Les semaines se suivent et se ressemble, on prend les même et on recommence. On est dimanche et on bosse comme des fous pour fournir une bonne dose de travail. On essaye de faire de notre mieux pour satisfaire les téléspectateurs. On est payé pour ça à vrai dire. Machine, mon assistante préférée me donne le signal. Je m'élance sur le plateau. « Bonsoir et bienvenue sur le troisième prime de Fake Lover l'émission la plus regardée d'Irlande et de France. Le temps passent et certains habitants commencent à nouer des liens, à se découvrir les uns les autres. Cette semaine les candidats étaient encore sous le coup des groupes créé par Cupidon et mon équipe à intérêt à casser la baraque. » Y'a Machine qui tente de me recentrer, je dois retourner à mon texte de base. Ouais, cause toujours. « L'alarme des secrets n'a pas retentit cette semaine par contre les nominations ont été troublés. Puisque Marthe a décidé de quitter l'aventure. Trois candidats se retrouvent donc sur la sellette, un seul d'entre eux quittera l'aventure à l'issue de ce prime. Ils attendent vos votes avec impatience. Pour sauver Israel c'est le 1, pour Brynja le 2 et pour terminer pour Cameron c'est le 3. » La photo des trois nominés apparaît sur l'écran. Le plan de la caméra zoom sur moi. « Je vous demande de faire un tonnerre d'applaudissement pour accueillir mes collègues bien-aimé. Et puis je vous laisse avec Cupidon qui va vous dévoiler le programme de la soirée... A toi mon pote! »

À passer trop de temps dans la bibliothèque après ses tâches ménagères quotidiennes pour s'octroyer un peu de calme et stimuler son esprit, il en perdait la notion du temps justement. Ce soir, il n'avait clairement pas vu l'heure passer et c'est alors que, réalisant qu'il était sur le point de se mettre en retard pour le prime, il referma doucement le livre qu'il avait entre les mains puis alla le ranger. Mickey, se presser ? Non non, il était incapable d’accélérer la cadence lorsqu'il n'était pas question de travaux d'entretien. Sortant de la bibliothèque, il regagna par la suite sa chambre où il enfila la première tenue qu'il trouva dans sa penderie. Il s'agissait d'un costume à carreaux bleu nuit qui ne le ferait, à coup sûr, une nouvelle fois pas passer inaperçu sur le plateau. Et d'ailleurs, après avoir très légèrement peigné sa mèche rebelle, il se rendit sur ce dernier où, étrangement, il arriva à nouveau parmi les premiers. Même lorsqu'il laissait filer l'heure, il parvenait à être dans les temps. Pourquoi rester planté là en attendant le reste du groupe ? Il n'avait que faire de l'arrivée imminente de ses camarades et donc, il procéda au même rituel que d'habitude : il sortit une lingette, nettoya minutieusement le siège sur lequel il avait porté son choix et finit par y prendre place. Point de madame-je-sais-tout pour ramener sa fraise, hm ? Apparemment non, ce qui n'était pas plus mal. Ce genre de personnes avaient le don de lui donner la migraine. Maintenant il n'avait plus qu'à attendre patiemment que le second prime ne débute officiellement. La seule chose à faire en attendant tous ces petits retardataires qui ne pensaient une nouvelle fois qu'à eux. Désolant.

Cette deuxième semaine s’était relativement bien passée. Bien qu’un peu plus bizarre que la précédente. L’histoire avec Mado était vraiment étrange, mais tu ne te posais pas vraiment de question à propos de tout ça. Tu n’étais pas du genre à te prendre la tête pour des broutilles. Tu verras bien ça plus tard. Tu n’avais rien fait de bien spécial ce dimanche, tu avais fait une grasse matinée, tu as déjeuné, tu es parti nager pendant deux ou trois heures ; et tu t’es douché. Le temps passait vite, ici. A peine après t’être habillé, tu étais déjà obligé de te rendre sur le plateau : c’était l’heure du prime. Ta tenue n’avait rien d’exceptionnel. Un jean, et un pull bordeaux que la prod t’avait fourni puisque tu étais venu sans aucun vêtements chaud ici. Quant à tes cheveux… Ils restaient tes cheveux. Toujours aussi bouclés et non coiffés. Ils étaient indomptables, de toute manière. C’est alors main dans les poches que tu te rends sur le plateau, seul. Ton premier réflexe est de te rendre jusqu’au buffet. Tu meurs de faim. Tu n’as rien mangé après ta séance de natation, après tout. Ton appétit est plus fort que toi.

Prime. Une nouvelle soirée nous attendait. Placée encore sous le signe des équipes ? Je n’espérais pas, sinon la mienne était plus que mal barré vu l’effectif réduit. Entre les éliminations, les abandons, les malades…Mais bon on verra bien. Pour l’heure, il était temps de me préparer. Rien de spécial, jean noir, pull, et le tour était joué (voir). Ce n’était pas ce soir que je sortirais la cravate. Je me grillai ensuite une clope à l’extérieur, il fallait bien ça pour supporter le cours de la soirée. Je pris ensuite la direction du plateau, saluai rapidement le public, et allait m’installer à une place libre. Ce soir encore, je n'étais pas inquiet pour l'issu du prime. Je ne connaissais pas tellement les personnes nominées. Donc peut importe qui partait dans le fond, même si j'avais une petite préférence quand même.

C’est jour de prime. Je suis restée couché toute la journée. J’ai suis sur les nerfs. À cause de tout et n’importe quoi. Je ne me sens pas bien, et ça a le don de me mettre dans une humeur exécrable. Dans le genre que j’aurais bien envie de foutre des claques à tout le monde. Leurs voix énervantes, l’effervescence d’avant prime. Beurk. La couette par dessus la tête, j’ai l’impression que cette journée ne se terminera jamais. Mon humeur peut aussi être expliqué par le fait que je me suis envoyée en l’air avec Cameron hier soir. L’action en tant que tel n’est pas ce qui me dérange, au contraire, c’était particulièrement agréable. Non, c’est plutôt qu’aujourd’hui je me sens vide. Seule. Profondément seule. Ça fait toujours ça. À chaque fois que je couche avec quelqu’un. Parce que le moment est tellement intense, qu’ensuite, tout me donne une fade impression. Mais comme je risque de me faire gueuler par la production si je ne me pointe pas sur le plateau du prime, je décide de me lever et de filer vers la douche avant de m’habiller. Une partie de moi n’a pas du tout envie de faire d’effort pour être présentable. Et l’autre me dit que je dois être femme fatale, pour aller avec l’image que je vais avoir après ce prime. La jeune pute du nid peut-être… Bref. Robe noire très courte et transparente au niveau du buste, je crois que c’est la tenue parfaite. Je laisse mes cheveux blonds onduler naturellement sur mes épaules et j’applique eyeliner et mascara pour ajouter une touche dramatique et moins petite fille à mon look. Non, je suis loin de ressembler à une petite fille en ce moment. Parfait. Je fume une cigarette sur le balcon, mes stupides jimmy choo me tuant les pieds. Au moins, je vais être assise toute la soirée. Puis je fais mon entré sur le plateau avec une démarche assurée, ce qui ne représente tellement pas mon état d’esprit. Je m’installe à un des canapés, seule, croisant les jambes et attendant. J’ai vu que Mickey était présent, mais je ne vais certainement pas m’asseoir à ses côtés.

Soir de prime, parait-il. Oui, c'est qu'on disait par-ci par-là, alors Mado avait tendance à le croire. Parce que la notion du temps, clairement, elle ne l'avait pas. Elle était bien incapable de dire quel jour l'on pouvait bien être, étant donné qu'elle s'en foutait surtout un tantinet. Mais bon, au vue de ce semblant d'agitation qui régnait au sein du nid, elle supposait que l'on était effectivement dimanche, et qu'en ce début de soirée, sa place était davantage sur le plateau de l'émission que sur son lit. Clairement, elle avait la flemme. Et pas qu'un peu. Parce que ça la faisait un tout petit peu chier, quand même, de devoir se rendre là-bas, dans l'optique de passer la soirée en compagnie de ses camarades que, pour la plupart, elle n'était pas nécessairement enthousiaste de retrouver. Mais bon, toujours désireuse de faire quelques efforts, c'est en s'armant d'une force mentale redoutable qu'elle parvint à se lever de son lit et qu'elle envisagea de partir à la recherche d'une tenue de circonstances. Au final, c'est pour un ensemble assez spécial qu'elle opta. Clairement, tout le monde ne porterait pas ça. Mais c'était son style, à elle. Peu conformiste, elle aimait oser les choses un peu improbables, disons. Mais c'était classe, reconnaissons-le. Après avoir laissé ses cheveux bruns retomber sur ses épaules, la jeune femme prit la direction du plateau. Voilà, ils l'attendaient, elle était là. Mais finalement, tout le monde semblait s'en foutre, alors elle se fit discrète. Et remarquant Fitz, elle se dirigea vers lui. Comment ça, pas surprenant ? Le choix était vite fait, c'est tout. « Je peux t'embêter ce soir encore ? » Question rhétorique, puisqu’elle s'assit aussitôt. Ils étaient dans la même équipe, mais ils s'entendaient surtout bien, alors passer du temps avec lui était cent fois mieux que de rester seule. Lançant un regard équivoque à Bob, elle gloussa en repensant à l'épisode de la piscine. Oh non, elle ne s'en remettrait pas.

Je suis prête depuis un moment, un très long moment, j'ai posté ma tenue sur le prime. Un pantalon en cuir, des chaussures idéales pour la température et un petit débardeur noir parce que sur le plateau il fait super chaud. Cette semaine, j'ai laissé la robe de bal au placard. Pour le maquillage, j'ai fait relativement simple également. Mes cheveux, ils sont resté tels quels. Ils ondulent naturellement et j'ai tendance à croire que j'ai été gâtée à la naissance du côté capillaire du moins. J'ai même eu le temps d'aider Ithaque à choisir sa tenue. J'attends de voir le résultat final du coup. J'ai pris le temps de fumer une cigarette avant d'entrer sur le plateau. Pas sûre que ce soit une bonne idée. Je voulais être parmi les premières et finalement ce sera raté. Je remarque Fitz je m'apprête à aller m'asseoir à ses côtés sauf que Mado est plus rapide. Comme s'est étrange je pivote comme si de rien était et finalement je porte mon dévolu sur Myles. « Je me rabats sur toi, ça ne te dérange pas j'espère. » C'était lui, Mickey ou Harlow, le choix est évident. Clairement. Quoi que j'aurais pu attendre Cameron, il est nominé après tout mais bon, non j'ai envie de profiter de mon partenaire ce soir. J'ai le droit après tout.