Nous y voilà, une nouvelle saison qui s'achève puisque je suis sur ce plateau flambant neuf, qui ne l'est pas puisqu'il s'agit du même que l'année dernière et des années précédentes. Cependant le décor à plus ou moins changé, de nouveaux meubles ont été acheté et de la peinture a été mise. En attendant c'est le grand moment. « Bonsoir et bienvenue sur ce treizième et dernier prime de Fake Lover, voilà maintenant trois mois que les candidats ont fait leur entrée dans le nid d'amour. Et ce soir nous allons enfin connaître le prénom du vainqueur de Fake Lover. Celui qui aura la chance de repartir avec le gros chèque à la fin. Le verdict est proche et parmi toutes les personnes qui se sont présentés aux castings, tous les candidats qui sont entrés ce sont les quatre à s'être démarqué, ils ont su vous séduire à la manière pour atteindre cette finale. » Que de souvenirs qui remontent à la surface, des souvenirs qui datent maintenant. Le plan s'élargie sur le plateau où mes collègues m'ont rejoint. « Ils sont donc quatre à être encore en lice ce soir, à être soumis à vos votes, leur destin est entre vos mains mesdames et messieurs. Pour que Myles remporte l'aventure c'est le 1, pour Mickey le 2, pour soutenir Mado c'est le 3 et enfin le 4 pour Mason. » L'image des candidats apparaît à l'écran les projecteurs se braquent sur la fameuse entrée. Là où arriveront les finalistes dans quelques instants. « Il est grand temps de les accueillir comme il se doit, je vous demande de faire un triomphe pour nos quatre finalistes, mesdames, mesdemoiselles, messieurs, veuillez accueillir Myles, Mickey, Mado et Mason... »

Ce fut assez apocalyptique, comme ambiance. De s'être retrouvés à quatre, sous ce fichu dôme, après l'avoir partagé avec des dizaines de personnes, pendant plusieurs mois. D'avoir été confrontés à ce silence accablant, à cette ultime réclusion, alors que leurs anciens camarades, eux, avaient quitté les lieux quelques temps auparavant, les abandonnant ici, dans cette grotesque zone de quarantaine, dont ils n'étaient sortis que quelques heures plus tard, pour rejoindre une voiture qui les avait alors conduits jusqu'à l'endroit où maints courageux tâcheraient de leur donner bonne allure, histoire de n'avoir pas l'air d'envisager cette finale à la manière de touristes je-m'en-foutiste, ce qui serait moyennement convenable, autant le dire. Sur place, ce ne fut pas triste. Le prime n'avait beau commencer que d'ici quelques heures, par ici on sentait bien que le temps était compté et qu'en perdre n'était pas envisageable. Mado, elle, était plutôt disposée à coopérer, à ne pas la jouer trop chiante, ou moins en tout cas que quelques mois plus tôt, lorsqu'elle avait débarqué, son sale caractère dans une main et son entêtement dans l'autre, pour rendre la tâche de ces mêmes employés plus que difficile. Aujourd'hui, elle savait ce qu'elle voulait, et c'était justement la chose dont elle n'avait pas voulu entendre parler trois mois plus tôt. « Ce soir, c'est une robe que je compte porter » qu'elle adressa alors à la styliste, qui la regarda d'un drôle d'air, pensant peut être qu'elle tentait un peu d'humour, subitement. Sauf que non, même pas. « Oui, je suis sérieuse. Et oui, je sais, vous allez m'adorer, parce que j'ai déjà choisi celle que j'ai l'intention de mettre, ce qui représente un gain de temps assez considérable, oui, j'en ai conscience. » Mais bon, que personne ne se sente forcé de la remercier, elle était bien trop modeste pour l'exiger de qui que ce soit. Sortant la robe en question, elle la ficha sous le nez de la nana, non pas pour avoir son approbation, mais pour lui faire comprendre qu'elle n'aurait pas à se ronger les ongles dans l'espoir de trouver un terrain d'entente avec la française. Finalement, personne n'émit d'objection - ce qui aurait été une très, très mauvaise idée - et la brune put passer la ROBE qu'Emilien et elle avaient sélectionné pour l'occasion. Par la suite coiffée et maquillée, elle fut finalement priée de rejoindre une loge, perdant ainsi de vue ses trois compagnons de galère. Le temps passa, assez lentement, avant qu'on les réunisse pour gagner le plateau, au moment où l'on cria leurs noms respectifs, signe évident que les choses sérieuses commençaient. Tout se passa alors très vite. Ils entrèrent, bien vite aveuglés par les spots et assourdis par l'euphorie environnante. C'était donc ça, hm. Difficilement impressionnable, la française ne tarda pas à prendre place sur l'un des sièges réservés au carré final. Ses yeux voyagèrent d'un coin à l'autre du plateau, cherchant du regard quelques êtres familiers, qu'elle trouva sans mal, et dont la présence édulcorerait cet improbable chaos. Un chaos qui l'amenait à avoir une pensée toute particulière pour l'anglais assis à coté d'elle. « Alors Mickey, pas trop déçu par le niveau intellectuel de cette finale ? » Allez, elle pouvait bien lui faire le plaisir de nourrir ses délires égocentriques une dernière fois, hein. C'était décidément le début de la fin.

Journée bizarre. A dix heures du matin, tout le monde a dû quitter le nid. Sauf les 4 finalistes, dont je fais parti. Durant quelques heures, on s’est retrouvé dans un chalet complètement vide et silencieux. C’est limite flippant. J’ai revérifié dix fois que j’ai bien rangé mes affaires, que je n’oublie rien. Puis une voiture est venue nous chercher peu après manger. Ça y est. On quitte le nid définitivement. C’est fini. J’ai regardé une dernière fois derrière moi, avant de pénétrer dans la voiture. Enfin je vais rejoindre l’extérieur. Je n’ai pas tellement la notion du temps, je ne sais pas trop combien de temps le trajet à duré, ni où on nous emmène. On nous conduit directement dans une grande pièce ou grouille pas mal de monde. Coiffeurs, maquilleurs, stylites. Tout ce que je déteste. Mais bon je les laisse s’occuper de moi, en surveillant quand même ce qu’ils font. Pour la tenue, ils me proposent plusieurs trucs, et mon choix s’arrête sur ce costume. (voir). Je vois la tronche de Mason, il n’a pas l’air du tout ravi du traitement qu’on lui fait subir. Lui qui a pour habitude de se pointer aux primes de manière complètement relax. Sans le moindre effort au niveau de l’apparence. Bref, une fois prêt, on nous sépare, me conduisant dans une loge individuelle. Et là, l’attente me parait interminable… Non mais sérieusement, quand ils veulent. Je crois que j’ai bien du y rester plusieurs heures, avant que finalement quelqu’un ne vienne me chercher pour m’emmener sur le plateau. Alléluia. On va enfin pouvoir faire notre entrée, ce n’était pas trop tôt, j’étais à deux doigts de péter un câble. « Arrêtes de tirer la tronche veux tu, souris. En plus t’as la classe comme ça. Regarde comme on est beau. » dis je à Mason. Non mais je le vois là… Je sais que ça ne lui plait pas d’être fringué comme ça. Rha ça va, c’est pas la fin du monde. Allez on entre, hop petite salutation rapide au public, et je vais m’installer sur l’un des 4 canapés restant, à côté de Mado. Mon frère prend la dernière place. « Ça y est, on y est. »

Oh non c’est déjà l’heure de partir, je suis vraiment trop triste, je veux pas que ça se termine déjà. On s’amuse bien ici quand même, alors pourquoi on pourrait pas rester encore un peu. En plus on part super tôt, il est à peine quatorze heures, non mais pourquoi, c’est beaucoup beaucoup trop tôt. En plus on est plus que quatre depuis que les autres sont partis, qu’est-ce qu’on s’ennuie. Enfin en tout cas la voiture qui est venue nous chercher elle est vraiment trop cool, on a pas une voiture aussi bien que celle-là nous, enfin elle est à Myles parce que de toute façon moi j’ai pas le permis de conduire. Et puis voilà qu’après on nous amène dans cette pièce là, et puis on doit se faire coiffer ; merci je l’ai déjà fait ce matin, se faire maquiller alors que je suis pas une fille c’est n’importe quoi et en plus on nous choisit nos vêtements et tout. Non mais c’est bon je sais m’habiller tout seul, et puis en plus on m’oblige à mettre autre chose qu’un jean et un simple t-shirt, non mais vraiment ça m’énerve, c’est vraiment pas confortable, je me plains à Myles mais il s’en fiche alors bon hein. Et en plus pour couronner le tout, on me met tout seul dans une pièce, et pourquoi je pourrais pas rester avec les autres hein ? Moi je m’ennuie là tout seul, même pas on me donne des jeux ou des feutres, alors qu’est-ce que je suis censé faire hein ? Bah rien du tout, je m’ennuuuuiiiie, pitié qu’on me fasse sortir d’ici. Et puis enfin au bout de dix heures on vient me chercher, ah ben enfin et on se retrouve tous les quatre. Et les autres ils sont où ? Ils viennent au moins quand même j’espère, parce que sinon c’est trop nul. Enfin bon on rentre, on nous fait assoir au milieu loin des autres. Et pourquoi on est obligé d’être au centre comme ça et pas avec les autres hein ? Et puis en plus je veux pas que ce soit la fin, enfin que si Myles il gagne alors parce que sinon c’est trop nul. En tout cas les gens ils crient un petit peu trop, moi ça me fait mal aux oreilles. Je vais où on doit s’assoir au milieu, loin des autres, moi j’aurais bien aimé qu’on soit assis à côté des autres mais bon. Enfin en tout cas je m’assois, je regarde un peu autour de moi et j’espère voir des gens que je connais. Autour de moi j’entends Mado parler à Mickey, puis Myles qui s’adresse à moi. « Arrêtes de tirer la tronche veux tu, souris. En plus t’as la classe comme ça. Regarde comme on est beau. » Pfff je fais ce que je veux d’abord à ce que je sache. « Oui bah moi j’ai hâte que ce soit terminé pour que je puisse tout enlever voilà. » On m’a même obligé à mettre une cravate et ça me serre c’est horrible. « Et les autres ils vont venir ce soir tu crois ? » Oui j’espère ce serait trop cool parce qu’on va pas passer la soirée à quatre quand même.

Après trois mois d’aventure il était temps pour nous de mettre un terme à cette édition de Fake Lover. Le grand gagnant de cette saison allait être dévoilé à la fin de la soirée et j’étais impatiente de savoir qui était cette personne. Chacun des finalistes avec ses atouts et ses points faible, l’ensemble additionné rendaient Myles, Mado, Mickey et Mason très intéressants, je dirais même que chacun d’entre eux avait une très grosse chance d’être sacré grand gagnant à l’issue du prime, ils le méritaient tous de toute manière et pouvaient considérer leur aventure acquise peu importe le résultat. Ce soir je m’étais longuement préparée pour ne pas avoir la même tronche qu’un gremlins, cette soirée était après tout une occasion pour nous de faire la fête une dernière fois tous ensemble avant de retrouver notre vie passée, parce que tout le monde pouvait bien dire que nous pouvions garder le contact mais au fond rien ne serait plus jamais comme avant dans quelques heures, il n’y aurait plus jamais cette proximité entre nous et c’était ce qui me rendait en quelque sorte nostalgique, je n’étais pas triste, j’allais me souvenir de chacun des moments que nous avions passé ici mais ça me faisait quand même étrange malgré mon élimination et mes quelques jours à l’extérieur, je n’imaginais même pas ce qu’allaient ressentir les finalistes d’ailleurs en quittant le chalet. Pour la première fois depuis le lancement de l’aventure j’étais à l’heure pour le prime et j’étais plutôt fière de moi pour le coup, jusqu’à maintenant je m’étais toujours pointée avec une heure ou deux de retard et je m’étais promis d’être prête pour le lancement du prime lors de la finale, promesse réalisée avec succès. Vêtue d’une magnifique robe violette je rejoignais les candidats éliminés sur le plateau, ce soir nous étions en retrait pour laisser les quatre finalistes au centre du plateau, j’écoutais attentivement les quelques indications de Connor regardant nos quatre finalistes rejoindre tour à tour le plateau.

Sortir c'est bizarre. Sortir avant Myles et Mason c'est bizarre. Non mais ils nous ont limite foutu dehors, au saut du lit ou presque. Allez cassez-vous les anciens on vous a assez vu. Enfin c'est de cette façon que je l'ai ressenti. Heureusement que Fitz était dans le wagon de départ parce que je crois que j'aurais fait une crise de panique. Aller à Dublin ça me fait flipper, je sais c'est bizarre mais c'est comme ça. J'sais pas où ils vont nous lâcher, s'ils vont nous lâcher d'ailleurs. Au pire ça va, c'est pas la torture d'être coincé avec l'écossais au contraire même si ça risque d'être une torture pour d'autres m'enfin ce qui se passe à Vegas reste à Vegas hein. En tout cas j'ai le plaisir de retrouver ma file à Dublin, une chance parce que j'sais pas où aller. Et finalement on est allé nulle part. On est resté à l'hôtel, on a mangé et on a parlé et ensuite une jeune femme filiforme nous a demandé de nous préparer pour le prime. Oui bon c'était évident qu'on allait assister au prime, moi surtout. En tout cas, on m'a donné une robe un peu moche pas du tout sexy enfin elle n'est pas terrible mais le décolleté est inexistant c'est pas terrible. C'est même plutôt l'inverse. En tout cas on est là bien avant les autres, même le public. Ma meilleure amie Alecia est là, j'sais pas trop ce qu'elle fout là, mais bon du coup je m'assieds le plus loin possible de la blonde. C'est mieux. Je suis assise à côté de ma fille lorsque le présentateur sexy se pointe. Ça va bientôt commencer. Tant mieux, c'est trop long. J'ai passé la journée à chercher mon partenaire, par réflexe, il n'était pas là et c'est totalement déroutant de ne pas le voir alors qu'on passait tellement de temps ensemble. Les finalistes vont arriver. Je me lève avec les autres pour les applaudir mes yeux se posent sur les deux frères. Myles est canon comme d'habitude, j'attends qu'il regarde dans ma direction pour articuler ce mot, canon et sourire. j'envoie un bisou à Mason aussi et leur montre mes paumes de main où j'ai demandé à Harlow d'inscrire leur prénom. C'est trop chou, je sais. Mais bon, c'est un minimum. J'voulais prendre des banderoles mais on a pas le droit alors. Bon par contre c'est chiant d'être super loin alors qu'on passait nos primes à discuter mais là on doit être sérieux, ça va être chiant je sens. Je me penche à l'oreille d'Harlow. « T'as vu Mason comme il est mignon comme ça ... » Je ris parce qu'on a pas l'habitude de le voir si apprêté.

Je cherche dans le public quelques visages familiers. Sait on jamais qu’un ou deux potes aurait fait le déplacement. Il est certain qu’en tout cas je ne risque pas d’y trouver de la famille, vu que toute celle que j’ai, se trouve présentement à mes côtés. En train de faire la gueule, parce que le pauvre chou, on l’à forcé à bien s’habiller pour une fois. Remarquez je me sentais un peu pareil au premier prime, quand pour la première fois j’ai dû mettre un classe. Maintenant je m’y suis habitué et je n’y fais plus attention. « Oui bah moi j’ai hâte que ce soit terminé pour que je puisse tout enlever voilà. » Bouuh. « Ça va, c’est pas la mort non plus » Rhaa je te jure. « Et les autres ils vont venir ce soir tu crois ? » Je tourne la tête vers les anciens candidats. Je vois Alecia en premier, jolie, je lui souris, avant de focaliser mon attention sur une certaine brunette. Elle m’a habitué à mieux niveau sexytude quand même. Mais bon, elle reste canon quand même. D’ailleurs c’est le mot qu’elle articule je crois à mon intention. Avant qu’elle ne me montre ses paumes de main. Je plisse des yeux pour essayer de lire ce qu’elle a écrit. Ah, nos prénoms. J’esquisse un sourire amusé. « Evidemment, tu n’as pas mis tes lunettes ? Regardent ils sont devant. » Trop loin à mon gout. Cela va être chiant de passer tout le prime juste nous 4. Non mais au pire Everleigh ne peut pas s’asseoir sur mes genoux ? Non, bon… Je cherche toujours dans l’assistance, avant de finalement apercevoir la tête de mon meilleur pote. Ah bah tiens il a fait le déplacement ce con. P’tain mine de rien ça fait plaisir de voir sa gueule. Dommage que je sois obligé de rester assis bien sagement sur ce fauteuil. « Et regarde, y a Tyler » dis je en lui montrant du regard l’endroit où il se trouve.