Rafael prit la parole. Je fronçais un instant les sourcils, mais j'en déduisis qu'il me soutenait. Enfin, j'espérais surtout. J'ai pas trop envie de me faire casser par un Rafael ou un Blaise. Ça fait toujours mal quand ça passe. Enfin, bref.

« Non mais laisse tomber Rafael. » lançais-je sans faire plus attention à Betty-Jayne et à ce qu'elle pourrait me dire. Puis, Sydney m'adressa la parole et j'affichais un léger sourire.

« Non mais t'en fais pas, je disais ça pour rire, hein. Je connais la définition de 'nymphomane' même si ici certains en doute. »

Je lui affichais un grand sourire avant d'attendre la suite. Pour ce qui est d'Alice, moi, j'suis au courant de rien, je comprends rien: je juges pas. Point.

Les deux jeunes gens acceptèrent mon offre pendant que Blaise expliquait qu'il pensait que tout cela n'était du qu'au fait qu'il soit rentré plus tard, il avait certainement raison, enfin je crois. Adressant un sourire à mes deux partenaires, je finis par leur répondre.

« Cassoulet, un à la menthe ça te va ? Et ouuiiii chérie j'en ai un, je le voulais mais je te le laisse. Ma bonté m'emportera. » dis-je avant de marquer une pause puis de reprendre « Bon alors, tendez vos bras en avant et ouvrez grandes vos mains, histoire que quand je lance le bonbon, j'évite de vous crever un œil. » puis j'attrapais les friandises concernées « ATTENTIIIIIOOOON !!!! »

Je lançais alors les deux petits bonbons vers mes camarades, ne manquant étrangement pas mes cibles. Puis innocemment, je mis le mien, au citron, dans ma bouche, le savourant comme une enfant tout en me tournant vers Rusty.

« Il m'en reste un, tu le veux ? » dis-je avant de lui adresser un sourire.

» Pour finir, Betty-Jayne, Alcéo, à l'heure actuelle quel est le candidat qui, à vos yeux, mérite de gagner ?

Je n'avais pas fléchi à mes habitudes et comme chaque vendredi soir j'étais à la traîne concernant le prime. Balançant la tête à droite à gauche, au rythme des piques que lançaient les candidats, je soupirai de temps en temps, trouvant le temps long. Une première rubrique défila sous nos yeux, et pour une fois elle n'eut même pas le mérite de me décrocher un sourire, les habitants s'étaient calmés niveau idioties même si Héléna et Alice ne devaient former qu'un seul avec la connerie. Cupidon prit enfin la parole et je ne manquai pas de jeter un regard glacial à Franz. La sanction qui nous pénalisait tous le concernait pleinement, et il savait que son comportement m'avait plus que rendue honteuse. La présentatrice interrogea finalement quelques candidats sur leurs ressentis dans la maison et je tirai de cela une nouvelle conclusion. J'étais transparente.

Cette fois je n'avais pas fait d'effort de costumes, simplement parce que je m'étais endormit tout l'après midi. Légèrement décoiffé, les yeux en vrac bien qu'habillé simplement en jean et en sous pull, j'étais rentré au salon avant de me laisser tomber, passant les mains dans mes cheveux rapidement. J'étais une personne contradictoire, qui aimait autant faire attention que le contraire. Un je m'en foutiste qui savait également apprécier le fait d'être au carré ou presque. A peine m'étais-je installé que la jeune brune qui faisait office de présentatrice me posa une question. Le candidat que je voyais gagner.... Sur le coup et pris par surprise, je ne sus pas vraiment que répondre. Dévisageant rapidement les visages, je ne fus pas capable de voir l'un d'eux sortir du lot. M'arrêtant sur Héléna, je finis par faire le tour, avant de me tourner vers la présentatrice.

-Pour être franc, je ne sais pas. Nous en sommes encore au début de l'aventure bien que trois semaines, si je ne fais pas d'erreurs, se sont écoulées. Je ne connais pas encore tous les candidats et je ne sais qui mettre en avant dans le lot. En résumé, je reste indécis.

Voilà. On ne me forçait pas non plus à dire un nom et je n'en avais pas. Deirdre peut-être. Dans tous les cas, certains étaient persuadés de ne pas y parvenir. Ensuite... on ne pouvait qu'attendre et voir.

L’agitation autour des deux amis semblait battre son plein. Pourtant et pour une fois, Leone n’en était pas responsable. Ainsi Deirdre souhaitait ôter à ce monde le plaisir. L’incompréhension du jeune Américain s’intensifia. De toutes les réponses imaginables, celle-ci des plus mélancoliques n’aurait jamais traversé son esprit. Sans plaisir, le bonheur comme la fierté perdaient toute valeur. Qu’entendait-elle par exceptionnel ? Il n’en avait strictement aucune idée. La fille d’Apollon possédait ses propres normes fondées sur il ne savait quels principes. Leone était convaincu du contraire, il y avait bien au moins un être exceptionnel parmi eux.

« Es-tu heureuse ? » Tenta-t-il finalement, partagé entre sa curiosité piquée au vif et l’affection qu’il éprouvait pour la demoiselle. Elle savait d’ailleurs parfaitement qu’il tenait à elle.

Je me contentais d'adresser un sourire à Charlie alors qu'elle disait plaisanter, j'avais bien compris, ayant moi même répondu de la même façon. J'écoutais la réponse d'Austin qui était vraiment à cran au sujet d'Alice tendit qu'Héléna proposa le bonbon à la menthe à Casey. « T'es trop bonne, ma chérie, t'es trop bonne ! Merci ! » Et ne voyez là aucun mauvais jeu de mot. Je tendais les mains comme demandé, grimaçant légèrement de peur qu'elle ne m'éborgne pour finalement viser correctement mes mains. Je la félicitais et ouvrait ma friandise que je portais à ma bouche. Puis Roselynn, demanda à Alcéo et BJ quel candidat trouvaient-ils le plus méritant, je regardais les deux concernés, curieuse de connaître leur réponse, bien consciente que j'étais loin d'être la candidate idéale. Alcéo déclara ne pas savoir, à ce stade du jeu, c'était à présent au tour de Betty-Jayne.

L'hypocrisie puait à plein nez sur ce putain de plateau. De la bouche d'Alice, Austin ou même Nolan, décidément c'était une belle ribambelle de conneries qu'ils nous déballaient ce soir. Aucuns ne semblaient assumer ses actes et pourtant Cupidon avait été clair, chacun s'était adonné à fond les ballons avec l'autre, il n'y avait pas de justification particulière à avoir. D'ailleurs, je préférais me taire que de prendre la parole après la sanction imposée par Cupidon. Il était apparemment interdit de se donner du bon temps et le petit ange semblait nous avoir tous bien jugé en nous imposant ses mesures drastiques. Qu'il en soit ainsi, et malgré le regard noir de la plupart des candidats à mon égard, je n'avais aucune raison de rougir de mes actes. C'est pourquoi je choisis d'ailleurs d'ignorer royalement Alisk et ses mauvaises ondes, elle était la dernière personne à qui je devais des comptes. Soirée de merde, je n'avais plus qu'une hâte, la proclamation des résultats pour monter me coucher. Non mais, sérieusement, ils s'en prenaient tous désormais à Charlie? Ri-di-cu-le comme leur mauvaise foi nous sautait ainsi aux yeux. Gardant le silence, j'écoutai ainsi avec attention la réponse d'Alcéo et Betty-Jayne, ayant ma propre idée quant à celle-ci.