« Merci ? » J'entends de la part de Mads. « Non» je réponds à son interrogation de manière légère. La chronique de la blonde c'est un peu les feu de l'amour, les petits potins axé sur le cul. Mais le cul ici y en a pas vraiment, des gens se font rembarré, d'autres n'ose pas... Y a que le couple marié qui n'a pas de soucis avec ça semblerait-il. Elle me matte là et demande ce qui se passe entre moi et Ottelo. Putain, les gens sont tellement manipulable, c'est tellement facile que j'en suis même pas ravie. Aucuns d'eux n'écoutent, ils ne savent pas écouter. Ils ne sont pas capable d'aller au delà des apparences, au delà des mots, des regards et des mimiques. S'ils le pouvaient ils auraient comprit qu'il n'y a strictement rien de plus qu'un intérêt pur et simple pour une personne qui m'est inconnu. Il ne m'attire pas physiquement, il est à la fois agréable à regardé et irritant pour ma ratine, c'est cette perfection qui retombe ne un halo autour de sa personne. Alors s'il porte du blanc... Est-ce que je vais prendre la peine d'expliquer quelque chose que je préfère garder pour moi ? Non. Parce que lui non plus ne comprend pas je le sais et c'est très bien comme ça. Peut être que s'il souhaite connaître mes motivations je lui ferais l'honneur d'éclairer le sujet mais pour le moment ce n'est aucunement d'actualité. Un léger sourire se suspend au bout de mes lèvres, qu'on nous associe de la sorte me fait rire oui, parce qu'il n'y a strictement rien à associer.

Obligé de me résoudre à l’idée que ma partenaire est absolument dénuée de culture musicale dans le domaine de la country, je fais la moue, presque déçu. Mais l’agitation ambiante me fait rapidement revenir à la réalité. L’objet que je ne parvenais pas à identifier il y a quelques secondes est à présent entre les doigts de la dernière des deux coréennes et elle essaye de le faire manger à la fille aux cheveux roses. Celui-ci laisse une traînée rouge intrigante et pendant quelques secondes je me demande sérieusement ce que ça peut être. Je me tourne même vers Maddie pour la questionner, mais sa mine répugnée et ses immondes répétés plusieurs fois m’en dissuade. Et c’est là que je comprends, laissant une grimace de dégoût se former sur mon visage. Où est-ce qu’on est ? Non seulement, pour mes propres rétines je me serais volontiers passé du spectacle qui se déroule sous mes yeux, mais en plus j’ai envie d’hurler aux deux jeunes femmes qu’elles vont nous faire passer pour une bande de tarés aux yeux de William. Mais je me retiens. Cupidon braille dans les haut-parleurs pour faire sortir les deux candidates et le téléphone sonne quelques secondes plus tard. Je ne bouge pas d’un pouce, encore saisit par l’image du tampon usagé, mais ma tête pivote vers la fille qui a répondu au téléphone dès l’instant où elle prononce le nom de ma partenaire. La main de cette dernière vient serrer la mienne, mais je crois bien que je la presse encore plus fort, la voyant déjà nominée d’office par l’abominable téléphone rose. La grande brune se tourne dans notre direction et annonce que le compte de Maddie vient de recevoir une belle somme d’argent. J’expire de l’air, rassuré, et viens même embrasser sa joue. « Finalement, tu n’as même pas besoin de te déplacer jusqu’au téléphone… » je constate dans un sourire.

Ouaho, tout va trop vite pour moi. Il y a d'abord ce chanteur de country - apparemment - qui fait son entrée dans le nid, personne ne sait comment ni pourquoi. Je trouve ça un peu injuste qu'on fasse entrer une célébrité ici sachant que deux candidats vont se casser ce soir mais je ferme ma gueule et j'écoute ma partenaire me débiter une partie très résumée et concise de sa vie. Moi, je ne le connais pas. Et la country, c'est pas mon truc. Alors, je préfère ignorer. Ouais. Ignorer c'est mon truc. Et puis, il y a cette action. Rumer et Nicole qui se battent avec un tampon plein de sang. Je réprime une grimace de dégoût, je grogne en même temps que Tris et j'avale ma salive avec difficulté. Comment les meufs peuvent-elles se fourrer un truc pareil ? Et surtout comment peuvent-elle le retirer et constater l'horreur que ça devient ? J'comprends finalement pas ce que ça peut faire. Et je me contente de me dire que j'ai bien de la chance d'avoir eu une queue. Ah et puis, y a eu la chronique potin dans laquelle je n'apparaît pas. Ma vie au sein du nid n'est pas intéressante, tant mieux. Je me renfrogne dans le canapé, je ne fais qu'observer depuis le début du prime alors, je continue. En m'efforçant de ne pas la regarder, puisqu'elle me snob. J'ai ma fierté, hein. « Il va se passer quoi, pour elles ? » Dagga me tire de mes pensées. Je me tourne, et j'hausse les épaules. « J'sais pas et je préfère pas savoir, en fait. J'suis trop écoeuré là. »

Je suis toujours la scène entre fascination et absolue répulsion. Je n’arrive pas à comprendre comment.... comment.... Je ne sais pas, les mots me manque. C’est à la fois obscène, répugnant, et totalement dénué de dignité. C’est au tour de la jolie asiatique d’intervenir, répliquant avec autant de finesse que la barbe-à-papa. Je détourne le regard, comme un enfant devant un film trop violent, plissant les paupières à m’en faire mal aux yeux. Cupidon intervient, mais ça n’empêche pas les gens de parler. J’entends “animaux” et je m’y oppose. « Les animaux sont plus nobles que ça. » Il n’y a que l’espèce humaine pour s’abaisser à ce genre d’acte. J’ai à peine réouvert les yeux que la Reine de la dernière soirée s’avance sur le plateau, nous expliquant qu’elle nous a observé toute la semaine. Oh ? Et ? Ok, je comprends rapidement que ça va parler potins, et je m’en désintéresse. Ce n’est que lorsque j’entends le prénom de Raphael que je relève le nez. Non, non, non ! Sincèrement, ce n’est pas la peine ! Je ne le connais pas bien, mais suffisamment pour savoir que ce genre de mise en lumière. Je lui jette un coup d’oeil, puis à Elliot à ses côtés. « Ne t’inquiète pas... » je glisse au jeune homme. « Personne n’écoute, ils sont tous resté bloqué sur le jeté de tampax. » Ou pas. Mais soit, que dire d’autre ? Et puis c’est mon tour. D’abord avec Ismay, puis Janka. Je me contente d’envoyer un sourire carnassier à la présentatrice lorsque ses joues rosissent. Par provocation ? Certainement. Je ne sais pas comment agir ou réagir, alors je me plie à l’image qu’on veut donner de moi. Elle change de sujet, et passe à Fantine et Louis, que je cherche du regard. Mais c’est Asmaa que je trouve, toute seule dans un coin. Alors je me lève, m’excusant auprès des deux demoiselles, et m’empresse d’aller retrouver la jeune femme. Elle m’a fait une promesse, et si elle s’y tient, alors elle aura besoin de moi. « Viens avec moi. » je lui demande en tendant ma main dans sa direction. J’ai presque envie de rajouter “on ne laisse pas bébé dans un coin”, mais ma pseudo culture cinématographique en prendrait un coup. Je l’entraine avec moi vers les autres, et la présente à ceux qui ne la connaîtraient pas encore. « Asmaa, voici Raphael, Elliot, Ismay, et Janka, que tu connais déjà peut être. » Et avant de me rasseoir, je presse sa main dans la mienne, lui soufflant à l’oreille « Tout va bien se passer. »

Rumer et Nicole étaient exclues du plateau jusqu'à ce que Cupidon revienne à elles. Franchement elles le méritaient, c’était vraiment dégueulasse même si en soit Rumer l’avait bien chercher, que Nicole se venge. Soit. Je n’avais pas suivis de toute façon. Après quoi ce fut Esther qui fit sa chronique, elle n’allait pas rester avec nous. Soit. Le moment où la scène de la maison abandonnée passa sur le grand écran était… comment dire… Euh, voilà quoi. Je pense que tout le monde se serait bien passé de me voir abandonner Rumer au comble de l’excitation. La rubrique terminée, Dagga nous posa à tous une question. « Il va se passer quoi, pour elles ? » Je fais une petite moue. « Hm, je sais pas, au mieux elles seront juste réprimandées, au pire elles seront nominée d’office ? » Je ne pense pas que Cupidon allait les exclure pour ça surtout qu’elles devaient surement causer pas mal d’audience.

La conversation avec Siana a bien démarrée et me plait. La jeune femme me semble être fort sympathique et même un tantinet rigolote en vue de ses propos dans la chronique. J’aurai pu dire la même chose qu’elle à vrai dire. Pas de gêne à avoir. Je le lui fais donc savoir en abandonnant le ton bourge prit un peu plus tôt et que la demoiselle a empruntée également. Elle m’affirme alors que ça la rassure un peu. Un petit éclat de rire venant de moi se fait aussitôt entendre tandis qu’un nouveau candidat, apparemment célèbre, prend place dans le village. Je m’apprête alors à demander à la jeune femme si elle le connaît mais un objet volant non identifié attire mon attention. Nicole vient de se recevoir un tampon en pleine gueule quoi. WTF ?! Je me mets à rire pensant à une plaisanterie mais quand je vois la haine à travers son visage, mon sourire disparaît aussitôt. J’assiste alors à la scène de ménage entre Rumer et Nicole qui pourrait être comique mais qui au final est plus navrante et écœurante qu’autre chose. J’en reviens donc à Siana, qui, elle aussi a décidée de faire abstraction de tout cela en me demandant si j’ai passé une bonne semaine. Je me remémore alors tout ce qu’il s’est produit d’important et je pèse le pour et le contre. « Ça n’a pas été de tout repos mais globalement ça va. » Je me vois vraiment pas lui en dire plus. Je ne la connais pas assez pour me confier à elle. « Et toi ? » Au final, c’est fou comme j’ai l’impression ici de devenir plus timide et moins bavarde qu’à mon arrivée dans le jeu. D’ailleurs, il y a deux semaines, j’aurai probablement commentée tous les évènements du prime.

Il fallait être un peu taré pour jouer avec un tampon visiblement usagé, non ? Oui, sans doute. Raphaël ne se permettrait jamais de juger qui que ce soit, mais il est vrai qu'il ne pouvait s'empêcher de trouver la scène un peu irréaliste. Disons qu'on ne voyait pas ça tous les jours, surtout pas à Neuchâtel, surtout pas au sein de sa petite vie ennuyeuse à mourir. Elliot réagit à ce spectacle en déclarant que c'était hallucinant. Et bien, effectivement, c'était une façon plutôt réaliste de voir les choses. Disons qu'il n'aurait pas dit mieux. Raphaël se contenta alors de hocher doucement la tête. Cupidon intervint et pria les jeunes femmes d'aller se calmer. Nul doute qu'il y aurait besoin d'une cellule psychologique pour prendre en charge tous les traumatisés, hm. C'est alors que Raphaël se montra quelques peu curieux au sujet du nouveau venu. Ce William l'intriguait. Plus encore le fait qu'il ait l'air d'être assez connu par certains candidats. Qui était-il alors ? Une célébrité ? Probablement. Un chanteur, visiblement. C'est en tout cas ce qu'il comprit suite aux explications d'Elliot, que Raphaël écouta avec beaucoup d'attention. Raphaël ne répondit rien et se contenta d'enregistrer ces informations dans son esprit. Si un jour il parvenait à vaincre sa timidité pour tenter une approche avec le fameux William, il tâcherait de les utiliser pour avoir au moins de quoi converser avec lui. Mais tandis qu'il effectivement un véritable travail de mémorisation, voilà qu'Esther prit la parole pour les honorer d'une chronique que Raphaël ne tarda pas à trouver extrêmement embarrassante. Parce qu'entre autres choses, il était question du moment qu'il avait passé avec Lulu, dans les souterrains. Brutalement, on lui renvoyait en pleine figure ce qu'il avait espéré garder pour Lulu et lui. Cela avait été leur moment, comme quelque chose de privilégié. La demande qu'il lui avait faite, les baisers qu'ils avaient échangé, cette attraction qu'il avait ressenti ... il ne voulait pas que ses camarades y aient accès. Et pourtant, plus rien de tout cela n'était maintenant plus secret. Cela suffit alors à le faire rougir terriblement, puis tremblé, puis larmoyé. Il se sentait exposé, et il détestait ça. Il ne cherchait pas à faire parler de lui, il était simplement ici pour aller mieux. Là, il allait aller plus mal. Parce qu'il était plus gêné qu'il ne l'avait jamais été. Le regard d'Elliot se posa sur lui, tandis qu'il se retint d'éclater complètement en sanglots. « Qu'est-ce ... qu'est-ce que tu en penses ? » demanda-t-il difficilement. Parce que si elle devait changer d'opinion à son sujet, il préférait le savoir. Et oui, à défaut de pouvoir demander l'avis de sa mère, il demandait celui d'Elliot. Aussi important à ses yeux, au fond. C'est alors qu'Otello alla chercher Asmaa pour la ramener près du groupe. Asmaa, Raphaël la connaissait déjà. C'était une jeune femme agréable. Et elle lui était semblable, sur certains points.

« Les animaux sont plus nobles que ça. » J'ai l'impression qu'une de mes pensées s'est échappée pour être dites à haute voix. J’incline la tête à la positive avant de me rendre compte que cette phrase sort de la bouche de l'italien. Je reste légèrement... surprise et le regarde avec intensité. Le pense-t-il vraiment ? Cette musique. Je ferme les yeux et la savoure avec force, avec vie. Il vient de dire l'unique chose qui fera en sorte que jamais, jamais je ne me désintéresserais réellement de lui. Le reste me passe au dessus ou presque. Les paroles de blondie me parviennent à l'esprit mais ce n'est que lorsque l'italien se lève de son siège que je redescends sur terre pour l'observer jusque dans son déplacement. Il nous ramène Asmaa, une Asmaa plus que calme. Il nous présente et je suis presque flattée qu'il ne m'est pas oublié volontairement. Je ne peux plus le quitter du regard, je dois faire un effort surhumain pour regarder trente seconde Asmaa. « Salut, Bambi. » je l'appelle machinalement avec la première chose qui traverse mon esprit, ce sera Bambi donc. Et mon regard retourne se loger sans aucune pudeur sans aucune gêne sur les traits de l'italien.