphné avant de me pencher vers William. « Elle s'appelle Tris, c'est tout ce que je sais », et je suis désolé de n'en savoir pas plus. Maintenant que j'y pense, il y a encore bien trop de candidats dans ce nid que j'ai négligés depuis mon arrivée. A corriger.

« Bah écoute, elle me laisse dormir en calbute, bon j'ai pas réussis à négocier le nu mais c'est déjà ça je pense. » Je suis sur que je pourrais, moi, dormir nu, mais franchement quand je vois que la meuf avec qui je dors vient de balancer son tampon sur la gueule d’une autre meuf, j’ose pas. Elle est trop violente, ah ouais carrément. « Je pense que c’est effectivement ‘déjà ça’. » Fis-je avec un petit rire. Je le vois jeté des regards à Elliot, mais je ne dis rien. C’est ses affaires, leurs affaires, je ne dois pas m’en mêler. « Dis, tu le connais ? » demanda-t-il en désignant le nouveau candidat. Je pose mon regard sur lui, je le dévisage… Plusieurs secondes passent. « Oh putain. » Non, c’est impossible… « Je crois que ce type est une star. » Mais ça fait tellement longtemps que j’ai plus pose un pied dans mon pays que je ne suis pas certain que c’est bien lui. Y’a 5 ans il n’avait pas exactement la même tête. « En fait j’en suis presque certain, c’est un chanteur, putain sa carrière doit être finie si il est ici. » Ah bah ouais, pour quelle autre raison serait-il dans cette émission, hein ? Puis Tris se met à chanter, elle a une belle voix je trouve, un peu tremblotante, peut être à cause de stress, mais une belle voix. « Ah la dure d’artiste… » Je commente alors qu’elle ne reçoit que très peu d’argent pour cette prestations alors que d’autres choppent des 2000€ pour avoir décroché le bigophone. Et sur cet entre-fait, Tris confirme ce que j'ai dis à Ares sur William pendant qu'elle chantait.