« Moi aussi je t'avouerais mais je trouve que c'est mieux que de se jeter sur la première bouteille qui passe. » j'hoche la tête, acquiesçant sans l'ombre d'une hésitation. Je n'avais jamais été de celles qui aimaient trop boire de toute façon, bien que je renvoyais parfois une image un peu trop délurée. Enfin, je l'avais renvoyé pendant une longue période, mais celle ci était maintenant révolue. Toujours est-il qu'il me remis en main un verre d'eau, que j'accueillais avec un franc sourire. « Tu... Je.. Oui... Non. Tu... D'accord. Oui. Je te suis... C'est pas très masculin. » un nouveau rire s'échappe de mes lèvres. Il n'a clairement pas l'air ouvert à cette idée. Peut-être est-il mal à l'aise en présence d'inconnus ? Oui, de toute façon il ne fallait pas être bien futé pour le deviner, ça se lisait presque sur son visage. « Je suis un mec pourtant. Tu... laisses tomber. Je te fais confiance. » finalement il se penche un instant près de mon oreille pour me murmurer quelques mots, continuant ainsi de me faire sourire. « Tu me dirais si j'avais de grosses auréoles sous les bras dit ? » je fis mine de faire quelques pas en avant, grimaces, réfléchissante, totalement dramatisé avant de jeter comme si de rien n'était un coup d'oeil vers le jeune homme. Finalement, je revenais vers lui comme si de rien n'était. « RAS cap'taine. » que je lâche sur un ton un peu trop sérieux, et d'une voix un peu trop grave. Du genre Barry White. Enfin... aussi "white" que j'étais, ma voix ne risquait un jour pas de ressembler à la sienne. D'autant que j'étais bien plus à l'aise dans les aiguës. Finalement Cupidon prit la parole, pour nous parler d'une histoire de traitres. Bien. Enfin non, pas bien. Bouh. Méchant. Et du coup les deux candidates avaient été nominés par leurs fautes ? C'était du sale. « Euuh. C'est... pas du tout rassurant cette histoire... » « T'inquiètes, tu risques rien, ils devront me passer sur le corps pour te toucher. » là dessus, je dévoile les muscles de mon bras droit... oui, bon, on avait déjà vu plus impressionnant, je vous l'accorde. « On dirait pas comme ça, mais j'suis quand même super douée pour démasquer les gens, tu vas voir, une vraie pro ! » ou presque. Je n'avais par exemple pas deviné que mon ex sortait en même temps avec ma soeur. Ah, avoir seize ans ne vous rends pas des plus observateur. « Enfin je suppose que je ferais mieux de ne pas trop me vanter de mon huitième sens en public. Oui, oui, j'ai d'autres choses super développées, c'est pour ça. Huit. » finalement je relève un instant la tête, une certaine Juliane vient d'être éliminée, c'est clairement pas cool. « Bon t'as raison, c'est clairement pas cool, je crois qu'on va devoir faire attention. »

On nous avait prévenus que Cupidon était un petit sadique. Et cette rumeur s’est retrouvée de plus fondé quand le chérubin annonça que l’un des candidats se verrait évincé dès ce soir. Pour le passage le plus court de l’histoire de cette émission, j’ai nommé… Juliane ou Zola. Deux parfaites inconnues à mes yeux. Et il est sur que l’une d’entre elles le restera, vu l’issue du prime. Je hausse les épaules d’un air détaché, franchement déconnecté de la peine que cette nouvelle apporte à d’autres. Moi, ça me fait ni chaud ni froid. Par contre, je commence à avoir la main engourdi, et ce n’est surtout pas la température qui est en cause, mais ma partenaire, qui semble être prête à s’entortiller autour de mon bras. Hm. Bon, il est certain que j’ai consenti a être là pour elle autant qu’elle le voudra, mais le soucis, c’est que j’aimerais bien récupérer mon corps en un seul morceau à la fin de la soirée… Les gens arrivent, s’entassent sur place, se saluent au passage en se présentant. J’écoute à peine leur discussion, sachant que d’ici cinq minutes, j’aurai déjà tout oublié. Mon attention est concentrée sur la petite brunette pendue à mon bras, et à sa manie de tout observer. Elle me traîne avec elle dans son sillage et je la suis sans rouspéter, comme une ombre. Je manque de la percuter quand elle s’arrête pour observer l’eau devant nous. Des excuses s’avancent sur le pas de mes lèvres, mais complètement distraite, elle ne s’est même pas rendu compte du possible accident que nous venions d’éviter. « C’est beau, comme c’est beau, tu ne trouves pas, dis ? » Je lève les yeux de sa silhouette pour regarder le paysage qui s’étend devant mes yeux. C’est très beau, d’ailleurs, mais en toute honnêteté, j’ai vu plus merveilleux dans ma vie. Mais je ne vais pas gâcher son émerveillement, et je me contente seulement d’acquiescer. Elle fait quelques pas de plus vers l’étendue d’un bleu cristallin, et bloque à nouveau. Oh, bien sûr, ces chaussures posent problème. Enfin, plus maintenant… En deux temps, trois mouvements, elle s’en débarrasse et, piquer par un quelconque intérêt, me traîne complètement ailleurs, comme un pauvre chiot en laisse. Je sens que son intérêt la dirige vers le buffet. Mais ça, c’était avant de remarquer la foule grandissante. Si je ne m’étais pas fixé sur son regard à cet instant, je n’aurai jamais pu apercevoir cet élan de panique briller dans ces yeux. « Dis, tu t’appelles comment ? » « Oliver, et toi ? » que je lui réponds, de mon anglais accentué de touche parisienne. Après tout, s’il y a bien un nom, et un seul que je me dois de retenir dans le Nid, c’est bien le sien. Je fais peu attention aux évènements qui m’entourent, ce qui est bien dommage. Je capte seulement cette annonce des traîtres et l’élimination la demoiselle en danger – vous voyez, j’ai déjà oublié son prénom.

Lorsque l'annonce tombe, lorsque Kali apprend qu'elle participera vraiment à l'émission de Fake Lover, elle garde le silence quelques instants. Elle accuse le coup. Passer le casting FL c'est un peu le genre de truc qu'on fait par fun en espérant, éventuellement être repris mais qu'on est persuadé de voir nous passer sous le nez. Surtout elle. Kali ne possède pas franchement la chance des grands et des vainqueurs. Sauf cette fois. Entre l'annonce et son entrée sur le plateau du prime, le temps lui sembla filer comme une flèche. En loge, elle se laisse pouponner, serre les poings pour ne pas en mettre un à la coiffeuse qui lui arrache autant de cheveux qu'elle ne lui en coiffe. Et ses cheveux c'est sacré !! Seulement viendrait bien mal qu'elle foute tout en l'air pour une crise de colère capillairement décisive. Non c'est trop con. Alors on respire Kali, on respire. Elle ferme les yeux, se concentre sur autre chose et l'espace d'un instant : ça fonctionne. Place à la garde robe. Les tenues lui étant alors proposées sont clairement osées, rose, aguichantes et parsemées de cuir. Elle hausse un sourcil. C'est parce que je suis strip-teaseuse c'est ça ? Ca va loin chez vous les clichés hein ?! Je ne suis pas une pute ok et je pense avoir un visage assez doux pour porter la classe Elle se faufille d'elle même dans le dressing de la loge et en ressort un ensemble finalement validé par l'équipe assistante. Kali est contente. Elle se trouve jolie et a délibérément opté pour la simplicité. Une fois l'alerte donnée, tout s'enchaine à une vitesse folle. Elle est poussée et guidée dans une infinitude de couloirs. Du moins c'est ce qui lui semble à trottiner sur ses talons derrière des mecs de quatre mètres avec des oreillettes dans les tympans. Son partenaire lui est à peine présenté. Elle a juste le temps de glisser son brassous le sien que déjà la chaleur des premiers projecteurs se font sentir. Se dessine ensuite la plage ... fausse mais bien imitée. Les guirlandes sont kitch à souhait mais l'effort est pas mal du tout. Un sourire léger s'accroche au coin de ses lèvres. A en juger par le nombre de candidats déjà là, ils doivent faire partie des derniers à entrer, elle et son binôme. Elle s'avance, assez assurée, pose le regard tantôt sur l'un tantôt sur 'autre. Toujours silencieuse. Pour l'instant. Elle attrape une coupe de champagne qui se présente et rejoint le sexy quadra qui déjà avait filé. A son encontre, elle lâche simplement. Pour peu que ça t'intéresse moi c'est Kali ... Ca facilitera la communication tu ne crois pas ? Dit elle en clignant à son encontre avant de complètement détourner son regard de lui pour saluer les plus proches d'eux. Bonsoir tout le monde, enchantée.

J'essaie du mieux que je peux pour détendre ma partenaire. Je ne suis pas obligé, mais ça me gêne de la voir si tremblotante et déboussolée. « Je le sais bien mais je... je préfère rester ici. » Finalement elle préfère rester seule. Est-ce une façon de dire dégage, t'me fais chier ? Non parce que si je dérange, elle peut le dire, je ne suis pas susceptible. Et alors que j'envisage de m'aventurer près du buffet, je lui propose de lui ramener quelques toasts. « Non non tu es gentil, je ne veux rien. » Je sens que ça va être l'éclate en sa compagnie. Peut-être est-elle timide? Réservée ? Mal à l'aise ? Je préfère porter aucun jugement sur sa personne, attendant d'en découvrir davantage. J'espère juste qu'elle va s'ouvrir et se lâcher légèrement. Je ne suis pas du genre à rester dans mon coin, les bras croisés. Et si elle doit être ma partenaire, elle va devoir me suivre. Posté au buffet, je commence à me goinfrer. L'attente ça donne faim. Mais désireux de connaître mes petits camarades, j'en aborde un au hasard. Par chance, il me répond. « J'suis heureux de voir que j'suis pas le seul à avoir un prénom chelou, dude ! ─ Kimo, c'est quoi, chintok? ou leurs voisins? ─ Oh des ptits fours ! ─ Au fait, Hadatt, dis t'a pas vu genre, un grand brun, bogoss, qu'à un peu ma gueule mais en plus jeune? ». Il a un débit de parole impressionnant. Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris, mais je tente quand même de lui fournir une réponse à peu près potable. « Chinois, oui ! Ils sont délicieux ... les fours. Hadatt ? C'vrai que c'est zarbi et un grand brun ? Non, mais il doit être les parages. Une connaissance ? ». Ce mec est pire que speedy gonzales. Il faut le suivre. Car la minute suivante, je le vois piquer le verre d'une demoiselle avant de le boire. Je sens que c'est l'genre à faire son show, à être au devant de la scène (...) et ça peut être amusant à regarder. Venant de me servir un verre, je le lui tends. « Si tu veux l'mien, avant que tu me le piques également .. » dis-je sur un ton ironique. C'est avec plaisir que je lui offre mon verre, en espérant qu'il comble ces attentes. En attendant, je m'en ressers un.