Il s'en va. Je peux respirer, enfin. Mais je crois que je l'ai vexé. Je m'y prends toujours comme un manche, c'est pas vrai. Mais quelque part, il vaut mieux qu'il s'en aille maintenant qu'il ne sait rien de moi, plutôt qu'il se mette à creuser et qu'il parte en courant. Je sens une douleur lancinante juste au dessus de mon genou. En posant les yeux sur le bas de ma cuisse, je vois mes doigts crispés autour de ma chair, les ongles enfoncés dans la peau. Desserrant mon emprise, je vois une goutte de sang perler. Ah, quand même. Je l'essuie d'un revers de pouce mais elle se reforme aussitôt, comme si mon action n'avait servi à rien. Tant pis. Instinctivement, mon index migre vers mon avant bras et caresse les petites bosses régulières qui le parcourent. Autant de cicatrices blanchies par les années. Mais celles ci étaient volontaires.
Le plateau se vide progressivement, et je respire mieux, maintenant que tout ce monde est sorti. Mais alors que je me détends, je suis frappée par une réalisation soudaine. Puisque nous sommes moins nombreux, les caméras auront plus d'occasions de m'enregistrer, de se focaliser sur moi. Ma respiration accélère, à nouveau, et devient incontrôlable. Chante Liv, chante. Doucement. Chante. ♪I've fallen out of favour and I've fallen from grace, fallen out of trees and I've fallen on my face♪

La jeune femme n'eut pas le temps de lui parler, car son nom fut appelée et un homme l'attrapa par la main. Elle devait avoir affaire à un dragueur lourd, il y en avait toujours dans Fake Lover. Oui Addil avait suivi quelques saisons et il savait qu'il y avait toujours quelques boulets qui étaient surtout des garçons. Il était sûr de ne pas en être un, mais pour les autres c'était une autre histoire. La soirée continuait à se dérouler et les noms étaient appelés, le beau brun restait à sa place avec une coupe de champagne à la main. Il sirotait quelques gorgées espérant qu'il soit vite appelé, voulant rapidement aller discuter avec les autres pour un peu montrer qu'il existait. Enfin après de longues minutes à attendre, il crut même que c'était une éternité. Déjà quasiment deux heures qu'il était sur ce plateau et il avait envie de changement. Heureusement on avait appelé son prénom. C'est avec un léger sourire le visage et une forte détermination qu'il rejoignit les coulisses pour changer sa tenue. Bye son beau costume, place à une tenue de survie. Il savait que cette semaine ne serait pas de tout repos.