« Non mais y'a pas moyen, je mets pas votre foutue cravate. Regardez moi ce massacre, je ressemble à mon banquier. En plus canon certes, mais tout de même ! » Voilà deux plombes qu'on s'agitait autours de moi afin de me préparer. On m'avait forcé à enfiler cette tenue ridicule. Depuis quand je portais des petits gilets ? C'était beaucoup trop strict, je ne me sentais pas à mes aises. Mais apparemment, se pointer en jean délavé et basket, ça le faisait pas. Qui avait instauré ces règles débiles comme quoi on devait être sur son 31 ? Je soupirais, retenant d'envoyer tout balader. Je détestais qu'on soit à mes petits soins. Rappelez moi au juste pourquoi j'ai décidé de m'embarquer dans cette connerie ? Ah oui le fric. L'appel des petits billets verts. Dans ce cas c'est vrai, je pourrais bien mettre une cravate. Finalement je devais avouer que le résultat était plutôt pas mal. Chapeau à la coiffeuse qui avait réussi à dompter mes cheveux, qui généralement n'en faisaient qu'à leur tête.  « Bon, y'en a encore pour longtemps ? J'en ai ma claque de poireauter, je vais bientôt me transformer en statue. » Moi râleur ? Certainement pas En même temps fallait comprendre, il me semblait que ça faisait des heures que j'attendais mon tour. D'accord, ils veulent garder le meilleur pour la fin, mais fait chier. Ah ça y est, enfin, mon tour. Je découvris ma partenaire. Et comment dire... Mouais, vaut mieux rien dire en fait.  « Cooper » me contentais je de lui lâcher. Elle eut même le droit à un sourire. Cadeau. Nous pénétrâmes enfin dans le château. Décors à chier, y a pas à dire. Un paquet de monde se trouve déjà là, ça m'a l'air plutôt animé. Mais la seule chose qui me saute aux yeux, c'est cette fille enceinte. « Pourquoi il y a une femme en cloque dans le château ? » Hmm avais je loupé un épisode ? M'étais je trompé d'endroit ? J'étais le seul à trouver ça louche ? Je pris un coupe de champagne. « T'as pas intérêt à nous pondre ton mioche sur le parquet, ça ferait désordre. » Ah ouais, merde, dans tout ça j'ai oublié les bonnes manières. « Cooper » lâchais je à qui voulait l'entendre. De toute façon, ce n'est pas comme si on s'en foutait royalement de mon prénom.

T'inquiètes, j'éviterai de sauter sur ton corps de rêve, je sais me tenir. ...Pardon? J'écarquilles les yeux, à tel point qu'ils manquent de se faire la malle et de tomber un mètre quatre vingt plus bas. Breathe, tu coures à ta perte ma belle, je t'assure. "Encore une fois une remarque du genre et j'te jure qu'tu vas plus rien comprendre à la vie, on est d'accord?!" Le lion se réveille, commence à gueuler pour de la merde. Je ne suis jamais si calme, je ne suis tout connement jamais calme. Elle tire une clope de mon paquet. T'aurais du feu? "Non, j'viens d'cogner deux cailloux pour m'faire une étincelle avec, t'as pas vu? Putain, question con à 100%!" Si j'y étais aller fort? Pas du tout. A mes yeux, c'était même plutôt léger comme réponse. "Tiens" Et je lui tends tout de même mon zippo, avant que le bellâtre blond ne revienne à l'attaque. Ce mec me faisait penser à l'encyclopédie que tu fous dans un coin de ta chambre: incompréhensible et chiante au possible. "Oh oh oh Shakespeare, tu veux que j'te répète une nouvelle fois d'la fermer? On comprend que dalle à c'que tu racontes, donc à c'compte-là, ouais, vos mieux qu'tu fermes ta gueule". Une remarque de plus et je l'éclate, règlement ou pas règlement.

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Mon partenaire était plutôt gentil, il ne m’envoya pas à la gare quand je m’étais accrochée à lui pour ne pas tomber et m’avait juste demandé de ne pas lui écraser les pieds ce qui relèverait sans doute du pur hasard était donné que ces chaussures étaient vraiment difficile à maitriser. Je finis enfin par le lâcher me rendant compte que je tenais toujours son bras et souris amusée « Oh, écoute, je vais essayer, je ne voudrais pas blesser quelqu’un ici ! » dis-je en souriant toujours. Il me proposa alors quelque chose à boire et j’acquiesçai doucement. « Oui, merci, ce serait gentil. » Et alors que mon partenaire était partit vers le buffet je tentai de garder mon équilibre sur mes chaussures ce qui devenait de plus en plus aisé, il fallait juste que je prenne le coup ! Je regardai autour de moi, déjà des petits conciliabules s’étaient formés, il y a avait des femmes imposante qui parlaient fort et d’autre plus discrètes. C’était la même chose du coté des hommes d’ailleurs.

Déjà, les mots « couilles », « putain », « puceau », les rires hystériques, les rires faussement matures jetés par les mâles, les filles qui chauffaient direct, les filles qui se cassaient la gueule, les gens qui faisaient semblant de s'entendre – question de survie – remplissaient l'atmosphère. L'idée de faire demi-tour, ou même de se sentir supérieur à la foule ne lui avait même pas traversé l'esprit. C'était bien humain d'en faire des tonnes, tous ensemble, on cherchait à se démarquer, on voulait surpasser les autres, et bien sûr: on savait qu'on était filmé. Enya n'avait rien en commun avec les quelques poupées gonflables qui martelaient le sol de leurs talons aiguilles en affichant leur décolleté aux yeux du monde. Outre son petit air timide et presque embêté à l'idée d'être ainsi abordée, c'est sa voix qu'il écouta attentivement. Les voix nous révélaient souvent, et Clément aurait été capable de déceler dans chaque ton s'il était ou pas calculé, maitrisé. Dès qu'elle eut terminé de se présenter, elle porta la coupe à ses lèvres, chose qu'elle n'aurait pas fait aussi rapidement en temps normal – le stress nous faisait chercher des occupations, quelles qu'elles soient, pour nous aider à éviter d'avoir à nous parler, nous mettre à nu. Il lui sourit et posa sa main sur son épaule, qu'il caressa le temps d'une seconde avant de la retirer. « Ça va être cool, tu vas voir » dit-il dans le but de la détendre, tout en se rapprochant d'elle de quelques pas. « Pourquoi Fake Lover? Pour le Prince Charmant? » demanda-t-il avec un sourire.

Son partenaire, Connor, lui tendit un nouveau, plus coloré que le premier cette fois. Merci. Elle le porta à son nez, ça sentait presque la barbe à papa. Un peu de trop mais bon ... Elle leva le contenant vers son complice d'aventure : Au fait on a pas encore trinqué : puisse cette aventure nous apporter ... ben ce qu'on désire ! Et puisse-t-on se supporter un minimum aussi ! Ajouta-elle avec un petit clin d'oeil amusé. Elle se pencha vers son paquet de clope dans les mains d'Alex et en reprit une nouvelle qu'elle tendit au jeune homme. J'ai l'impression d'être Mère Noel ce soir. Son regard fut attiré par l'un des dernier arrivant. Il se présenta à l'assemblée : Cooper. Elle haussa les sourcils : Canon Cooper ! Elle le pensait, elle le disait.

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« Ouuuh je sens que tous les deux, on va foutre le bordel ! » Je ne sais pas du tout comment les couples sont faits par Cupidon mais moi j'approuve. L'homme sans nom, appelons le comme ça, semble vraiment être quelqu'un avec qui je pourrais m'entendre sans problème. Et puis je le trouve beau physiquement. Il ne ressemble pas à tous les mecs que l'on croise dans la rue et c'est ça qui me plaie. Il est original. Un sourire angélique étire alors les traits de mon visage alors que je me contente de lui dire « Compte sur moi pour ça. » Certes, je ne remue pas et ne montre pas les crocs autant que certaines mais je ne suis pas non plus celle qui se laisse le plus faire. Bien au contraire justement. Si on m'attaque, je riposte comme un pokémon dans les hautes herbes vous voyez. Par la suite, notre sujet de discussion se porte sur le château et plus spécifiquement la piscine que j'avais très envie de visiter avec lui. Directement, je ne suis pas sûre que ma mère et mon père approuvent mais tant pis. Je prends des vacances d'eux, je leur donne un peu de repos et je m'en donne aussi par la même occasion. Enfin, bref. Encore une fois le sujet était changé puisque nous parlons de nos meilleurs amis les bêtes. « Oui, c'est l'un de ses frères. Un lapin ? J'adore les lapins. D'ailleurs, sache que je suis un chaud lapin. Heu bon okay, cette information aurait très bien pu rester confidentielle... Hum. Sinon Noël c'est mignon comme nom. » Je ne pu m'empêcher de rire à l'information qu'il venait de me donner. « Change pas de sujet, j'ai entendu l'info que tu viens de me donner et crois-moi, je la garde très précieusement ... ça peut s'avérer utile. » Avais-je dit en le regardant malicieusement. Tant mieux qu'il soit un chaud lapin ... J'aime bien moi. J'avoue, je le draguais un peu mais y avait pas mort d'hommes. Et puis Julian, mon petit ami, me connaissait... « Et sinon, heu, que fais-tu dans la vie ? » Bon, et c'est là qu'il allait sentir notre différence d'âge que je pensais assez grande. Parce qu'il devait bien avoir trente ans lui . « J'suis chômeuse en vacance. » Je lui souriais légèrement. « En fait j'suis en terminale. et toi ?» Oui monsieur, je viens seulement d'avoir dix-huit ans le deux janvier dernier.

Que de rebondissement, en parlant de rebondissement je suis sûre que les seins de la blonde travestit doit être parfait pour faire du trampoline. Hum faudrait tester. Y a encore et toujours plein de monde qui arrive, qui se présente, qui hurle qui rigole, qui mange qui bois. Et y a ça. Oh my god comme dirais les potiches blondes. Y a se type et sa cane blanche je m’exclame alors de manière très peu classe. « Bon dieu un aveugle j'y crois pas. » dis-je dans un rire tonitruant. Je savais que j'allais me mettre tout le monde à dos, mais y en a marre du politiquement correcte. Je m'approche de lui alors. Et j'agite ma main devant lui. ( à Lukas)« Tu fais genre pour mater les seins des filles sans te faire remarquer ? » dis-je dans un rictus.(à Lukas) « T'es trop fort mec, un aveugle. J'adore c'est trop culoté. Tu t'es dis comment je vais faire pour me démarquer des autres ? Tiens je vais faire semblant d'être aveugle respect. » dis-je lui tapotant l'épaule et en riant.

Comme j'avais l'impression que tout ce que je venais de lui dire se mélangeait dans sa tête. Du jus d'oranges ? Mais non c'était de la...ok, d'accord, sur ce point il m'avait eue, au sujet du reste, je m'avouais un peu perdue, oui. « J'ai pas l'habitude de dire ça aux gens, mais pour le coup je t'avouerai que tu me fais très légèrement...flipper, mec. » Je le regardais avec de grands yeux. C'était quoi ce truc ? Enfin, c'était quoi ce...cet...homme. Un terroriste ? Un illuminatis ? Un névrosé ? Ou peut-être un fils caché de Tom Cruise élevé dans sa secte de scientologues ? Ou pire encore, il venait de s'échapper d'un asile, si ça se trouve. Ouais bon d'accord, peut-être que j'exagérais un petit peu. Mais il semblait tellement perdu et emmêlé dans ce que je venais de dire que je n'osais plus prononcer un mot. Je me relevais, et me plaçais à côté de l'homme qui se tenait à côté de nous depuis un petit moment déjà. « Il a très envie de s'asseoir par terre avec toi, donc, je vous laisse parler confort du carrelage et je vais...ramener sa gre...son jus d'oranges à Ta..Dante ! » Bref passage oui. Mais l'attitude du brun m'avait quelque peu foutu les jetons, je l'admets. Reprenant le même circuit, j'allais rechercher un verre, et bel et bien de grenadine cette fois, avant de jeter un coup d'oeil vers les deux hommes que je venais d'abandonner brutalement. Bêtement, je me mettais déjà à penser secrets, qu'est-ce qu'il pouvait bien cacher, ce gars là, le cul contre le sol. Je chassais ces idées de ma tête et allais retrouver Dante. Tant pis ! « Voilà ta grenadine, guy ! Et pour répondre à ton idiotie, je suis Anglaise, mon accent ne peut donc par conséquent pas être Irlandais, mais ça va je ne t'en veux pas. » Encore un de ces grands sourires qui me donnait certainement un air insupportable et je me tournais vers le monde. Toujours et encore plus de nouvelles têtes, j'allais m'y perdre, c'était certain. « Ca ne te dirait pas de sourire un peu et d'avoir l'air sociable ? Enfin, dans la mesure du possible, bien sûr. »

Parlant du petit, une autre forme féline s’approcha du jeune homme qui avait la fâcheuse manie de ne pas répondre, il semblait assez timide pour l’instant, mais ceci n’avait aucun sens… Comment une petite boule aussi naïve et immature que cela, avait eu l’idée de participer à un jeu purement éprouvant... Bref, il n’avait plus rien à craindre car le problème résidait dans la mauvaise fréquentation, et dans ce jeu, être mal fréquenter pouvait le nuire et c’était hors de question de le laisser tout seul. De nature très protectrice, il se joignit au trio « Moi c’est Artie… Si t’es venue ici pour t’assoir dans ton coin, bah c’est perdu d’avance… » Il n'arrivait pas à cerner le personnage qui se tenait devant lui. Très direct, il ne comprenait pas comment il raisonnait ni comment il pouvait ne pas communiquer correctement. Il avait quand même tous les atouts pour plaire, il était jeune, séduisant et accueillant... Il ne lui manquait plus que de s'affirmer moralement et d’affronter les autres en face... Il avait de la pitié pour lui...

Se tournant vers l’autre jeune femme, il ne s’arrêta de la contempler qu’au moment ou il son regard s’entremêla avec le sien. Il n’arriva pas à justifier la tournure que cela prenait, il faiblit un moment puis se leva de nouveau « Vous formez une belle paire… Sinon ‘s’adressant à la jeune femme’ ça serait quoi ton prénom, histoire de ne pas trop parler avec une annonyme… J’aime pas ça ! » Clôturant cette parade plutôt réussie par un sourire, il affirma sa présence auprès des deux autres en se rasseyant une nouvelle fois...

Les voix se faisaient de plus en plus fortes et j'arrivais tout de même à en décerner quelques une du lot. Surtout une pour être franc. J'étais planté dans un endroit inconnu et je me faisais déjà remarquer par une femme au franc parler. J'avais l'habitude de ce genre de comportement et pourtant, je ne m'y faisais toujours pas. « T'es trop fort mec, un aveugle. J'adore c'est trop culoté. Tu t'es dis comment je vais faire pour me démarquer des autres ? Tiens je vais faire semblant d'être aveugle respect. » Je me tournais dans sa direction alors que je sentais une main sur mon épaule et j'entendais un rire plus que révélateur. « Heu... C'est que, je suis vraiment aveugle... » Lui dis-je d'une petite voix. Je n'avais jamais été doué pour tenir tête à ces personnes et cela devait se voir. J'étais pathétique.