Les abysses, rien que de prononcer ces mots, j'en frissonnais d'excitation. Ce soir-là commençait la nouvelle saison de Fake Lover où tout les postulants au jeu seraient envoyés une semaine dans les abysses afin de montrer à Cupidon de quel bois ils se chauffaient. Je faisais partit de ces petits pions bientôt placés sur cet immense échiquier télévisuel. Depuis l'annonce de ma pré sélections, je n'avais qu'une hâte, que tout cela commence.
Que voulez-vous, j'ai toujours été impatiente et ce n'est pas ce genre d'émission qui va calmer mes ardeurs, bien au contraire. J'avais préparé ma valise une bonne dizaine de fois, histoire que le contenu de celle-ci soit parfaite, avais pris mes précautions niveau boulot bien à l'avance. Bref, de mon côté tout était prêt, le jeu pouvait commencer.
La date fatidique arriva lentement, très lentement même . Un bref dernier regard à mon chat et à mon meublé parisien, un dernier coup de fil à ma meilleure amie et hop direction l'aéroport. Je n'avais jamais mis les pieds en Irlande, bon dieu que c'était beau. Mais, je n'avais malheureusement pas le temps de m'extasier sur les paysages. La voiture m'emmenait vers un hôtel où je restait quelques heures avant qu'une autre voiture vienne me chercher pour me guider vers un bâtiment qui ressemblait à un studio de télévision. Là-bas, je fut comme embarquée dans une tornade de stylistes, de maquilleurs et autres préparateurs. On me proposait des tenues toutes plus différentes les unes des autres, mon expression faciale signe de mon dégoût en disait long sur ce que je pensais de ces « choix vestimentaires ». Avant que cela parte trop en couille, je préférais les arrêter moi-même

Je n'ai pas besoin d'aide. J'ai déjà choisi ce que j'allais mettre ce soir.

Détestant que l'on décide à ma place, j'avais déjà posé mon regard sur les portants autour de moi et fait une première sélection personnelle de ce qui pourrait me convenir. Finalisant, rapidement mon choix, je me levais pour aller choisir les différentes pièces, m'enfermait dans une cabine d'essayage et en ressortais parfaite. Enfin, c'était comme ça, dans une tenue de ce style que je voulais faire mes premiers pas à la télévision et puis le confort de la tenue irait assez très bien autant à la soirée du premier prime qu'au abysses. De toute manière, si ces dernières se révélaient pire que je ne l'aurais imaginé. J'avais déjà quelques tenues en tête. Au fond, que voulez-vous, regarder les reines du shopping le soir en rentrant du travail, j'étais sûr que cela me servirait un jour.
L'heure du prime arriva plus vite que prévu, je jetais un dernier regard derrière moi et me jetais dans la fosse aux lions. Il y avait déjà pas mal de postulants déjà présents. J'arrivais, leur souriais et me calais dans un fauteuil à côté d'un brun ténébreux (@Naveen). Je n'osais pas trop entamer la conversation, mais bon si c'était un futur candidat il fallait que je commence à me sociabiliser un minimum :

Bonsoir, je suis Zélie et toi ?

Je ne sais pas s'il allait accepter de me parler, mais bon qui ne tente rien n'a rien. En attendant je parcourais la salle du regard. Il est où ce foutu bar, c'est pas ça mais je commençais à avoir grande soif.

Lou fait la tronche, et ça lui ressemble bien. Elle a cette mine boudeuse qui me donne envie de rire. Et je ris fort, juste pour accentuer son inconfort. Elle m'en voudra, mais de toute façon, j'ai déjà un pied dans le train qui doit m'emmener jusqu'en Irlande. Elle ne dit toujours rien, mais elle se penche tout de même pour déposer un baiser sur mes lèvres. Je lui fais un dernier clin d'oeil avant de partir. Je ne sais pas trop comment je dois me sentir en la quittant ainsi, un peu rapidement et sans effusion, comme on a toujours été l'un envers l'autre. Avec elle et ses bouderies, et moi et mes rires inappropriés. Tout ce que je sais, c'est qu'il va falloir m'habituer à son absence rapidement, et même à ne pas penser trop à elle si je veux m'amuser dans cette émission. De toute façon, j'ai carte blanche, ou je vais faire plutôt comme si. Nous n'en avons pas parlé.
A peine arrivé que les choses s'enchaînent, et je n'ai absolu pas le temps de penser. Tant mieux. Les gens s'agitent autour de moi, et je souris avec plaisir, alors que me voilà enfin prêt à monter sur le plateau avec les autres. Tous ces visages nouveaux rendent mon enthousiasme encore plus grand et je scrute déjà les attitudes pour savoir avec qui je vais me plaire. Avec ma chemise bleu nuit et mon jean anthracite, je me sens plus qu'à l'aise. Tout va bien se passer. Je passe ma main dans mes boucles et j'écoute attentivement. Rien que l'on ne sache déjà. Le plus croustillant est à venir, et j'ai hâte. Je sens mon coeur battre un peu plus vite, et mon regard qui se perd et ne s'accroche à rien, avide.

Il les darde du regard, ne se voulant pas hautain mais ne sachant pas trop comment se faire une place dans une foule de la sorte sans devoir marcher sur quelques égos. Choisir une brebis égarée pourrait-être une solution viable, mais Lloyd-Snö n'est pas d'humeur à faire de la charité, et puis ça reviendrait à faire d'eux un début de troupeau sans queue ni tête. Pas une solution enviable pour un premier soir dans l'aventure. Lloyd aimerait qu'on leur annonce aujourd'hui avec qui ils seront en couple la semaine prochaine, ça lui donnerait une piste, un début d'idée d'à qui parler, quels couples éviter. Mais dans la masse des gens beaux et fringuants, il ne sait qui choisir, alors il prend le premier venu (@Nevada) pour cible de ses bavardages inutiles. « T'as osé ce soir ! » fait-il en référence à la tenue bariolée du garçon. C'est pas laid, non, Lloyd-Snö n'est pas du genre à dire que les choses sont laides. Moches, oui, laides non. C'est plutôt original, peut-être un peu trop à son goût ou peut-être que c'est juste que l'autre gars a essayé de se démarquer, ce qu'il comprendrait. Ils doivent se montrer, sous leur meilleur ou leur pire jour, mais se montrer quand même. Alors autant mettre les bouchées doubles et si les bouchées doubles veulent dire une paire de chaussures en crocodile... grand bien lui fasse ! « Moi c'est Lloyd-Snö. » qu'il ajoute en tendant sa main pas occupée à tenir la flûte de champagne. Il se demande s'il devrait donner des précisions, l'appeler Lloyd, ou Snö, ou LS, histoire que les candidats n'aient pas de problème avec son prénom. Après une gorgée de champagne, il se ravise. Pour les surnoms, on verra plus tard.

Dès que Colin entre sur le plateau, il s’affale sur l’un des sofas à leur disposition, tout en prenant soin de juger ses adversaires, car c’est bien ce qu’ils sont à ses yeux. Il devrait se sentir en décalage avec la plupart d’entre eux, qui sont, à première vue, plus vieux que lui, plus chics et certainement plus adaptés à la vie en communauté. Mais peu importe, il n’est pas du genre à se sentir de trop, du moins il a décidé que ce ne serait pas le cas ici. Il oublie rapidement cette sensation à mesure que les demoiselles remplissent le plateau et qu’il fait plaisir à ses prunelles en détaillant chacune de leur tenue. Il n’y connait absolument rien en mode, mais inutile de préciser que ce n’est pas ce qui l’intéresse. Champagne en main, paysage agréable, on ne peut pas dire que la soirée commence mal pour le garçon. Loin de là, puisqu’une jeune femme (@Lorena) courtement vêtue vient s’asseoir à ses côtés, sans même daigner lui accorder un seul regard. Il serait presque vexé, s’il n’était pas du genre à agir comme elle en temps normal. Mais cette fois-ci, impossible de l’ignorer, la tenue de la demoiselle ne laisse que peu de place à l’imagination et Colin reste un jeune homme que les hormones continuent de travailler, hm. « Jolies cuisses. » Il siffle simplement, le regard perdu sur celles-ci. Ce n’est certainement pas très bien éduqué, mais il n’a jamais prétendu l’être. Il n’y peut rien ; mettez un os sous le nez d’un chien, il ne répond plus de lui. C’est finalement l’intervention d’Alix qui l’aide à se raisonner, quand celui-ci annonce le décor des abysses. Un léger sourire se dessine sur ses lèvres. C’est les parents qui doivent être ravis, de l’autre côté de l’écran. « Je suis certain que tu arriveras à rendre l’uniforme de prisonnier diablement sexy. » Il ajoute, pour la jeune femme à ses côtés. Son prénom ? Il s’en fiche pour l’instant.